20 idées reçues sur l’économie française

Dans les médias et dans les discours des politiques, les idées reçues sont très répandues. Renaud Chartoire, agrégé d’économie, nous rappelle plusieurs vérités méconnues.

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En finir avec 20 idées reçues sur l'économie française, par Renaud Chartoire (Crédits Ixelles éditions, tous droits réservés)

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20 idées reçues sur l’économie française

Publié le 9 décembre 2012
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Dans les médias et dans les discours des politiques, les idées reçues sont très répandues. Renaud Chartoire, agrégé d’économie, nous rappelle justement plusieurs vérités – à quelques exceptions – méconnues et fait de la pédagogie dans un ouvrage.

Par Bogdan Calinescu.
Publié en collaboration avec l’aleps.

Nous sommes en période de forte crise économique. Le chômage ne cesse d’augmenter, les gens ont peur de l’avenir et les plus gros mensonges économiques font la une des médias.

Commençons par les inégalités, une idée que les gauchistes et les étatistes sortent régulièrement de leur chapeau. Oui, il y en a qui gagnent beaucoup d’argent. Le PDG de Michelin a touché en 2010 (malgré la crise) l’équivalent de 349 années de SMIC. Le footballeur Karim Benzema a perçu en 2011 des revenus annuels dépassant les 11 millions d’euros soit plus de 800 fois le SMIC annuel. D’autres sportifs gagnent encore plus. Mais il faut rappeler d’abord qu’ils ne sont pas très nombreux. La très grande majorité des footballeurs touche des salaires « normaux ». Ensuite, l’auteur pose une question pertinente : « Pour autant, peut-on affirmer que les inégalités n’ont jamais été aussi fortes ? » En réalité, ce sont les 1% des plus riches qui se sont le plus enrichis ces dernières années. Mais tout le monde s’est enrichi. Notre niveau de vie n’a jamais été aussi élevé. Et il y a de moins en moins de rentiers. De plus, les chiffres montrent clairement qu’avant il y avait encore plus d’inégalités. Même au temps des Trente glorieuses, il y avait encore plus de différences entre les plus riches et les plus pauvres.

Concernant l’idée « reçue » selon laquelle « La France est le pays au monde où il y a le plus d’impôts… » et de prélèvements obligatoires, on ne suit pas vraiment l’auteur sur sa comparaison avec les États-Unis où il existe des assurances privées pour certaines catégories de personnes. En effet, aux États-Unis, ce n’est qu’au-delà d’un certain seuil de revenus qu’on a le choix de s’assurer auprès d’un assureur privé. En deçà de ce seuil, les plus « pauvres » sont couverts par une assurance d’État. De plus, dire que le système est meilleur en France ne correspond pas vraiment à la réalité. Notre hôpital public est dans une situation catastrophique (heureusement qu’il existe des cliniques privées). Plus important, les taux de guérison des maladie graves (cancer, etc..) sont beaucoup plus élevés en Amérique qu’en France, le matériel plus performant et plus disponible. L’espérance de vie, quant à elle, n’est pas entièrement imputable au système de santé mais plusieurs facteurs y concourent dont la qualité de vie, l’alimentation, etc.

Finalement, puisque c’est une idée « reçue », quels sont les pays où les prélèvements obligatoires sont encore plus élevés qu’en France ? L’auteur ne le dit pas.

De même, nous ne partageons pas vraiment son analyse sur la taxation des riches (l’auteur se rapporte exclusivement à Piketty), ni sur le coût du travail qui ne jouerait pas un rôle important dans le taux élevé de chômage. Par contre, les chapitres consacrés aux idées reçues sur le protectionnisme et la mondialisation, ainsi que sur les délocalisations sont tout à fait utiles pour trouver des arguments contre les antilibéraux. Oui, Carrefour a délocalisé en Chine tout en créant des emplois en France… Des données qui mériteraient d’être reprises par les journalistes.

• Renaud Chartoire, En finir avec 20 idées reçues sur l’économie, Ixelles Éditions, 256 pages, 2012.

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Sur le web.

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  • Allez faire comprendre cela en France ou l’intoxication au marxisme-conservateur est tenace!Il nous faut vraiment une fox news Française!

  • Il faut simplement des journalistes éduqués correctement. Quand on parle de pluralité des sources d’informations: cela commande de bosser sur des sources multiples. Cela demande aussi de transpirer. Mais il y a plus simple: adopter un seul cadre d’analyse (ah ben tiens ca correspond á celui des politiques comme par hasard) ou on mouline sans réflechir tout événement même superficiel.

  • Les commentaires sont fermés.

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