« Her » : un film qui va diviser les spectateurs

S’il y a beaucoup d’éléments positifs à retenir du dernier film de Spike Jonze (sortie sur les écrans français aujourd’hui), quelques points noirs ne peuvent être occultés.

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« Her » : un film qui va diviser les spectateurs

Publié le 19 mars 2014
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Par Aurélien Chartier.

herLe synopsis de Her, le nouveau de film de Spike Jonze a le mérite d’être original : un écrivain solitaire sortant d’une relation difficile, tombe amoureux de son nouveau système d’exploitation qu’il vient d’acheter. Le tout dans un monde qui n’est qu’à une dizaine d’années de nous, où la technologie se sera infiltrée dans les relations humaines. Au point de les remplacer parfois. Spike Jonze est un réalisateur que l’on pourrait difficilement qualifier de conventionnel et la construction de ce film le confirme. S’il nous plonge directement dans la vie du personnage principal, joué par Joaquin Phoenix, il va ensuite prendre son temps pour développer la romance naissante et son tout nouveau système informatique.

Poussé par son désir de réalisme, le film peut paraître relativement lent et use de beaucoup de clichés, mais il possède aussi nombre de scènes très visuelles, dans une atmosphère assez rêveuse et avec une musique se mariant tout à fait à l’ambiance. Le travail sur les couleurs tout au long du film est remarquable et la caméra varie parfaitement entre grands angles de Los Angeles et plans rapprochés sur les différents personnages. Beaucoup de choses que l’on aimerait voir plus souvent et qui sont ici totalement maitrisées.

L’histoire elle-même s’attarde longuement sur la manière qu’a le personnage principal de vivre sa rupture difficile avec sa femme, également son amie d’enfance. Le parallèle discret entre les deux relations, où le personnage principal va permettre à sa compagne de grandir et d’évoluer, avant de se trouver dépassé par ce changement se retrouve comme fil rouge du film. Si le thème de l’isolement des hommes, causé par la technologie qui nous entoure, est devenu assez courant, il est ici traité avec juste ce qu’il faut de finesse pour éviter de tomber dans les clichés du genre.

L’atmosphère très spéciale du film risque cependant de décourager beaucoup de spectateurs, tant il est facile de décrocher du cours de l’histoire tout au long du film. Un certain nombre de scènes censées être plus comiques, mais ne parvenant que difficilement à éviter le ridicule, n’aide pas. Il est ainsi facile de s’ennuyer durant les très nombreuses scènes de conversations entre Joaquin Phoenix et sa petite amie virtuelle, le tout ne variant guère d’une comédie romantique usuelle, à ceci près que l’on ne voit qu’un seul des protagonistes.

Le milieu du film se base malheureusement essentiellement sur ces scènes de développement émotionnel, certes poétiques, mais au message assez peu subtil sur les relations humaines. On comprend assez rapidement que l’un des deux amoureux va évoluer au point de ne plus avoir besoin de l’autre. Le scénario apporte ici peu de rebondissements, le but du film semblant être de privilégier le réalisme. Les points les plus originaux vont donc concerner le thème de l’intelligence artificielle, avec la question plusieurs fois traitée de ce qui différencie l’homme de la machine. Cette dernière passe ici d’un stade humain où elle ressent de la jalousie à un stade proche du divin où elle aime des centaines de personnes simultanément.

Le film a également le mérite d’aborder vers la fin le concept de la singularité technologique, où l’intelligence artificielle finit par surpasser l’intelligence humaine pour suivre sa propre voie, indépendante de la nôtre. Là où le thème est en général point de départ pour des œuvres post-apocalyptiques (Matrix, The Terminator), il est ici évoqué comme une conséquence naturelle de l’évolution des machines, qui se développeraient en parallèle des humains, sans forcément rechercher d’interactions passé un certain stade. Si aucun détail technique n’est évoqué ici, l’exercice intellectuel n’est pas inutile, peut-être même plus que le thème des relations qui émaillent le reste du récit.

Au final, ce film risque probablement de diviser ses spectateurs entre ceux qui y verront un chef d’œuvre novateur, enrichi d’une photographie magnifique et ceux qui pointeront le but qui semble assez vain du film, avec ses nombreuses scènes proches du ridicule. Difficile d’avoir un avis objectif sur la question. S’il y a beaucoup d’éléments positifs à retenir du film, ses quelques points noirs ne sont pas évidents à occulter.

Her, romance américaine (sortie le 19 mars 2014), de Spike Jonze, avec Joaquin Phoenix, Amy Adams, Scarlett Johansson. Durée : 126 mn.

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  • Et bien ! La machine, futur eldorado du porno masculin me fait juste m’effrondrer devant tant de pathétisme. Le cybersexe, le cyberamour ça en dit long sur la sexualité masculine. De la femme objet à la machine finalement on ne change pas grand chose. L’amour si obéissance.

    Le film aurait dû s’intituler It mais non Her. Pourquoi se priver de faire le lien entre machine et femme hein !

    Ce pauvre type, et bien qu’il y reste avec ces consoles de jeux et son OS. Tout juste si on doit pas culpabiliser qu’une femme ne se soit pas sacrifiée. L’isolement des hommes mais voyons ….. la même idéologie que pour légitimer la prostitution. Si des hommes sont seuls c’est qu’ils ne sont utiles pour personne.

    Un film masculiniste de plus…

    On va pas pleurer. Une victime de moins côté femme. Je plains juste la machine !

    • Voila l’intervention typique d’Adèle. Définitive, violente et à côté de la plaque.

      Au lieu d’essayer de comprendre de quoi on parle, de réfléchir à ce de quoi on parle et d’essayer d’être constructif, c’est sûr qu’il est plus facile de voir un complot patriarcal dans n’importe quoi, sortir des jugements aussi rapide que ridicule et piétiner toutes les idées que les gens ont le malheur de formuler au passage.

      Au kilomètre, vous les écrivez les conneries, vous!

    • On le trouve souvent dans d’autres commentaires, au ton similaire à celui-ci.

    • Il aurait mieux valu que vous lisiez l’analyse de Baptiste Créteur « Communication non violente : se libérer du conflit » avant celle du film au lieu d’après…

    • Attendez, ce genre de personne existe vraiment ?

      Ce n’est pas juste dans l’imagination des types surfant sur 4chan ou reddit ?

      J’adore, s’il vous plait Adèle, écrivez plus de commentaires. J’ai recraché mon café.

      A vrai dire, je ne sais même pas quoi répondre. D’habitude les féministes insistent sur l’effet négatif de la sexualité masculine sur les femmes, et maintenant elles se plaignent que celle ci est redirigée vers une machine (ce qui annule immédiatement tous les « effet négatifs » sur les femmes).

      Enfin j’imagine que logique = patriarchie = Hitler pour ce genre de troll.

      Au passage je suis de ceux qui trouvent le film moyen, avec bcp de longueurs (la scene où Phoenix fait l’amour virtuellement aurait pu durer 5 sec au lieu de deux minutes). Aussi, le monde dans lequel évolue le personnage es atrocement moche. Et il n’y a même pas d’ambiance un peu noire à la Blade Runner, non, c’est du pur moche sans rien derrière. On se croirait dans l’une des villes fantomes qu’on construit en Chine pour booster les stats de PIB. L’humour laisse à désirer, même Astérix ne fait pas d’aussi gros bides.

      Du même réalisateur, j’ai trouvé Being John Malkovitch cent fois meilleur.

    • « Le cybersexe, le cyberamour ça en dit long sur la sexualité masculine. » Ce type de remarque est particulièrement intéressant, et permettez-moi d’utiliser les mêmes artifices que vous le faites:

      il prouve clairement que vous n’avez rien compris au fonctionnement biologique d’un homme qui est complétement esclave de sa testostérone.

      En définitive, soit vous êtes seule dans votre vie et donc sans doute malheureuse.
      Soit vous êtes avec un homme et comme vous devez appliquer vos préceptes chez vous, vous devez être sans doute malheureuse.
      Dernière hypothèse: vous êtes lesbienne, et donc de facto, très heureuse. Me trompe-je ?

      • Bien-sûr qu’elle est lesbienne, Adèle. Mais elle n’est pas heureuse pour autant. Le danger est partout autour d’elle. Même sous la douche, quand l’eau chaude lui réchauffe la peau, un Norman Bates peut surgir à tout moment…
        Bien que, parfois peut-être, de façon fugace, au cours d’un rêve où elle est Amazone et qu’elle enfonce son glaive dans le ventre du dernier homme sur terre…

      • Voir mes commentaires.. tout y est.

    • Le film « Her » sort aujourd’hui en France.

      Adèle l’aurait vu en avant-première ou à l’étranger ? Ou bien, plus probablement ne l’a-t-elle pas vu…

      Pas grave…

      La haine, c’est un truc destructeur, mais ça peut aussi parfois être drôle quand c’est si exagéré.

    • Bordel je me demande comment on arrive a masculiniste (penchant masculin du féminisme) dans cet article.
      Vos propos sont très révélateur de votre misandrie haineuse.
      Vous refusez qu’un homme ait une relation avec une machine (platonique ou physique) au nom de quoi ?
      Et de l’autre coté si un homme a une relation avec une femme alors c’est qu’il la maltraite forcément.
      Et vision extrêmement patriarcale ou devrais je dire féministe homme si tu ne sers pas mes intérêts (niveau de vie etc) alors tu ne sers a rien.
      Les sunnites les plus extrêmes c’est des bisounours a coté de vous, des dieux de l’égalité hommes-femmes.
      SI vous auriez eu une once de réflexion non misandre vous auriez trouvé intéressant ce qui pourrait être la prochaine singularité technologique, mais votre volonté de domination a vue dans cette singularité un danger qui pourrait mettre a terre bon nombre de vos privilèges.

      • je ne pense pas, non.

      • Lisez cet article http://inthesetimes.com/article/16031/her_is_really_more_about_him

        « Spike Jonze’s new romantic drama is undoubtedly sexist—but critics haven’t seemed to notice » ainsi que vous tous dans ces commentaires ;).

        Et oui j’ai tapé pile dans le mille du film mais il faut surtout pas mettre en évidence ce point là. Il faut faire des commentaires bien politiquement correct sur la relation homme/machine. C’est tellement mieux …

        D’une once de mon intelligence…

        • Un article sexiste (misandre) qui reprend ce que j’ai dit, la femme qui sent son pouvoir sexuelle menacé par une machine voila le fond.

        • Oui, c’est marrant comme seuls certain(e)s timbré(e)s voient dans le film un sexisme abooominable. Comme dan tous les films qu’il ou elles voient, d’ailleurs.

          Hmmm, le seul dénominateur commun du « patriarcat » c’est ceux qui le dénoncent violemment. Projection, quand tu nous tiens.

    • « C’est là la victoire paradoxale du mouvement d’émancipation féminine: celle-ci a trop bien réussi et elle laisse le féminin devant la défaillance (plus ou moins tactique et défensive) du masculin. Il en résulte une situation paradoxale qui n’est plus celle du féminisme. Non plus une revendication des femmes contre le pouvoir de l’homme, mais un ressentiment des femmes contre l’«impouvoir» du masculin.  »
      Baudrillard, 1995.

      http://www.liberation.fr/tribune/1995/12/04/la-sexualite-comme-maladie-transmissible_153090
      enjoy.

      • Baudrillard … cet article est pathétique ont y retrouve tous les poncifs habituels ex : « les femmes rêvent d’être violée » « phantasment d’être harcelées sexuellement ».

        C’est désespérant. Vous savez pas à quel point c’est grave, comment ça pourri la vie. Vous savez pas ce que c’est de devoir baissé continuellement le regard dans la rue, de devoir regarder avant de monter dans une rame de métro à coté de qui on s’assoit, d’être sur le qui vive dans la rue le soir, comment on s’habille etc…

        Vous savez pas, vous saurez jamais probablement…

        • « ces femmes, porteuses d’un nouvel ordre victimal et agressif à la fois, ne souffrent certainement pas d’outrage à la pudeur. »

          Dans le même article. Ça me rappelle quelqu’un.
          Vous poser en victime n’enlèvera rien à l’horrible de votre discours, quand bien même ce statut de victime serait réel.

          Pensez-vous réellement pour justifier ainsi votre violence?

        • C’est marrant, parce que votre second paragraphe (« Vous savez pas etc. » ) illustre à merveille cette obsession, ce phantasme, du harcèlement sexuel et du viol que Baudrillart décrit ;-P

          Que savez vous de ce que nous savons ? Cette obsession nous la connaissons chez nos sœurs, filles et cousines — mais pas chez nos mère et épouses. Elle régresse et disparait des radars au moment où elles mettent un mec dans leur vie. Au point qu’on peut quasi instantanément repéré le moment où une collègue se met en couple. La connaissance d’un homme réel, de son pénis banal, et de ses petits défauts qui n’en font pas un monstre, c’est un souverain remède contre l’obsession du prédateur surpuissant et de son phallus monstrueux.

    • « Si des hommes sont seuls c’est qu’ils ne sont utiles pour personne. » Hé bien voilà, on y est !
      Du coup l’isolement des hommes est bien une réalité et votre propos tombe à l’eau… Je vous félicite pour votre contradiction et attend avec impatience la prochaine tranche de rire que je me payerai à lire un de vos commentaires.

      • « Si des hommes sont seuls c’est qu’ils ne sont utiles pour personne.  »

        A peine 24h après un commentaire exhortant à considérer les gens comme des fin et non des moyens, sacré grand écart en effet.

        Mais j’imagine que pour Adèle, ce sont uniquement les femmes qui ne doivent pas être utilisées comme moyens, et que les hommes ne sont pas concernés. Du coup, se dire libéral avec un discours comme ça, c’est un peu fort.

      • Ayn Rand : « Le symbole de toute relation entre de tels hommes, le symbole moral du respect de l’être humain, c’est le commerce. Nous qui vivons de nos valeurs et non du pillage, sommes des commerçants, à la fois matériellement et spirituellement. «

    • J’ai toujours eu du mal à comprendre ce qui pouvais passé par la tête d’ un »white supremacist » (Ku Klux Klan, néo-nazi, etc.).
      Grâce a Adèle, la « female supremacist », je comprends enfin : un mélange de complexe de persécution et de rationalisation d’une supériorité objective injustement non reconnue. Caliméro avec une tronçonneuse, qui ne se contenterait pas de dire « c’est vraiment trop injuste », mais qui exterminerait de bon cœur les affreux du complot judéomaçonique (pardon : du complot patriarcal, mais au fond c’est bien la même chose) coupables de tous les désordres du monde ; y compris les mauvais films 🙂

    • Adèle, qu’en est-il de la hausse de ventes de vibromasseurs dans votre raisonnement?
      Les hommes et les femmes utilisent de plus en plus des machines.
      Constat confirmé aussi par les chiffres sur la vente de médicaments qui visent à augmenter la performance sexuelle (viagra).

      La réflexion devrait sortir de la dimension dichotomique (homme/femme) que vous voulez lui imposer.

      • simon@

        Adèle, qu’en est-il de la hausse de ventes de vibromasseurs dans votre raisonnement?

        😉

        • Justement, cette objectivisation s’exprime pour les deux sexes et non seulement que dans le cadre de la sexualité masculine. Sinon comment analyseriez-vous le succès d’adopte un mec?

  • Pour info ça fait des semaines qu’il y a des débats sur ce film. Certaines le trouvent féministe d’autre anti-féministe.

    Il traite du sujet de l’objectisation de la femme. C’est l’un des sujets centraux. Alors au lieu de m’accuser vous devriez plutôt reconnaître que je fais un commentaire au contraire très pertinent.

    Voici ce qui dit une critique cinéma sur ce film parmis d’autres :

    « Feminists have spent decades trying to explain concepts like “objectification”—the reduction of a person to a tool for another person’s gratification or use, typically sexual—and now, as a reward for all our hard work, we’re faced with a “Movie of the Year” in which the ideal woman is, literally, an object. An object that, it is promised, will “listen to you and understand you” and have a personality designed explicitly around your needs. Theodore picks the system up, seemingly both intrigued by the promise of companionship and interested in the OS’s mundane usefulness, but when he turns the system on and adjusts his preferred user settings to “female,” out comes a charming personality that is complex enough to be indistinguishable from a person. »

    Source : http://inthesetimes.com/article/16031/her_is_really_more_about_him

    Vous êtes le mâle incarné.

    • Et…. Heureusement que je suis là car le thème de l’intelligence artificielle n’est pas le sujet du film. Il y a que moi qui percute semble t-il ….

      • Effectivement, le sujet du film c’est juste de faire plaisir aux spectatrices [et je dis bien spectatrices, et pas spectateur : aucun « mâle incarné » ne pourra s’identifier à un gars qui tombe amoureux d’une machine ; il ne lui restera que le plaisir intellectuel et limite sadique de voir ce pauvre con présentant tous les stigmates du « PD » se débattre avec sa machine, et se réjouir de ne pas être comme lui — la preuve, il est venu voir ce film avec sa copine, une vraie].
        Il faut donc leur permettre de s’identifier à « l’héroine » (même si c’est une machine, une chose), et de ce point de vue, ça semble parfaitement réussie vu vos réactions. Réactions qui, à n’en pas douter, ont été prévues par les producteurs. Le thème d’une « femme » véritablement objet qui s’émancipe et prend finalement sa liberté, c’est du velours ; restait à jouer correctement la partition (apparemment c’est réussi) et bingo : midinettes ou Adèles, les spectatrices en ont pour leur argent

        • @P
          Point de vue intéressant mais odieux pour les homosexuels et les spectatrices bref pour tout ceux et celles qui n’incarne pas l’Alpha Mâle.

          • Et si vous vous affranchissiez de toutes les convenances affligeantes du politiquement correct pour commencer à réfléchir ?

          • Autrement dit, vous êtes juste vexée comme un poul de découvrir que vous êtes tombée dans un panneau pour midinette alors que vous croyiez faire des réflexions intelligentes. C’est véritablement odieux 🙂
            (et vive l’odieux connard, dont j’attends avec impatience la critique de ce film http://odieuxconnard.wordpress.com )

    • Sa voisine a aussi un OS version male.
      Your argument is invalid.

  • Il y a sans doute plus pathétique que de tomber amoureux de son OS, c’est de devenir un commentateur compulsif d’un journal en ligne… – ‘Her’ n’est pas un film d’anticipation mais un film sur notre monde bien actuel.

    Vous avez noté, Aurélien, l’aspect novateur (pour moi) du scénario avec ces machines qui finalement se désintéressent des humains et ne prennent même pas la peine idiote de les assujettir ou de les protéger (I-Robot), mais n’est-ce pas aussi un bel hommage à la matérialité ? Ne vous êtes-vous pas dit en regardant le film, que c’est quand même super cool de prendre une douche, d’entendre le café qui siffle, de rentrer au chaud après une marche dans la neige, d’avoir des ex tordues et des amies qu’on devrait embrasser… ? Peut-être même des livres qui jaunissent, pèsent, font chier à trimballer, mais qu’on ne nous effacera pas, un jour, lorsque des bien pensants penseront que c’est pas assez conforme à l’esprit du temps… Le film m’a touché et rendu un peu passéïste. Ça me passera, mais quand même.

  • J’ai la profonde intuition que ces « scènes proches du ridicules », par exemple lors des moments intimes de Phoenix et son OS, ont été consciemment utilisées pour nous permettre de prendre du recul sur sur cette relation. Je pense que ces moments peuvent être ennuyeux, déroutants, choquants et ridicule mais tout ça pour susciter un minimum de réflexion de la part du spectateur. Le but du réalisateur était clairement de nous faire réfléchir, de nous consterner et de réellement nous pousser à réfléchir sur certaines questions. Se laisser porter par le film représente un plaisir minime mis à côté de toute la réflexion qu’on y trouve derrière. Peu importe, si les blagues ne font pas rire. Cela devrait nous sauter aux yeux mais seul l’homme est capable de jouer avec les mots, moi ça me consterne que Samantha blague. Pour le décor de la ville, je n’y avait pas pensé mais on ne cherche peut être pas forcement toujours à focaliser notre attention sur le lieu de l’action, il représente peut être simplement la société industrielle, le lieux commun ou des personnages se croisent sans voir ce qui les entourent lorsqu’ils marchent dans la rue. Le vrai lieu comme les « vrais » sentiments deviennent moins attrayant que la technologie qui parait comme une norme de vie (qui paradoxalement ne semble pas procurer du « bonheur » aux utilisateurs, Phoenix est constamment en contacte avec la technologie, mais il ne s’épanouit pas concrètement) . Donc le réalisateur met moins en avant la ville, mais ce qui est intéressant, c’est qu’il fait ça tout en laissant des pistes de réflexions comme notamment la scène d’escapade entre Phoenix et son OS où ces derniers prennent plaisir à regarder ce qui les entoure.

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