Crédit Agricole, BNP Paribas et Société Générale : trois mastodontes que l’État est condamné à aider quoi qu’il arrive.
Par Philippe Herlin.
Un article de Goldbroker.com.
Après des déficits publics à la dérive, la France doit aussi s’inquiéter pour son secteur bancaire. En effet, selon Euromoney, d’après une étude du Center for Risk Management de Lausanne, les banques françaises présentent le plus important risque systémique en Europe !
Pour évaluer ce risque systémique, l’institut de Lausanne a mesuré le besoin en capital dont a besoin une banque s’il survient une crise financière mondiale. Cette crise est définie par une chute de 40% des indices boursiers mondiaux sur un semestre. Et c’est le Crédit Agricole qui arrive en première position, avec 86 milliards d’euros, suivi de la Deutsche Bank (82 milliards d’euros), Barclays (71 milliards d’euros), BNP Paribas (68 milliards d’euros). La Société Générale arrive en 6e position, Natixis et l’assureur AXA en 13e et 14e position. Et encore Dexia est-elle considérée comme une banque belge alors qu’en réalité la France intervient en garantie à hauteur de 45,5%. Au total, c’est 271 milliards d’euros qu’il faudrait apporter aux banques françaises dans une telle situation ! Viennent ensuite le Royaume-Uni (206 milliards d’euros), l’Allemagne (135 milliards d’euros), l’Italie (90 milliards d’euros).
Cette inquiétante première position s’explique notamment par l’effet de levier qui est en France le plus élevé d’Europe selon le Center for Risk Management de Lausanne avec un chiffre de 31 (donc 31 euros d’engagements pour 1 euro de cash)… On trouve ensuite les Pays-Bas (29), l’Italie (27), l’Allemagne (25). Les bons élèves sont le Royaume-Uni (16), la Suisse (14), la Suède (10).
Ce risque systémique élevé s’explique également par la forte concentration du secteur puisque trois banques monopolisent l’essentiel de l’activité : le Crédit Agricole (qui a racheté le Crédit Lyonnais en 2002), BNP Paribas (né de la fusion de la BNP et de Paribas en 2000, et qui a racheté Fortis en 2009) et la Société Générale. L’édifice est d’autant plus fragile. On signale juste au passage que le total du bilan de BNP Paribas est égal au PIB de la France. Nous avons ainsi trois mastodontes que l’État est condamné à aider quoi qu’il arrive : les banques françaises ont parfaitement théorisé et appliqué le « too big to fail » !
Ceci dit cette fragilité est celle de l’ensemble des banques européennes, la France est la plus concernée mais les autres pays ne sont pas à l’abri. D’ailleurs le fait que les bilans bancaires soient si dépendants des places boursières traduit un dérèglement de la finance, une dérive des banques vers la finance de marché (plus rémunératrice mais plus risquée, justement) au détriment de leur activité de base, le crédit (moins rémunérateur mais plus stable).
Surtout, l’hypothèse de l’étude, on le rappelle une chute de 40% des marchés boursiers mondiaux en l’espace de six mois, n’a absolument rien d’improbable, au contraire. Avec les planches à billets qui tournent à plein régime aux États-Unis, au Japon et dans une moindre mesure en Europe, chacun comprend que les indices boursiers sont artificiellement dopés. La question n’est même pas de savoir si une telle chute des cours peut arriver mais quand. À ce moment-là le risque systémique ne sera plus un objet d’étude mais une réalité très concrète.
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Sur le web.
Origine de tout cela, l’endettement criminel des Etats, qui oblige à faire tourner la planche à billets, et à maintenir des taux d’intérêts débilement bas.
Quant aux banques, dès qu’elle veulent pratiquer une certaine orthodoxie, et exiger des garanties,les Etats démagogues crient comme des putois.
Tous les pays débloquent mais, pour une fois, la France les surpasse tous.
Ce classement est-il toujours valable ?
http://www.contrepoints.org/2012/08/22/94632-classement-des-banques-les-plus-sures-du-monde
Ainsi que celui-ci ?
http://www.contrepoints.org/2012/07/15/90367-petit-guide-de-survie-en-cas-dexplosion-de-la-zone-euro
Le classement est largement divergeant de celui de JP Chevalier. BNP avant Wells Fargo…? Peu probable: son levier est de 26 contre 10 si l’on fait abstraction du Goodwill… ce que Greenspan semblait préconiser.
Mr JP Chevaller à dit la même chose depuis des années sur nos banques car leur ratio tier one est inférieur à 10 %.Et leur leverage est supérieur à 10 suivant les regles de Mr Alan Greespan…
mps
En quoi l’Etat est responsable des engagements monstrueux des banques? j’ai du mal à suivre. D’ailleurs ce sont les banques centrales qui décident de la politique monétaire, elles sont indépendantes des Etats sauf aux Etats Unis, mais Greenspan ou Bernanke, on sait ce que ça vaut ici quoique…