Les membres du parlement européen répugnent à accepter la proposition de coupe budgétaire, mais ils seront trop peureux pour y faire quoi que ce soit.
Par Daniel Hannan, depuis Oxford, Royaume Uni.
Mon impression est que les eurodéputés sont en train de perdre leur cran. Ils veulent voter pour un budget européen en hausse, mais il leur manque les cojones pour faire face à leurs chefs de partis nationaux. De façon générale, vous ne trouverez pas de groupe au sein de la population plus servile et insinuant dans la vie publique. Pour être tout à fait juste, c’est en grande partie à cause de la façon dont ils sont choisis : sauf dans un petit nombre de partis, le dirigeant peut classer ses euro-candidats plus ou moins à sa guise. Et comme, dans la plupart des pays de l’UE, les Eurodéputés gagnent plus que leurs premiers ministres, la reconnaissance de cet état de fait focalise leurs esprits.
J’ai pu le constater de façon répétée. Les eurodéputés en font des tonnes sur les prérogatives de leur institution et l’indépendance de leur mandat. Puis ils reçoivent un coup de téléphone de l’assistant de l’adjoint au chef de leur parti et, tout d’un coup, ils méditent sur leur compte, puis font ce qu’on leur dit.
C’est pour contourner ce problème que le Président du Parlement européen, un socialiste allemand nommé Martin Schulz, a proposé que le vote du budget ait lieu à bulletins secrets. Mon sentiment, cependant, est que la plupart des députés rechignent à cette idée. Plusieurs grandes délégations nationales, dont certaines socialistes, ont déclaré leur opposition. Ils savent que, en plus de mettre en porte-à -faux leurs dirigeants de parti, ils s’attireront les foudres de leurs électeurs, dont la plupart doivent supporter de difficiles mesures d’austérité dans leurs pays, et ne sont pas d’humeur à envoyer les économies réalisées à Bruxelles. Mon pari porte sur un compromis par lequel les députés accepteront la réduction du budget, en échange de telle ou telle mesure pour sauver la face : un nouvel euro-plan pour reconvertir les chômeurs, ou quelque chose de ce genre.
Il est toujours possible, bien sûr, que M. Schulz refuse de signer. Il nous a assuré la semaine dernière que, même si les députés votaient pour la proposition de leurs gouvernements, il ne l’approuverait pas. Que ce qui se passerait ensuite n’est pas clair. Il s’agit de la première utilisation par le Parlement européen des pouvoirs budgétaires, acquise dans le cadre du traité constitutionnel européen de Lisbonne. En théorie, en l’absence d’un accord, le budget 2013 devrait être prolongé d’un mois à la fois, mais personne ne souhaite vraiment un tel résultat.
Ce qui est vraiment fascinant ici, c’est à quel point les députés européens ont perdu le contact avec leurs électeurs. Dans la plupart des pays, le rôle de l’Assemblée nationale est de contrôler l’exécutif. En Europe, comme en Grande-Bretagne, les parlements ont été mis en place comme représentants des contribuables. Pourtant, à Strasbourg, on assiste au spectacle bizarre de parlementaires conspirant, contre leurs électeurs, à la cause de l’augmentation des dépenses. Tant pis pour la démocratie.
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Sur le web.
Traduction : Barem pour Contrepoints.
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Les euros députés forment une corporation éthérée et trop bien payée, qui ne fout rien qu’un peu de bruit de temps en temps.
Mais ce serait un comble qu’ils exigent des budgets accrus, quand toute l’UE retrouve le chemin vertueux de la gestion attentive.
Le seul montant du “budget européen” acceptable , c’est “zéro” €
les eurodéputés( à de très rares exceptions près) sont comme tous les députés: des prébandiers de leur parti