Par Guillaume Nicoulaud.
Le S&P 500 évolue désormais au-delà des 1 850 points. De nombreux observateurs s’alarment de ce que, sur ces niveaux historiquement élevés, l’indice-phare de la bourse américaine est environ 25% plus cher qu’il ne l’était en mars 2000, à la veille de l’explosion de la bulle internet.
C’est tout à fait faux. Ce que ces commentateurs omettent de prendre en compte c’est le fait que le S&P 500, comme n’importe quel indice boursier, est un indice nominal ; c’est-à-dire qu’ils comparent à tort des dollars de mars 2000 à des dollars de mars 2014. Corrigé de l’inflation du dollar, le plus haut du S&P 500 en mars 2000 n’était pas de 1527 mais de 2 087 points. En termes réels, nous sommes donc plus de 10% en-deçà du record historique.
Par ailleurs, il faut également tenir compte du niveau des résultats des entreprises qui composent ce portefeuille. À la fin du premier trimestre 2000, 2 048 dollars (actuels) investis dans les titres qui composaient alors l’indice aurait généré environ 68 dollars de résultat net sur l’année suivante — soit un taux de résultat de 3,3%. Aujourd’hui et si l’on en croit les estimations des analystes, avec seulement 1 850 dollars vous pourriez former un portefeuille qui a de bonnes chance de générer plus de 120 dollars de profits — soit un taux de 6,5%. Sur cette base, le marché n’est non seulement pas cher : il est même très attractif.
Mais il y a mieux encore : quand le taux de profit du S&P 500 atteignait 3,3% en mars 2000, le taux des obligations d’État américaines à 10 ans offrait un rendement de 6,3% — soit 3% de mieux. Comparez cette situation à celle d’aujourd’hui où, à moins que les analystes se fourvoient et sauf catastrophe dans les années à venir, nous pouvons obtenir 6,5% de rendement sur les actions tandis que les obligations ne nous offrent que 3,7%.
Voilà maintenant 5 ans que cet écart de rendement prospectif entre le marché des actions et les obligations d’État à 10 ans est supérieur à 3,5%. C’est un niveau historiquement élevé et la plupart d’entre nous n’avions jamais connu de toute notre carrière de marchés actions aussi attractifs.
Bien sûr, les analystes peuvent se tromper et les projections de résultats très optimistes aujourd’hui peuvent finalement s’avérer fausses. Bien sûr, la Russie est une cause légitime d’inquiétude sur le plan géopolitique. Bien sûr, enfin, le devenir de la croissance chinoise a toutes les raisons d’inciter les investisseurs à la prudence. Il y a toujours des risques, l’avenir est toujours incertain : de ce point de vue, rien de nouveau.
Mais voici ce que nous savons : primo, les taux sont plus bas qu’ils ne l’ont jamais été, la Fed commence à ralentir le rythme de ses injections monétaires et, pour peu que la croissance gagne en momentum, vous avez les meilleures raisons du monde d’anticiper de l’inflation. Deuxio, les entreprises américaines affichent une excellente santé, des bilans solides et des perspectives bénéficiaires plus élevées qu’elles ne l’ont jamais été ; le tout, sur des niveaux de valorisation relative extrêmement attractifs.
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Sur le web.
Rien ne semble montrer qu’il y ait encore des acheteurs à ces niveaux de prix. Le carburant semble avoir été brulé jusqu’à complet épuisement (rally de fin d’année 2013). La masse du public qui a acheté à ces niveaux de prix élevés va vouloir sortir à un moment ou un autre pour prendre petits profits ou pertes massives.
Le vagues vendeuses sont déjà de plus en plus fortes. Le cash et donc l’inflation risque alors de se déplacer vers les commodités dont l’or (qui commence un beau marché haussier discret) et alors on risque d’assiter à un terrible bear market sur les indices actions (qui a peut être déjà commencé si on trace bien les trend lines)
“tandis que les obligations ne nous offrent que 3,7%”
ne serait-ce pas plutot 2.7% ?
Encore un commentaire volontairement optimiste pour faire oublier que la bourse est très eurphorique uniquement grace à la planche à billets de la Fed . L’envolée de la bourse est purement artificielle et est strictement réservée aux initiés que sont les banque et les hedge founds.
La soit disant bonne santé de l’économie américaine n’y est pour rien.
Tout à fait d’accord. L’inflation est stockée dans les indices et l’immobilier. Quand les inités et les hedges funds auront trouvé le dernier achteur pour finir d’écouler leurs stocks acquis à bas prix, le marché s’effondredra tout seul puisque sans soutien. De plus, les pros vont commencer à vendre à découvert ce qui va accentuer le mode panique.
Toutes ces liquidités créées par les banques centrales et retirées des indices/immobilier vont en parallèle se déverser sur les matières premières. Et c’est à ce moment là qu’on comprendra ce que le mot “inflation” veut dire.