2014, année de décisions fortes par François Hollande ?

Les décisions fortes de François Hollande sont à milles lieues de ce dont a besoin la France.

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2014, année de décisions fortes par François Hollande ?

Publié le 5 janvier 2014
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Un billet d’humeur de Nicolas Nilsen.

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Le 31 décembre, François Hollande a annoncé que 2014 sera l’année de « décisions fortes ». Tremblez citoyens : si François Hollande et Jean-Marc Ayrault retroussent leurs manches et bombent le torse, c’est que ça va faire mal. D’ailleurs, ils vont vous le confirmer à plusieurs reprises car c’est l’époque des vœux. Ils vont donc multiplier les discours, les promesses, les objectifs, les résolutions, les signaux forts et les vœux… Pour nous confirmer que, cette fois, ça y est, ils sont déterminés et vont faire tout ce qu’ils n’ont pas fait jusqu’ici ! Donc tremblez citoyens, la France est en mouvement vers des lendemains qui chantent…

Vous avez sans doute entendu parler des inoubliables « vœux » présidentiels du 31 décembre (ou plutôt les vœux du téléprompteur aux Français). Le pire est que ce n’est pas fini : après les vœux aux Français il y aura les vœux aux Corps constitués, puis les vœux du gouvernement, puis les vœux à la presse, puis les vœux aux armées… puis les vœux à la jeunesse, puis les vœux aux autorités religieuses… etc. C’est sans fin car il y a des galettes à la frangipane, alors pourquoi se priver. D’autant que les journalistes qui n’ont rien à dire raffolent des vœux : ils ont de quoi tartiner et surtout il y a des galettes et du champagne !

On va donc avoir des vœux urbi et orbi. Des vœux à tous les fonctionnaires du grand État mammouth. Mais le plus drôle est que chaque catégorie va recevoir des vœux qui contrediront les autres vœux plus généraux (genre : « Nous devons faire des économies partout où elles sont possibles », « Nous devons dépenser moins pour réduire notre déficit mais aussi pour pouvoir (à terme) baisser les impôts »… [remarquez que, dans le cerveau de Hollande, la baisse des impôts c’est bien « à terme », autrement dit jamais !].

  • Si le Président dit, par exemple, qu’il va « moderniser » l’administration, n’allez surtout pas imaginer — je dis au hasard — qu’il pense au Quai d’Orsay et à tous les diplomates qui grenouillent inutilement dans les ambassades du monde entier. Oh, non, non, non. Lors des vœux aux « corps constitués » il va rappeler combien ces inutiles aux habits agrémentés de belles plumes d’autruche sont nécessaires pour sauver la paix, l’Europe, que dis-je : indispensables pour repousser la fin du monde… Donc pas de réforme du Quai à l’heure de l’internet : trop de vieux placards dorés et de belles chancelleries sans ADSL… Pas de réforme non plus de tous les comités théodule pléthoriques et inutiles qui pullulent dans le gros fromage étatique. Non, la « modernisation » c’est un « vœu », une sorte de souhait en somme, comme un désir vague… Pas une ardente obligation en tout cas. Bref un truc qu’on arbitrera, éventuellement, « entre partenaires sociaux » et plus tard. Ne troublez pas le moment chaleureux des galettes je vous prie !
  • Si le Président dit — autre exemple — qu’il va faire des « économies », n’allez surtout pas imaginer qu’il pense à réduire les scandaleuses aides aux journaux dénoncées par la Cour des Comptes. Oh, non, non, non. Lors de ses « vœux à la Presse » il va rappeler combien les journalistes sont indispensables à nos libertés et combien ces aides en sont la garantie. Que si le contribuable n’aidait pas L’Humanité à payer ses dettes, par exemple, ce serait un petit peu de notre liberté de penser qui s’en irait ! Donc pas de réforme de ce côté là non plus. Ni chez les intermittents du spectacle, ni ailleurs. Faire des « économies », voyez-vous, c’est juste un « vœu » ! Tenez, vous reprendrez bien une part de galette mon cher collègue ?
  • Si le Président dit — je prends au hasard — qu’il songe à « réduire les dépenses », n’allez tout de même pas penser qu’il a lu les rapports de la Cour des Comptes ou qu’il va nommer Didier Migaud comme Premier ministre (ce qui serait la seule chose intelligente à faire). Oh, non, non, non : les rapports de la Cour, il s’assied dessus et personne au gouvernement ne songe même à les décortiquer pour trouver des dépenses inutiles à supprimer ! Oh et puis tenez, mon cher ami, reprenez donc une coupe et un peu de galette !
  • Si le Président dit — dernier exemple mais il y en a évidemment des centaines d’autres — réformer l’État, n’allez surtout pas croire qu’il va vraiment réduire l’État ! Au contraire, devant les bureaucrates, il va faire une Ode à l’État et redire — avec des trémolos dans la voix — combien « la France a besoin d’un État, d’un État stratège qui anticipe ; d’un État qui rassemble, d’un État qui… » etc. [je vous laisse compléter avec tout le blabla type : un État pour une France solidaire, un État du vivre-ensemble, un État du lien social…]. Donc peu de chance de voir annoncer des économies ! Et d’ailleurs pourquoi réformer un État qui est « digne du grand attachement des Français », qui est le « garant des règles de la vie en société » et du « pacte républicain ». On ne réforme pas une si belle chose que le monde entier nous envie !

Rien ne sera évidemment fait pour réduire l’État, son périmètre ou ses dépenses

Réfléchissez bien, essayez de comprendre pourquoi rien ne sera fait pour diminuer le poids de l’État et les impôts qui le font vivre. Hollande, qui a un cerveau formaté par l’ENA et la Gauche, est intimement persuadé que seul l’État sait anticiper. Que c’est son rôle et son devoir « d’organiser les mutations de la France et du monde dans les 15 ans à venir » (oui, ces gens là pensent à 15 ans). Le Président nous l’a dit cent fois : pour lui, « c’est à l’État qu’il revient de porter une vision cohérente de l’avenir » (oui je sais, vous commencez à avoir peur). Et c’est pour cela d’ailleurs qu’il a créé le Commissariat général à la prospective et à l’évaluation (mais si, rappelez-vous, cette institution qui a pour mission de « dessiner la France d’ici à l’horizon 2020 » (je vous avais prévenu que vous alliez trembler !). Bref pour Hollande, ce qu’il appelle la dilution de l’État, c’est « une perte d’impulsion politique » – et c’est donc quasiment la fin du monde. La fin de son monde. Donc aucune chance à attendre de ce côté là. Peut-être commencez-vous à comprendre pourquoi certains pensent à quitter la France ?

Au final, après tous ces vœux, ce sera comme avant. En pire car on aura perdu du temps à écouter des discours insipides qui vont encore entartrer les esprits. Les libéraux peuvent en tout cas sortir leurs mouchoirs. Moi, je vais déjà essayer de retrouver ma fourche car il va bien falloir que quelque chose se passe. Et vite. Le Peuple sait aussi comment se retrousser les manches.

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