Sortir du chômage : la droite ou la gauche ont-elles une solution ?

Pour réduire le chômage, il faut faire passer des mesures dont les politiques de gauche comme de droite ont toujours eu peur.

Partager sur:
Sauvegarder cet article
Aimer cet article 0

La liberté d’expression n’est pas gratuite!

Mais déductible à 66% des impôts

N’oubliez pas de faire un don !

Faire un don

Sortir du chômage : la droite ou la gauche ont-elles une solution ?

Les points de vue exprimés dans les articles d’opinion sont strictement ceux de l'auteur et ne reflètent pas forcément ceux de la rédaction.
Publié le 10 avril 2014
- A +

Par Bernard Zimmern.
Un article d’Emploi-2017.

img contrepoints218 chômageL’arrivée de Manuel Valls comme son discours d’investiture témoignent d’un changement au moins symbolique dans la politique économique et sociale du gouvernement. Mais cela sera-t-il suffisant pour renverser la courbe du chômage ? Le gouvernement a-t-il seulement la vision des mesures qu’il faudrait prendre pour y parvenir ? Et si la droite était ramenée au pouvoir par une dissolution anticipée de l’Assemblée nationale ou le jeu normal des élections de 2017, le saurait-elle davantage ?

Comprendre l’aveuglement du monde politique, un aveuglement dont Bercy est largement responsable, tel est le sujet auquel nous consacrons un colloque le 29 avril 2014 à la Maison de la Chimie.

Cela fait 30 ans que Bercy résiste à l’idée que pour créer des emplois, il faut créer des entreprises ayant des moyens financiers importants dès leur création pour leur permettre de déboucher rapidement à l’international. Les organismes d’État comme l’ANVAR, Oséo ou maintenant la BPI, sont catastrophiquement inefficaces et ne peuvent que l’être. Car les débuts d’une entreprise, c’est là où le risque est le plus élevé, et ne sont alors efficaces que ceux qui opèrent avec leur propre argent, pas ceux qui opèrent avec l’argent des autres, particulièrement celui des contribuables.

Les seules sources de financement efficaces sont les riches. Pas les « grands riches » qui n’ont rien à faire d‘investir 200 ou 300.000 euros, trop petit pour eux, mais les « petits riches », ceux qui constituent le 1%, ceux qui ont moins de 10 millions d’euros de fortune mais peuvent perdre 200.000 euros dans de nouveaux projets sans mettre en danger leur existence. Ce sont eux qui font l’essentiel de la création d’entreprises et d’emplois lorsqu’ils ne sont pas menacés par les égalitaristes et Hollande. Ce sont ces « petits riches » que Bercy encourage à acheter des tableaux ou des collections de montres, mais pas des entreprises parce qu’« il ne faut pas aider les riches ».

Il nous faut voter les mesures fiscales qu’il aurait fallu prendre depuis 20 ans, comme les Américains ou les Britanniques. Leur absence nous a conduits à une croissance famélique d’emplois réels, inférieure à 100.000 par an, là où il en aurait fallu 300.000. Sans elles, nous n’aurons aucun avenir, même à 10 ans.

Mais ces mesures créeront au mieux 150.000 emplois de plus en 3 ans, pas les deux millions dont nous avons besoin pour faire reculer le chômage.

N’oublions pas la grande règle : pour faire disparaître 1 chômeur, il faut créer 2 emplois.

Ceci veut dire qu’il faut faire passer des mesures dont les politiques ont toujours eu peur parce qu’elles se heurtent à des intérêts acquis, comme ceux des syndicats publics. Et pour les faire passer, il faut qu’elles soient inscrites dans le programme du parti, sinon elles ne le seront jamais après une élection.

Quelles sont-elles ?

Ce sont essentiellement des mesures éliminant les réglementations d’État qui paralysent la création d’entreprises. C’est François Mitterrand qui a libéré la radio-télévision de tous les monopoles qui en bloquaient la croissance et a créé ainsi plusieurs centaines de milliers d’emplois.

Quelques évaluations pour l’instant sommaires :

  • Gaz de schiste, 100.000 emplois à haute technicité.
  • Le dimanche matin à Dieu et l’après-midi ouverture de tous les commerces aux familles : 200.000 emplois.
  • Libérer les dépenses de santé non remboursées du monopole de la Sécu comme celui sur les appareils d’imagerie médicale : environ 600.000 emplois.
  • La plus importante mesure serait de permettre les suppressions d’emplois mais en prenant en charge le chômeur comme l’ont fait les Danois : les entreprises françaises pourraient enfin faire disparaître leur volant de sécurité qui est d’environ 12% de leurs emplois soit 2 millions d’emplois.
  • Supprimer les seuils de 10 et 50 salariés, freins énormes à l’embauche et les porter à 100 et 250.

La liste de ces mesures est longue ; nous allons la poursuivre et surtout chiffrer, préparer même les textes. Car comme nous le savons tous, c’est dans les détails que se cache le diable.

À suivre.


Sur le web.

Voir les commentaires (7)

Laisser un commentaire

Créer un compte Tous les commentaires (7)
  • Pourquoi remettre des seuils à 100 et 250 ? Les supprimer complètement ne satisferait pas votre masochisme résiduel ?

    • MikeO, supprimer les seuils sans modification profonde du code conduirait à décliner les contraintes des seuils les plus élevés pour toutes les entreprises. Par ailleurs, relever les seuils est presque instantané car cela ne nécessite qu’un simple décret, tandis que les supprimer suppose une nouvelle loi. Ce n’est pas du masochisme résiduel, c’est du réalisme politique. En vidant les lois socialistes de leurs effets les plus néfastes, il est effectivement possible de sauver la France en quelques semaines. Il ne manque plus qu’une volonté politique enfin redevenue patriotique, donc anti-socialiste.

      • Exactement.
        Rapide, efficace à court terme, coût financier et social nul, donc le bilan serait excellent.
        Hélas, ils ont encore les œillères ❗

      • Si on peut les relever du jour au lendemain, on pourra les rabaisser idem. Le message n’est pas le même. Mais OK, je me contenterai de 100 et 250 dans un premier temps.

  • Un million de fonctionnaires débarqués permettent de créer deux millions d’emplois dans le privé

  • remplacer les subventions agricoles à l’hectares par une subvention à l’exploitation et déreguler les instalations en agriculture et supprimer les lois hygiènistes : 250.000 emplois …

  • Les commentaires sont fermés.

La liberté d’expression n’est pas gratuite!

Mais déductible à 66% des impôts

N’oubliez pas de faire un don !

Faire un don

Le Maroc est un pays dynamique, son économie est diversifiée, son système politique présente une certaine stabilité dans une région en proie à des crises à répétition. Ce pays a fait montre d’une résilience étonnante face aux chocs exogènes. La gestion remarquée de la pandémie de covid et la bonne prise en main du séisme survenu dans les environs de Marrakech sont les exemples les plus éclatants.

 

Pays dynamique

Sa diplomatie n’est pas en reste. La question du Sahara occidental, « la mère des batailles », continue à engran... Poursuivre la lecture

La rupture conventionnelle est un dispositif de rupture du contrat de travail d’un commun accord entre l’employeur et le salarié. Contrairement à la démission, elle permet au salarié de bénéficier des allocations chômage.

Voici 5 raisons de conserver tel quel ce dispositif.

 

Sa remise en cause serait un acte de défiance envers le dialogue social

La rupture conventionnelle est issue de la négociation entre partenaires sociaux : sa création a été prévue par l’accord national interprofessionnel de 2008 (signé par l’e... Poursuivre la lecture

Cet article fait partie d'une série. Dans les premier, second et troisième articles nous avons couvert les points suivants :

L'IA va-t-elle augmenter notre productivité ? L'IA va-t-elle conduire à un chômage de masse ? L'IA va-t-elle accentuer les inégalités entre une élite surpayée et le reste des actifs sous-payés ? L'IA sera-t-elle monopolisée par Google et OpenAI ?

 

Quid du jour où l'IA et les machines pourront faire tout ce que savent faire les humains ?

Et peut-être qu'un beau jour l'IA et les machines feron... Poursuivre la lecture

Voir plus d'articles