Les raisons de la déchristianisation de l’Europe

Cinq raisons expliquent la réduction de la pratique religieuse en Europe et en France au cours du XXe siècle.

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Les raisons de la déchristianisation de l’Europe

Publié le 28 novembre 2013
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Par Jean-Baptiste Noé.

La réduction de la pratique religieuse en Europe et en France au cours du XXe siècle peut s’expliquer par cinq causes qui ont modifié à la fois les pratiques de vie et la perception portée par la population sur la foi chrétienne.

Ces causes ne peuvent pas se classer par ordre de priorité, ou d’importance : chacune pouvant être corrélée aux autres ou indépendante. Selon les pays, et l’histoire propre de chaque peuple, leur importance peut varier.

Le terme de post-modernité, qui est souvent employé pour désigner l’époque actuelle, n’a pas véritablement de sens.

En effet, toutes les époques sont post-modernes, dans le sens que toute époque est forcément plus moderne que celles qui l’ont précédée. C’est pourquoi il vaut mieux parler d’époque actuelle ou d’époque contemporaine, ce qui révèle une tentative plus féconde de chercher à comprendre les choses nouvelles, c’est-à-dire ce que l’on vit aujourd’hui.

Deux penseurs ont particulièrement compris les ressorts intellectuels et moraux qui régissent l’époque actuelle : Alexis de Tocqueville et Jean Fourastié. Le premier pour comprendre l’évolution sociale de l’Europe, le deuxième pour comprendre son évolution économique.

Lorsqu’Alexis de Tocqueville parle de la démocratie, il n’évoque pas un régime politique, mais une condition sociale. La démocratie, c’est le mouvement d’égalisation des conditions sociales, de naissance de l’individualisme et de dissolution des corps intermédiaires. Ce mouvement explique en partie la désaffection religieuse actuelle.

De même, l’historien de l’économie Jean Fourastié, à qui l’on doit l’expression Trente Glorieuses, a expliqué l’évolution économique et matérielle du monde développé depuis le milieu du XVIIIe siècle, comment les populations se sont considérablement enrichies grâce à l’accroissement de la productivité, et comment nous sommes passés d’une économie agricole à une économie tertiaire, en passant par une économie industrielle, qui sert de transition provisoire entre les deux états des conditions de travail. Là aussi, ces évolutions ont généré des changements de mentalité très importants.

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La très nette amélioration des conditions de vie

Première cause de la désaffection du culte, la très nette amélioration des conditions de vie.

Nous avons aujourd’hui du mal à prendre conscience de l’incroyable essor économique que l’Europe connaît depuis deux siècles.

Une donnée la résume, celle de l’évolution du temps de travail nécessaire pour moissonner un are (100 m²) de blé. En 1800, il faut une heure de travail avec une faucille. En 1850, il faut 15 mn avec une faux. En 1900, il faut deux minutes grâce à l’invention de la faucheuse lieuse. En 1950, il faut 35 secondes, en utilisant les toutes nouvelles moissonneuses batteuses.

Cette diminution du temps de travail, c’est-à-dire cette augmentation de la productivité, a permis deux choses :

  1. L’accroissement de la production
  2. La diminution des prix

 

Le pain, aliment de base de l’alimentation, et aliment rare et cher, soumis aux aléas climatiques jusque dans les années 1730, est aujourd’hui une denrée de base.

Dans l’économie pré-industrielle, il n’y a pas de vie pour tout le monde, parce que la nourriture peut devenir très rare et très chère, parce que l’on sait très mal soigner des maladies aujourd’hui classées comme bénignes.

Dans un monde où la mort est une norme, la superstition est un des rares refuges qui permet la vie.

Au cours de l’époque contemporaine, l’Église n’a pas perdu les masses populaires, parce que l’Église ne les a jamais eues. Les textes et les témoignages qui nous sont parvenus, du IXe siècle au XIXe siècle, montrent des populations qui peuvent certes fréquenter le bâtiment église, ou l’institution Église, mais qui sont surtout motivées par des mouvements superstitieux et des permanences païennes très fortes. Le culte des reliques, les invocations panthéistes à des hommes divinisés, l’assistance magique à la messe, témoignent d’une continuité des pratiques superstitieuses que l’Église n’a jamais vraiment réussi à éradiquer, et qu’elle a essayé de contrôler en l’intégrant et en les bornant à ses rites.

Les critiques des philosophes des Lumières ou des penseurs positivistes envers les superstitions populaires ne sont pas toutes dénuées de fondement, de même que les attaques de Luther contre le culte des saints et des reliques, lorsque ceux-ci ont dévié vers des pratiques magiques. Leur erreur est d’avoir assimilé cela à la foi catholique, alors que ce sont surtout des marques de pratiques superstitieuses et païennes.

Deux textes d’époques différentes permettent d’appréhender ce mouvement.

Le premier est un document d’un prêtre de Sennely, en Sologne, qui relate la vie de ses ouailles vers 1700. Il dit de ses paroissiens « qu’ils sont plus superstitieux que dévots ». S’ils sont fidèles à la religion catholique, ils se livrent à des pratiques magiques et superstitieuses que l’on a peine à croire lorsqu’on lit les textes. Ils pensent que faire sonner les cloches chasse les orages, qu’une personne mourante qui se tourne vers la ruelle du lit va en enfer, car c’est là que se cache le diable, qu’il ne faut pas tamiser la farine le jour de la saint Thomas, et beaucoup d’autres pratiques superstitieuses qui font dire à ce prêtre que ses paroissiens sont « des idolâtres baptisés ».

À la même époque, Esprit Fléchier, un des grands prélats du siècle de Louis XIV, réalise une enquête sur les pratiques magiques en Auvergne. Il mentionne des cas de magies noires et blanches, des usages d’animaux et d’objets qui sont clairement superstitieux et n’ont absolument rien de catholiques. Entre les personnes ralliées au calvinisme, et la masse de la population dominée par la magie, les catholiques sont probablement aussi minoritaires au Grand Siècle qu’aujourd’hui.

L’autre document date de 1850. C’est la description faite par Charles Cocks dans son célèbre Bordeaux et ses vins, des superstitions des habitants des environs de Bordeaux. Quelques morceaux choisis en guise de florilège témoignent de la persistance des pratiques païennes :

« Les campagnards sont très superstitieux ; ils croient aux revenants, au mal donné ou jeté, aux sortilèges. Les sorciers et les devins, qui sont encore très en crédit chez eux, sont appelés et consultés dans les cas d’accidents ou de maladies. »

Et plus loin :

« À Saint-Émilion avait lieu le culte de Saint Valéry, que les habitants croyaient être le fils de la Vierge, et qui se tenait dans la chapelle qui lui est consacrée ».

L’Église n’a jamais réussi à éliminer magies et superstitions, tout au plus a-t-elle pu les encadrer et leur donner un léger vernis chrétien. Ce que le regard moderne prend à tort pour des pratiques religieuses durant les siècles antérieurs sont surtout des pratiques superstitieuses. Ce n’est pas la foi catholique qui a été déracinée, ce sont les pratiques magiques.

L’amélioration technique, matérielle, sanitaire, a rendu la pratique superstitieuse inutile. Avec les progrès de la médecine, il n’est plus nécessaire de rendre un culte aux reliques ou d’aller prier les saints, aller chez le médecin est beaucoup plus efficace. Devins et sorciers, culte des sources et peur des revenants ont été chassés par le progrès scientifique. L’essor technique a considérablement amélioré les conditions de vie. Le bonheur semble alors accessible sur la terre elle-même. Nul besoin de chercher une vie meilleure dans l’au-delà, puisque la vie terrestre est déjà très bonne. Comme la superstition a été mêlée à tort à la religion, certains en ont conclu que la religion s’opposait à l’essor technique, donc à la libération des hommes.

En réaction inversée, des catholiques ont pu prendre peur des évolutions matérielles et techniques, voyant en elles des éléments destructeurs du passé et de l’ordre ancien. Faisant la même erreur que leurs ennemis, ils ont pensé que la science s’opposait à la foi, et qu’il fallait donc limiter la science pour préserver la foi, quand le camp adversaire estimait lui qu’il était nécessaire de limiter la foi pour sauver la science.

Autre corollaire du progrès technique, l’état sacerdotal n’est plus gage d’ascension sociale. Longtemps, intégrer un monastère ou un séminaire était l’assurance d’avoir une éducation, un gîte et un couvert. Nombreux sont ceux qui ont pu revêtir l’état sacerdotal pour des motifs guère surnaturels, ce qui a par ailleurs engendré un problème de prêtres mal formés ou qui n’avaient pas cette vocation. Avec l’amélioration des conditions de vie, l’état monastique ou sacerdotal n’est plus facteur de progrès social, mais de régression. Lorsque le gouvernement de la Troisième République a obligé les séminaristes à effectuer le service militaire, il s’en est suivi de façon quasi immédiate une perte de nombreux séminaristes, qui avaient trouvé là un motif d’échapper à la conscription.

 

L’essor de l’individualisme

L’essor de l’individualisme est la conséquence de la démocratie, très bien perçu par Tocqueville.

L’individualisme fait rejeter les vérités révélées et les dogmes, puisque l’individu se voit comme étant sa propre origine et sa propre fin. Or, l’Église étant perçue comme essentiellement dogmatique, elle est vue comme s’opposant à la liberté et à l’épanouissement des hommes.

L’autre conséquence de l’individualisme est que les hommes deviennent les sujets quasi constants de leurs passions, notamment de leurs passions sexuelles. Renfermés sur leur vie privée, tournant sans cesse sur eux-mêmes, délaissant les affaires publiques, les hommes individualistes de l’âge démocratique sont mûrs pour le nouveau despotisme que prévoit Alexis de Tocqueville.

« Je vois une foule innombrable d’hommes semblables et égaux qui tournent sans repos sur eux-mêmes pour se procurer de petits et vulgaires plaisirs dont ils remplissent leurs âmes. » (Démocratie en Amérique).

Ces plaisirs petits et vulgaires sont essentiellement ceux du corps, où la licence essaye de régner de façon absolue, réduisant les passions humaines à des aspirations uniquement matérielles. C’est pourquoi les attaques contre la morale sexuelle de l’Église sont-elles les plus féroces et les plus constantes, parce que la position catholique s’oppose directement à l’individualisme matérialiste et à la société hédoniste qui en découle. Sur ce point, il y a incompatibilité entre la démocratie et le christianisme, parce que ces deux systèmes veulent édifier deux visions complètement différentes de l’homme.

Il ne faut néanmoins pas en déduire une incompatibilité absolue entre démocratie et christianisme.

Tocqueville pense au contraire que seul le christianisme peut sauver la démocratie, parce que lui seul peut faire sortir l’Homme de ses passions matérielles, lui donner des horizons plus élevés que l’individualisme. La religion est vue comme un contrepoids nécessaire aux tendances régressives et dangereuses de la démocratie. Elle évite de sombrer dans l’individualisme, le matérialisme et le fatalisme démocratique. Elle permet d’élever l’âme et d’éveiller la conscience spirituelle des hommes.

« Je doute que l’homme puisse jamais supporter à la fois une complète indépendance religieuse et une entière liberté politique : et je suis porté à penser que, s’il n’a pas la foi, il faut qu’il serve, et, s’il est libre, qu’il croie […] Que faire d’un peuple maître de lui-même s’il n’est soumis à Dieu ? » (Démocratie en Amérique).

C’est ce que les États-Unis ont très bien compris, eux qui ne voient pas d’inconvénients à ce que la foi se mêle à la vie publique, dans une conception très ouverte de la laïcité. Tout autre est la vision française, où beaucoup continuent de penser que démocratie et christianisme sont incompatibles.

Il n’empêche que l’individualisme est un des facteurs premiers du relativisme. Si l’individu est le centre et la racine de sa propre vie, alors il l’est aussi de la vérité qu’il estime ne dépendre que de lui. Ce principe du relativisme est un facteur de fragmentation sociale ; il empêche de comprendre le sens de la foi catholique car elle-même est structurellement incompatible avec le relativisme.

Si la démocratie individualiste s’oppose à la foi, elle est alors source de régimes politiques qui s’opposent au christianisme.

 

La présence de régimes politiques anti-chrétiens

imgscan contrepoints 2013-2421 déchristiannisationLe rôle des régimes politiques anti-chrétiens dans le recul de la présence catholique est un facteur trop souvent oublié.

Les pays d’Europe connaissent depuis deux siècles des gouvernements ouvertement anti-chrétiens, et dont l’objectif politique est d’éradiquer le christianisme.

Force est de constater qu’ils ont réussi en certains endroits. Que ce soit l’idéologie républicaine, le risorgimento, le Kulturkampf, le communisme, les régimes séculiers, tous ces régimes, qui sont des démocraties, dans le sens où ce sont des systèmes politiques individualistes et matérialistes, ont vu l’Église comme étant leur principal ennemi. Leur diagnostic est tout à fait juste, comme sont justes aussi les moyens mis en place pour éradiquer l’Église : nationalisation des écoles, suppression des associations de jeunesse, interdiction des pratiques cultuelles, restriction de la liberté religieuse. Tout cela organisé de façon plus ou moins forte.

Le fait surprenant est que le catholicisme perdure encore en Europe après avoir connu les affres de deux siècles de persécutions religieuses.

Là se trouve le véritable changement historique dans la présence de l’Église dans la société. Il n’est pas dans la désaffection cultuelle de la population car, comme nous l’avons vu, la population européenne n’a jamais été christianisée en profondeur, mais est restée structurellement superstitieuse, le changement est dans la contre-optique étatique vis-à-vis de l’Église.

De l’édit de Milan (313) à la révolution de Luther (1517), l’État a vu dans l’Église un soutien et un pilier, même si la relation de ce couple a pu être quelques fois ombrageuse. À partir du XVIe siècle, l’État voit en l’Église un ennemi à abattre. Cela a commencé avec les pays protestants, et s’est ensuite poursuivi dans les pays catholiques, dont les dirigeants ont adopté la vision politique luthérienne. Si l’Église doit être abattue, c’est que l’État est sa propre religion et sa propre Église. Le christianisme est donc un concurrent trop dangereux.

C’est pourquoi la République française n’a rien de laïque, car elle ne défend pas la distinction entre pouvoir spirituel et pouvoir temporel, mais elle cherche à englober le spirituel dans sa mainmise temporelle. La République se voit elle-même comme une religion. Ce changement historique est bien une révolution : ce n’est pas un progrès vers l’avant, mais un retour en arrière, retour à la conception pré-chrétienne du pouvoir, celle, entre autres, des grands rois Perses.

Aux attaques répétées des régimes anti-chrétiens contre l’Église, il faut ajouter les erreurs émises par les chrétiens eux-mêmes, qui souvent n’ont pas compris le monde dans lequel ils vivaient, ces choses nouvelles sur lesquelles le pape Léon XIII a essayé de les éclairer.

 

L’ambiguïté des missions

En envoyant des missionnaires dans les pays de mission extra-européens, l’Europe s’est privée de bras, de prêtres et de religieuses, qui lui ont fait grand défaut au début du XXe siècle, quand la sécularisation a commencé à devenir très forte, et qui continuent à lui manquer aujourd’hui.

La colonisation a été la grande idée de la gauche républicaine et humaniste, qui voyait dans les peuples non-Européens des êtres inférieurs à civiliser.

À la Chambre des députés, comme dans les salons intellectuels, les critiques les plus virulentes à la colonisation sont venues des milieux monarchistes et catholiques, puis économiques. Ce n’est qu’à partir des années 1890-1900, que le monde catholique français a commencé à adhérer à l’idée coloniale. Plusieurs facteurs expliquent ce tournant, mais notamment l’idée que l’on allait ainsi pouvoir évangéliser des peuples non-chrétiens. Contrairement à des idées préconçues, la république laïque et anticléricale a largement financé la construction d’églises dans les colonies, et a favorisé le mouvement d’évangélisation.

Comme le disait si bien Léon Gambetta : « L’anticléricalisme n’est pas un article d’exportation ».

Le bilan des missions coloniales est complexe à établir.

Léon XIII (1878-1903) est le pape qui a correspondu à cette époque de fièvre coloniale, notamment en Afrique et aux Indes. Il s’est montré longtemps circonspect face à l’envoi de missionnaires. Se laissant convaincre de l’utilité des missions, il a voulu les orienter selon deux directions :

  1. Se détacher du mouvement colonial, pour ne pas donner l’impression que les missionnaires arrivaient dans les fourgons du colon
  2. Former un clergé local afin de créer une évangélisation des peuples autochtones par les peuples autochtones eux-mêmes.

 

Ces deux points n’ont pas vraiment été respectés. On constate ainsi aujourd’hui que les pays le plus fortement touchés par la déchristianisation sont également ceux qui ont envoyé le plus de missionnaires dans les colonies. Belgique et Hollande ont fourni un contingent immense de missionnaires.

Ces prêtres qui sont partis au loin n’ont-ils pas manqué pour évangéliser leur propre peuple ? On peut se poser la même question pour la France, qui elle aussi a généré beaucoup de missionnaires. Ces prêtres n’auraient-ils pas été plus utiles pour évangéliser les ouvriers plutôt que de les laisser aux marxistes ?

Ce sont là un certain nombre de questions délicates que les historiens du catholicisme peuvent travailler.

 

L’incompréhension face au monde

Face aux attaques politiques et aux transformations sociales, beaucoup de chrétiens n’ont pas compris ce qui se passait et se sont dissociés du monde. Alors que le chrétien est fait pour ne pas se différencier dans ses manières de vivre (lettre à Diognète) et pour vivre dans le monde sans être mondain, beaucoup ont été mondains tout en étant en dehors du monde.

C’est alors développé l’uchronie, littéralement le temps qui n’existe pas, concept forgé par François Thual pour l’appliquer à la géopolitique.

Cette uchronie se développe avec le mythe de l’âge d’or du christianisme qui, face aux temps difficiles que les chrétiens ont pu connaître, a bâti une époque idéale de la chrétienté, que l’on fixe aux temps mythiques de Saint-Louis, époque où la France se couvrait de cathédrales, et où le peuple immense se rendait à la messe derrière son roi. Comme tout âge d’or, ce n’est que dans les pensées magiques des contemporains qu’il trouve une existence réelle. Il a fallu rêver cette chrétienté imaginaire pour oublier les temps obscurs de l’époque réelle. Il a fallu rêver des temps glorieux pour se consoler des persécutions contemporaines. Beaucoup se sont pris au mythe, l’adhésion ayant valeur de cristallisation des pensées et des sentiments.

Le développement de l’uchronie s’accompagne de son alter ego, celui du millénarisme.

On se voit tout petit au milieu d’un monde hostile et perfide, on exagère ou l’on s’invente des persécutions grandiloquentes, on se conçoit comme seul sauveur d’un monde qui sombre. C’est alors le repli sur soi, la crainte de sortir et de s’ouvrir, le culte du petit reste d’Israël que l’on s’imagine être et qui attend la chute de Sodome et la venue du feu du ciel. Le retranchement dans son désert, le refus de la modernité, le rejet du monde, ne facilitent pas l’accord avec une société qui ne cesse d’évoluer et de se transformer.

N’ayant plus rien à dire aux autres, les chrétiens enfermés n’ont plus grand-chose à se dire à eux-mêmes. Ce rejet du monde par les chrétiens s’accompagne d’un rejet des chrétiens par le monde. Se consolide l’idée qu’ils ne peuvent pas vivre comme les autres, qu’ils s’opposent au progrès et au bonheur. On en arrive alors à un Christ sans Église, c’est-à-dire une foi qui se vit en dehors des structures terrestres.

L’autre écueil est celui de l’adhésion au millénarisme politique.

C’est l’attente d’une eschatologie qui viendrait ici-bas, c’est l’affadissement du message chrétien pour le mettre en conformité avec le monde. De l’autre côté, le sel devient poivre, de ce côté-ci le sel s’affadit. Le progressisme consacre la perte de la foi, la perte du sens religieux et du sens spirituel, pour scléroser l’Église en n’en faisant qu’une structure terrestre. Après le Christ sans Église, nous avons ici une Église sans Christ, c’est-à-dire sans contenu spirituel, qui se voit uniquement comme une ONG ou une organisation sociale. L’humanitaire prend le dessus sur le message évangélique. Les chrétiens n’ayant plus rien à dire au monde, ils disparaissent tout autant que ceux qui refusent de lui parler.

Traditionalisme et progressisme furent les deux erreurs post-concilaire, les deux schismes internes de l’après Vatican II.

Le concile a apporté à l’Église les clefs de compréhension du monde, et les idées pour le maintenir christianisé. Hélas pour les chrétiens, la rumeur du concile l’a longtemps emportée sur le concile réel. Les traditionalistes comme les progressistes ne savent pas lire les signes des temps. De ce fait, l’Église devient inaudible pour les contemporains, car elle est incapable de maîtriser le don des langues, c’est-à-dire de pouvoir s’exprimer à chacun de façon à être compris.

De plus, nombreux sont les chrétiens qui ne comprennent pas ce qui se passe autour d’eux : à force de vivre en exilé perpétuel du monde dans lequel nous sommes nés, nous finissons par mourir en apatride infini d’un monde que nous nous sommes inventé. L’idéalisme porté par la vie extérieure, les contes et les légendes brossés par les rêveries intérieures, provoque des acharnements sur des symboles et des rites superflus, et fait oublier des modes de vie et des aspirations essentielles des contemporains. Si les attaques extérieures ont leur rôle dans l’affadissement du discours chrétien, le rejet obsessionnel d’un monde qui n’existe pas n’a pas peu contribué à provoquer un retranchement volontaire de certains chrétiens.


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  • Certains ont aussi quitté le christianisme suite à une longue démarche personnelle. Les religions monothéistes ont la particularité de prétendre être la vérité à l’exclusion de toutes les autres. Exemple pour la Bible (Actes 4 :12):

    „Il n’y a de salut en aucun autre ; car il n’y a sous le ciel aucun autre nom qui ait été donné parmi les hommes, par lequel nous devions être sauvés“.

    Ces religions prétendent que l’humanité est par défaut condamnée a souffrir éternellement après la mort, mais que seul la croyance en elles permet d’y échapper. Exemple (Jean 3:36):

    „Celui qui croit au Fils a la vie éternelle ; celui qui refuse de croire au Fils n’aura pas cette vie, mais il reste exposé à la colère de Dieu.“

    Et bien certains, au cours de leur recherche, sont parvenus à la conclusion que le christianisme (ou une autre religion) ne pouvait pas être la vérité, comme il le prétend.

    C’est mon cas. Voir mon site (cliquez sur mon pseudo). C’est le cas aussi de différents anciens apologistes de la Bible, tels John Loftus (du site http://debunkingchristianity.blogspot.de/ ) ou encore Dustin Lawson, ancien disciple du célèbre Josh Mc Dowell ( http://debunkingchristianity.blogspot.de/2013/08/dustin-lawson-josh-mcdowells-infidel.html ), ainsi que d’anciens pasteurs tels Dan Barker ( http://ffrf.org/about/getting-acquainted/dan-barker ) ou Teresa McBain.

  • Texte ampoulé qui cherche des explications générales à la déchristianisation là où elles sont probablement individuelles.

    Il s’agit de démarches personnelles des individus élevés dans la religion chrétienne, qui grâce à leur instruction scientifique et leur rationalisme, abandonne la croyance en un dieu surnaturel.
    Il s’agit de parents moraux et libéraux qui décident de ne pas inculquer de force une religion à leurs enfants.

    • On inculque forcément une religion à ses enfants, puisque c’est une « proposition indécidable » (croire que Dieu n’existe pas est tout autant une croyance infondée que croire qu’il existe).
      Et les gens « a-religieux » ou « anti-religieux » sont très souvent peu formés scientifiquement, quoi qu’ils en disent, alors que les juifs et des chrétiens religieux et convaincus sont fort nombreux parmi les meilleurs scientifiques du monde.
      Et pareillement, bien que la pratique y soit également en baisse, les USA, plus riches et plus développés que l’Europe sont aussi bien plus religieux.
      Bref, il faut aller bien plus loin que le simple « les gens sont plus libres alors ils sont moins religieux ».

      • Bien au contraire, selon certaines études, plus la formation scientifique est importante, plus la croyance diminue. Les scientifiques sont systématiquement moins croyants que la population d’où ils sont issus, et ce d’autant plus que leur niveau est élevé. Aux Etats-Unis, 93% des membres du National Academy of Science sont incroyants. Sur http://en.wikipedia.org/wiki/Demographics_of_atheism , on peut lire notamment:

        „A study has shown atheism in the West to be particularly prevalent among scientists, a tendency already quite marked at the beginning of the 20th century, developing into a dominant one during the course of the century. In 1914, James H. Leuba found that 58% of 1,000 randomly selected U.S. natural scientists expressed « disbelief or doubt in the existence of God » (defined as a personal God which interacts directly with human beings). The same study, repeated in 1996, gave a similar percentage of 60.7%. Expressions of positive disbelief rose from 52% to 72%.[24] (See also relationship between religion and science.)[25]“

  • Très bel article, merci. Veuillez noter que votre contact perso sur votre site est en erreur 404. Par ailleurs les commentaires ici même n’apparaissaient pas hier.
    Je reprends le commentaire ci-dessous: « Et bien certains, au cours de leur recherche, sont parvenus à la conclusion que le christianisme (ou une autre religion) ne pouvait pas être la vérité, comme il le prétend. »
    Voilà le type même de quelqu’un qui prétend détenir la vérité en affirmant que le christianisme ne détient pas la vérité. Les recherches justement, qu’elles soient scientifiques et philosophiques, conduisent toutes à cette évidence incroyable et renversante de l’Evangile, le Christ anticipe la vérité humaine la plus profonde et pour tout dire, intrinsèque, en exposant le sens réel – on peut même dire objectif – de toute existence. Du moins de toute existence libre et acceptant le don de la divinité.
    Le christianisme n’est pas une vérité pour les gens qui cherchent une distraction, une opinion ou un « choix », il est la voie pour quiconque accepte en toute honnêteté la liberté absolue de ses propres possibilités sous le regard de Dieu, c-a-d sa vocation. Toutes les autres vérités sont contenues en lui, qu’il s’agisse de philosophies ou de religions, qu’il s’agisse de zen ou de bouddhisme, tout ce que l’homme a trouvé de vrai se trouve dans le christianisme, explicite ou implicite. Mes recherches ont 30 ans, j’ai commencé par ces philosophies et ces religions. Toutes disent quelque chose de vrai, c’est évident, mais toutes aussi elles butent à un moment précis. Le catholicisme seul répond à tout et montre la voie, là où tout s’arrête pour les autres.
    Le Mystère de la vie ne peut se comprendre qu’au travers du mystère de l’Incarnation, et dès lors tout s’explique… jusqu’aux pieds de ce mystère, puisque l’essentiel restera à jamais incompréhensible: le « pourquoi la vie ? » qui est la question de tous les penseurs et tous les poètes.
    La Révélation de l’individu dans le regard de Dieu est une épreuve qui fait fuir des clercs sans Foi, surtout s’ils ont été dans la religion réformée qui dès le départ est dans l’erreur, elle est un moment clé qui est celui du choix.
    Ils sont dans la mondanité et font parler d’eux: vanité, orgueil. Le Christ est bien là. Le miracle de la vie est là. Il est le chemin, la vérité et la vie. S’il a menti, alors tout ce qu’il a dit ou fait n’est que mensonge, et alors il faudrait expliquer sa vie qui atteste absolument de faits indiscutables; et s’il dit la vérité, alors tout est dit, il est Fils de Dieu.

    • Réponse à:
      „Voilà le type même de quelqu’un qui prétend détenir la vérité en affirmant que le christianisme ne détient pas la vérité.“

      Beau retournement de la situation, je ne prétends pas détenir la vérité, c’est au contraire certaines religions monothéistes qui le prétendent et qui obligent à croire à cette „vérité“ sous peine de tourments éternels.

      Réponse à:
      „Les recherches justement, qu’elles soient scientifiques et philosophiques, conduisent toutes à cette évidence incroyable et renversante de l’Evangile“

      Nous ne devons pas vivre dans le même monde. Les contradictions internes sont nombreuses, la Bible s’aventure dans le domaine de la science et se trompe parfois, certaines parties sont immorales voire contiennent des horreurs, comme l’odre de pratiquer des crimes d’honneur (Deutéronome 22:13-21), l’odre de tuer les homosexuels (Lévitique 20:13), l’ordre de lapider ceux qui adorent un autre dieu que Yaveh (Deutéronome 17:2-7), car ce „dieu“ serait jaloux et en adorer un autre serait le pire crime, etc… Quant aux caracteristiques de cet univers, elles semblent être celles que l’on attendrait s’il n’y a aucun design, aucune volonté à la base de ce monde, juste des lois aveugles (exemple: l’histoire absurde de la vie sur Terre montre que les lois de cet univers ne semblent pas suivre de but).

      A propos contradictions: j’ai un défi pour vous: essayez d’écrire une histoire chronologique de la résurrection de Jésus à partir des quatre récits des évangiles canoniques sans contredire le moindre élément rapporté par un de ces évangiles. Est-ce possible? C’est très important: la résurrection est le point central de la croyance chrétienne. Plus sur ce défi proposé initialement par Dan Barker: http://ffrf.org/legacy/books/lfif/?t=stone .

      • Si, vous dites « Les religions monothéistes ont la particularité de prétendre être la vérité à l’exclusion de toutes les autres. » C’est faux. Vous extrayez des textes anciens, il faut tenir compte de ce qui est dit aujourd’hui, le christianisme ne reprend pas du tout à la lettre l’Ancien testament.
        Non, nous ne vivons pas dans le même monde. Nous nous intéressons à ce que dit la science, et elle dit: « L’Evangile dit des choses qui corroborent ce que nous découvrons. » Vous citez l’Ancien Testament, la Thora des Juifs… Bienvenue dans le catholicisme !
        Quant aux lois de l’univers, justement si, tout s’accorde à montrer qu’il y a une organisation. Je vous recommande ne serait-ce que d’étudier l’astronomie, la biologie, la chimie ! Tout est absolument stupéfiant, et les probabilités pour que les choses se passent comme elles se passent sin infinitésimales, une fécondation ne DEVRAIT PAS se produire, il s’en produit des milliards chaque seconde.
        Quant à la résurrection, vous n’avez pas assez lu. C’est justement, comme le disent excellemment les grands chercheurs, parce qu’il y a des désaccords que la véracité s’établit mieux. D’abord, cela montre que l’Eglise n’a rien retouché, et d’une. De deux, cela montre que les observateurs ne sont pas d’accord et c’est exactement ce qui se passe à chaque événement, voyez les témoignages sur un simple accident de voiture. Ces contradictions sont précisément la marque de l’authenticité.
        Par ailleurs, on a retrouvé les leptons ayant recouvert les yeux du Christ, frappés exactement en 32-32. On a retrouvé les pollens rares, on a retrouvé le sang du christ, les marques de flagellation, de crucifixion, la sueur et tout ce qui authentifie absolument et indiscutablement la Passion. De même, pour tous les récits, aucun ne se nie sur le fond, seules les apparences changent. Les Romains et les Juifs eux-mêmes reconnaissent la Résurrection dans les constats de terrain, au jour le jour.
        Voilà, défi relevé !
        Maintenant à vous: prouvez que le Christ n’est pas ce qu’il prétend.
        PS: je n’ai pas besoin de références extérieures. Ma foi ne vient pas de documents ou d’opinions. J’ai rencontré Dieu.

        • En ce qui concerne le fait que les religions monothéistes ont la particularité de prétendre être la vérité à l’exclusion de toutes les autres: le texte que j’ai cité est dans le nouveau testament, mais je pourrais en citer d’autres, le nouveau testament ne cesse de rejeter les autre religions existantes à son époque de rédaction. Ou alors voulez-vous faire du syncrétisme avec l’islam? Cette religion nie la nature divine de Jésus, sa crucifixion et sa résurrection, points centraux du christianisme. Croire que Jesus etait Dieu est extrêmement grave en islam. C’est bien ce que je dis: les religions monothéistes s’excluent mutuellement. Si l’une d’entre elles est vraie, les autres doivent nécessairement être fausses.

          En ce qui concerne les lois de l’univers: certaines formes de vies se sont developpées dans un écosystème donné jusqu’ à ce qu’un accident les détruise. La vie a alors repris à partir de formes plus simples, éventuellement moins adaptées. Ca n’a pas de sens si l’on part du principe que les évenèments sont guidés par une volonté. La théorie de l’évolution nous a montré que la nécessité de recourir à un dieu pour expliquer la complexité du monde animal était une illusion. Cette théorie explique comment la complexité peut augmenter localement et devenir extrême à l’aide de seules lois aveugles, ne suivant aucun but. Plus généralement, le principe de survie du stable explique l’apparition d’équilibres spontanés. Le corps des animaux contient des erreurs de conceptions que ne feraient pas un ingenieur conscient mais qui etaient inévitables si l’on considère le processus non conscient qu’est l’évolution (exemple: http://www.youtube.com/watch?v=AN74qV7SsjY ).

          Il est actuellement à la mode de dire que les constantes de la physique ont exactement les bonnes valeurs pour que la vie soit possible dans l’univers. Mais pour qu’au moins un individu puisse réfléchir là-dessus, il était nécessaire que ce soit le cas. Nous ne savons pas combien d’univers il y a, peut-être une infinité, avec à chaque fois des valeurs différentes pour les constantes universelles. Et uniquement dans ces univers-là, des individus peuvent mesurer les valeurs de ces constantes. Puisque nous existons, il était donc nécessaire de trouver ces valeurs-la. Je ne vois pas en quoi cela relève d’un design.

          Q’est-ce qui décrit le mieux l’univers? Matthieu 6 :25-34 qui nous demande de ne pas nous inquiéter pour ce que l’on va manger car Dieu nourrit même les oiseaux, ou le passage suivant de Richard Dawkins:

          «La quantité totale de souffrance qui est vécue chaque année dans le monde naturel défie toute observation placide : pendant la seule minute où j’écris cette phrase, des milliers d’animaux sont mangés vivants ; d’autres, gémissant de peur, fuient pour sauver leur vie ; d’autres sont lentement dévorés de l’intérieur par des parasites ; d’autres encore, de toutes espèces, par milliers, meurent de faim, de soif ou de quelque maladie. Et il doit en être ainsi. Si jamais une période d’abondance survenait, les populations augmenteraient jusqu’à ce que l’état normal de famine et de misère soit à nouveau atteint. Dans un univers peuplé d’électrons et de gènes égoïstes, de forces physiques aveugles et de gènes qui se répliquent, des personnes sont meurtries, d’autres ont de la chance, sans rime ni raison, sans qu’on puisse y déceler la moindre justice. L’univers que nous observons a très exactement les caractéristiques attendues dans l’hypothèse où aucune idée n’aurait présidé à sa conception, aucun objectif, aucun mal et aucun bien, rien d’autre qu’une indifférence excluant toute compassion.»

          Pour la résurrection, vous n’avez pas répondu au défi, vous avez juste confirmé que les passages des évangiles se contredisent, ce qui n’a rien de positif, la Bible étant censée être la parole de Dieu et ne pas se tromper. Ces contradictions jettent un doute supplémentaire sur la supposée réalité de la résurrection. Où se trouve la limite entre les informations fausses et la vérité? A propos du célèbre exemple de l’accident de voiture, tout dépend de l’ampleur des contradictions, certaines sont tellement énormes que cette analogie ne peut pas être utilisée, comme l’explique Dan Barker:

          „Another analogy sometimes used by apologists is comparing the resurrection contradictions to differing accounts given by witnesses of an auto accident. If one witness said the vehicle was green and the other said it was blue, that could be accounted for by different angles, lighting, perception, or definitions of words. The important thing, they claim, is that they do agree on the basic story–there was an accident, there was a resurrection.
          I am not a fundamentalist inerrantist. I’m not demanding that the evangelists must have been expert, infallible witnesses. (None of them claims to have been at the tomb itself, anyway.) But what if one person said the auto accident happened in Chicago and the other said it happened in Milwaukee? At least one of these witnesses has serious problems with the truth.“

          D’autant plus que ces contradictions sont loins d’être les seules et qu’une intention frauduleuse semble avoir motivé au moins certains évangélistes, par exemple quand on voit une prophétie de l’Ancient Testament sur le Messie s’accomplir de deux manières différentes et incompatibles suivant l’évangile que l’on prend (naissance à Bethléem et enfance à Nazareth). On a l’impression que certaines parties de la biographie de Jésus ont été redigées exprès pour correspondre à certaines prophéties.

          En ce qui concerne les preuves que Jésus était autre chose que ce que dit l’Eglise aujourd’hui: comme je n’étais pas présent à cette époque et que je n’ai pas suffisamment d’informations, je ne sais pas qui a été Jesus. Mais ce que je lis de lui me rappelle les féministes dans les pays islamiques. Elles disent que l’islam est une excellente religion et la charia la loi de Dieu, mais que celle-ci aurait été mal comprise. Parce qu’elles ne peuvent pas dire autre chose, en disant cela elles risquent déjà leur vie. Jésus était peut-être un apostat du judaisme, un non-croyant, mais qui ne pouvait pas dire la totalité de ce qu’il pensait, risquant déjà suffisamment sa vie comme cela. Bien sûr il n’y a aucune preuve pour ce que je dis la, mais n’inversons pas le fardeau de la preuve: quand une religion prétend être la vérité à l’exclusion de toutes les autres, à laquelle croire serait obligatoire pour échapper à des souffrances éternelles, c’est à elle d’en apporter la preuve.

          • Pour ce qui est de « les religions monothéistes ont la particularité de prétendre être la vérité à l’exclusion de toutes les autres: le texte que j’ai cité est dans le nouveau testament », je vous ai dit que vous faites des confusions donc ça c’est réglé.
            « Si l’une d’entre elles est vraie, les autres doivent nécessairement être fausses. »
            C’est plus compliqué que ça. Quand vous dites j’aime le bleu, ça n’exclue pas qu’un autre aime le rouge. Là-dessus aussi je vous ai répondu, relisez si vous voulez.
            « En ce qui concerne les lois de l’univers: certaines formes de vies se sont développées dans un écosystème donné jusqu’ à ce qu’un accident les détruise. La vie a alors repris à partir de formes plus simples, éventuellement moins adaptées. Ca n’a pas de sens si l’on part du principe que les évenèments sont guidés par une volonté. »
            Si, ça peut avoir un sens si on pense à une volonté. Vous faites des affirmations péremptoires auxquelles ont peut répondre de même manière. Prouvez qu’il n’y a pas de volonté.
            La théorie de l’évolution, mon cher ami, est une vieille lune dépassée. On ne pense plus que le singe ait été ancêtre de l’homme, cette croyance persiste dans le peuple comme la crainte du millénaire, mais on va très au-delà de ça aujourd’hui.
            « Le corps des animaux contient des erreurs de conceptions que ne feraient pas un ingenieur conscient  »
            Il y a eu des ingénieurs comme vous dites qui voulaiuent une race parfaite, ils s’appelaient Mao, Staline, Lénine, Hitler (dans l’ordre de criminalité) Ah ! voilà justement quelque chose d’intéressant: l’imperfection. Et oui, bravo, vous vous rendez compte qu’il y a une imperfection. La perfection est en gestation dans l’imperfection. C’est justement de là que Dieu veut qu’on parte, pour aller vers une perfection. Un esprit comme le vôtre aurait voulu une perfection, mais réfléchissez: qu’aurait été ce monde ? Pensez-y, essayez de vous l’imaginer. La perfection n’est pas compatible avec une quelconque manifestation du vivant matériel. Dès qu’il y a deux cellules, il y a des contradictions et donc une imperfection. L’imperfection est ce qui caractérise le vivant dans le naturel.
            « La quantité totale de souffrance etc. »
            Concernant le défi sur la résurrection, je vous ai répondu précisément. C’est à vous d’écrire votre histoire de l’événement, selon votre degré d’espérance ou de désespérance. Vous êtes un ancien instit ?
             » la Bible étant censée être la parole de Dieu et ne pas se tromper » Non, personne ne dit en christianisme que les faits qui entourent les paroles du Christ, paroles de Dieu, sont eux-mêmes paroles de Dieu. Il y a une exégèse, vous avez dû en entendre parler, qui étudie tout cela, et l’étude n’est pas finie. Il ne faut pas confondre la Parole de Dieu et l’enveloppe à travers laquelle elle passe. Et la parole de Dieu passe aussi par les maths ou la poésie.
            Votre citation montre que les gens ont une vision très superficielle et matérialiste des choses. C’est plus élevé. C’est comme le grand public qui dit que l’argent de la science est inutile puisqu’il n’y a pas de résultats concrets. Il faut essayer de comprendre les scientifiques pour comprendre leur point de vue. De même, la religion ne se juge pas qu’à des épiphénomènes ou des éléments purement matériels. C’est une révolte classique que celle- là. Il est normal qu’on en soit tombé aussi bas, nous sommes au bout d’une civilisation révolutionnaire sentimentale d’abord puis instinctive, les gens ont besoin de concret, la pensée disparaît.
            « D’autant plus que ces contradictions sont loin d’être les seules et qu’une intention frauduleuse semble avoir motivé au moins certains évangélistes, par exemple quand on voit une prophétie de l’Ancien Testament sur le Messie s’accomplir de deux manières différentes et incompatibles suivant l’évangile que l’on prend (naissance à Bethléem et enfance à Nazareth).  »
            C’est tout à fait inexact et vous êtes loin du compte. Il y a eu plusieurs vierges à l’enfant dans la Haute antiquité, figurez-vous. Plusieurs mentions de mort et de résurrection. Osis et Osiris manifestent plus d’une ressemblance avec Jésus et Maris. Justement. Il est extrêmement étrange que Jésus ait manifesté des choses qui déjà existaient, alors qu’il ne pouvait en avoir aucune connaissance. La tétractys mystique par exemple, qu’on retrouve dans les 12 apôtres. C’est plus compliqué que de simples apparences, croyez-moi.
            Pour votre fin, vous restez dans l’actuel et le matériel, il faut aller au-delà des apparences. Les scientifiques dépassent les apparences. Je ne sais quel âge vous avez mais inéluctablement, rappelez-vous ce que je vous dis, vous finirez par être surpris par la réalité dépassant la réalité.
            Tenez, en attendant, regardez ceci:
            http://www.youtube.com/watch?v=uEGrro4BiQY
            Vous me remercierez plus tard…

            Discours d’une personne qui est dans la souffrance et qui ne voit que cela. Chacun voit midi à sa porte. Oui, la souffrance fait partie d’un plan mystérieux. Vous imaginez Dieu en baba cool prix Nobel de la Paix ? Non. C’est plus compliqué, infiniment plus compliqué et intéressant que ça. Cette personne qualifie d’une manière totalement subjective des gênes d’égoïstes. On est dans la poésie. Et quand vous reproduisez cette phrase: « d’autres ont de la chance, sans rime ni raison », vous affirmez encore des choses complètement subjectives. Qui vous dit que ce soit sans raison ?

          • L’auteur parle de l’apparition de l’individualisme sans jamais évoquer la capacité nouvelle de ces mêmes individus à raisonner par eux-mêmes ainsi que du développement des athées et agnostiques par choix personnel.

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