Frontières : lettre ouverte au député Jacques Myard

M. Myard, vous menez un combat d’arrière-garde en voulant rétablir des frontières douanières dans un monde ouvert où la diffusion des savoir-faire est un impératif moral, politique et économique

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Jacques Myard (Crédits UMP, licence Creative Commons)

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Frontières : lettre ouverte au député Jacques Myard

Les points de vue exprimés dans les articles d’opinion sont strictement ceux de l'auteur et ne reflètent pas forcément ceux de la rédaction.
Publié le 26 mai 2014
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Par Philippe Robert.

Jacques Myard (Crédits : UMP, licence Creative Commons)
Jacques Myard

Monsieur le Député,

À mon humble avis, vous menez un combat d’arrière-garde en voulant rétablir des frontières douanières dans un monde ouvert où la diffusion des savoir-faire est un impératif moral, politique et économique non seulement pour notre pays mais, à titre de réciprocité, pour les nations en cours d’émergence dont il ne nous est plus possible, sans prendre le risque insensé de nous couper totalement du reste du monde, d’ignorer leur ferme et légitime volonté de se mettre au diapason des nations les plus avancées.

Laissez donc aux acteurs économiques sur le terrain le soin de prendre les meilleures décisions possibles dans l’intérêt de tous. En tout état de cause, je conçois parfaitement l’ardente nécessité de faire en sorte que, socialement parlant, tout soit entrepris pour amortir au maximum les effets de la destruction créatrice que l’aggiornamento planétaire en cours, d’une puissance sans égale je le reconnais volontiers, produit immanquablement. On peut aussi très bien rester sur place, mais à quel prix !

Faisons alors l’effort, certes douloureux mais comment peut-il en être autrement quand le monde entier s’éveille en même temps, de comprendre et de saisir au vol la chance qui s’offre à nous de nous restructurer à neuf pour reconquérir une place de choix que nous avons malencontreusement abandonnée, au fil des dernières décennies, pour des raisons trop souvent médiocres et plus encore blâmables dès lors que carriérisme et clientélisme prennent le dessus.

Monsieur le Député, ne me dites pas que je me mêle de ce qui ne me regarde pas comme, déjà, cela me fut littéralement envoyé à travers la figure par certains élus de votre bord, un comble ! Car les élus doivent leur ascension politique à la société civile qui les élit et qui a donc parfaitement le droit, naturellement dans les limites de la bienséance, de donner librement son avis sur des points qui la concernent au premier chef et qui donc lui paraissent devoir être sereinement soulevés.

S’agissant de notre mère l’Europe, s’il est certes utile et nécessaire de se livrer à une critique argumentée de son organisation actuelle qui, à l’évidence, n’est pas optimale et requiert certainement une réflexion approfondie pour la rendre plus respectueuse des peuples, il m’apparaît cependant dangereux de se lancer dans un tel réquisitoire sans, au moins, prendre la précaution minimale d’imaginer quel nouvel avenir un telle posture, à la limite du populisme, peut nous réserver. Respectueusement.

 


En réponse au communiqué de presse suivant du député Jacques Myard (UMP) :

COMMUNIQUE DE PRESSE
de Jacques MYARD
Député de la Nation
Maire de Maisons-Laffitte
Président du Cercle Nation et République

Le 24 Mai 2014

A/S : PEUGEOT / POISSY : DÉLOCALISATIONS , L’EUROPE OU LA QUADRATURE DU CERCLE !

L’annonce par la direction de Peugeot que la production de la prochaine génération de la citadine C3 va être délocalisée de Poissy à Trnava en Slovaquie est l’illustration parfaite de l’impossibilité d’assurer un équilibre économique et social dans un marché unique aussi hétérogène que l’Union européenne : c’est la quadrature du cercle !

Les déclarations du président de Peugeot , Carlos Tavares selon lesquelles :  » Il n’est plus possible de produire de petites voitures en France  » méritent réflexions !!!!

En effet la Slovaquie et bien d’autres pays entrés dans l’Union ont des salaires et des prestations sociales sans commune mesure plus compétitives que celles acquittées en France par les entreprises .

Il est alors inutile de parler de concurrence loyale et non faussée comme le prétendent les Traités et la Commission .

Ce déséquilibre est encore décuplé lorsque s’ajoute le différentiel monétaire de la comparaison de l’euro aux monnaies nationales polonaise, bulgare, roumaine et tchèque , sans oublier les aides européennes que reçoivent tous ces Etats de Bruxelles et que nous payons , le solde net annuel payé par la France à l’Union européenne est de l’ordre de 7 milliards d’euros .

Celles et ceux qui affirment qu’il faut harmoniser la fiscalité et les prestations sociales pour rétablir un équilibre économique entre les entreprises françaises et européennes tirent des plans sur la comète , ils rêvent les yeux ouverts ! C’est en effet une idée d’avenir et qui le restera longtemps, on ne voit pourquoi ces pays se feraient hara-kiri pour nos beaux yeux !!!!

La seule solution mathématique que défendent les ultras libéraux européens au nom de la compétitivité , c’est bien sûr la baisse drastique des prestations sociales françaises . CHICHE ? juste pour rire et mettre un peu d’animation dans nos rues…..

Cette Europe dans laquelle le chômage est devenue la valeur d’ajustement est condamnée ! Une totale remise à plat s’impose, à défaut c’est toute la construction européenne qui sera rejetée !

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  • Il me parait clair que,lorsque parle de Libéralisme,c’est d’un libéralisme politique économique qu’il s’agit de nos jours,car c’est le principal souci des sociétés. Après tout,la politique ,qu’est-ce d’autre que l’Economie,hormis la guerre ?
    Le libéralisme n’est pas le libertinisme ni la permissivité généralisée.
    Mais,malheureusement,tout est guerre,et chaque société est en droit de se défendre.C’est même une nécessité vitale.
    Il ne faut donc pas confondre non plus avec la question du libre échange international ! Lequel,en bonne et saine logique absolue,devrait impliquer l’abolition de tous les Etats-Gouvernements(donc les nations,les cultures,religions,organisations sociales,langues etc…)
    C’est,bien sûr complètement délirant.
    Si on veut raison garder,il y a à comprendre que ce libéRalisme est avant tout une question intérieure aux nations.
    Ensuite seulement,chacune accède,naturellement au libre échange international selon son niveau relatif,sans pour cela que ce soit un devoir moral ni une nouvelle religion universelle.Il y a une relativité saine et pratique.
    Certes,il y a,entre l’offensive et la défense,une relation dialectique,de même qu’entre le libre échange universel,et le protectionisme.Question d’équilibre dynamiqueet intelligent.On ne s’engage dans une guerre,car,à ce niveau,l’économie en devient une,sans s’être forgé un armement aussi performant que possible.
    A un moment,certes,l’affrontement international ne peut plus être évité,c’est évident ! Mais dans un match,seul qui aura fait préablement les sacrifices nécessaires,comme l’entrainement pour les sportifs,aura l’avantage.
    Ca aussi,ça fait parti de l’effort libéral.Car,il y a un moment pour cela! Le libre échangisme n’est pas une vérité éternelle,il y a toujours,pour engager un « deal »,un « kairos »,un moment favorable. Sinon,ce n’est pas la peine de se lancer dans l’arène.En attendant;il faut bien se protéger ! C’est exactement l’histoire des trois petite cochons !
    Un Gouvernement de libéralisme économique intérieur est juste celui qui évite de détruire l’économie sociale nationale par des exigences démesurées et des dépenses inintelligente,en lui laissant la force naturelle de jouter dans le commerce international,où,sinon,emle serait écrasée.
    de toute façon,un mauvais gouvernement sera obligé d’en venir,ou de s’en tenir à un protectionnisme renforcé qui l’enfoncera de plus en plus,jusqu’au jour où il sera lui-même détruit.
    Mais même un gvt intelligemment libéral sera lui-même obligé de faire attention et d’être parfois partiellement protectioniste.

  • « La seule solution mathématique que défendent les ultras libéraux européens au nom de la compétitivité , c’est bien sûr la baisse drastique des prestations sociales françaises . CHICHE ? juste pour rire et mettre un peu d’animation dans nos rues… »
    Qu’a fait ce pays pour mériter d’être représenté par un illettré économique et d’un inculte pareil ? Ce type est député depuis plus de 20 ans. VINGT ANS QU’IL DÉVERSE SON GLOUBI-BOULGA A NOS FRAIS !!!
    1) L’investissement profitable, voilà ce qu’il faut pour avoir de bons salaires. C’est vrai depuis la première taille de silex. Or quand vous augmentez la taxation du capital comme Hollande ET Sarkozy l’on fait, plus personne n’est assez fou pour investir dans ce pays.
    2) Les prestations sociales ont un rapport qualité/prix exécrable. La liberté de l’assurance maladie, de l’assurance chômage et de la retraite permettraient la concurrence nécessaire à la maîtrise des coûts.
    CHICHE ?

    • Hibou, désolée de vous le dire mais ce député inculte et illettré économique a parfaitement raison, hélas.
      Moi aussi je suis pour baisser drastiquement les prestations sociales françaises mais je sais aussi que le jour où l’on supprimera le RSA, les allocs en tous genres, il risque d’y avoir une sacrée casse. Ne le pas le voir est de l’aveuglement.

      • Si je suis pieds et poings liés et qu’on me retire ma mangeoire, c’est sûr que je vais m’énerver.

        Lâchez les freins réglementaires à l’emploi, à la formation, à l’investissement, à la concurrence, et à tout le reste, et vous pourrez supprimer toutes les allocs.

      • Florence,attention, le premier alinéa de Hibou est entre guillemets,c’est donc une citation(je ne m’en étais pas aperçu moi non plus d’abord).

  • On paye ce crétin sur nos impôts! Aucune culture économique!Je ne vois pas ou est  » l’utra libéralisme apatride » (je passe sur les injures racistes et antisémites courantes dans les milieux d’extrême droite) quand les prélèvement obligatoires dépassent les 45% et la dette 95%…Quand la bureaucratie tue tout sur son passage et les monnaies ne reposant plus sur rien (de l’ or par exemple)….

    • Le
      a dernièr invention des anti-libéraux-étatistes,c’est ce soi-disant ultra-libéralisme horrible : quoiqu’on dise désormais en faveur de la liberté économique,on est aussitôt traité d’ « ultra-libéral »(nouvelle version de « néo »,avec le même sous-entendu de fachisme) !

  • M. Robert, il est constant que vous vous trompez. Vous menez un combat d’arrière-garde en défendant l’ouverture des frontières en évoquant des idées et des communications abstraites et là où il est question de droits douaniers pour des choses.
    La France n’est pas menacée ni mise au chômage par des idées, ce serait plutôt le contraire: ce sont ses idées sociales et centralisatrices – jacobines en un mot – qui l’assujettissent. Mieux vaut donc qu’elle s’ouvre.
    Elle est menacée par des produits vendus en Europe d’une manière déloyale, c-a-d favorisée par des taxes anti-françaises.
    Oui aux taxes à l’entrée pour les choses matérielles (les produits manufacturés) et les migrations sauvages, oui à l’ouverture des frontières pour les idées.

    • Elle est d’autant plus menacée par les produits extérieurs que c’est toute son industrie qui est ruinée et mise en état de moindre défense et compétitivité par la politique des gouvernements depuis 81.CE qui est le plus urgent c’est avant tout de libérer les entreprises et les initiatives du carcan que leur impose l’assistanat socialiste sous prétexte de bienfaisance universelle prenant à ceux qui produisent pour distribuer au monde entier.
      Cet assistanat est un mensonge pour les Français,puisqu’en détruisant l’Industrie nationale par les exigences socialistes et syndicales,qu’on arrive, à terme, à la faillite générale et qu’on crée le chômage grandissant !
      Il n’ y a pas à « restaurer » l’emploi,ni l’industrie,mais seulement laisser celle-ci exister librement le plus possible.
      La meilleure action de l’Etat,serait d’avoir le moins d’action possible sur l’économie qui est la vraie politique.
      « Tout ce qu’il y a à demander à l’Etat,cest de descendre de mon dos et d’enlever ses mains de mes poches » disait Reagan. Wei-Wou-Weil !

      • Absolument. Pour se débarrasser du socialisme, débarrassons-nous de l’ouverture au massacre national de notre patrimoine entrepreneurial. On fera d’une pierre deux coups.

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