Le gouvernement risque d’amplifier la crise du logement

En surtaxant à nouveau l’immobilier, le gouvernement risque d’amener la France à une grave crise du logement d’ici 2014/2015.

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Immeubles d'habitation à Paris (Villa Compoint, Quartier des Epinettes)

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Le gouvernement risque d’amplifier la crise du logement

Publié le 21 décembre 2012
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En surtaxant à nouveau l’immobilier, le gouvernement risque d’amener la France à une grave crise du logement d’ici 2014/2015.

Par Laurent Demeure, Président de Coldwell Banker France & Monaco (*).

Immeubles d’habitation à Paris (Villa Compoint, Quartier des Epinettes)

Un amendement soutenu par le gouvernement a été déposé, le 4 décembre, et revient, entre autres, sur la taxation des plus-values immobilières, hors résidence principale. Cette nouvelle fiscalité prévoit d’alourdir de 3% toutes plus-values dépassant 100.000 € et de 5% celles dépassant 150.000 €. Une taxe qui s’élève déjà à 19% aujourd’hui, à laquelle s’ajoutent les prélèvements sociaux, soit 34,5% pour les résidents de l’Union européenne (contre 32,5% avant le 1er juillet 2012).

Cette mesure met, une fois de plus, l’immobilier à contribution et se rajoute à la très  longue liste de décisions prises très récemment  pour décourager l’investissement dans l’immobilier en France.

Le gouvernement indique que cette mesure ne concernera que les contribuables les plus aisés, pour lesquels la réalisation d’une plus-value traduit un enrichissement conséquent, justifiant, de ce fait, la participation de ces propriétaires à l’effort national lié à la nécessaire rénovation urbaine.

Un raisonnement qui risque malheureusement de dissuader les étrangers d’investir en France et d’inciter, encore une fois, les Français à s’exiler. Fort dommage alors que la bonne santé de l’immobilier français était, jusqu’à 2011, une exception en Europe ; la France étant alors considérée comme la destination privilégiée des investisseurs étrangers. Désormais, ceux-ci commencent à se détourner de notre pays.  Ces investissements sont l’un des rares moteurs de croissance d’une économie atone et une source importante de création d’emplois directs et indirects en France. Pouvons-nous aujourd’hui nous passer de ces investissements ? Pouvons-nous aujourd’hui nous passer de ces emplois ?

Le gouvernement justifie cette mesure par l’espérance d’une collecte fiscale équivalente à 150 millions d’euros par an, à partir de 2014. Peut-être. Mais les pouvoirs publics n’ont pas pris en compte, qu’entre temps, cette annonce va engendrer un manque à gagner, assez conséquent, au niveau des droits de mutation. Les propriétaires découragés hésiteront, en effet, à mettre en vente leurs biens et les acheteurs potentiels attendront, en espérant de meilleurs « jours fiscaux ».

Cette nouvelle mesure, additionnée à la baisse de la construction que nous observons actuellement, risque d’amener la France à une grave crise du logement d’ici 2014/2015.

(*) Coldwell Banker France & Monaco représente le Groupe américain Coldwell Banker, l’un des plus importants réseau immobilier mondiaux, présent dans 51 pays.

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  • Alors là pas du tout d’acord.
    La « bonne santé » de l’immobilier français (autrement dit la bulle immobilière française) est uniquement due aux nombreux produits de défiscalisation proposées par l’état ces dernières années.
    Elle est donc soutenue par l’état. Cette bulle aurait percée il y a longtemps sans cela.
    Tout l’argent mis par les jeunes générations dans des tas de pierres n’est pas investit dans les entreprises…

  • Ah je comprens mieux: l’auteur de l’article est président de Coldwell Banker France & Monaco société fondé en 1906 Coldwell Banker® est un des plus importants réseaux immobilier au monde.
    Vive les lobbys.
    C’est ça les libéraux?

    • @Juan :
      Les produits de défiscalisation favorisent la construction de logement locatifs neufs (le scellier représente 70 % des nouvelles constructions locatives). A part une mauvaise allocation des logements (cf montauban et albi par ex) ce ne sont pas eux qui sont à l’origine de la bulle immobilière. L’immobilier suit des cycles de bulle/éclattement de bulle depuis que l’immobilier existe. Ici, la bulle met du temps à éclater suite à la baisse des taux de la BCE. Elle n’est donc pas soutenue par des produits de défiscalisation. Investir dans de la pierre ou dans des entreprises, c’est investir quand même, ne dissociez pas ces 2 thèmes d’investissements fondamentaux.
      Enfin, un libéral n’est pas contre les lobbies, bien au contraire. Il faut que tous le monde puisse s’exprimer et faire valoir son point de vue, c’est cela la démocratie. C’est aux élus à ne pas se laisser influencés par un lobby particulier et, après les avoir tous entendus, à peser le pour et le contre et à promouvoir l’intérêt général.

      • @stéphane
        Je reste convaincu du soutien de la bulle par l’état. En 2007 elle aurait éclaté sans le renforcement des subventions par le Scellier et autres produits de défisc.
        D’autre part il me semble plus approprié d’investir dans les entreprises que de mettre trop d’argent dans l’achat d’un « tas de pierres ». Il en est de même pour l’or, ça n’apporte absolument rien à l’économie réelle (immobilier, or, même combat).
        D’accord avec vous pour les taux et les lobbies.

        • @Juan
          « Il en est de même pour l’or, ça n’apporte absolument rien à l’économie réelle (immobilier, or, même combat). »

          l’immobilier n’apporte rien? ça n’est pas de l’économie réelle?

          ah bon? construire un immeuble, ça n’est rien?
          entretenir un immeuble, ça n’est rien?
          loger des gens et leur permettre de consommer de l’eau, de l’électricité, ça n’est rien?
          acheter des meubles pour son logement, ça n’est rien?

          désolé, je dois être débile, je ne vois pas ce que ça peut être alors, l’économie réelle, sûrement encore plus que l’autre débilos qui disait que les téléphones mobiles n’étaient que des gadgets et n’apportaient rien à l’économie réelle….

          • @Philippe J’ai bien indiqué « il me semble plus approprié d’investir dans les entreprises que de mettre trop d’argent dans l’achat d’un « tas de pierres » ».
            Par ailleurs je ne comprends pas bien le sens de votre phrase mais j’ai bon espoir que vous ne me compariez pas à un « débilos ». Si vous n’êtes pas d’accord avec moi, merci d’argumenter sans insultes.
            Je reconnais d’ailleurs avoir été trop loin quand à l’immo/économie réelle, mais il faut bien que vous reconnaissiez qu’aujourd’hui, l’immobilier est en bulle et qu’elle a été soutenue par l’état par l’intermédiaire des subventions.

      • OK pour les lobbies.
        Cependant, si ce n’était qu’une histoire de taux directeurs Européens, les prix seraient bien plus corrélés entre les pays Européens depuis 2002.
        http://www.les-crises.fr/prix-immobiliers-mondiaux/

    • Bonjour Juan
      Je vous conseille de lire: http://www.wikiberal.org/wiki/Logement
      En gros le marché de l’immobilier n’est pas libre à commencer par le permis de construire qui est une entrave à la jouissance normale d’un bien.

      • Bonjour,

        Plutôt d’accord avec Juan ici, peu de traces de professionnels de l’immobilier s’insurgeant contre les distorsions de marché introduites par les De Robien et compagnie.

        Si on est libéral, on l’est tout le temps, par pas opportunisme.

        Par ailleurs, le raccourci crise du secteur = crise du logement est un peu rapide.
        Le secteur s’est gavé dans les années 2000 alors que les prix, dopés par les incitations publiques, devenaient justement à l’origine d’une crise de logement pour de nombreux français.

  • En matraquant les plus-values, non seulement on fait fuir l’investisseur, mais on dissuade chacun de se mettre en frais pour améliorer son bien.

    Ce qui ne peut être que durement ressenti par les milliers des PME spécialisées dans la rénovation, et ne laisse généralement qu’un patrimoine dégradé.

    Bref, la cupidité immédiate tue la rentabilité à terme pour l’Etat.

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