Contre le prélèvement automatique d’organes

Au lieu de militer pour que l’État nous force à donner nos organes, ne pourrions-nous pas militer pour un libre marché ouvert et légal d’organes ?

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Contre le prélèvement automatique d’organes

Publié le 21 mai 2014
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Par Gilles Guénette, depuis le Québec.

don-organes14bComme plusieurs, je signe ma carte d’assurance-maladie là où c’est inscrit que j’autorise le prélèvement d’organes et de tissus à ma mort. J’estime que si je peux améliorer ou sauver une vie (ou plusieurs), lorsque je ne serai plus de ce monde, c’est bien la moindre des choses. Mais voilà que des voix s’élèvent pour dire qu’il n’y a pas assez de gens qui, comme moi, signent leur carte et que l’État doit en quelque sorte nous forcer à le faire. Les politiciens ne contrôlent pas suffisamment nos vies, certains voudraient qu’ils contrôlent maintenant nos morts. Toujours le même bon vieux réflexe : à défaut de pouvoir convaincre du bien-fondé d’une idée, on réclame une loi pour forcer tout le monde à y adhérer.

Prenez mon ami Richard Martineau par exemple. Dans une chronique publiée récemment, il y allait d’un vibrant plaidoyer en faveur du don d’organe automatique : « Pourquoi le gouvernement ne dépose-t-il pas un projet de loi rendant le prélèvement d’organe automatique ? Que tu aies signé ta carte ou pas, on prend ce qu’on a à prendre. Oui, je sais, ça peut paraître brutal. Après tout, les dernières volontés, c’est sacré. Dire à nos proches comment disposer de notre corps après notre décès est un droit fondamental. Mais en même temps, les vivants sont plus importants que les morts. Si on peut sauver une jeune fille en attente d’une greffe depuis deux ans, pourquoi ne le ferait-on pas ? »

« On prend ce qu’on a à prendre ». Étonnant qu’on puisse écrire une telle phrase sans broncher. Imaginez si quelqu’un entrait chez vous et, parce qu’il y a des pauvres qui souffrent, qui ne mangent pas à leur faim et qui ne bénéficient pas du même niveau de confort dont vous bénéficiez, déclarait : « Pour le plus grand bien des plus pauvres que vous, on prend ce qu’on a à prendre » et vous n’auriez rien à dire. « Et cessez de rouspéter, espèce d’individualiste inconscient », qu’ils vous diraient en ressortant les bras pleins de denrées alimentaires et de produits jugés essentiels.

Et que dire du fameux « Si on peut sauver une vie, ça en aura valu la peine » ? S’il fallait tout faire, collectivement, ce qui nous passe par la tête pour sauver ne serait-ce qu’une seule vie, on vivrait dans un monde totalitaire. Pensez-y ! Pourquoi ne pas interdire les voitures sur les routes pour n’autoriser que les autobus ? On pourrait sauver plusieurs milliers de vies ! Pourquoi ne pas interdire toute vente de produits alcoolisés, sucrés ou enrichis de matières grasses ? On pourrait sauver des millions de vies ! Pourquoi ne pas obliger les gens à faire de l’exercice… Enfin, vous voyez l’aberration de la chose. À preuve du contraire, les êtres humains sont dotés d’un minimum de conscience et savent agir en êtres responsables. Qu’on les laisse faire ce qu’ils veulent.

D’ailleurs, il fallait lire les commentaires que la chronique a générés sur la page Facebook du chroniqueur. Unanimité ! Tous les amis de Richard (sauf une !) trouvent que l’idée est géniale. Ce serait la meilleure intervention gouvernementale depuis l’invention du pain tranché ! Et je suis sûr que si on faisait un sondage, une majorité de répondants diraient que le prélèvement automatique d’organes est une excellente idée. Mais comment se fait-il qu’on en soit rendu à discuter d’une telle mesure alors même que tout le monde semble être d’accord avec ?! Si tout le monde est d’accord, on peut présumer qu’ils ont signé leur carte ! Il est où le problème ?

Alexandra Beaudry, qui livre un combat quotidien contre la fibrose kystique, a décidé avec un autre greffé, Tomy-Richard Leboeuf-McGregor, de lancer une pétition à l’Assemblée nationale. Les deux veulent aussi que le don d’organes devienne obligatoire comme c’est notamment le cas en France, en Belgique, en Espagne et au Danemark. Pour le moment, au Québec, les donneurs doivent signifier clairement leur intention de faire don de leurs organes. « Là, il y aurait un registre pour ceux qui ne veulent pas ; si la personne n’a pas signé, on prendrait pour acquis qu’elle veut donner », explique M. Leboeuf-McGregor.

Comme c’est souvent le cas lorsqu’il s’agit de l’accès à des soins de santé de qualité, les revendications de tout un chacun relèvent plus de l’émotif que du rationnel. On voudrait que tout le monde soit en santé et heureux dans le meilleur des mondes. Et cela, coûte que coûte. Mais lorsqu’on y regarde de plus près, les choses ne sont pas toujours aussi évidentes qu’on serait porté à le croire.

« Au lieu de militer pour que l’État nous force à donner nos organes une fois décédés, tout ce beau monde devrait tenter de nous convaincre de l’importance de poser un tel geste. Et convaincre de l’importance d’un geste n’a jamais été aussi facile (avec les médias sociaux ou conventionnels). » Ainsi, le directeur général de Transplant Québec, Louis Beaulieu, affirme que d’imiter le système de consentement au don d’organes français ne serait pas la solution pour accroître le nombre de donneurs : « Si on regarde les données de la France et des États-Unis, qui ont à peu près la même proportion de donneurs même si les États-Unis ont un système comme le nôtre, on voit que le consentement présumé n’est pas la variable déterminante. C’est vraiment l’organisation des services dans les hôpitaux qui fait le gros de la différence plutôt que le consentement présumé. »

Et nous avons un système de santé étatisé administré de façon centralisée qui, année après année, démontre le même niveau de lacunes – longues listes d’attente, faible renouvellement des appareils médicaux, etc. – dont la difficulté d’identifier les donneurs potentiels ne serait qu’un élément parmi tant d’autres. (D’ailleurs, l’un des commentaires des amis de Martineau était assez révélateur à ce sujet. Un homme qui a fait le don d’un rein de son vivant pour son fils qui souffre d’insuffisance rénale écrivait : « comme le système de santé est lent et bien ça fait déjà un an et demi que l’on attend ». Imaginez.)

Au lieu de militer pour que l’État nous force à donner nos organes une fois décédés, tout ce beau monde devrait tenter de nous convaincre de l’importance de poser un tel geste. Et convaincre de l’importance d’un geste n’a jamais été aussi facile (avec les médias sociaux ou conventionnels). Je n’ai pas besoin d’être convaincu, mais il semblerait que ce soit le cas pour la plupart des Québécois. Au lieu de militer pour que l’État nous force à donner nos organes, ils pourraient aussi militer pour un libre marché ouvert et légal d’organes. C’est vrai, si on pouvait vendre nos organes, il n’y en aurait plus de pénurie !

Comme l’écrivait Bradley Doucet, il y a quelques années dans les pages du QL :

« David R. Henderson, qui est chercheur à l’Institut Hoover et professeur d’économie à l’École d’études navales de troisième cycle de Monterey en Californie, a bien résumé le principal argument économique en faveur d’une légalisation du commerce des organes dans son article « Organs For Sale ? » publié dans le San Francisco Chronicle en 2001 : « Nombre de médecins ont reconnu que la solution consiste à donner aux fournisseurs potentiels d’organes la même incitation que l’on donne aux médecins, aux infirmières et à pratiquement tout le monde dans le système de santé: leur permettre d’exiger un paiement. Personne ne serait surpris qu’il manque de médecins si on insistait pour qu’ils rendent leurs services gratuitement. »

Certains trouveront bien sûr l’idée inconcevable. Ils pensent que les médecins devraient être motivés par leur souci pour le bien-être des hommes et des femmes qu’ils soignent, et non par leur compte en banque. Ils considèrent qu’il est cynique d’offrir des compensations financières aux gens pour les bonnes œuvres qu’ils réalisent. Comme l’écrit Henderson toutefois, « il n’est pas plus cynique d’insister pour être payé avant de céder une partie de son corps que d’insister pour être payé en échange de cet autre produit de votre corps, soit votre main-d’œuvre ».

« Oui mais les pauvres !, diront certains. Ils vont être tentés de vendre leurs organes ! Et, vu leur situation, c’est impensable ! » Comme l’explique le Dr Arthur J. Matas, un chirurgien éminent spécialisé dans les greffes, il n’en est rien :

« Nous n’empêchons pas les pauvres d’accepter des emplois risqués dont les riches ne voudraient pas (par exemple, comme mineurs, pompiers, policiers ou soldats) et dans tous les autres domaines de notre société, nous leur permettons de prendre des décisions de façon autonome. Lorsqu’il s’agit de la vente de reins cependant, « en violation surprenante avec nos notions habituelles concernant la liberté individuelle, nous interdisons à des adultes d’entrer librement dans une relation contractuelle de laquelle les deux parties s’attendent à tirer des bénéfices, et sans que personne d’autre ne subisse de tort apparent ». En empêchant les pauvres de vendre un de leurs reins, on les condamne à rester pauvres et on leur enlève une occasion d’améliorer leur vie. »

De toute façon, qu’est-ce qui est pire : que des pauvres puissent vendre leurs organes (en améliorant leur vie et celles d’autres personnes) ou que des gens affligés de différentes maladies meurent en attente de transplantations ?

Même si je signe toujours ma carte d’assurance-maladie, je m’opposerais à l’instauration d’un éventuel prélèvement automatique des organes et ce, par principe. Parce que mon corps m’appartient – ou, du moins, parce qu’il devrait m’appartenir –, personne ne doit être en mesure, le jour de ma mort, d’entrer dans ma chambre d’hôpital et de dire aux personnes qui s’y trouvent : « On prend ce qu’on a à prendre ».


Publié initialement par Le Québécois Libre, n°322, 15 mai 2014.

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  • Excellent article. J’aime beaucoup.

  •  » Les deux veulent aussi que le don d’organes devienne obligatoire comme c’est notamment le cas en France »

    Sauf erreur de ma part, le don d’organes, au décès, n’est pas obligatoire en France. En revanche il y a consentement présumé. Le refus peut alors s’exprimer soit par inscription sur un registre national, soit par l’intermédiaire des proches.

    • En France, le prélèvement d’organes est à la discrétion du corps médical, sauf opposition du défunt (ou de ses proches). Dans la pratique, il faut manifester son opposition au Registre National des Refus aux prélèvements (RNR) BP 2331 13213 Marseille cedex 02, ou le faire lors d’une hospitalisation.
      Je considère que la greffe d’organes relève plutôt de la médecine à grand spectacle. Quand je vois des cardiaques après quelques pontages, continuer à fumer, ou tel alcoolique fumeur bénéficier d’une greffe du foie, je ne peux m’empêcher de penser qu’il y a un vrai gâchis des moyens techniques qui leur auront été consacrés (notamment dans notre cadre de prise en charge par la collectivité). Greffer un organe sain (ou en bon état) dans un organisme dégradé et ultérieurement mal entretenu, est-ce logique? Faire supporter audit organisme dégradé le choc d’une greffe, n’est-ce pas un risque de trop? Exemple du greffé des deux mains ne supportant pas les conséquences de ses greffes: les chirurgiens de la greffe sont fiers de leur exploit! À côté de ça certains viennent nous prêcher un droit à mourir (dans la dignité), voire l’élimination des vieux (Jacques Attali, notamment)!
      Et la loi française introduit une estimation du patient en fonction de son potentiel à fournir ou non des pièces détachées.
      Je vois de grands dangers à la commercialisation des organes (qui a toujours existé: pensons à Fantine sacrifiant ses dents, chez Victor Hugo) et du remplacement préventif à gogos! le pluriel me paraît de circonstance.

      • « Greffer un organe sain (ou en bon état) dans un organisme dégradé et ultérieurement mal entretenu, est-ce logique? »
        Vous vous considérez comme plus sain qu’Abidal qui a bénéficié d’une greffe de foie.
        En général, après pontages, 80 à 90 % des fumeurs s’arrêtent, probablement la symbolique du coeur. Par contre, pour ceux qui ont une artérite des membres inférieurs, l’arrêt est rare (10 % maxi mais en général très gros consommateurs!)
        Ce commentaire est à sa bonne place et non pas plus bas, mauvaise manip…

  • Le don d’organes n’est pas obligatoire en France, comme le prétend néanmoins l’article.

    • Je plussoie… Sans doute l’auteur aura-t-il voulu signifier que sans opposition formelle par déclaration dans le fichier du refus de don d’organe ou par questionnement des proches, le don d’organe est considéré comme accepté de fait.

  • Céder ses organes une fois décédé, pourquoi pas en effet.
    Par contre : « « Nous n’empêchons pas les pauvres d’accepter des emplois risqués dont les riches ne voudraient pas (par exemple, comme mineurs, pompiers, policiers ou soldats) et dans tous les autres domaines de notre société, nous leur permettons de prendre des décisions de façon autonome. Lorsqu’il s’agit de la vente de reins cependant, « en violation surprenante avec nos notions habituelles concernant la liberté individuelle, nous interdisons à des adultes d’entrer librement dans une relation contractuelle de laquelle les deux parties s’attendent à tirer des bénéfices, et sans que personne d’autre ne subisse de tort apparent » »

    c’est faire preuve d’une vision totalement utopique et disons le ubuesque du monde. La liberté individuelle, et ça échappe à beaucoup de monde apparemment, s’inscrit dans un environnement qui s’impose à tous.
    Poussons la logique, pourquoi ne pas faire commerce de petites filles (en premier chef, celles de ceux qui sont d’accord avec les principes de ces soit disant penseurs), afin de les faire cuire, en faire des sex-toys, des esclaves, bref, tout ce qu’il est possible d’imaginer.
    Après tout : » nous interdisons à des adultes d’entrer librement dans une relation contractuelle de laquelle les deux parties s’attendent à tirer des bénéfices, et sans que personne d’autre ne subisse de tort apparent « .
    Ne privons pas des géniteurs, des parents, de la liberté contractuelle, celle de vendre leur progéniture, après tout, c’est leur enfant.
    Ça c’est être libéral !

    • « sans que personne d’autre ne subisse de tort apparent »
      Les petites filles ne sont plus des personnes depuis quand ?

      Tu t’es vu quand tu postes bourré ?

      • Vous avez la réflexion à géométrie variable, vous réagissez exactement comme ceux que vous conspuez à longueur de temps, en quoi, ma proposition vous gène, car tierce personne ? allons, faites un effort, poussez la notion libérale aussi loin qu’il soit possible, c’est à dire à l’infini, comme le socialisme ou le communisme.
        Il est vrai, que vous, H16, savez ce qui est bien pour les autres.
        Rigolo.

        • Décidément, l’alcool même à faible dose ne te réussit pas. Tu as encore oublié tes arguments à la maison.

          • Il est vrai que les vôtres sont percutant ! Vous êtes un rigolo, c’est déjà ça.

            • Je t’en ai donné un, toi, tu as continué à boire.

              Vu l’ensemble génial de ta contribution, tu peux choisir d’aller t’alcooliser ailleurs aussi, ce ne sera une perte pour personne.

        • H16 n’est pas toujours diplomate, mais il a raison. Votre argument est stupide, car un enfant n’appartient pas à ses parents.

          • « H16 n’est pas toujours diplomate »

            C’est juste le boss. Il a le droit de traiter Léonarda différemment de Molle Glande.

    • On parle de 2 personnes consentantes…vous n’avez pas du bien saisir la différence.
      Vendre un enfant pour le cuisiner ou en faire une poupée, ça revient à bafouer clairement la liberté individuelle de l’enfant.
      Et si l’enfant est consentant après des pressions psychologiques des parents, il me semble que le droit est là pour protéger ce genre de situation et la majorité légale reste valable dans un monde « libéral ».

    • On parle d’adultes pas d’enfants dans la responsabilité individuelle.
      Donc la pédophilie n’est pas autorisée.
      Les enfants n’étant pas non plus des marchandises, ils ne peuvent être vendus par personnes même leurs parents

    • Modération : pas d’insultes

    • « Poussons la logique, pourquoi ne pas faire commerce de petites filles (en premier chef, celles de ceux qui sont d’accord avec les principes de ces soit disant penseurs) »

      Tu confonds deux choses: disposer de soi et disposer d’autrui. De ce fait, ton analogie n’en est absolument pas une.

      Maintenant qu’on en est là, entre une doctrine libérale qui prétend que chacun peu disposer de soi et une doctrine socialiste qui prétend que chacun peut disposer de tous les autres, je te laisse nous dire laquelle s’approche le plus de ton exemple où des parents disposent de leurs petites filles.

      Tu as besoin d’aide pour trouver la réponse ou tu vas y arriver comme un grand?

      Deuxième question, en revenant des petites filles aux organes pour faire la bonne analogie maintenant, d’après toi, entre libéralisme et socialisme, quel type de doctrine conduirait à organiser le prélèvement d’organes sur autrui de force, même sur des individus encore vivants?

      Je te donne un indice: Le parti qui dirige l’état chinois l’a organisé à grande échelle sur les prisonniers mis dans les camps de rééducation, de sorte que le temps d’attente pour un rein en Chine (quand on peut payer, parce qu’en plus ils les vendent!) est de deux semaines, quand il est de plus de trois ans dans la plupart des pays occidentaux.

      Alors, ta réponse?

  • Je vend une prostate toute neuve!si elle peut servir a un elu visceralement socialiste quelle fierte j en tirerais qu il puisse professer euh proferer sa doctrine au dela du temps imparti.

  • Un article sur un sujet qui me préoccupe depuis un moment, saviez-vous que l’on est encore vivants lors du prélèvement d’organes ?! En médecine, « décès » veut dire tout simplement seulement mort cérébrale, même si le cœur et les autres organes continuent à fonctionner. Un prélèvement peut se faire sur une personne vraiment décédée dans des rares cas et seulement dans la 1/2 heure qui suit le décès. Pour le reste, on se fait trancher vivants… Un cœur prélève est arraché vivant… Pourquoi ne pas mieux informer sur la définition médicale de « décès » les personnes qui signent leur accord ?

    • eh c’est quoi?
      mort cérébrale , c’est mort , hein?

      moi je défendrais un système mutuel :
      du donne tes organes à ton décès, et durant ta vie, toi ou tes proches, ont une priorité sur les autres rats.

      même pas besoin de payer. du troc assurantiel.

      la vente d’organe de son vivant est bien plus tragique, mais effectivement il y a des jobs dangereux…
      certains pour survivre, ou aider leur famille, devienne des mules de drogue, vendent leur organes, jouent les bombes humaisn ou les porteur de valises…

      mais a l’origine de ces tragédies, il y a souven un marchét du travail tro verrouillé, une économi trop contrainte, souvent pars des blocages anti-libéraux.

      donc si tui veux pas que ta fille se prostitue, et ton fils devienent bombe humaine, essayer de libéréer le pseudo-capitalisme de corruption qui leur empêche de créer leur business.

      le gars en tunisie qui s’est immolé l’a fait parce que avec un bac+30 il était obligé de vendre des fruits et léumes, et que summum de l’horreur, une polière lui avait craché dessu car c’était illégal…

      tout ca parce que le business Tunisien était étouffé par la corruption de la belle famille de Ben Ali.

      si on veux éviter qu’on en viennent a vendre son corps, défendez le capitalisme pour tous, via la décomplexification et le downscaling (e-bay, airbnb,autoentrepreneur,…)…
      l’article du péruvien (de sitto?) était éclairant.

      ne jamais oublier que le desespoir vient souvent du monopole, des cartels, sous diverses formes (taille critiques, corporatisme, règlementation, copinages, racismes).

  • Je suis inscrite au registre des refus, car les conditions de prélèvement des organes sont effrayantes. La notion de « mort cérébrale » a été inventée il y a quelques décennies dans le but d’autoriser davantage de prélèvements. J’imaginais que pour déclarer la mort cérébrale, il fallait une batterie d’examens compliqués (imagerie cérébrale…). Que nenni!
    Nous ne savons presque rien de la mort ni de l’état de conscience des personnes dites en mort cérébrale. Il y a eu plusieurs cas de personnes déclarées en état de mort cérébrale qui se sont réveillées spontanément, et qui étaient en fait conscientes. Cela veut dire que statistiquement, il y a des personnes que l’on a tuées en prélevant leurs organes sans anesthésie. Non merci.

    • Déroulement de la procédure de prélèvement
      Constatation du décès

      La mort du donneur doit être médicalement constatée par 2 médecins. Ces 2 médecins ne doivent pas appartenir aux équipes en charge des greffes.

      En pratique, le constat de la mort repose sur 3 observations cliniques : l’absence totale de conscience et de mouvements, la disparition totale des réflexes du tronc cérébral et l’absence de respiration spontanée. Il est confirmé par des encéphalogrammes réalisés à plusieurs heures d’intervalle.

      Intervention

      À l’annonce du décès, le corps du défunt est maintenu artificiellement en vie. Des analyses biologiques sont réalisées pour identifier les compatibilités possibles avec des profils de personnes en attente de greffe.

      La coordination hospitalière des greffes effectue les vérifications nécessaires auprès de la famille du défunt et se met en relation avec les services régionaux de régulation et d’appui de l’Agence de la biomédecine.

      La procédure peut être interrompue à tout moment pour raisons médicales (dégradation de l’état des organes) ou sur la connaissance d’un indice du désaccord du défunt.

    • Inscrit également au RNR et bien d’accord avec vous.

    • Tout à fait d’accord avec vous: « Nous ne savons presque rien de la mort ni de l’état de conscience des personnes dites en mort cérébrale ». Je me demande pourquoi les médias n’ont pas l’air de s’intéresser d’avantage à l’ambiguïté du terme « décès » en cas de dons d’organes ? Il y a eu des expériences affreuses dont on entend très peu et qu’on peut retrouver sur les blogs des personnes ayant été confrontées directement à cette situation.

      • « Greffer un organe sain (ou en bon état) dans un organisme dégradé et ultérieurement mal entretenu, est-ce logique? »
        Vous vous considérez comme plus sain qu’Abidal qui a bénéficié d’une greffe de foie.
        En général, après pontages, 80 à 90 % des fumeurs s’arrêtent, probablement la symbolique du coeur. Par contre, pour ceux qui ont une artérite des membres inférieurs, l’arrêt est rare (10 % maxi mais en général très gros consommateurs!)

      • « Nous ne savons presque rien de la mort ni de l’état de conscience des personnes dites en mort cérébrale ».
        Vous ne savez rien de la mort ni de l’état de conscience des personnes dites en mort cérébrale!

        C’est vrai, çà, les médecins font ça à la volée, à pile ou face, parfois ils sont même amené à accepter que l’on fasse un prélèvement sur l’un de leur proche ou même un de leurs enfant, juste pour le fun?
        Les procédures sont extrêmement codifiées justement pour éviter tout risque. Tous les examens ont été étudiés et constamment des procédures nouvelles sont analysées (artério-scanners,…). Au moins 8 heures sans aucun réflexe du tronc cérébral et sans respiration spontanée ne vous laisse malheureusement aucune chance de réveil.

  • Article excellent ! Par contre donner son corps à la science, il faut avoir envie de payer : http://www.ouest-france.fr/il-faut-payer-pour-donner-son-corps-la-science-582528

  • Même si pour moi le concept de liberté est important, il ne faut pas oublier que tous les êtres humains de cette planète ne la conçoivent pas de la même façon et ne sont pas tous égaux face à autant de responsabilités. Et je me rends compte, après toutes les lectures que je peux faire ici ou ailleurs, que la mise en pratique d’un total libéralisme serait aussi nuisible que le socialisme ou le communisme. La société est à l’image de l’homme, elle est imparfaite, et aucune pensée politique n’arrivera jamais à compenser cette réalité… En attendant, certains prédateurs, peuvent au nom de pensées politiques, abuser et profiter des plus faibles. Et la vente d’organe en serait le parfait exemple.

  • « Imaginez si quelqu’un entrait chez vous et, parce qu’il y a des pauvres qui souffrent, qui ne mangent pas à leur faim et qui ne bénéficient pas du même niveau de confort dont vous bénéficiez, déclarait : « Pour le plus grand bien des plus pauvres que vous, on prend ce qu’on a à prendre » et vous n’auriez rien à dire. »
    Non seulement cela existe déjà, mais en plus c’est vous-même qui devez saisir vos propres biens. Impôt sur le revenu, CSG, retraite par répartition, URSSAF, TVA, tout est en grande majorité de la redistribution.

  • Plus fondamentalement, le prélèvement d’organes implique que le corps n’est plus qu’une chose et que le cadavre humain n’a rien de sacré. On le rend très littéralement « profane ». Le prélèvement d’organe est une profanation ; ça n’interdit nullement le don d’organe, mais par contre ça interdit de le présumer consenti.
    C’est une vision excessivement rationaliste, tellement rationaliste qu’elle en devient contradictoire : si le corps n’est plus qu’une chose, les efforts pour sauver le corps n’ont plus guère de sens. Vous voulez être rationnels ? et bien allez y carrément. Mesurez le bénéfices et les frais, et vous allez voir que, matériellement parlant, les greffes « rentables » (celles qui permettent une vie productive de valeur supérieure aux frais engagés avant, pendant et après la greffe) sont excessivement minoritaires ; on ne peut même pas garantir qu’elles existent ! Ainsi le rationalisme qui justifie le prélèvement présumé condamne en fait 95% des greffes… absurde.

    Et puis le jeu en vaut-il la chandelle ?
    Pour être humain il faut accepter l’irrationnel, dont notamment l’intégrité des cadavres. Réduire un cadavre à un magasin de pièce détachées pour réparer un corps défectueux, les avantages matériels sont évidents,
    les dégâts symboliques et spirituels sont moins évidents mais bien plus graves, et leur impact matériel est encore plus grand.

    Bref. donnez vos organes si vous voulez. Mais n’exigez pas d’autrui qu’il le fasse, mort ou vivant.

  • Un article tout a fait intéressant, avec de nombreux argument qui tiennent debout, j’apprécie grandement.
    Cependant je ne partage pas tout les avis donné dans la seconde partie. Sachez cependant que cet article peut éclairer sur cette polémique et reste très clair, et très logique (peu être trop). Merci

  • bonjour !
    entièrement d’ac avec cet article je n’ai rien à rajouter si ce n’est ce que je dis constamment nous devons TOUS rester libre et l’arbitre total de notre vie et de son bien être !
    tant dans son corps que dans sa tete et de ses décisions qui ne concerne que nous perso. et qui n’entraine personne dans nos sillages.
    merci de ces publications ki sont importantes et si graves

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