Le marché de la musique enregistrée se cherche encore en France

Le SNEP vient de publier les chiffres du marché de la musique enregistrée 2012. Des chiffres qui confirment que le marché n’a pas encore trouvé son équilibre.

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Le marché de la musique enregistrée se cherche encore en France

Publié le 29 janvier 2013
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Le SNEP vient de publier les chiffres 2012 du marché de la musique enregistrée. Des chiffres qui confirment que le marché n’a pas encore trouvé son équilibre.

Par Alexis Vintray

Le SNEP (Syndicat national de l’édition phonographique, principal syndicat de producteurs de disques) vient de publier les chiffres 2012 du marché de la musique enregistrée. Des chiffres qui confirment que le marché français n’a pas encore trouvé son équilibre, David El Sayegh, directeur général du Snep, allant jusqu’à parler à la conférence de presse annuel de l’organisme de « mauvaise année. ». En effet, le marché s’inscrit à nouveau en baisse, de 4,4%, après une baisse du même ordre en 2011 [1].

Toutefois, malgré la baisse, le marché de la musique enregistrée représente près de 600 millions € en France (589,7M€ en 2012). Le marché américain est pourtant lui à un plus haut historique, comme le classement Nielsen Billboard paru en janvier l’a souligné : “Overall music purchases surpassed 1.65 billion units in 2012, up 3.1% vs. the previous record high set in 2011”.

En France, la transition du marché physique vers le digital s’accélère, puisque les ventes en magasin baissent de 11,9%, après une baisse de 11,5% l’année précédente, tandis que le digital, après une hausse de 25,7% en 2011, s’inscrit à nouveau en hausse (+13%). Le marché du digital pèse désormais plus du tiers de celui des ventes physiques et plus de 25% du total des ventes de la musique enregistrée.

Plus précisément, c’est le streaming (+32%) qui tire les ventes du digital, bien davantage que le téléchargement (+12%). Les sonneries téléphoniques continuent à reculer et ne pèse plus que 8% du digital désormais.

Pour la deuxième année, le SNEP inclut également les droits voisins (radios, lieux sonorisés, etc.), qui s’inscrivent eux en hausse de 7,5%. C’est une nouvelle hausse forte après +6,8% l’année précédente.

La transition du marché physique vers le digital se traduit par une baisse du prix moyen des albums vendus, qui a chuté de 24% en euros constants depuis 2007 (12,79€ TTC vs 14,84€ TTC). Toutefois on peut aussi supposer que les coûts de distribution évoluent positivement avec la transition vers le digital, ne rendant pas nécessairement le bilan négatif pour les majors de la musique. Ainsi, le résultat opérationnel d’Universal Music a affiché au premier semestre 2012 une augmentation de 18,2 % pour atteindre 156 millions d’euros.

À noter également, malgré la baisse du marché, le nombre d’albums commercialisés est stable depuis 2008 : 975 albums en 2012 contre 973 en 2009 et 1035 en 2008. Une stabilité qui vient toutefois après une forte baisse au début des années 2000.

Les gagnants du hit parade 2012 en France sont pour les singles Michel Telo (Ai Se Eu Te Pego), Gotye, Carly Rae Jepsen (Call Me Maybe), Psy et Adèle et pour les albums Adèle, Céline Dion, Sexion D’Assaut, Génération Goldman et Les Enfoirés.

De manière intéressante, les ventes des 200 plus gros hits sont faites à 90% en magasin et seulement à 10% en ligne (en quantité), alors que, sur l’ensemble du marché, les ventes sont réparties 85%/15%. Autrement dit, les ventes sur Internet sont beaucoup plus diversifiées que celles en magasin et Internet permet au mélomane de trouver son bonheur bien plus facilement que les magasins physiques.


Note :

  1. Le calcul du marché est fait en prenant les labels Abeille, Believe, Emi, Harmonia Mundi, Naïve, Sony, Universal et Warner.
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  • Petit amusement :
    Un album d’Arvo Pärt (que j’achète actuellement).

    CD:
    France : 24€ (web ou magasins)
    A partir des USA 11€ port compris.
    Dématérialisé :
    qualité studio master (24; 88) : 15€
    qualité CD (16;44) :12€
    qualité MP3 (320): 10€

    Bref, une belle jungle. Ce qui me choque le plus est la différence de prix France US pour un même produit. D’où vient-elle? Taxe etc?..
    Bref, mon CD viendra des US.

    • Un point intéressant qui mérite d’être creusé : dans quelle mesure la fiscalité tue-t-elle le marché du disque en France ?

  • Je suis assez étonné de constater que la seule source de votre article est le rapport de la SNEP, syndicat loin d’être neutre par définition, puisque défendant les intérêts qui le finance…

    D’autant plus que la SNEP a déjà montré qu’il défendait farouchement un modèle « traditionnel » de la production et de la distribution de la musique dans un contexte de révolution numérique.

    Pas très « libérale » comme attitude. Sachant que seul l’innovation, comme le montre la dernière étude Hadopi-Ifop, pourra enrayée efficacement le piratage (augmentation de la consommation licite grace aux plateformes comme Deezer & Spotify).

  • Les commentaires sont fermés.

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