Réunion OPEP aujourd’hui : tout est pour le mieux dans le meilleur des mondes ?

Les réunions de l’OPEP ne font plus la une avec un prix du baril relativement stable. Ces réunions en sont-elles devenues moins importantes pour autant ?

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Réunion OPEP aujourd’hui : tout est pour le mieux dans le meilleur des mondes ?

Publié le 11 juin 2014
- A +

Par Aymeric de Villaret.

pétrole productionQu’il est loin le temps des réunions OPEP (Organisation des Pays Exportateurs de Pétrole) où les marchés se focalisaient sur les décisions des différents membres, des réunions préparatoires, des petites phrases de tel ou tel ministre !

L’OPEP se réunit en effet ce mercredi 11 juin à Vienne pour sa 165ème réunion ordinaire. Et peu de journaux titrent sur cette réunion !

D’ores et déjà, « nous savons » que les participants vont laisser les plafonds de production inchangés. A quoi bon changer alors que tout est pour le mieux (au niveau des prix) dans le meilleur des mondes ?

Prix du Brent stables à 100 -110 $/baril

Depuis début 2010, malgré des évènements géopolitiques majeurs (Libye, Syrie, Iran, Ukraine…), le Brent de pétrole évolue dans la zone de 100-110$/baril.

L’industrie du pétrole a besoin de stabilité et l’histoire de ses prix indique que cette stabilité, malgré des cours qui ont fortement évolué, peut exister

L’histoire récente (après le contre choc pétrolier de 1986) montre plusieurs phases :

  1. Stabilité relative du Brent de 1987 à 2000, avec un Brent évoluant (hors la chute à 10$ de 1998 et la guerre du Golfe) dans une zone de 15 à 25$/baril,
  2. Forte hausse à partir de 2000 jusqu’au pic de juillet 2008 de plus de 140$/baril,
  3. Forte chute du cours du baril à partir de l’été 2008 jusqu’à moins de 40$ puis fort rebond jusqu’à retrouver un certain équilibre
  4. Et depuis fin 2010, soit maintenant trois ans et demi une stabilité remarquable dans une fourchette 100-110$/baril : 100-110$/baril

Maintenant que le baril reste dans cette zone, les journaux ne parlent plus de problèmes et des conséquences négatives éventuelles d’un cours du baril élevé :

Au niveau des pays producteurs, un cours du baril de 100-110$/baril permet d’équilibrer leurs budgets. D’ailleurs, d’ores et déjà le ministre du pétrole d’Arabie Saoudite Ali Al-Naimi a indiqué qu’au vu de la stabilité actuelle des cours du brut, il ne voyait absolument aucune raison de changer les quotas de production lors de la prochaine réunion de l’OPEP du 11 juin prochain : « L’offre est suffisante, la demande est bonne, et les marchés stables ».

Au niveau des coûts de production, si la production d’huile mondiale continue de croître, cela se fait principalement grâce à du pétrole cher ; le pétrole non conventionnel étant plus cher à produire que le pétrole conventionnel tel celui qu’on trouve principalement dans les pays de l’OPEP.

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  • pétrole plus cher à produire…
    j’aimerais connaître le coût technique de production du baril, avant paiement des royalties, taxes et impôts… pour le pétrole conventionnel et pour le non conventionnel…

    • Voici quelques chiffres, donnés par David Vaucher, spécialiste du secteur pétrolier.

      Coût de production pour les nouvelles productions de pétrole.
      – Sables bitumineux au Canada : $81 par baril.
      – Pétrole onshore aux USA : entre $45 et $95 par baril.
      – Golfe du Mexique : $63 par baril.
      – Moyen Orient : $23 par baril.

      Source : PRODUCING OIL GETS COSTLIER par JONATHAN FAHEY AP Energy Writer, 2013.

      • Il ne s’agit pas de « coût de productions » !
        Il s’agit, selon David Vaucher, de prix du baril qui « permettent à un nouveau projet d’avoir une rentabilité correcte », (« In order to make an industry average return, a new production project in the Canadian oil sands requires a price of $81 per barrel. For an onshore U.S. field, it’s $70 per barrel, but it ranges from $45 to $95 per barrel, depending on the rate of oil flow. In the Gulf of Mexico, it’s $63. In the Middle East, just $23 per barrel »).

        Les coûts de production sont donc bien plus faibles (je dirai à la louche au moins deux fois plus faible, si on compare aux ratios des secteurs bien mieux définis comme la production manufacturière ou la fabrication automobile) car la rentabilité a été estimée en tenant compte du tout, càd le coût financier, la prime de risque géostratégique, l’incertitude géologique, le transport, les assurances, taxes, droits, et autres joyeusetés réglementaires et juridiques (il n’y a qu’à voir le coût causé par l’obstruction des pastèques pour la construction de Keystone).

        Soit dit en passant, l’AP est un nid de catastrophistes malthusiens propagandistes de l’arnaque climatique. Rien que le fait de le citer, surtout sur les questions de l’énergie, devrait faire sonner le moindre détecteur de foutage de gueule.

        • Comme dit miniTax, il ne s’agit pas de coût de production. A ce sujet, il est intéressant de constater que les coûts de production évoluent au cours du temps et qu’ils baissent quand le prix du baril baisse et montent quant ce dernier monte, du fait des tensions plus ou moins fortes sur ces coûts (prix de l’acier, cout des forages, main d’oeuvre).
          Les compagnies pétrolières indiquent souvent une échelle des prix nécessaires pour avoir le retour financier nécessaire afin de pouvoir investir.
          http://1.bp.blogspot.com/-6aDuUm1c3gY/TfLY1DeGJ3I/AAAAAAAABuQ/oTRPG5bv7cY/s1600/Huge-Investments.gif

  • En 2012, dans une conférence, un analyste, Porter Stansberry, avait prédit que le prix du pétrole devait descendre à 40 dollars le baril en 2013.

    Marin Katusa, expert en matières premières, a parié $2000 (un lingot en argent) avec Porter Stansberry qu’il se trompait et que le pétrole allait rester très cher.

    Qui a gagné le pari ???

    Marin Katusa vs. Porter Stansberry
    http://www.caseyresearch.com/cdd/marin-katusa-vs-porter-stansberry

    • En ce qui concerne toutes ces prédictions, j’ai rédigé en novembre dernier un papier sur le « Peak Oil » montrant les multiples estimations des prix du baril et la surenchère fonction des prix

      https://aymericdevillaret.wordpress.com/peak-oil-baril-eleve-une-necessite-pour-preparer-lavenir/

      Ce qui apparait clairement est qu’un baril trop bas casse les investissements pétroliers alors qu’un baril trop haut casse la demande.

      • Est-ce que, vraiment, un baril trop haut casse la demande? Ce n’est plus le cas.

        Selon les derniers chiffres de l’EIA, depuis 2010, la consommation mondiale d’hydrocarbures a augmenté de 3 millions de barils par jour avec un pétrole autour de 100 dollars le baril.

        Et devrait encore augmenté de 1, 3 millions de barils par jour en 2014 et en 2015.

        Donc, selon moi, la baisse des prix du pétrole à $50-$70 le baril, que prévoient certains experts, est peu probable.

        • La dernière fois que le baril a largement dépassé les 120-130$ était au 1er sem 2008. Depuis le baril n’a jamais durablement dépassé les 110-120$.
          En 2009, la demande de pétrole a fortement chuté surtout dans les pays de l’OCDE sous bien sûr surtout l’impact du ralentissement économique.
          En ce qui concerne la demande mondiale de pétrole, c’est vrai qu’elle continue de monter, mais elle baisse dans les pays de l’OCDE. Ce sont les pays émergents qui voient leurs demandes croître.
          Et pour ces pays émergents (Inde, Chine) , il y a des « subsidies » de sorte que l’impact de la hausse est lissé, et même parfois annulée (pays du Golfe).
          Je ne peux que partager le fait que une baisse durable est peu probable. Celle de 2009 aura duré 6 mois 1 an, avant le rebond.

  • Les commentaires sont fermés.

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