Grande-Bretagne : David Cameron clairement eurosceptique pour 2015 ?

Une perspective britannique sur les promesses de David Cameron d’organiser un référendum sur l’Europe en 2015 – 2017.

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Grande-Bretagne : David Cameron clairement eurosceptique pour 2015 ?

Publié le 25 janvier 2013
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Une perspective britannique sur les promesses de David Cameron d’organiser un référendum sur l’Europe en 2015 – 2017.

Par Richard North, depuis le Royaume-Uni.

Si l’on en croit le Daily Mail et, dans une certaine mesure, le journal The Daily Telegraph, David Cameron a tellement eu peur de la hausse visible du nombre de soutiens de l’UKIP qu’il est désormais déterminé à « se lancer dans la campagne électorale de 2015 en tant que parti anti-Europe ».

Tapant du poing sur la table, il a annoncé au Comité 1922 la nuit dernière que le parti devait « avoir les bons thèmes de campagne » et qu’il n’y avait aucun thème plus important que celui concernant les décisions du parti au sujet de l’Europe.

De fait, il a annoncé à ses membres du Parlement : « je veux que vous soyez tous clairs – nous prendrons part aux prochaines élections avec une position clairement Eurosceptique. Nous serons sur la même longueur d’onde que le peuple britannique, nous serons ceux qui offrent au peuple britannique un authentique changement et un authentique choix. » rapporte le Telegraph.

Cameron a ajouté qu’il souhaitait « saisir l’opportunité » d’obtenir un « mandat clair » lors de la prochaine élection afin de redéfinir les relations de la Grande-Bretagne avec l’Europe – ceci pour marquer la transition entre un homme qui, lorsqu’il devint le dirigeant du parti conservateur britannique, déclarait à son parti qu’il fallait cesser de « taper systématiquement sur l’Europe ».

Bien sûr, les commentaires (lorsqu’ils sont autorisés) sont sceptiques et les membres du Parti pour l’Indépendance du Royaume-Uni (UKIP) les premiers sont dubitatifs quant à la bonne foi de Cameron. Son échec à tenir sa promesse d’un référendum sur le traité de Lisbonne reste dans les esprits et a gravement endommagé sa crédibilité.

Cependant, avant que le UKIP ne fanfaronne trop, les plans semblent déjà bien définis et ne peuvent être le résultat d’évènements récents. Sur notre site, nous avons constamment écrit que Cameron remettrait à plus tard toute action concernant l’UE, jusqu’à après les élections, et que nous verrions la promesse d’un référendum comme un moyen de « mettre de côté » le problème jusqu’à ce que l’élection soit finie.

C’est ce que nous pouvons constater jusqu’à présent – malgré l’idée de certains partis que nous verrions un référendum avant l’élection. Cela ne se serait jamais passé. Et, alors que Cameron peut à ce stade promettre de faire de l’Europe son terrain de combat, nous pouvons être sûrs qu’il utilisera n’importe quel engagement pour désamorcer le sujet pour la durée de la campagne électorale.

Ce qui apparait plus clairement, en revanche, est la pression que subit Cameron afin de se sortir de cette situation de promesse de référendum. Tout indique qu’il est toujours en pleine renégociation, même s’il n’a pas dû être enchanté des réponses de François Hollande sur le dernier Conseil européen.

Cet état de confusion, de fait, reflète probablement la même confusion qui règne au 10 Downing Street et, bien sûr, dans l’esprit de David Cameron. La meilleure compréhension de cet état de fait est que nous ne pouvons comprendre ce qu’il va arriver car Cameron n’a lui-même toujours pas décidé ce qu’il allait faire.

En tout cas, le premier ministre s’est au moins engagé à donner son “Grand Discours” sur l’UE à la mi-janvier. Après les délais successifs, il  lui sera très difficile de se désavouer sur ce sujet, et repousser les délais ne fera qu’aggraver la situation. Si l’on fait des prévisions, Cameron dira probablement que le Parti Conservateur offrira au peuple britannique “un véritable changement pour un authentique choix” et devra trouver une solution très convaincante pour ne pas aggraver les critiques grandissantes envers son inertie.

Alors que les pontes en rajoutent sur le rôle de l’UKIP, certains éléments indiquent que les stratégistes voient au-delà des panacées superficielles offertes par le Mail. Qu’importe ce que les sondages peuvent dire actuellement, le fait est que l’UKIP n’a été capable d’engranger qu’une moyenne de 3% de l’électorat sur les 12 dernières élections.

Comparé à ça, nous faisons face à la perspective d’avoir 30% d’abstention à la prochaine élection législative. Pour les conservateurs, récupérer une partie de cette population pourrait surpasser en nombre les dissidents et enterrer l’UKIP. Après tout, si Cameron nous offre sincèrement un référendum avec une porte de sortie de l’Europe, y aurait-il encore un sens à ne pas reconduire les conservateurs au 10 Downing Street ?

Source : EU Politics – Traduction : Virginie NGO

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  • Cameron prend en otage la population anglaise jusqu’en 2015, il se sert du referendum pour se faire reelire, alors que tout le monde le sait europhile.

    Et le pire, c’est que les eurosceptiques sont contents.
    Comment peut-on accepter de se voir refuser le referendum immediat?

    • Exactement, car il peut se passer tant de choses avant 2015 (explosion de l’UE, faillite du RU…)

    • il est inadmissible qu’il n’y ait pas eu des référendums sur les traités européens, c’est quand même la construction d’un nouvel Etat fédéral ! Ce sont les citoyen qui doivent décider si oui ou non ils veulent passer d’un leur Etat-Nation a une autre. Nos pays modernes, avancés, devraient tous avoir le référendum d’initiative populaire afin d’imposer des référendums quand le peuple estime que les politiques font le contraire de ce qu’ils veulent, la Suisse le fait.

  • Ce type de position opportuniste pose de sérieux problèmes en démocratie représentative:
    1. comment les électeurs peuvent-ils sans mécanisme de type suisse, tenir leurs politiques aux promesses qu’ils font?
    2. l’opportunisme ne fonctionne que si ce qui est adopté est cohérent avec la logique politique et philosophique qui sous-tend l’action de ce parti. Or rien n’indique que ce soit le cas, si ce n’est que l’intégration initiale était peut-être elle-même en partie opportuniste.

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