Il est grand temps de relancer quelques chantiers sociétaux

Le chômage, y’en a plus. La crise est fini. Il est donc grand temps de distribuer de nouveaux droits et de modifier le calendrier des fêtes. Indispensable.

Partager sur:
Sauvegarder cet article
Aimer cet article 0
yom kippour

La liberté d’expression n’est pas gratuite!

Mais déductible à 66% des impôts

N’oubliez pas de faire un don !

Faire un don

Il est grand temps de relancer quelques chantiers sociétaux

Publié le 27 septembre 2013
- A +

Bon, le mariage homosexuel, c’est fait. L’égalité et la sexualité genrée à l’école, c’est fait, à fond. Retourner à Florange en serrant des fesses, c’est fait aussi. La courbe du chômage qui s’inverse et fait des petits loopings rigolos, c’est bon, c’est fait aussi. Tout est bien en ligne. La croissance repart autant que les impôts baissent, bref, c’est le bonheur. Il est plus que temps de relancer un ou deux chantiers sociétaux.

Bien évidemment, avant de se projeter dans l’avenir et pour pouvoir correctement réenchanter la fiscalité pardon la politique, il faut préparer un peu le terrain. De la même façon qu’il a fallu vendre le mariage homosexuel et le dégenrage à l’école aux masses molles d’un peuple français qui ne demande qu’à être acquis à ces belles causes moyennant une propagande information soigneusement dispensée, il faudra procéder par petites touches subtiles de propagd’information pour tout nouveau chantier qu’on lancera. C’est un peu comme les ponts & chaussées : avant de construire un bel édifice, on travaille le terrain, à coup de pelleteuses s’il le faut.

Et c’est donc en plein milieu des coups de pelleteuses qu’on découvre les nouvelles pistes de réflexion du gouvernement en matière de bidouille sociale débridée. Bien sûr, pour le moment, il s’agit d’organes périphériques, d’institutions orbitales au gouvernement, ou de cette partie molle et sombre de la « société civile », qui pensent à ces sujets. Mais moyennant quelques ballons d’essais lancés dans la presse, toujours complaisante pour ce genre de conneries nouveautés, les constructivistes socialistes sauront convaincre les acteurs de show-business qui nous servent de ministres que la cause est entendue, qu’un petit projet de loi passera comme une lettre d’anthrax à la Poste, et roulez jeunesse : rapidement, le remodelage de la société française aux goûts plus adaptés à leurs lubies pourra reprendre son cours.

Ok, ici, je pourrais sombrer dans la facilité et aller fouiller dans les meilleurs détritus articles que propose Pue89, épave socialoïde de pure-player putassier acoquinée sans honte aux plus grasses subventions étatiques. Par exemple, il me serait facile d’exhiber cet article, sorte de pelure de melon laissée trop longtemps à la chaleur (après tout, je suis protégé, j’ai un masque à gaz, je ne crains pas ces odeurs putrides) ; il serait ensuite facile de se moquer des âneries consternantes d’une sociologue tentant d’aborder des questions assez gravement économiques (la pauvre, elle n’est visiblement pas outillée), d’autant qu’elle le fait en basant ses gentilles élucubrations pelucheuses sur les travaux d’illustres pipoconomistes comme Piketou Piketty ou un prix Nobel comme Stiglitz (dont le keynésianisme quasi-revendiqué le rend tout indiqué en posologie massive, matin, midi et soir, pour ce pays qui baigne, comme chacun le sait, dans un turbolibéralisme débridé). Avec des « Club de Rome », « croissance zéro », « Grenelle de l’Environnement », on comprend qu’on est en pleine valse des mots-clefs socialaud-compatibles avec des bouts d’éco-citoyen impliqué dedans ; et le Bullshit Bingo est immédiatement atteint lorsqu’on parle des 35 heures :

« l’opération des 35 heures n’a pas été parfaite, parce qu’on n’est pas allé jusqu’au bout. »

… tout comme le communisme n’a pas fonctionné parce qu’il n’a pas été jusqu’au bout. C’est magique, tout y est. Tiens, pour la peine, je vais mettre une image vaguement en rapport.

parabole de l'aspirine (c) Maître Du Monde

Mais tabasser ce pauvre article serait trop facile : la réduction du temps de travail en France est un tel vaudeville ridicule que disserter sur ce sujet revient à tirer sur une ambulance. Seuls quelques dogmatiques imbéciles ou d’inutiles idiots y croient encore.

En revanche, deux autres chantiers se profilent à l’horizon qui, eux, n’ont pas eu l’heur d’être mis sur la place publique depuis un moment. Cette absence de médiatisation récente leur offre une semi-virginité pratique (pour information, la semi-virginité n’est pas une oxymore et est même aussi possible que le régime de semi-liberté, surtout de nos jours où l’on peut très bien être en prison et détrousser du citoyen en même temps).

Le premier de ces chantiers est celui de l’âge de la majorité, lancé avec le tact et le doigté d’un hippopotame sous amphétamines par une certaine Dominique Bertinotti. Vous ne la connaissez pas, c’est normal : d’une discrétion qu’on pourrait qualifier de mortelle, muette comme une tombe, elle était parvenue à rester sous le radar de ces colonnes en réduisant son travail au Ministère de la Famille à sa plus simple expression : ne rien faire. Un vide chimiquement pur qui s’est confirmé pendant le précédent lifting général de la société française sous la direction de Taubira, par exemple. Et un néant cosmique qu’elle a donc abandonné au profit d’une tonitruante révélation de son existence : pour elle et son ministère, il faut sérieusement envisager une minimajorité, pardon une prémajorité parce que voyez-vous,

«Il existe actuellement quelque chose d’assez soudain dans les droits que l’on acquiert à 18 ans, précise-t-on au ministère. Ce statut de prémajorité figure dans le cahier des charges du groupe de travail. Il ne s’agit pas de basculer tous les droits de 18 à 16 ans, mais de “grapiller” ce qu’il serait possible de faire dès 16 ans.»

Egalité, diversité, solidarité. Bisous ?C’est tout à fait mignonnet : comme nos enfants passent subitement de 17 ans et 364 jours à 18 ans, et donc, deviennent littéralement majeurs du jour au lendemain, ça peut choquer les pov’petits. Ou, disons qu’ils ont besoin de se préparer à ça (évitons leur un choc traumatique) et accordons-leur de veauter à 16 ans. Je dis bien, veauter : quel cerveau est plus impressionnable, plus manipulable que celui d’un enfant ? Quel enfant ne se sent pas investi d’une mission et d’une importance nouvelle lorsqu’on lui octroie le droit de décider du sort de toute une nation en glissant un petit bulletin dans une urne, en votant correctement ? Et puis rappelez-vous, les enfants : des gens sont morts (mais si, mais si !) pour ce droit de vote (challenge : trouvez trois noms de bons Français tombés pour l’urne). Alors, après une dizaine d’années à frotter ses fonds de culotte au sein d’établissement scolaires dont la doxa (républicaine, laïque, citoyenne, festive, écoconsciente et solidaire) n’est pas du tout orientée, on comprend que, du point de vue de l’élu et du politocard, il y a tout intérêt à faire voter le plus tôt possible. 16 ans est d’ailleurs encore un peu vieux ; en faisant voter dès 5 ans, on assurera enfin une large assise au président des bisous.

Le Président Des Bisous

Parallèlement à cette manœuvre assez grossière de Bertinotti qui consiste à la fois à accroître le nombre de gogos électoraux et à occuper le terrain médiatique avec une distribution de droits en carton qui ne coûtent, financièrement parlant, à peu près rien à l’État, on a laissé toute latitude au dernier prétexte féminin socialo-compatible nommé à l’Observatoire de la Laïcité, Dounia Bouzar, pour exprimer les fulgurances colorées qui lui passent par ce qu’elle prétend être un cerveau (à la relecture, cette phrase est trop longue, mais elle élimine justement les personnes dont on parle, incapables de stocker autant de mots dans leur mémoire de court terme ; pratique, non ?)

Tout comme je ne me suis qu’un peu vautré dans la facilité en rigolant grassement sur les âneries de la sociologue de Pue89 qui réclame encore moins de travail (et qui devrait s’appliquer consciencieusement ses préconisations, ça nous ferait des vacances), je renoncerai à cette autre facilité d’éplucher le pédigree de l’anthropologue (dont le nom réel est Dominique Amina Bouzar, moins glamour et probablement moins laïco-compatible) ou même à noter qu’elle siégea un temps au Conseil français du culte musulman, ce qui laisse planer un petit doute sur sa neutralité religieuse. Non. Je me contenterai de regarder ce qu’elle propose, en l’espèce, de sucrer deux fêtes chrétiennes du calendrier pour les remplacer par deux autres fêtes, Yom Kippour et l’Aïd.

Encore une fois, la consternation se dispute à l’agacement devant cette nouvelle intervention punitive de l’État sous motif d’égalitarisme ratiboisant. Ce genre de saillie déclenche une véritable avalanche de questions : quelles fêtes chrétiennes sucrer ? Comment gérer les inévitables collisions (l’Aïd ou Yom Kippour peuvent tomber près d’autres fêtes chrétiennes, et on imagine immédiatement le casse-tête dans les entreprises)? Pourquoi ces deux religions et pas d’autres ? Comment justifier auprès des chrétiens (a priori majoritaires en France) qu’on leur enlève une fête et qu’on ne retirerait pas une de ces merveilleuses fêtes républicaines à la place (1er mai, 14 juillet) ? Pourquoi l’Aïd et pas une autre fête musulmane ? Pourquoi spécialement Yom Kippour ? Mieux : puisqu’on en est à bidouiller les fêtes chrétiennes, pourquoi ne s’attaque-t-on pas aux dimanches ? Après tout, le vendredi et le samedi sont de bons candidats pour un jour de repos, non ?

Bref, le règne de l’arbitraire est ici total alors que d’autres pays ont parfaitement résolu cette question… En retirant les gros doigts gras de l’État (et les recommandations sociétales fumeuses et constructivistes à la Dounia Bouzar) du calendrier : cinq jours sont disponibles en plus des 5 semaines de congés payés, au motif de « fête religieuse », que le salarié répartira comme il l’entend ou que l’entreprise répartira comme elle l’entend. Charge aux adultes responsables de s’arranger ensuite entre eux.

Bien évidemment, il ne s’agit ici surtout pas de laisser des gens se passer des politichinels. Comme le fait de se passer de syndicats, on voit où cela mène. Et comme pour le vote à 16 ans, ou la réduction du temps de travail, petit à petit, nos amis socialistes veulent redéfinir la société. À coups de droits bidons, à coups de lois, à coups de taxes. Puis, lorsque les gens râleront, à coups de matraques.

Ce pays est foutu.

Government Demotivator
—-
Sur le web

Voir les commentaires (9)

Laisser un commentaire

Créer un compte Tous les commentaires (9)
  • Bravo! Ou comment dire la vérité en nous faisant rire un peu ( et souvent jaune).
    H16 est un remède revigorant à toutes les conneries qu’on nous balance tous les jours.
    Sa lecture est comme le petit verre de cognac en fin de soirée: un petit plaisir pour faire oublier une journée pourrie.

  • Plutôt qu’ un jour chrétien, on ferait bien de supprimer la commémoration du 11 novembre. Ce sera un souvenir d’ hécatombe remplacé par la célébration d’ un futur souvenir d’ hécatombe.

  • Très bon et effectivement désespérant, même si vous n’y êtes pour rien.
    En fait, cela ne me désespère pas cela m’exaspère. Il faut faire sauter le système. Pour faire sauter le système, il faut l’attaquer de tous les côtés. Ne rien négliger.

  • MDR, la réponse de cette gauchiste: « Qu’une fête juive et une fête musulmane devienne une fête pour tous les Français permettrait de combattre le communautarisme et de faire avancer la cause de la laïcité. »

    Donc, si je comprend bien, la laïcité, c’est faire reculer le catholicisme au profit de l’Islam et du Judaïsme ! Encore un preuve que la laïcité en France, c’est combattre farouchement une religion au profit d’une autre, et le socialisme en fait pleinement parti (cf Philippe Nemo)

    En ce qui concerne la pré-majorité, je suis tout de même surpris que l’on n’ait pas encore évoqué « l’actuel torrent d’inégalités » que subissent actuellement tous nos pré-citoyens qui a à peine 16 ans, devraient tout de même pouvoir choisir d’exprimer leur grand élan de solidarité envers tout ceux qui sont le joug des turbo-néo-ultra-hypra-libéraux qui détruisent présentement notre beau pays.

  • Aille, « mots croisés » ce soir sur les interdictions.
    Débat bien sur qui dérive sur libéralisme contre étatisme. Ca commence a peine a être dit. Le probleme c’est qu’il y a qu’un seul libéral sur le plateau, qu’il est pas très bon, et qu’il a en face de lui une floppée de socialiste parmi lesquels , qui psalmodient leurs incantations poétiques déja largement diffusées dans la population : on vaut mieux que la marchandisation, producteur de richesses c’est pas la définition de l’homme et patati patata. Bien sur tous ceux la baignent dans la richesse produite, ce qui laisse largement le loisir de raisonner dessus; mais personne ne le leur dit. Ah si, une perle de fillipetti.

    • La perle de fillipetti concernant les interdictions tous azimuts : « vu que l’état perd du terrain dans le controle de l’économie face au méchant ultralibéralisme universel, alors il cherche a ouvrir de nouveaux champs de pouvoir pour exercer ses prérogatives. Et ca glace le sang »

      Lol j’étais mort de rire qu’une socialo vende la mèche comme ca, et même si elle se gourre sur la premiere partie, qu’elle lache le morceau sans se rendre compte me laisse dans un état de sidération. Ces gens sont ils si absurdes et dupes d’eux même pour ne rien comprendre a rien comme ca??

    • Le probleme quand on essaye d’imprimer une dynamique libérale a un discours face a des gens ont les deux pieds reposent sur leur étatisme quiasi-inconscient, c’est qu’ils ne sont pas en mesure de le comprendre tant leur fondement lui est étranger.
      Leurs évidences présupposées leur interdisent la moindre compréhension de la dynamique libérale. Vous en êtes a la 6eme phrase qu’ils sont encore scotchés d’horreur sur la premiere, car visiblement l’état papan’y est pas présent, ou boen n’a pas l’air d’y etre un si bon papa que ca, Vous ne savez même plus, comme avec les enfants, a quelle niveau de compréhension vous devez abaisser votre discours. Et ca nuit a sa clarté; car ces enfants la de plus refuseront les évidences, pour commencer.

  • Je trouve que ce n’est pas honnête d’utiliser l’opinion publique, ou plutôt de la manipuler pour accéder aux sièges du pouvoir. Je trouve que le mariage homosexuel ne devait même pas être discuté au parlement. Quel est le pourcentage d’homosexuel dans le pays? Je pense qu’ils sont encore très minoritaires. Donc, je ne pense pas que cette loi soit la manifestation de la volonté de tous, ni même de l’intérêt général. Et les questions de genre, quelle femme se sent inférieure à l’homme en France? Je pense que ce sont les hommes qui devraient revendiquer l’égalité des genres.

La liberté d’expression n’est pas gratuite!

Mais déductible à 66% des impôts

N’oubliez pas de faire un don !

Faire un don

L’industrialisation d’un pays ne se fait pas avec des incantations comme le fait notre ministre de l’Économie.

Elle ne se décrète pas, mais s’obtient uniquement grâce à un environnement fiscal et normatif lui permettant de s’imposer dans le monde, ou tout au moins en Europe en ce qui nous concerne.

 

La France a tout faux depuis la fin du XXe siècle

En 1982 François Mitterrand a abaissé démagogiquement l’âge de la retraite à 60 ans alors que la majorité des autres pays la maintenaient à 65 ans. À ce jour il a été ram... Poursuivre la lecture

Par Claude Goudron.

La comparaison du temps de travail s'opère souvent sur une base hebdomadaire, ce qui n’est absolument pas représentatif.

Ce temps de travail peut être calculé annuellement, mais là aussi ce n'est pas suffisant. En effet, la seule comparaison non contestable est celle qui se base sur la carrière complète d’un employé, à condition de tenir compte de la proportion de temps partiel par pays.

 

Manque de courage politique

Par électoralisme mais surtout par manque de courage pour affronter des sy... Poursuivre la lecture

Par Jean Kircher.

Patron de deux PME, l’une en France et l’autre au Luxembourg, je cherche en vain de quelle façon mon entreprise française pourrait devenir une start-up performante !

Parlons coût du salaire d’un cadre moyen que je déplace du Luxembourg vers la France tout en lui assurant le même revenu net.

Le Luxembourg est peut-être un paradis fiscal, surtout pour les 15 000 portefeuilles français qui y sont logés mais il est sûrement un paradis social. Il y a certes 2,5 fois plus d’inspecteurs du travail qu’ailleurs ... Poursuivre la lecture

Voir plus d'articles