L’Euro se dévalorisera-t-il vraiment ?

Pour de très nombreux Français, un euro fort pénalise les exportations. Il en résulte un ralentissement de la production industrielle et le chômage s’envole. Vraiment ?

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L’Euro se dévalorisera-t-il vraiment ?

Publié le 14 juin 2014
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Par Marc-André Chargueraud.

euro money greenPour de très nombreux Français, un euro fort pénalise les exportations. Il en résulte un ralentissement de la production industrielle et le chômage s’envole. Paris dénonce les coupables, le Marché unique à Bruxelles et la Banque centrale européenne à Francfort. Ils refusent d’accorder une priorité à la dévaluation de l’euro.

À l’exception de la France, tous les grands pays européens y compris l’Espagne et l’Italie ont une balance commerciale positive. Celle de la France par contre accuse un déficit de quelque 60 milliards d’euros. Malgré cette piètre performance l’Europe affiche un solde positif de plus de 110 milliards, le second dans le monde derrière la Chine.

Une dévaluation de l’euro améliorerait sa compétitivité et le solde positif de la balance commerciale de l’Europe s’envolerait. Le solde commercial négatif des pays qui commercent avec l’Europe se creuserait pour atteindre des niveaux difficiles à supporter. Une telle évolution serait interprétée comme une déclaration de guerre. La bataille des dévaluations entraînerait le monde dans un cercle vicieux fatal aux équilibres mondiaux.

Une dévaluation dans un système de changes flottants est problématique. On peut affaiblir une devise en diminuant son rendement. Les taux pratiqués par la BCE sont déjà tellement bas que la voie est trop étroite pour obtenir des résultats significatifs. Est-il envisageable que la BCE décide d’appliquer un taux de change à la baisse en s’engageant à acheter sans limitation les capitaux étrangers qui se présenteront. Récemment la Suisse a procédé de cette manière avec succès. L’énorme différence de taille d’une telle opération déséquilibrerait les flux financiers mondiaux.

Une dévaluation serait-elle une solution aux problèmes de la France ? Rien n’est moins certain. 60% des exportations françaises se font en Europe donc dans la même monnaie. Pourtant la France est là aussi déficitaire. Le manque de compétitivité est la principale source des difficultés économiques du pays. C’est à lui d’agir au lieu d’accuser l’Europe de ses maux.

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  • « La bataille des dévaluations entraînerait le monde dans un cercle vicieux fatal aux équilibres mondiaux. » Ridicule, la dévaluation corrigerai un écart intenable entre le niveau de l’euro et notre productivité. Vu le taux de chômage dans les PIGS se m******** sur le balance commerciale est pathétique.

    • « la dévaluation corrigerait un écart intenable entre le niveau de l’euro et notre productivité. »

      Quelle dévaluation ? L’euro est au prix où le marché le fixe, si nous prétendons le faire baisser, il nous faut payer indirectement d’une manière ou de l’autre la différence, ce qui avec une balance commerciale déficitaire relève de l’utopie. Si l’écart est intenable, c’est parce que ce que nous produisons ne vaut pas aussi cher que le prix que nous en demandons. Que ce prix soit en euro ou autre chose ne change rien, il faut soit admettre que nous vendons de la camelote, et que nous devons nous serrer la ceinture pour la produire bien moins cher, soit décider de vendre quelque chose qui vaut son prix, et en travailler la qualité en conséquence.

      La dévaluation ne peut marcher que dans la mesure où elle est utilisée pour faire admettre sans violence qu’il faut se serrer la ceinture. Dans la situation actuelle, c’est stupide parce que d’une part les gens ont atteint le stade où ils sont (syndicats mis à part) prêts à admettre qu’ils ne s’en sortiront pas sans fortes restrictions, et parce que d’autre part la dévaluation est vue par les politiques comme une alternative à ces privations.

  • Parralèlement, les prix en france en particulier sont très élevés.

    Regardez les prix des biens de consommation en france , par rapport a l’allemagne ou l’italie, deux exemples que je connais. La différence « ressentie », parce que j’ai pas fait de relevés est de facile 30%. En allemagne avec 60 euros tu remplis un caddie. En france tu va pas très loin.
    Les prix sur les marchés du matin en italie, c’est un rêve pour les francais.

    Ne parlons même pas de l’immobilier…

    Et après les socialos dégoisent sur le « dumping social » a l’allemande – en pointant le montant des salaires; mais oublient de faire le correctif en terme de pouvoir d’achat.

    Donc on pourrait ajouter que, au sein de l’euro fort, la france pratique des prix – et probablement des salaires – démentiels.

    • France et taxes….à toutes les étapes, depuis l’enregistrement de la forme juridique jusqu’à la vente déficitaire de la moindre production (IFA/C3S). Dans les productions où il y a 60% de charges de personnel(bâtiment par ex), on imagine facilement la part des charges sociales égales à environ 100% du salaire net.
      Ce pays est pourri par les taxes, les marges de manoeuvres sont telles que seules les affaires dont les marchés sont subventionnés directement ou indirectement donnent l’illusion de stabilité! Mais pour combien de mois encore….

      • exact . sans trop entrer ds les détails pour une sté pétro chim de chiffre affaires 2,5 mds € je constate au bilan une charge salariale d ‘environ 8000€ / employé pour un salaire net que j’ estime à 4000 x 13 mois on peut admettre 30 à 40 % en brut càd 5600 , alors ou s’ évapore le reste ? ( 2400 )
        or cette sté est en concurence avec des product étrangers , cette sté ne tient en france que parce qu ‘elle est filliale d’ un leader étranger /
        Evidemment meme en métallurgie il y a de belles exceptions je pense à la sté Sermeto toutefois je ne sais si tte leur product est en france ,
        meme pour des sté comme un équipementier véhicule spécialisé avec peu de concurent ils ne s’ en sortent que grace à leurs sites hors france , sinon clé s/s la porte .

        • En une vingtaine d’années à aider des entrepreneurs de TPE/PME, c’est une évidence.
          Il vaut mieux s’installer à Malte avec 5% d’IS, et c’est l’Europe!
          Mais le sujet est identique pour les particuliers. Quid de la maison d’un couple d’employés achetée dans les années 80 qu’ils laissent à leurs enfants. Même avec un gain relatif au marché de l’immobilier dans la petite couronne de Paris; si la maison n’a rien d’exceptionnel (pavillon de parpaings type F4-F5) et après intérêt d’emprunt, il ne reste plus grand chose après les taxes foncières droits à l’achat, je ne parle même pas des malchanceux qui auraient de l’ISF avec un héritage à donner par petits bouts à l’Etat et l’emballement du prix du m²; et ce pas grand chose sera taxé à 20% + les droits d’enregistrement lors du décès des parents, puis taxé à coups de T.foncière infligée aux descendants.
          Tout le monde le sait, et c’est la cause essentielle des maux français.
          Nous devrions avoir des ouvrages d’art autoroutiers « siglés » « art contemporain gouvernemental »! 🙂

  • La valeur d’une monnaie dépend des conditions internes de son économie et non l’inverse, comme le prétendent les faux économistes qui inversent les liens de cause à effet. Mais la valeur de la monnaie dépend également des conditions des autres économies avec lesquelles les comparaisons sont faites. En effet, quand on parle d’euro fort ou faible, en réalité on parle de la paire monétaire euro/dollar ou de la paire euro/yen pour n’en citer que deux. Pour ajouter à la confusion, la paire yen/dollar influence elle aussi la valeur de l’euro indirectement puisque E/D = E/Y*Y/D. Quoi qu’il en soit, il faut retenir que dans tout ratio, le dénominateur (les autres) compte autant que le numérateur (soi-même).

    A ce stade du raisonnement, bien malin celui qui prétend maîtriser les évolutions des paires monétaires car les conditions sont contradictoires en diable. Par exemple, si le pétrole flambe à cause de l’Irak, le dollar baissera, ce qui fera mécaniquement monter l’euro… ou pas. Cet exemple simpliste pour dire que la complexité des interactions économiques est en réalité non mesurable et qu’il est vain de chercher à piloter les monnaies. Ainsi, lorsque la BCE prétend faire baisser l’euro à coups de QE illégaux, à la grande satisfaction de nombreux politiciens (quand les cuistres sont contents, c’est la preuve indubitable qu’une connerie est en cours de réalisation), elle se fourre le doigt dans l’oeil, ou plutôt dans les nôtres, non seulement parce qu’elle applique une logique économique fausse mais également parce que c’est impossible. La BCE n’en a tout simplement pas les moyens, ni monétaires, ni même seulement intellectuels. Rassurez-vous : ce qui est vrai pour la BCE l’est tout autant pour les autres BC, Fed et BoJ en tête.

    Si les monnaies ne peuvent être pilotées durablement, en revanche les conséquences des politiques d’apprentis sorciers pour tenter malgré tout d’y parvenir le sont. Et ces conséquences sont potentiellement dramatiques pour les populations, car à la fin, nous ne seront toujours pas morts et il faudra quand même rembourser les montagnes dettes, d’une manière ou d’une autre. Sans création de richesses pour compenser de la création monétaire, le remboursement des dettes conduira à l’appauvrissement généralisé des populations, parce que les Etats obèses soi-disant providentiels sacrifient toujours les populations plutôt qu’eux-mêmes.

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