Selon la dernière Étude économique de la Pologne publiée par l’OCDE, les performances économiques de la Pologne ont été impressionnantes au cours de la dernière décennie, ce qui a permis une convergence progressive du niveau de vie vers la moyenne de l’Union européenne. Cependant, l’économie a connu un ralentissement brutal en 2012‑2013. Améliorer le fonctionnement du marché du travail et renforcer la concurrence sur les marchés de produits permettraient d’augmenter la compétitivité des entreprises, de faire face à une évolution démographique très défavorable et offriraient des perspectives économiques positives à court et à plus long terme. Malgré les progrès substantiels accomplis dans ces domaines depuis les années 1990, des faiblesses importantes continuent à restreindre le potentiel économique du pays.
Stimuler l’emploi. En dépit de la durée élevée du travail, l’utilisation de la main-d’œuvre n’est que moyenne du fait de la faiblesse structurelle de l’emploi. L’insuffisance de la concurrence sur les marchés de produits et les obstacles à la mobilité interne sont à l’origine d’une très mauvaise allocation des ressources humaines. La protection de l’emploi n’est pas particulièrement stricte, mais le marché du travail est très segmenté. Cela pèse probablement sur les résultats économiques, car cela limite l’investissement dans le capital humain et fait supporter à certaines catégories une proportion élevée des coûts d’ajustement. Les services publics de l’emploi souffrent d’un manque de moyens et fonctionnent de façon inefficiente. Leurs branches locales étant peu incitées à adopter les meilleures pratiques, le gouvernement prévoit de les soumettre à des évaluations comparatives. Il est largement possible de durcir les obligations imposées aux demandeurs d’emploi et de réformer les politiques sociales et fiscales de façon à renforcer l’attrait financier du travail. Le taux d’emploi des femmes est particulièrement bas, en partie à cause de défauts dans la conception des politiques familiales et de retraite.
Renforcer la concurrence sur les marchés de produits. En dépit de progrès notables, la réglementation restrictive des marchés de produits gêne encore sensiblement l’activité. Elle prend la forme de sérieux obstacles à la création d’entreprises et d’interventions extensives de l’État, même dans des secteurs potentiellement concurrentiels. Les formalités d’enregistrement des entreprises sont lourdes, tandis que la procédure de faillite est longue et coûteuse. Alors que les marchés publics jouent un rôle essentiel en Pologne, la présence de l’État dans le capital de participants risque d’entraîner un manque de neutralité dans les procédures d’adjudication, et les critères d’attribution des contrats se limitent trop souvent au prix le plus bas. La concurrence est faible dans les industries de réseau, à l’exception des télécommunications. Les présidents de la plupart des agences de régulation ont des contrats à durée indéterminée et peuvent être démis de leurs fonctions par le ministre chargé de les superviser.
Politique macroéconomique. L’évolution des coûts du travail a été modérée et l’inflation mesurée par les prix à la consommation a nettement diminué. Compte tenu de l’orientation accommodante de la politique monétaire et de l’incidence modeste du resserrement budgétaire sur l’activité, on prévoit que la croissance s’accélère et dépasse son taux potentiel à la mi‑2014. Le taux d’inflation pourrait se rapprocher de l’objectif officiel et l’écart de production disparaître vers le début de 2016. Malgré une certaine dégradation de la qualité des prêts bancaires, les mesures prudentielles ont été efficaces et le montant des emprunts en devises s’est réduit. Les ménages comme les entreprises sont relativement peu endettés, et le système bancaire est bien capitalisé. Toutefois, le système financier bénéficie toujours d’un montant considérable de financements externes. Le cadre de la politique prudentielle est en train d’être modifié avec l’instauration d’un Conseil du risque systémique.
Le déficit public s’est accru de façon inattendue en 2013 du fait de moins-values fiscales à caractère cyclique et d’une hausse des dépenses sociales et de la consommation publique. Depuis l’entrée dans l’UE, les objectifs budgétaires figurant dans les programmes de convergence ont souvent été manqués, signe qu’il est nécessaire d’améliorer le cadre budgétaire. En 2014‑15, l’essentiel de l’effort portera sur le changement du deuxième pilier du régime des retraites. Compte tenu de la croissance du PIB réel, le respect de l’objectif d’un déficit de 3 % du PIB en 2015, permettant d’ancrer fermement le ratio dette/PIB dans une trajectoire de baisse, exigerait un resserrement budgétaire supplémentaire.
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