Totalitarisme et religion

Les régimes totalitaires du XXe siècle sont nés dans des pays chrétiens. Les relations complexes et délicates qu’ils entretenaient avec l’Église sont au cœur de l’ouvrage d’Emilio Gentile.

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Totalitarisme et religion

Publié le 3 avril 2013
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Les relations entre les régimes totalitaires et le christianisme demeurent une des grandes questions du XXe siècle. Ces régimes sont nés dans des pays chrétiens, et fortement christianisés. Ils reprennent des éléments du discours ou de la forme chrétienne, et ils ont cherché à enrôler l’Église dans leur mouvement. Pour autant, ils sont fondamentalement antichrétiens et l’Église les a combattus, avec une force variable selon la période. Ce sont ces relations complexes et délicates qu’Emilio Gentile aborde dans son dernier ouvrage, Pour ou contre César ? Les religions chrétiennes face aux totalitarismes, publié en France aux éditions Aubier.

J’ai déjà évoqué précédemment le travail d’Emilio Gentile, spécialiste du fascisme et du mouvement des idées au début du XXe siècle. Son esprit et ses analyses sont toujours fortement percutants. Son livre est un vrai livre d’histoire, avec des références nombreuses et bien choisies, une structure de raisonnement qui analyse le sujet jusqu’au bout. Le thème abordé est essentiel pour comprendre la vie politique et sociale du dernier siècle. Il pose un certain nombre de problématiques cruciales. Comment s’accommoder d’un régime ouvertement liberticide, en essayant de sauvegarder ses acquis, sans provoquer de répression trop brutale, mais tout en le combattant. Comment combattre un régime qui a l’assentiment du peuple et l’usage exclusif de la violence et de la force. Est-il possible de trouver un point d’entente, une conciliation.

C’est cette question de la conciliation, avec le communisme, le fascisme ou le nazisme qui est la grande question. Ceux qui l’ont prônée se sont trompés, et les régimes totalitaires les ont ensuite violemment combattus. Mais étaient-ils vraiment possible de faire autrement ?

La relation entre les totalitarismes et le christianisme varie en fonction du régime et du pays. En URSS, les églises orthodoxes, après s’être opposées au communisme, l’ont soutenu. C’était pour elles la seule façon de survie ; les communistes ayant déjà largement déporté les prêtres et détruit les églises. En Allemagne ou en Italie, Hitler comme Mussolini ont dû mener un combat insidieux, en faisant croire à une possible conciliation, tout en programmant la destruction du christianisme. On trouvera dans ce livre des témoignages de personnes lucides, ou au contraire totalement trompées par ces régimes.

Ce livre apporte à mon sens deux idées essentielles, qui ne sont pas évidentes pour tous les historiens et qui sont même combattues par certains.

1/ Les trois régimes totalitaires ont une structure commune. Emilio Gentile les associe dans son livre, reprenant en cela l’analyse menée par Ernst Nolte dans La Guerre civile européenne. Lorsque l’historien allemand fit paraître ce maître ouvrage en 1989, cela lui valut une trombe de critiques, car il avait osé associer nazisme et communisme. Le parallèle était rejeté, même après la chute du mur de Berlin. Emilio Gentile reprend à son compte ce parallèle, qui est par ailleurs désormais évident, mais pour des raisons différentes de Nolte. Il étudie les totalitarismes ensemble, en marquant leur spécificité, mais en montrant aussi ce qu’ils ont de commun.

2/ Cette partie commune, c’est la religion. Les totalitarismes ne sont pas des régimes athées, ce sont des idéologies profondément religieuses. Ou plus exactement, leur athéisme est religieux, car l’athéisme lui-même est une religion. On connaît la célèbre formule de Léon XIII : « L’athéisme, c’est le culte de l’État ». Formulée dans les années 1880, elle illustre parfaitement la logique totalitaire.

Les totalitarismes empruntent fortement au christianisme. Leurs rites, leurs symboles, leur vision du monde, leur volonté de transformer l’homme, s’inscrivant en cela dans un messianisme apocalyptique, sont une forme dévoyée et détournée du christianisme.

Cet aspect éminemment religieux des régimes totalitaires me semble indispensable à comprendre si l’on veut avoir une intelligence un peu fine de ces idéologies. Je ne suis pas certain que la race ou la classe soit l’élément moteur du nazisme et du communisme. J’ai tendance à penser que ce ne sont que des prétextes secondaires à une religion de l’État qui, elle, est première. Le Führer ou le petit père des peuples passent avant la lutte contre l’ennemi désigné.

Dernier élément de l’ouvrage, sa lecture nous fait entrer dans un monde étouffant et angoissant. Nous sommes comme dans une pièce murée et sans porte. L’étude de ces régimes et de leur système de fonctionnement montre à quel point ils ont paralysé toute vie et empêché tout élément de liberté. Que l’Europe ait connu une telle période est proprement angoissant. Que nous en soyons sortis est miraculeux. Cela aide aussi à nous rendre compte que nous vivons aujourd’hui à une époque heureuse. Finalement, pourquoi ces régimes ont failli ? Parce que dans leur lutte religieuse engagée contre la religion chrétienne, c’est eux qui ont perdu. Le christianisme qu’ils ont voulu détruire est ce qui les a fait trébucher et mourir.

• Emilio Gentile, Pour ou contre César ?, Éditions Aubier, 2013, 481 pages.

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  • Intéressant.

    « L’athéisme, c’est le culte de l’Etat ». Absolument. C’est pour cela que le glissement sémantique progressif de laïcité vers athéisme est inquiétant. On transforme neutralité religieuse de l’Etat en religion d’Etat.

    • Très clair en ce moment. Peillon est explicite là-dessus et on lui a confié nos enfants!

    • « L’atheisme, c’est le culte de l’Etat ».
      Cette affirmation doit amuser de nombreux anarchistes….

      • Effectivement la question de fond n’est pas celle de Dieu mais celle de la nature humaine, c’est-à-dire de l’absolu anthropologique.

        Prétendre qu’il n’existe pas d’absolu en cette matière, c’est être relativiste. C’est donc être ouvert à l’ingénierie anthropologique. L’homme n’ayant pas de nature est donc une argile à modeler par le législateur.

        Soutenir qu’il existe un absolu anthropologique, c’est dire que l’État ne peut pas s’y opposer, donc qu’il est limité. La passion du pouvoir conduit donc souvent à rejeter l’idée de droit naturel.

        Le culte de l’État est manifeste dans le socialisme: Voyez l’extravagance des attentes placées en lui.

        Je ne connais qu’une définition rationnelle de la religion: Ce qui prétend définir la nature humaine. Une religion peut donc être séculière, mais pas dénuée de dogme – par exemple le socialisme scientifique. La négation de la religion n’est pas l’athéisme, mais le relativisme.

        La religion dominante conditionne la politique: Le gouvernement des hommes doit tenir compte de la nature humaine.

        • Il me semble que personne, même les pires communistes, ne dit qu’il n’y a pas de limite à l’état, ni qu’il n’y a aucun absolu anthropologique. La question est de savoir ce qui est de l’ordre de l’absolu, ce qui fait figure d’absolu par rapport à un contexte (l’indépassabilité de certaines contingences au regard d’un niveau de développement technique, une densité démographique, une géographie… etc.), ce qu’on prétend être absolu pour légitimer une stratégie, ce que plus personne ne croit être absolu mais qu’on dit l’être par habitude… etc. Et sur tout ça il y a manifestement des désaccords.

          Disons qu’il y a certes des désaccords éthiques (c’est à dire sur une stratégie de l’action dans la poursuite d’objectifs concurrents), mais parfois il y a carrément un désaccord dans la modélisation même de la réalité.

      • Je me demande même si on ne peut pas considérer que le premier « état » moderne, c’est à dire relativement à un capital public, une administration centralisée, c’est quand même un peu le Vatican, historiquement, qui prend forme avec la proto-renaissance italienne.
        En fait on pourrait considérer que le culte de l’Etat n’est qu’une administration centralisée, dirigée par une hiérarchie pyramidale, contrôlant les rites (les règles et leur suivi). Que ces rites soient religieux ou non ne semble pas vraiment avoir d’importance.

  • Je ne sais pas si Emilio Gentile en parle (je n’ai pas encore lu son livre), mais on pourrait ajouter que l’Église catholique est une cible particulièrement importante des régimes totalitaires, plus que les protestants. En effet, elle a une organisation et une histoire qui en font un obstacle politique. Elle négocie depuis 1700 ans avec les puissants et a excommunié des rois. Elle est internationale et, de ce fait, se laisse plus difficilement enrôler.

    • Ca explique pourquoi les communistes au pouvoir ont eu plus de problèmes dans les pays catholiques (Pologne) qu’orthodoxes où l’Eglise et l’Etat sont plus imbriqués.

    • Il aurait été intéressant d’élargir le sujet aux autres civilisations.
      Selon moi si des régimes totalitaire sont apparus dans la civilisation chrétienne … c’est que seule cette civilisation y échappait !

      Le contraire du totalitarisme, selon moi, c’est la limitation au pouvoir étatique obtenue en lui soustrayant le magistère moral.
      Cela suppose évidemment que l’autorité morale ne soit pas coercitive.

      Or, la coexistence de l’État avec une autorité morale, c’est précisément la spécificité du christianisme. Pas seulement la citation « rendez à Dieu ce qui est à Dieu et à César ce qui est à César ». C’est tout l’enseignement chrétien, tout l’exemple du Christ, qui concourt à la possibilité de dissocier la religion chrétienne de l’État.

      L’existence de deux autorités conduit à celle de trois domaines: Celui régi par l’une, celui régi par l’autre, et celui régi par aucune.
      La notion de société civile découle de la distinction entre État et religion, chacune des deux autorités s’opposant aux intrusions de l’autre hors de son domaine.

      Un régime totalitaire revendique l’autorité sur tout, donc doit déchristianiser; et déchristianiser conduit à réunir les autorités, donc au totalitarisme.
      Ainsi, nos sociétés modernes sont gouvernées par de socialistes, qui revendiquent l’autorité morale (enseignement moral, redéfinition du mariage, discours politique moralisant…), donc religieuse.

      Ils ont dévoyé la laïcité pour en faire une machine à déchristianiser (alors que c’est un terme chrétien !), et pour réunir à leur main le magistère moral et la coercition. Ils peuvent ainsi vous imposer de soumettre vos enfants à leur endoctrinement, ou utiliser votre argent pour subventionner leurs journaux. C’est déjà le totalitarisme.

      • En effet, les autres civilisations divinisent facilement leurs rois: Égypte antique, Babylone, Chine, Japon. Même les empereurs romains ont essayé.
        Mais ce qui les tempère par rapport aux totalitarismes modernes, c’est qu’ils sont généralement très conservateurs. Ils n’ont pas la prétention de faire un « homme nouveau ». Il n’y a pas de « révolution permanente » chez les pharaons.
        Autrement dit, tant que vous respectez le pouvoir en place, vous ne risquez pas grand-chose.
        Alors que les totalitarismes modernes veulent transformer votre mentalité. En ce sens, on peut en faire les enfants dévoyés du christianisme, dont ils reprennent le magistère moral.

        • Il est normal qu’un régime totalitaire ancien soit conservateur. Brejnev était conservateur…

          Selon moi le totalitarisme ne se distingue pas par la volonté de transformer l’homme, mais par le refus de toute limite au champ d’exercice du pouvoir régalien.

          C’est pourquoi le contraire du totalitarisme est la laïcité chrétienne.
          Dans ce système, l’autorité religieuse n’est pas coercitive, donc elle est distincte du pouvoir régalien. Elle définit ce qui est absolu, c’est la fonction des religions (raison pour laquelle elles ne changent pas: Quand on dit l’absolu, on doit être constant, ou on se discrédite). Cet absolu, étant défini par le Christ, ne concerne que la morale individuelle et pas du tout le gouvernement (le Christ revendiquait le magistère moral, mais rejetait le pouvoir).
          D’où la démocratie: Puisqu’il est interdit de croire à un absolu en matière de gouvernement, personne ne peut refuser de débattre. S’il était permis de croire à un absolu en cette matière, on verrait les tenants de cet absolu s’arroger le pouvoir au nom de cette science : La charia ou le socialisme scientifique sont de cet ordre.
          L’État et l’autorité chrétienne s’empêchent mutuellement d’étendre leur pouvoir. Il en résulte la notion de société civile, autonome de l’État.
          La laïcité socialiste n’a aucun rapport avec la laïcité chrétienne. Elle en est même le contraire, elle ramène au totalitarisme en excluant le christianisme de tout débat public. Dès lors, il n’y a aucune limite au pouvoir régalien : C’est l’État socialiste qui fait la loi ET qui définit la morale. La société civile n’est plus indépendante de l’État, mais mangée par les associations subventionnées avec l’argent des impôts (ou de la dette publique…) Il n’y a plus de distinction entre le gouvernement des hommes et l’absolu, la démocratie devient une façade.

  • Pour aller plus loin, n’hésitez pas à découvrir la thèse de Besançon, laquelle fait à peu près autorité en matière de métaphysique du totalitarisme : l’idéologie est une croyance de type gnostique. Très proche du christianisme culturellement, donc, mais hors des fondamentaux de la religion chrétienne – les gnostiques seront les premiers taxés d’hérésie (cf. Irénée de Lyon). Thèse que Besançon, donc, développe dans son essai majeur : Les Origines Intellectuelles du Léninisme.

    • Je ne sais pas si la gnose parle à beaucoup de gens. Mais en gros, elle interprétait les dogmes chrétiens pour les tirer du côté d’un panthéisme et reprenait en fait les fondements métaphysiques du paganisme (éternel retour, âges de l’humanité, immanence, fusion de l’individu dans le Tout, nature divinisée etc.)
      Encore un livre qu’il faudra que je lise. Merci Contrepoints!

      • La gnose est surtout une foi qui se prend pour une science universelle. C’est là que Besançon déniche la cellule-souche de l’idéologie : « Ils croient qu’ils savent, ils ne savent pas qu’ils croient ».

  • « Ces régimes sont nés dans des pays chrétiens, et fortement christianisés. »
    Ils y sont nés, certes, si l’on parle uniquement du nazisme et du communisme.
    Mais la tentation totalitaire n’est pas propre à la modernité occidentale. On pourrait la trouver chez Platon ou en Asie sans problème. L’islam n’en a été préservé que par les querelles des successeurs de Mahomet (séparation de fait entre un pouvoir religieux qui contrôle la loi, et un pouvoir tyrannique qui méprise la loi, pour faire vite).
    Le totalitarisme a trouvé en Asie un terreau favorable. Culte de l’empereur au Japon, par exemple.
    Le confucianisme est une doctrine de conformité aux lois. Il a sans doute beaucoup favorisé l’ancrage du communisme en Chine.
    Cela dit, aujourd’hui, la question du christianisme se pose en Chine dans des termes assez analogues à ceux que l’on voit en Europe. Le PCC a tenté de contrôler l’Église en nommant les évêques. Il est beaucoup plus sévère avec les catholiques qu’avec les protestants, à cause du clergé et du Vatican.

    • Je ne pense pas que les militants athées qui ont vécu en Allemagne sous Hitler apprécient de se voir associés a ce régime, eux qui en ont été victimes, eux dont les associations ont rapidement été interdites suite à la prise du pouvoir par Hitler. Je pense malgré tout que Hitler et beaucoup d’autres nazis étaient anti-chrétien, mais ils l’ont dissimulé au peuple (voir les discours de Hitler ultra religieux et réactionnaires), et c’est bien un peuple chrétien à 90% (contre 60% aujourd’hui) qui a fait le choix de ce type de fascisme. Le fascisme en Europe avant le 19eme siecle a été quasi permanent mais les moyens technologiques pour tuer n’etaient pas les mêmes, et la population n’était pas aussi nombreuse. Cependant, vouloir tuer toute la population incroyante (ou croyant autrement), ou toutes les sorcières, ou les homosexuels (comme l’ordonne clairement la Bible), c’est comme avoir tué des dizaines de millions de gens, même si seulement quelques dizaines de personne sont en pratique victimes.

      Par ailleurs, les athées qui adorent l’Etat comme les croyants adorent un ou plusieurs dieux sont victimes d’un réflexe religieux, réflexe qui, heureusement, se fait de plus en plus rare (les athées que je cotoie ne vouent aucun culte de remplacement a qui ou quoi que ce soit, ou en tout cas je n’ai rien remarqué de la sorte).

      • « Nimportenawak. »
        Ce n’est pas pour rien que son pseudo est « météo ».

        • Au lieu de tous ces ad hominem, voudriez-vous bien me dire précisément où je me trompe? Est-ce que le Moyen-Age c’était l’apogée du libéralisme? Est-ce que j’aurais pu exprimer mes idées en tant qu’athée libéral sans risquer le bûcher? Auriez-vous pu exprimer les vôtres? Non? Et bien, c’est ça, que par un petit abus de langage j’ai désigné par le terme de fascisme. Ou sinon quel mot conviendrait le mieux? Le totalitarisme?

        • météo: « Moyen-Age c’était l’apogée du libéralisme? »

          Tout dépend des époques et du lieu mais parfois c’était plutôt libéral, bien plus qu’aucun pays industrialisé actuellement. On le retrouve par exemple dans les fabuleuses expansions commerciales de certaines cités état.

          A noter qu’au moyen âge les taux d’imposition tapaient plutôt dans les 30% maximum, ils n’osaient pas plus, il y a des limites à l’esclavage. Actuellement on se fait traiter d’ultra-libéral quand on trouve que prendre les trois-quart de ce que produit un humain c’est trop.

          LAUL !

      • notre pauvre ami meteo se trompe, quand il pense qu’avant le 19ieme siecle, le fascisme regnait:
        quand en 1766, le chevalier de la barre est convaincu d’avoir proferé des chansons blasphèmatoires et donné des coups de canne a un cruxifi, et que pour cela, on lui coupe la langue, la main, et dans la grande magnanimitée des boureaux, la tète, car il avait du sang bleu ( c’est ce qu’on a vu ce jour la ), avant de bruler le tout, ce n’est pas du fascisme. c’est de la barbarie, mais pas du fascisme !

  • A meteo :

    « … et c’est bien un peuple chrétien à 90% (contre 60% aujourd’hui) qui a fait le choix de ce type de fascisme.  »

    Une précision importante : le régime nazi n’était pas fasciste, mais socialiste. Le pouvoir fasciste (en Italie) n’a pas eu l’effroyable bilan du socialisme.

    • (Même si le fascisme est, lui aussi, une excroissance du socialisme.)

    • @Pagerfi
      Les Ethiopiens apprécieront.
      Et Mussolini était un ancien socialiste.

    • Le nazisme n’a rien de socialiste.

      C’est un régime conservateur ou traditionaliste. Comme tout pouvoir religieux, l’autorité du Nazisme est le passé incarné par la tradition. « Dieu est avec nous » est l’adage de l’armée du III Reich.

      A contrario, les libéraux et les socialistes/communistes tous deux issus des modernes du XVIII ont comme autorité le futur. D’un point de vue idéologique, l’URSS, société type communautaire, sous la pression historique de 14-45 en a même abusé dans les années 30, summum de la pression historique. Les néolibéraux depuis Herbert Spencer abusent encore aujourd’hui du « progrès ».

      Pour Marx, la société est à la fois passé et futur en construction. Il y a interpénétration du passé et du futur. Pour Stephen Jay Gould le progrès est un mythe.

      Sinon, comme le dit déjà Marx, si la nationalisation était du socialisme alors Bismark est le premier des socialistes. Engels le redit dans plusieurs textes.

      Marx et Engels sont bien plus anti-étatistes et anti-nationalisations que les libéraux de leur époque.

      Le nazisme n’a rien d’un socialisme mais tout d’un conservatisme.

      Et l’effroyable bilan que vous parlez n’est pas le fait du socialisme mais de la guerre civile européenne de 1914-1945 et de la guerre froide de 1952 à 1984. Ici, socialisme est entendu comme société type communautaire ou pays communiste post-féodal ou post-colonial du XX.

      Le nazisme est bien un fascisme. Fasciste est entendu ici comme une formation sociologique qui a pris naissance avec la transformation dans les années 1880 de la société capitaliste du XIX en société impérialiste. Le fascisme est la sociologie de tous les pays impérialistes. Le nazisme est le summum de l’impérialisme. Le degré de fascisation des pays impérialistes du XX varient selon les pays.

  • Du racisme météo, non, non sans doute que pour les nazis en dehors de l’Allemagne il n’y avait plus d’aspect religieux limitatif. Donc la morale religieuse se limitait au territoire de base.

    Les méthodes de repeuplement après guerre ne sont guère plus louables…

  • Il est évident que si on veut imposer un culte de l’Etat, on doit d’abord proscrire les religions concurrentes. A ce titre, la « laïcité » revendicative de la classe médiatico-politique française ne peut qu’interpeller…
    Néanmoins, affirmer que « L’athéisme, c’est le culte de l’État » est extrêmement simplificateur (n’oublions pas que résumer la réalité dans un système d’a-prioris simplistes est une techniqued’endoctrinement du totalitarisme). Vous ne laissez qu’une alternative :
    – Être un gentil chrétien, forcément humaniste et libéral (hormi quelques petits égarements idéologiques, dûs à un manque de foi où à l’ignorance).
    – Être un vilain athée, matérialiste, donc forcément étatiste, et potentiellement totalitaire.
    Euh… non. Il y’a des penseurs libéraux et athée; Ayn Rand, Murray Rothbard, Pierre Bayle, pour ne citer qu’eux. Le monde est plus nuancé et complexe que nos stéréotypes. L’admettre, c’est déjà une petite victoire sur la pensée totalitaire.

  • oui, oui, droite / gauche ca doit être…. des sectes.

  • « leur athéisme est religieux ».

    Le nazisme n’a rien d’athée cf les livre de jean-Paul Gouteux :

    * La foi : une histoire culturelle du mal : en danger de croire, Paris et Montréal (Québec), l’Harmattan, 1998
    * La religion contre l’humanité : Apologie du blasphème, Éditions Matériologiques, 2011

    Un Jésus blond au yeux bleu datent aussi du Saint Empire Germanique que le III Reich voulait reproduire. L’armée du III reich en a repris l’adage : « Dieu est avec nous » (gravé sur les ceinturons).

    Il est vrai que le communisme du XX est fortement teinté de religiosité d’autant plus au summum de « la guerre civile européenne de 1914-1945 » pour reprendre le titre d’Enzo Traverso plus intéressant que Noltes (qui est considéré par les historiens allemands comme un penseur pro-nazi).

    A la radio lors de l’invasion allemande, Staline usait de la phraséologie de la religion. Mais l’URSS ne se réduit pas à l’orthodoxie. C’est une société multiculturelle, multi-éthnique, multireligieux.

    La foi du communisme du XX est née de la flamme de la guerre.
    Toute foi est généré par les guerres. Elle est même le moteur de la guerre. Les américains ne manquent de réclamer dieu, non plus.

    Un des fervent représentant du stalinisme français est Garaudy, un grand camarade de guerre de l’abbé Pierre. Lorsque la flamme de la guerre s’est éteinte dans les années 60 dans le monde occidental. Il est devenu un fidèle anticommuniste catholique, puis un négationniste islamiste.

    La religiosité du nazisme est sociologique (long terme).
    Au contraire la religiosité du communisme du XX est en lien avec les phénomènes de guerre. Elle est donc historique (court terme), du point de vue de la crise historique du XX.

    • en 1941-42, staline avait tellement chaud aux fesses, qu’il aurait mème usé de la phraséologie ultraliberale pour sauver sa peau !
      garaudy: du marxisme a l’islam, la connerie a l’etat pure. un peu comme si alain soral se convertissait a l’islam !

    • pour rentrer dans la ss il fallait etre athée. tout historien sérieux vous dira que le nazisme est athée. arretez votre révisionnisme. quelle mauvaise foi mais bon venant d’un communiste, cela n’a rien d’étonnant

      • « Dieu est avec Nous » c’est vachement athée.

        Hitler s’inspire de l’expansionnisme chrétien et du pouvoir Papal pour construire la société nazi : Un dieu, un peuple, une patrie.

        Je vous envoie au livre de Jean-Paul Gouteux sur « le danger de croire » :
        * édition Harmattan
        * édition matériologique (1ère éd chez Syllespe)

    • extrait de mein kampf: ” Nous veillerons à ce que les Églises ne puissent plus répandre des enseignements en contradiction avec l’intérêt de l’État. Nous continuerons à affirmer la doctrine nationale-socialiste, et la jeunesse n’entendra plus que la vérité.”
      ” La civilisation a été l’un des éléments constitutifs de la puissance de l’Empire romain. Ce fut aussi le cas en Espagne, sous la domination des Arabes. La civilisation atteignit là un degré qu’elle a rarement atteint. Vraiment une époque d’humanisme intégral, où régna le plus pur esprit chevaleresque. L’intrusion du christianisme a amené le triomphe de la barbarie. L’esprit chevaleresque des Castillans est en réalité un héritage des Arabes. Si à Poitiers Charles Martel avait été battu, la face du monde eût changé. Puisque le monde était déjà voué à l’influence judaïque (et son produit, le christianisme, est une chose si fade !) il eût beaucoup mieux valu que le mahométisme triomphât. Cette religion récompense l’héroïsme, elle promet aux guerriers les joies du septième ciel… Animé d’un tel esprit, les Germains eussent conquis le monde. C’est le christianisme qui les en a empêchés. ”
      ” Mais le christianisme est une invention de cerveaux malades. ”
      ” Si le danger n’avait pas existé que le péril rouge submergeât l’Europe, je n’eusse pas contrecarré la révolution en Espagne. Le clergé eût été exterminé ”
      ” Le coup le plus dur qui ait frappé l’humanité, c’est l’avènement du christianisme ”
      ” Si le monde antique a été si pur, si léger, si serein, c’est parce qu’il a ignoré ces deux fléaux : la vérole et le christianisme.”
      ” Du fait de la lutte, les élites se renouvellent constamment. La loi de sélection justifie cette lutte incessante en vue de permettre aux meilleurs de survivre. Le christianisme est une rébellion contre la loi naturelle, une protestation contre la nature. Poussé à sa logique extrême, le christianisme signifierait la culture systématique du déchet humain.”

  •  » le christianisme, qu’ils ont voulu detruire est ce qui les a fait trebucher et mourir  »
    pour affirmer cela, il faut avoir beaucoup d’imagination. ce qui a fait tomber le regime de mussolini, c’est le christianisme ? hitler, c’est les division du vatican, comme avait si bien su le dire staline ? quand au système sovietique, il est tombé tous seul, par l’ineptie de son système economique.
    le plus puissant moteur de l’instalation des dictatures totalitaires du 20iéme siecle, c’est tout simplement la guerre de 14-18. toute une generation d’hommes jetés dans l’horreur absolue pendant 4 ans, la mort imminente, les privations, abruttis par cette catastrophe et prets, apres cela, a donner leurs confiances ou leurs voix, a des ideologies violentes, revanchardes, et demagogues.
    un siecle plus tot, sous la revolution francaise, la guerre avec l’europe, peut-etre, la première guerre vraiment nationnale, avait puissament contribuée a transformer un regime au depart progressiste, en ebauche de totalitarisme.

    • @jimmimack : pas faux bien que les phénomènes sociologiques exacerbés dans les années 1880 sont ce qui vont générer la crise historique du XX qui débute en 1914. F. Engels l’avait anticipé et en vue les conséquences que cela engendreraient (je crois dans sa préface de la réédition de la Guerre Civile en France).

      Et, je met une petite précision à « quand au système sovietique, il est tombé tous seul, par l’ineptie de son système economique. »

      L’URSS ne fut pas une société économique c’est à dire productive.

      Elle le fut sous Staline avec une industrialisation de folie boostée par les phénomènes de guerre des années 30 avec les conséquences de goulaguisation pousser par une paranoïa sociologique c’est à dire généré par un danger réel venant de l’extérieur. Ce qui a contribué à de la main d’oeuvre bon marché pour oeuvrer à la guerre.

      Mais, cela n’était pas prévu, pour Lénine la préparation du peuple, la productivité et surtout le temps sont les éléments importants pour construire la société socialiste. Par ce temps de crise historique (1914-1945 pour l’Europe et 1954-1984 pour le monde), le temps fut proscrit.

      Toutes les directives de Staline de ne pas flancher, malgré la distorsion sociologique que cela provoque, est ce qui a permis au soviet de gagner la guerre civile de 1914-1945, cette distorsion historique.

      Après la mort de Staline, leurs usines ne servaient plus à produire mais à organiser la population en collectif, la culture ne vise pas la culture mais est un moyen d’éducation et de contrôle des idées et du comportement, le gouvernement sert à préserver la cohésion sociale et ses propres intérêts (cf Alexandre Zinoviev, Katastroïka, p.34).

      Pour reprendre les expressions d’AZ, les phénomènes sociologiques ne sont pas de type professionnelles (chez nous => milieux de production : de l’ouvrier à l’ingénieur, l’artisan, le paysan) dans les sociétés communistes post-féodaux mais de type communaliste ou communautariste (chez nous => milieux de pouvoirs : l’administration soit de la secrétaire au PDG ou dirigeant). L’URSS est englobé par la sphère communaliste.

      Et pour vivre de façon communiste dans les conditions sociologiques et historiques de l’URSS : « C’est facile d’être un « vrai communiste » quand on bêche la terre jusqu’à épuisement ou qu’on charge du bois comme Paul Kortchaguine. Mais si on veut être communiste dans nos conditions, alors il faut vivre selon les lois de cette société: frauder, tromper, forcer, dénoncer, se débrouiller. Sinon on ne fait rien » (AZ, Le Héros de notre jeunesse, éd. Julliard L’âge d’homme, 1984, p. 154)

      Pendant la guerre civile européenne tous critiques, vues comme défaitistes ou trahisons, étaient voués à être éliminer ou envoyées au Goulag. Les phénomènes historiques ont joué un rôle important dans les phénomènes sociologiques des années 30.

      Mais, après la guerre, les « communistes authentiques » (pour reprendre encore l’expression d’AZ) ceux qui proclamait le bien-être dans les usines sont vites remis à leur place ou envoyé à l’atome (central nucléaire) sans la moindre intervention du pouvoir. Cette fois-ci ce sont les phénomènes sociologiques communautaristes qui prédominent. Après guerre, la société est devenue mature.

      A partir de Kroutchev la productivité fut limitée tout comme le souveraineté populaire. Ca va aller à des méthodes douces du consumérismes (cf Roger Keeran et Thomas Kenny, le socialisme trahi – les cause de la chute de l’Union Soviétique, Delga, 20013) et vers une conciliation avec les autres pays : Critique de Staline, déstalinisation selon les vieilles méthodes et ouverture aux maïs américain entre autres.

      Mais sa maïsophobie a affaibli le pays et a laissé rentrer de nouvelles attaques extérieures (Guerre Froide). Brejnev a essayé de colmater la brèche. Mais trop tard ou putôt on est pas Staline qui veut ! Gorbatchev va donner les coups de marteau dans l’Etat (et donc la société qui lui est lié) et Boris Eltsine va appliquer l’économie de Milton Friedman fauchant ainsi en profondeur la société. Ce qui fait augmenter la mortalité de façon historique pour une période de paix (après 1989) vis à vis de la crise historique du XX (19114-1945; 1954-1984).

      Ce qui a conduit à la chute de l’URSS n’est pas en soi l’économie du pays mais le « facteur de trahison » qu’Alexandre Zinoviev a théorisé :
      => http://zinoviev.info/wps/archives/392

      Elle a été poussée de l’extérieur par entre autres « des sanctions économiques, politiques, du soutien actif apporté aux mouvement démocratiques et nationaux, du discrédit jeté sur les régimes politiques » (in AZ, Prestroïka contre perestroïka, chap. La guerre tiède, p83) contre l’idéologie et la société communiste post-féodal.

      « Les forces extérieures qui ont manipulé le pouvoir soviétique ont encouragé intentionnellement la trahison, en la représentant mensongèrement dans leur propagande sous la forme du bien et, à l’intérieur du pays, il ne s’est présenté aucune force capable de juger le pouvoir pour cette trahison et de prendre envers ce pouvoir les mesures qu’il est d’usage d’adopter envers les traîtres. » (in Prestroïka contre perestroïka).

      • vous n’avez pas d’autres sources qu’Alexandre Zinoviev un communiste qui a pratiqué du révisionnisme historique ??  » Boris Eltsine va appliquer l’économie de Milton Friedman fauchant ainsi en profondeur la société » n’importe quoi. Boris Elstine a surtout suivi les conseils de keynésiens du FMI. la Russie n’a jamais été libérale. regardez un peu la liberté économique en russie du temps de Boris Elstine et oser dire qu’il a appliqué les conseils de Friedman. Boris Elstine a instauré un impôt progressif (que Poutine a eu l’intelligence de supprimé pour instaurer une flat tax)

        • L’ère Boris Eltsine ou la Thérapie de choc :

          « Yeltsin had assembled a team of economists devoted to free-market economics. They were admirers of the U.S. economist Milton Friedman and referred to in Moscow as the « Chicago Boys. »  »

          => http://www.fsmitha.com/h2/ch33-9.htm

          Les conséquences furent désastreuses pour la population : baisse astronomique de la démographie suite à une augmentation astronomique de la mortalité.

          J’appelle ce principe spencerien (Herbert Spencer) : un génocide silencieux.

          C’est Poutine qui a stoppé ce phénomène généré par la politique néolibérale de Boris Eltsine.

      • Une correction : Krouchtchev était maïsophile et non maïsophobe.

        Il voulait mettre du maïs partout même en Sibérie. Il avait pris sous son aile l’agronome Lyssenko qui a été pourtant à raison désavoué par Staline. Les semences viennent d’un fermier américain avec qui il s’est lié d’amitié. Il a même passé un séjour dans sa ferme au USA.
        J’ai aperçu un article qui sous-entendait que l’asséchement de la mer d’Aral est plus à cause du maïs que du coton.

        L’ère Krouchtchev était considéré comme une période libéral. Ca a commencé cependant après guerre. Beaucoup de domaine universitaire dont la linguistique qui était interdit dans les années 30 sont autorisés. C’est d’ailleurs par la linguistique que Staline a désavoué Lyssenko. Cependant, il y a encore de la suspicion. Ca n’a pas changé sous Krouchtchev malgré l’ouverture. Ces suspicion sont d’autant plus soutenus par la guerre froide. Les vieux de la vielle voyaient aussi d’un mauvais oeil les nouveaux domaines comme la cybernétique et la logique.

        Sinon, désolé pour mes fautes d’orthographe et mon expression parfois limite. C’est d’autant plus distordu dans un état de fatigue.

  • L’église n’est plus une autorité en europe depuis la perte de ses états pontificaux et le manque de protecteurs à entrainé la guerre d’Espagne qui a commencé par une persécution religieuse.
    Il est simpliste de mettre dans le même sac révolutionnaires et contre-révolutionnaires, c’est du relativisme historique: D’un coté un régime illégitime et magnicide de l’autre des légimités reconnues internationalement.

  • Les totalitarismes du XX ième siècle sont nés dans des pays chrétiens… J’hallucine! La Chine est un pays chrétien? La Turquie des jeunes turcs est un pays chrétien? Tous les pays arabo musulmans ayant connu les révolutions Baas ou nationalistes arabes sont des pays chrétiens?

    La formulation est mal choisie. L’auteur du livre semble avoir voulu étudier les rapports entre les Eglises chrétiennes et le totalitarisme d’essence socialiste, problématique spécifiquement européenne. Mais l’auteur de l’article n’a pas bien compris le sujet et se permet un raccourci qui fausse la donne.

    • La notion de totalitarisme est une notion qui empêche de réfléchir à la complexité du mouvement de l’histoire. Ce n’est même pas une conclusion simplexe d’une étude du mouvement complexe de l’histoire.

      La notion de totalitarisme sert surtout à faire passer pour une et même chose le communisme en général et le nazisme, voir même à légitimer le nazisme.

      Elle ne permet pas de comprendre l’origine des choses (le comment) et ni le pourquoi de chose (le commencement).

      « La notion de totalitarisme a toujours été une notion idéologique au service de l’opération complexe visant à neutraliser les  » radicaux libres « , à garantir l’hégémonie libérale-démocrate, et à dénoncer comme pendant ou double de la dictature fasciste de droite la critique de gauche de la démocratie libérale. Loin d’être un concept valable, la notion de totalitarisme est une sorte de subterfuge théorique ; au lieu de nous donner les moyens de réfléchir, de nous contraindre à appréhender sous un jour nouveau la réalité historique qu’elle désigne, elle nous dispense de penser, et même nous empêche activement de le faire. » (Slavoj Zizek, Vous avez dit totalitarisme ? : Cinq interventions sur les (més)usages d’une notion)

      C’est une notion idéologique. D’autant plus que l’on oubli à chaque fois qu’Hannah Arendt utilise aussi le totalitarisme pour l’Impérialisme.

      Mais, le problème est que l’on différencie le nazisme et l’impérialisme. Or, l’Allemagne nazi est un impérialisme au même titre que l’Angleterre, les Etats-Unis, le Japon, la Turquie et la France. Le nazisme n’est pas une génération spontanée. L’impérialisme a été formé, au long terme de l’histoire, par une accumulation de moult phénomènes sociologiques diverses et disparates de la société capitaliste du XIX qui a donné par exacerbation de ces phénomènes la société impérialiste du XX.

      Alexandre Zinoviev l’utilise pour la formation des sociétés post-démocratiques. Nous sommes en effet depuis la fin de la guerre froide dans une ère de totalitarisme démocratique. Le pouvoir dit démocratique force tous les pays a rentré dans le moule de l’occidentisme bien que cela soit néfaste à ces sociétés qui sont globalement par nature sociologiquement de type communaliste où les phénomènes communautaristes sont la base de la société.

      De façon globale, ces phénomènes communalistes sont limités par le poids (population) et la taille (géographie) de la société. Mais, chez nous, bien que restreint au milieu de pouvoir et d’administration (lié dans un pays capitaliste à la propriété privée des moyen de production) la sphère communaliste est toute puissante dans la société globale qui englobe également la sphère professionnelle.

      Enzo Traverso a recueilli différents textes de divers auteurs de sensibilités disparates depuis l’apparition de la notion. Il se termine par un texte de Nicolas Werth datant je crois de 1996, c-à-d avant que Nicolas Werth se vende à la néolibéral, sans dire fasciste, institut Hoover. Ce livre d’Enzo Traverso est « Le Totalitarisme : Le XXe siècle en débat ».

      Ce qui génère en définitif le totalitarisme est toute sphère communaliste et plus particulièrement la sphère communaliste de pouvoir (milieu d’administration et de pouvoir) que je différencie d’une sphère communaliste de service (milieu intermédiaire qui est non productif et non administratif/pouvoir. Ex : justice, police, éducation, santé, commerce, religion, service public…Etc). Cette dernière sphère peut-être séparé de la sphère communaliste de pouvoir. Ce qui fut fait surtout après 1945 dans le monde occidental en paix (sauf dans les colonies). Mais que le néolibéralisme reconduit à rapprocher.

      • « Nous sommes en effet depuis la fin de la guerre froide dans une ère de totalitarisme démocratique. »

        Sors de ce corps, Stéphane Hessel !

      • il n’existe que 3 régimes totalitaires le nazisme le fasisme et le communisme. c’est un fait historique. faut arreter le révisionnisme ca devient grave……..

        • @Sébastien : Vous oubliez l’impérialisme en général. Cf Hannah Arendt.

          Le totalitarisme n’a rien d’un fait historique mais d’une vision analogique. Or, le plus souvent les analogies ne permettent pas de comprendre les choses. Ca sert juste à comparer mais de façon partielle et seulement ce qui arrangent. Les analogies sont à 99% idéologiques.

          Alexandre Zinoviev l’a utilisé contre la démocratie : « totalitarisme démocratique ». D’ailleurs, il n’a pas tord sachant que Domenico Losurdo montre parfaitement que la démocratie de Tocqueville est seulement une démocratie pour le peuple des seigneurs. Après 1989, cette démocratie sans démos a eu le champ libre dans son expansion sur le monde.

          Comme Alexandre Zinoviev spécialiste de la société soviétique ou des sociétés communistes du XIX, je réfute également la terminologie de totalitarisme pour le communisme en général et les pays communiste du XX. En effet, l’origine des contraintes que subit l’individu ne vient pas d’un pouvoir d’en haut mais de la communauté même. C’est un lutte individuel d’ascension social.

          Dans ce modèle né du système impérial, l’état et la société ne font qu’un contrairement à chez nous. Les société communistes du XX sont des sociétés types communautaire. Chez nous, elle est de type professionnelle mais aliénée à la sphère communautaire de pouvoir caractérisé par le prive la propriété des moyens de production et de service. La source du communisme de Marx est dans la sphère professionnelle et non communautaire.

          Dans les pays communistes et leurs annexes, Il y a eu une exacerbation des contrainte communautaire à cause de la pression sur la société généré par la crise historique caractérisé par la guerre civile européenne entre 1914-1945 (cf Enzo Traverso) et un guerre mondialisé entre 1952 et 1984 (guerre froide en occident, tiède à l’Est, chaude en Amérique latine et bouillante en Asie).

          • votre mauvaise foi est affligeante. comme le plupart des communistes vous faites du révisionnisme historique concernant l’histoire du communisme. Alexandre Zinoviev est un communiste. aucun histoiren sérieux à part les historiens communistes ne nient que le communisme est une idéologie totalitaire

            • Je suis communiste à la manière
              * de Karl Marx (pour l’abolition du privé de la propriété des moyens de production et de service)
              * d’Alexandre Zinoviev dans un cadre idéologique néo-utopique et non plus de guerre comme au XX.

              Dans les conditions du « communisme réel », Alexandre Zinoviev ne se considère pas comme communiste mais comme un renégat soviétique. Mais, son idéologie ou son « propre état » va à l’utopie de Thomas More, au socialisme de Saint Simon et l’idéologie moderne de Destut de Tracy. Il peut aussi rentrer dans ce qu’il nomme les « communistes authentiques » comme son propre frère général qui a des grandes valeurs morales.

              Le communisme des pays communautaire du XX est d’apparence totalitaire parce qu’il est né de la guerre et forgée par la guerre.

              Dans ce cadre de guerre civile européen (1914-1945) et de guerre froide dans le monde (1952-1984), la concentration des pouvoirs y est donc une fatalité.

              Les pays communistes du XX sont tous des pays type communautaires. Ils reprennent la base des anciennes sociétés tout en les transformant et en y apportant de la nouveauté dont la souveraineté populaire et la démocratie. Les 3 piliers des sociétés types communautaires sont un état fort, une religion/idéologie puissante et une collectivisation ancestrale. O n retrouve ça chez nous au Moyen-âge. Les sociétés types religieuses comme les pays islamiste d’aujourd’hui sont également de type communautaire. Mais, au Moyen-âge et dans les pays islamiques, contrairement au pays communistes du XX, il n’y a pas de souveraineté populaire encadrée par une idéologie mais une souveraineté divine défini par une loi divine.

              Dans le cadre de la guerre civile européenne (1914-1945) et de la guerre froide (1952-1984), la forme du communisme des pays communiste du XX et le communisme des militant occidentaux (depuis 1920 en France) rentrent dans un cadre de défense.

              Le communisme du XX est criminelle puisqu’il est un produit de la guerre civile mondialisée caractérisée par une attaque volontaire des impérialistes contre les sociétés types communautaires (pays communistes du XX) et contre l’émancipation des individus (noirs aux USA, femmes…), des peuples (colonisés) ou des travailleurs (ouvriers, coolies…) et contre la liberté d’expression et d’agir contre l’injustice (syndicalisme…etc).

              Le communisme du XX est un phénomène défensif autant d’un point de vue sociologique à l’Est que militant à l’Ouest.

              Pour comprendre véritablement le communisme du XX, il faut séparer la sphère sociologique (société type communautaire) et la sphère historique (la crise historique du XX).

              La pression historique est tellement énorme qu’elle engendre des distorsions de la sphère sociologique. les phénomènes sociologiques sont exacerbés par la pression historique.

              Un simple signalement pour une connerie inconséquence en temps de stabilité historique se transforme vite sous cette pression historique en une délation avec des conséquences énormes.

              Lorsqu’en 1984, cette guerre fut terminée avec la victoire de la finance sur le social, les malhonnêtes ont cru bon de criminaliser le communisme et non la guerre qu’ils ont dirigées et qu’ils dirigent toujours.

              C’est la guerre qui est totalitaire et non les communismes*.

              * communisme de type professionnel par l’abolition du privé de la propriété des moyens de productions et de services (Karl Marx) et
              communisme type communautaire dans un cadre idéologique néo-utopique (Alexandre Zinoviev) et non plus de guerre.

  • Tous les régimes politiques de l’histoire ont été de facto totalitaires,sans avoir besoin d’en faire la théorie.
    Il est vrai que c’est dans des pays de culture chrétienne que,quand certains ont voulu s’y mettre,sont nées les théories totalitaires,parce qu’il fallait des justifications,quand,jusqu’alors,cela n’avait pas été nécessaire.
    A préciser que les totalitarismes européens se sont instaurés,de façon d’ailleurs non durable, contre la religion.
    De sorte que si l’on envisage une responsabilité de celle-ci dans ces mouvements,elle ne peut être qu’ a contrario.

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François Kersaudy est un auteur, historien reconnu, spécialiste de la Deuxième Guerre mondiale et de l’histoire diplomatique. Auteur de De Gaulle et Churchill (Perrin, 2002), De Gaulle et Roosevelt (Perrin, 2004), il a aussi écrit une biographie de Churchill pour Tallandier, et une autre consacrée à Lord Mountbatten pour Payot. Il est aussi l’auteur d’ouvrages consacrés à l’Allemagne nazie.

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