Houellebecq, démocratie directe et cases à cocher

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Houellebecq, démocratie directe et cases à cocher

Publié le 25 mai 2014
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Ce dimanche, des millions de personnes vont se bousculer pour aller voter et exercer ainsi ce droit inaliénable qu’a chaque citoyen européen de pouvoir aliéner les autres à son échelle. Ils vont tous joindre leur voix à ce chœur magistral louangeant la démocratie, permettant ainsi à une joyeuse troupe de 751 personnes d’émarger au budget de l’Union, et, accessoirement, de les représenter, eux, leurs petites lubies et cette compulsion étrange qu’ils ont de vouloir absolument que des décisions soient prises aussi loin d’eux sur des sujets qui ne les concernent la plupart du temps jamais.

Voter ? Vraiment ?Avec un peu de recul, on ne peut qu’être surpris de cet engouement pour la chose démocratique. Tout indique que c’est la grande affaire de tous, que chaque personne majeure et citoyenne de l’Union est imbibée de l’utilité et de l’importance de l’exercice démocratique. Non seulement il faut aller voter, mais en plus, ne l’oubliez pas, « des gens sont morts pour ça », voyons ! Moyennant quoi, une fois cette fanfreluche gobée avec un peu de miel républicain, tout le monde est content.

Enfin, content, il faut le dire vite. Parce que la démocratie, actuellement, ne semble réjouir vraiment personne. C’est tellement vrai que c’est devenu le marronnier des journalistes politiques à chaque élection dans laquelle ils découvrent, la bobine blafarde sous le choc de la révélation, qu’une part de plus en plus grande de citoyens ne s’est finalement pas déplacée pour la grand-messe. Sapristi, à ce rythme, les élus vont avoir de plus en plus de mal à asseoir leur légitimité, mes petits canaris !

Pariez donc qu’il y aura, à l’issue de ce scrutin européen, les mêmes têtes abasourdies par la hauteur de l’abstention d’abord et par l’inévitable résultat amer de la consultation qui ne sera pas, on peut l’imaginer sans mal, du goût de chacun, avec cette abominable « montée des extrêmes » parfaitement prévisible pour l’observateur aguerri qui verra d’abord une lassitude grandissante des gens honnêtes pour ces mascarades chronophages. Et tant qu’à faire dans le marronnier, on retrouvera immanquablement quelques hérauts de la démocratie directe, solution évidente à tous nos problèmes de représentativité de l’élite politique.

Bien évidemment, avant le vote, ce fut le cas d’un paquet de formations politiques plus ou moins colorées et farfelues. De façon plus anecdotique, mais aussi plus amusante, signalons la récente interview de Michel Houellebec dans Lui du mois d’avril, dans lequel Frédéric Beigbeder, l’actuel patron de la revue masculine, l’interroge notamment sur « son projet pour la France ».

Dedans, on y apprend que l’auteur souhaite « … généraliser la démocratie directe en supprimant le Parlement. » et que le président de la République devrait être élu à vie mais instantanément révocable sur simple référendum d’initiative populaire. Comme je l’ai dit, il n’y a rien ici qui ne change de ces nombreux partis et autres groupuscules qui entendent « remettre le citoyen au centre de la République », ou « assurer le renouveau démocratique du pays » afin de résoudre l’énorme « problème de représentativité » constaté actuellement.

houellebecq

Pour Houellebecq, si cette démocratie directe est si importante, c’est parce qu’il y a eu « plusieurs tours de vis supplémentaires », et que, pour lui, « le gouvernement semble vouloir augmenter le malheur des gens, dans des proportions peut-être inédites »… Pas de doute, selon l’écrivain, ces tours de vis et cette augmentation du malheur des gens proviennent de l’inadéquation grandissante entre le peuple et le gouvernement, inadéquation contre laquelle il entend lutter avec une bonne dose de démocratie directe :

Il faut plus de démocratie directe si l’on veut sortir de cette crise de la représentation politique dans laquelle nous sommes.

Et pourquoi pas ? Après tout, se passer des clowns actuels serait en tout cas une bonne idée. Cependant, s’il semble clair que leurs choix politiques actuels sont calamiteux, peut-on être absolument certains que les choix de tout le peuple seront plus éclairés ? En quoi la démocratie directe protège-t-elle du populisme ?

En rien. Contrairement à ce que beaucoup croient, la Confédération Suisse, souvent citée en exemple de démocratie directe, ne fonctionne pas grâce à celle-ci, mais en dépit d’elle et chaque votation approche le pays un peu plus des « paradis » sociaux-démocrates aux États étouffants de socialisme qui l’entourent. Il n’est qu’à voir le grossissement progressif des textes de lois qui accompagnent le résultat des votes, ou les petits cris stridents que poussent les journaux français quand un vote ne va pas dans le sens attendu pour comprendre qu’en réalité, cette magnifique expérience démocratique ne change pas des masses de celle qu’on connaît ailleurs et est sujette aux mêmes aléas populaires.

Et quand bien même cette démocratie directe permet au peuple de s’exprimer plus directement, pourquoi la démocratie deviendrait-elle alors plus légitime ? En quoi le fait qu’elle soit directe permet de s’assurer de façon solide qu’une courte majorité du peuple ne va pas voter l’aliénation d’une courte minorité ?

Là encore, rien. Et ontologiquement, la démocratie, aussi directe soit-elle, n’est absolument rien d’autre qu’une forme de dictature du nombre, ni plus, ni moins éclairée qu’un despote.

Heureusement, Houellebecq ne s’arrête pas là et profite de son interview pour glisser une autre idée, nettement plus originale que cette démocratie directe qui ne protège de rien, même pas de la démocratie : dans son projet, le budget de l’État sera décidé par les citoyens « qui devront chaque année remplir une feuille avec des cases à cocher. Le peuple décidera ainsi quelles dépenses il juge prioritaires. »

democracy.jpg

Et ça tombe bien : cette idée ne nécessite pas la remise à plat de toute la constitution. Quelques aménagements suffiraient et apporteraient peut-être un vent nouveau dans notre pays, à commencer par le fait que les ministères seraient alors directement placés en concurrence les uns des autres pour obtenir des fonds, par nature limités. Combien de citoyens choisiraient ainsi d’abonder directement aux frasques du ministère de la Culture ? Combien préfèreront donner un peu plus à la Justice ou à l’Intérieur plutôt qu’au Logement, à l’Écologie ou aux Anciens Combattants ? Et plus pragmatiquement encore, comment ne pas saliver à l’idée des combats homériques entre certains ministres pour obtenir des fonds ? À l’évidence, le fait de proposer des mesures aussi intempestives qu’idiotes à la Montebourg ou Royal serait fortement tempéré par le couperet de ces cases à cocher citoyennes… Non, vraiment, cette idée est à creuser.

Parallèlement, ce dimanche, des millions de personnes vont exercer cette petite parcelle de pouvoir, ce petit morceau de vengeance sur ceux qui ont, à l’élection précédente, fait exactement la même chose. Youpi, les oppresseurs changeront peut-être un peu. Mais à la fin du dépouillement, il y aura toujours des oppresseurs.

Est-ce vraiment utile ? Est-ce vraiment efficace ? Est-ce vraiment souhaitable ?

À lire aussi : Pour en finir avec la démocratie directe.

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  • L’idée de laisser le citoyen décider du budget est effectivement une idée à creuser, mais elle me semble inapplicable tel quel. En effet, je vois difficilement comment les résultats pourront être harmonisés une fois toute les feuilles remplis. De plus, ce seront les élus qui décideront quels sommes d’argent correspondent à « prioritaire » et « non prioritaire ».

    • Les discussions entre une quinzaine de copropriétaires sont déjà épiques même quand leurs intérêts convergent.

  • « Il faut plus de démocratie directe si l’on veut sortir de cette crise de la représentation politique dans laquelle nous sommes. »

    Je pense a vrai dire qu’il se trompe de combat. il n’a pas compris le réel problème actuel. Est-on dans une crise de la représentation politique? Est ce que réellement, nous avons besoin de nous sentir proche de nos élus? De nous sentir plus important pour eux? Non.

    On a juste besoin de vivre libre et de manger aussi accessoirement, se loger…

    De fait, notre crise est avant tout idéologique et technique. L’idéologie socialiste atteint ses limites, elle n’a plus de ressources pour continuer de tricher comme elle fait depuis trop longtemps, et les mauvaises décisions sont systématiquement prises.

    Et quand j’entend les gens de ce pays parler, je me dis que la démocratie « directe » serait encore pire. D’ailleurs, en quoi est ce que c’est bien? dans un pays où la presse est avant tout idéologique, ou les informations sont filtrées, ou l’éducation est nationale, ça changerait quoi?

    Pour que le peuple puisse choisir, il faudrait déjà qu’il sache de quoi il parle, qu’il ait des infos. Et du temps, accessoirement, pour réfléchir en profondeur sur tous les dossiers. Improbable. Sauf occasionnellement.

    • TAFDA !

      quelques exemple de démocratie directe dans l’histoire : les sections parisienne sous la révolution française , principales instigatrices de la terreur …

      la révolution culturelle en chine entre 1967 et 1973 …

  • Merci H16 🙂
    PS: n’oubliez pas de souhaiter une bonne fête à vos mamans chéries!

  • bof, les moutons voteront toujours pour avoir une herbe plus verte … ce qui arrangera bien le loup

  • Si même les honnêtes hommes sont capables de voter mal lors de référendums ils sont aussi capables de le faire lors de la répartition du budget. J’ai même bien peur qu’il se laisse aller à quelques fantaisies, en tout cas on ne reverra pas un Etat minimal. C’est une idée toute neuve mais c’est une fausse bonne idée quand même.

  • Je dis ça comme ça, mais on pourrait imaginer qu’au vote, l’électeur rentre ses revenus complets et qu’à chaque case qu’il coche, il y ait une somme soustraite de ceux-ci afin qu’il sache ce que ça lui coute.

  • Moins pires qu’une dictature dite « éclairée », nos systèmes prétendument « démocratiques » sont mus par une *particratie* pathologique, aveuglée et souvent intéressée (leurs carrières+). Leurs messages-slogans se trouvent relayés par la gent journalistique opérant parmi des médias abscons ; ces derniers agissent ainsi tels de sinistres complices dans l’aveuglement. Soit une forme moderne de luttes claniques à l’objet mercantile : pouvoir – honneurs de pacotille – argent y lié.

    Durant les années ’90s, Jacques Julliard publia un « Que sont les grands hommes devenus ? ». Il m’arrive de feuilleter cet ouvrage oublié (ISBN 2-915134-10-3). Peine perdue que de l’envoyer aux 766 clonés de Strasbourg-Bruxelles et leurs appuis !
    A l’observation, je confirme le caractère quasi inutile de l’organe parlementaire à ce niveau supra. Redondance et gaspillages d’énergies. Entraves à la dynamique dont l’Europe a grand besoin.
    Inutiles ou quasi, ils se trouvent assistés de propagandistes (ces « Fondations » : Notre Europe, de Delors ; celle Robert Schumann ; etc.) Chacun de ces cercles U.E. ayant une compréhension politicienne fort obtuse quant à une AUTRE manière de faire fonctionner le schmilblick. Guère d’entre eux participent à l’économie réelle, bien qu’ils en vivent très largement.
    Alors démocratie directe à 500 millions de citoyens, de bas en haut, ça marcherait ? Rêvez, bonnes gens.
    Faut simplement supprime le machin « P.E. » et alléger les structures et missions de la Commission. Pour le reste, la démocratie représentative et responsabilisée viendrait au travers du Conseil remanié, quand bien même chacun en décèle les actuelles lourdeurs et complications. Oui, une AUTRE Union, allégée et sujette à sanctions citoyennes, ce qu’elle n’est qu’à peine aujourd’hui.

    Un ami belge me transmet cet article NYT de Krugman : journal et rédacteur des gauches US …
    http://www.nytimes.com/2014/05/23/opinion/krugman-crisis-of-the-eurocrats.html?hp&rref=opinion&_r=1

    • Pour Krugman, c’est la démocratie qui assure la paix et donc la démocratie européenne. Pas un instant il n’envisage que ce sont les liens commerciaux (et humains) et les dépendances économiques qui rendent impossible les conflits ouverts (car leur rupture est contraire aux intérêts de la quasie totalité des citoyens).

      Commerce et économie sont-ils des gros-mots dans le dictionnaire socialiste.

  • Mais à quoi sert de cocher des cases si les budgets ne sont pas respectés, si les représentants peuvent voter de nouveaux impots (hors case car nouveaux), si l’état ou les collectivités s’endettent en mettant les futurs gestionaires devant le fait accompli et la nécessité de prélever de nouveaux impots pour rembourser.

    La première chose à faire serait peut-être que les élus sortants fournissent un bilan détaillé et s’expliquent sur les dépassements de budget ou la modification en douce des budgets et de l’endettement.

  • Votre premier chapitre est une voie pour laquelle je milite, conscient comme vous que l’élargissement abouti inéluctablement à la dilution.
    Ce qui rend caduque la solution de l’auteur de mettre en concurrence les ministères, disposition qui serait invariablement polluée par des réajustements opportunistes pour en revenir au point de départ sinon pire.
    Le regard lucide de ce même auteur sur la Suisse est à souligner, en effet, les démocraties participatives n’offrent rien de particulier aux autres, nous sommes toujours sous la contrainte d’une soit disant majorité, souvent minoritaire dans les faits, ce qui de toute manière, ne légitime en rien le fait que des règles soient imposées par d’autres.
    Le terme démocratie est galvaudé car, chacun se permet une interprétation, pire, une démocratie est jugée comparativement à une autre, ce qui ne peut légitimer ou infirmer l’une d’elle.

    A quoi attribuez vous le succès de séries telles que Games Of Thron ? notamment sur un public jeune ? Certainement au fait que justement, les gens sont près à accepter une part de violence et de pouvoir, car dans un tel monde, même si l’espoir est ténu, tout reste possible et chacun dispose de sa vie comme il l’entend, ce malgré la violence apparente, qui s’avère bien pire dans nos sociétés parfaitement chloroformées.

  • Bonjour
    Tout pouvoir politique doit être encadré par une constitution béton qui ne puisse pas être modifiée tout les ans comme en france.
    Qu’importe alors que il y a des élections de çi de ça, il faut restreindre la portée des pouvoirs et en particulier celui du peuple. C’est pour cela que je ne suis pas démocrate, le peuple ne pouvant pas avoir le dernier mot. Je suis libéral et la liberté doit avoir le dernier mot.
    Le peuple contre l’individu. L’individu passe avant.
    Le reste étant tambouille constitutionnel, élection proportionnelle, subsidiarité, etc..
    J’ai toujours pensé que l’assemblée ne devrait pas avoir le droit de modifier les lois, ni de lever de nouveaux impôts.
    Les lois sont immuables: pas voler pas violer pas tuer etc…
    Les impôts ne doivent pas changer, quand j’ai plus d’argent je fais attention.
    L’assemblée fait de la gestion, programme militaire etc..

    • +1000

      J’abonde à 100%. Votre commentaire résume en quelques phrases l’essence du libéralisme tel que je le conçois. Un système clair, concis, stable, lisible à long terme, pragmatique et surtout : imperméable aux idéologies d’où qu’elles viennent…

    • Parfaitement d’accord. (Les incessants tripotages de la constitution sont insupportables.)

  • Excellent papier.
    Et sinon vous proposez quoi à la place ?

  • À cet égard, la vidéo suivante (< 2 min) amène un rafraîchissant intermède; preuve que certains parlementaires sont certainement aussi des visionnaires:

  • Voici un sondage (http://www.valeursactuelles.com/abstentionnistes-fn-tête) intéressant, non pas pour ses résultats finement ouvragés, et donc sans surprise, mais relativement au message implicite qu’il véhicule, où la caste blablatante démontre involontairement (ou pas, qui sait ?) que voter ne sert strictement à rien. La mascarade démocratique est décidément passionnante à observer. L’Obèse est bien devenu ce volatile sans tête courant en tout sens, avec force giclées de sang, juste avant de s’effondrer définitivement.

    Plus aucun doute à avoir : le seul vote qui compte, autrement dit le seul vote qui fait réellement peur à la caste, c’est le rejet définitif, la condamnation sans appel du PSU qu’exprime l’abstention de masse.

    • Merci pour votre lien… en voici un qui m’interpelle :
      http://www.20minutes.fr/politique/1384721-20140525-elections-europeennes-2014-liste-nous-citoyens-plaint-bulletins-absents

      Il n’y a pas que Nous citoyens, également Europe citoyenne et le FN qui accusent… sans vouloir tomber dans la théorie du complot, je me pose la question sur le nombre des abstentions et des votes blancs qui vont être communiqués.

      • Eh oui… Je crois que celui qui a exposé le mieux la triste réalité au sujet des fraudes électorales (qui restent toutefois à confirmer), c’est le sinistre de l’intérieur. En substance et pour synthétiser sa pensée : « on s’en fout ! »

        Tout est dit, avec une économie de moyen adaptée à la mascarade démocratique.

    • @ Cavaignac

      Le sondage de « Valeurs Actuelles », que vous donnez, montre que vous avez bien tort de penser que les abstentionnistes sont lassés par les grands partis politiques.
      Bien au contraire, il montre que ces gens soutiendraient l’UMP de la même façon que ceux qui votent.
      Les abstentionnistes ne votent pas par simple paresse ou manque de temps libre ou parce qu’ils font confiance aux sondages et ne jugent pas utile de confirmer ces mêmes sondages.
      En aucun cas pour rejeter les grands partis.

      • Puisque j’ai tort, alors tout va bien, vous n’avez rien à craindre. Respirez avec calme, fermez les yeux, les paupières sont lourdes, dormez paisiblement ! « Une chanson douce que me chantait ma maman… » A tous les autres : chuuuut, ne faites pas de bruit ! Bébé dort ! Maintenant, on va murmurer. Tendez l’oreille !

        Les résultats provisoires sont une nouvelle fois sans ambiguïté, sans compter les votes blancs ou nuls :
        – les Français éveillés : 57%
        – le PSU, ses affidés corrompus et les derniers naïfs : 43%

        Les divers courants soutenant la pensée inique du PSU affichent des résultats sévèrement représentatifs (en % du corps électoral pour les principaux) :
        – FN : 10,7%
        – UMP : 8,6%
        – PS : 6%
        – le centre : 4%
        – les escrologistes : moins de 4%

        Pour chacun d’eux, quelle impressionnante légitimité !

        On note que le PS détenant pratiquement tous les leviers officiels et officieux du pouvoir dans le pays réussit cet exploit invraisemblable de peser à peine 6% du corps électoral, soit un taux d’adhésion populaire inférieur à n’importe quelle dictature passée, présente et à venir. Encore un dernier mais vigoureux coup de rein et les socialistes officiels atteindront 1%, une sorte d’hommage aux indiniais. Réaction immédiate de Valls : le gouvernement va poursuivre sa politique et même accélérer ! Hardi les gars, en avant ! Youppie !

  • A quelques heures de la fermeture des bureaux de vote et des premières publications de résultat, il est très jouissif de voir les socialos se ch….. dessus.

    Ces gugusses sont vraiment méprisables.

    http://www.lefigaro.fr/flash-actu/2014/05/25/97001-20140525FILWWW00115-europeennes-le-gouvernement-prepare-sa-contre-attaque.php

  • La démocratie directe c’est un marché libre des lois et ça a les mêmes vertus.

    Que ça « ne protège de rien » tient juste à quelques détails, 5003 euros de revenu moyen pour les suisses, 1600 euros pour la France, 25% de chômage en France chez les jeunes, 3.7% en Suisse, dettes, législation, poids de l’état, impôts, ça fait beaucoup de « rien ».

    D’ailleurs la plupart des pays les plus libéraux de la planète, sont aussi les plus démocratiques. Étrange coïncidence.
    Indice de démocratie – Classement des pays
    Indice liberté économique – Classement des pays

    Si les libéraux ne sont pas pour la liberté des gens de choisir les lois je me demande bien qui va l’être en France et quel est le projet libéral exactement pour ce pays: un homme providentiel issu du corporatisme qui irait s’attaquer au corporatisme et au copinage, conséquences directes de la représentativité ?

    Dommage. avec de la démocratie directe, la grande construction interventionniste et corporatiste française commencerait à se fissurer.

    La dette et les déficits publics, priorités des Français selon un sondage:
    http://www.lemonde.fr/politique/article/2011/10/29/la-dette-et-les-deficits-publics-priorites-des-francais-selon-un-sondage_1596136_823448.html

    Un sondage Ifop pour Le Figaro confirme le ras-le-bol fiscal éprouvé par les Français, partisans à 61% d’économies budgétaires, quitte à fermer certains services publics.
    http://www.lefigaro.fr/politique/2013/12/02/01002-20131202ARTFIG00522-les-francais-reclament-moins-de-fonctionnaires.php

    Réformer la retraite des fonctionnaires? Les Français sont pour à 75%
    http://www.challenges.fr/patrimoine/20130607.CHA0508/retraite-des-fonctionnaires-75-des-francais-favorables-a-la-reforme.html

    Trois quarts des Français hostiles au cumul des mandats local et parlementaire selon un sondage
    http://www.20minutes.fr/societe/1227667-20130925-75-francais-hostiles-cumul-mandats-local-parlementaire-selon-sondage

    78 % des Français jugent que le nombre d’élus est excessif.
    http://www.contribuables.org/2012/11/05/78-des-francais-jugent-que-le-nombre-delus-est-excessif-sondage-exclusif-csa-le-cri-du-contribuable/

  •  » quand on ne sait pas ou est le bec , c’est qu’on a à faire à un drole d’oiseau  »

    proverbe mongol …

  • Pq personne ici n’assume ? Anarchie, c le mot que vs cherchez.

  • Ah la démo représentative c’ est nouveau ce machin ! qui a inventé ça ? Qui ?
    Bon personne ne sait .
    au fait , lorsque on ajoute un adjectif au nom c’ est pas par hasard hein ? oui on ajoute une restriction
    alors votre démo représentativ c’ est quoi ? savez vous ? donnez des exemples pour voir ! tiens voila j’ en ais
    je vous demande en tant que maire de voter pour augmenter ou non le nombre de bacs à fleurs
    pour mes émoluments je déciderai
    Le mot démocratie est un des mots le + manipulé ou comme dit ci dessus galvaudé et cet article h16 en donne encore la preuve …

  • Bien, bien, bien… alors si je lis correctement, le système idéal serait une sorte de dictature du peuple anarcho-libérale qui ne voterait pas parce que : « est-ce vraiment utile ? est-ce vraiment efficace ? est-ce vraiment souhaitable ? » de faire élire des « oppresseurs » car ceux qui ont fait le sacrifice de leur vie pour le droit de vote sont des « fanfreluches » de la démocratie qui par ailleurs est « une dictature du nombre ». Mais les consciences supérieures éclairées anarcho-libéraux-conscientes rempliraient un bulletin décidant de l’usage de l’argent public sur des critères propres à chacun d’entre-eux. Et puis c’est Houellebecq qui l’a dit dans « Lui », d’accord il est un peu dingo mais tellement décalé qu’après tout pourquoi pas.
    Euh… Je suis bien sur Contrepoints là. On se la joue Néron incendiant Rome. Baptiste Crèteur, Pascal Avot, Philippe Bouchat, Guy Sorman, Aurélien Véron, Nicolas Nielsen, Guillaume Nicoullaud et tous les autres contributeurs, vous cautionnez ? Rassurez-moi il s’agit d’une expérience burlesque pour déterminer le point Goldwin de l’ironie acide d’H16 à coups de clichés proudho-nietzschéens ?

    • Tu ne m’as pas bien lu, alors.

    • @ tribord :

       » les consciences supérieures éclairées anarcho libéraux conscientes décideraient de l’usage de l’argent public  »

      ???

      Qu’elles soient éclairées conscientes ou autres, ce n’est pas le problème, avec un système anarcho capitaliste, il n’y aurait pas d’argent public à utiliser, tout simplement ….

      L’argent  » public » n’existerait pas ….

      Cf friedman  » vers une société sans état » par exemple.
      Bien sincèrement,

      • Je m’incline, il s’agissait d’un trait d’humour, mais quand l’utopie tient lieu de conscience et la fidélité au dogme libertarien annihile l’esprit critique, il devient périlleux de vouloir dialoguer. Amen !

        • Il y a bel et bien dogme. Il suffit de voir le vocabulaire déployé par certains ici, quand on attaque Rand ou le Glorieux Parti de l’Oiseau Jaune. On croirait qu’on leur a crevé un œil avec un tournevis rouillé. J’ai eu droit – je traduis ici leur langage en français présentable – au fait que j’ai mes menstrues, que je n’ai pas d’organes génitaux, que je me suis fait sodomiser, et j’en passe. Étrangement, ce sont les même qui brandissent le principe de non-agression à tout va. Moralité : quand on est propriétaire de son corps, on perd la tête.

  • Donc, d’un côté, vous êtes contre la démocratie directe parce que ça sert à rien. Et d’un autre, vous seriez prêt à l’accepter afin que les citoyens puissent décider des budgets des ministères. Un brin contradictoire, non ?

    • Les petites cases, c’est sur les feuilles d’impôt, pas sur les bulletins de vote. Il faut bien lire.

  • Le problème de la démocratie directe et de la démocratie tout court, c’est l’absence de responsabilité du contrat dans le temps il me semble: ais-je le droit d’engager la responsabilité des générations à venir? Oui. Non. On s’en tape (car on sera plus là). J’ai nommé: le problème du crédit. La bourse c’est la vraie démocratie directe, mais rien ne dit que les grosses capi seront encore là dans 15 ans.

    Toute l’activité des libéraux pourrait se concentrer sur l’étude idéale voire philosophique des meilleures pratiques économiques du crédit « collectif » public ou privé. C’est le « nerf ».

    Les bienfaits du « retour à l’étalon-or » sont loin de résoudre tous les problèmes et délires possibles sur le crédit d’ailleurs…

  • Les commentaires sont fermés.

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