Surconsommation : revenir à la sobriété originelle du libéralisme

Ne nous trompons pas : l’incitation à consommer à tout prix n’est pas libérale. Elle est keynésienne et donc social-démocrate.

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Surconsommation

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Surconsommation : revenir à la sobriété originelle du libéralisme

Publié le 29 novembre 2012
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Ne nous trompons pas : l’incitation à consommer à tout prix n’est pas libérale. Elle est keynésienne et donc social-démocrate.

Par Corentin de Salle, depuis la Belgique.

Dans le cortège des reproches martelés contre le libéralisme revient de manière récurrente celui de pousser à la surconsommation, au gaspillage des ressources et à l’endettement des ménages.

Pourtant, Adam Smith, le père du libéralisme économique, fustigeait le goût des dépenses immodérées pour les « colifichets, bagatelles et autres niaiseries » et tenait la passion dépensière pour « la plus puérile, la plus vile et la plus sotte de toutes les vanités« . Comment expliquer cette hostilité viscérale à la surconsommation ? En raison du sang écossais qui coulait dans ses veines ? Sans doute, mais, plus fondamentalement, parce que cet homme, mû par la volonté d’abolir la pauvreté, tenait pour parfaitement immoral tout ce qui portait atteinte à la fécondité du capital. Au cœur du système économique qu’il a inventé, il y a ce constat : le désir d’enrichissement illimité est socialement bénéfique. L’égoïsme est le moteur le plus puissant de création des richesses mais l’argent gagné doit, écrit-il, être réinvesti dans le circuit économique pour créer toujours plus de richesses, toujours plus d’emplois dans la métropole, dans les colonies, dans le monde entier et déboucher ainsi sur « la richesse des Nations« .

Ce serait mentir que de prétendre que le libéralisme n’a rien à voir avec la surconsommation actuelle. En effet, depuis plus de deux siècles et demi, il satisfait les besoins de base et il a démultiplié le pouvoir d’achat des citoyens. Mais ne nous trompons pas : l’incitation à consommer à tout prix n’est pas libérale. Elle est keynésienne et donc social-démocrate. Cette exhortation se retrouve constamment dans la rhétorique des divers « plans de relance ». Consommer, c’est, dit-on, relancer la machine économique, favoriser la croissance et créer la prospérité. C’est d’ailleurs le discours tenu par la FGTB et la CSC le week-end dernier. Refusant de comprendre que la survie de l’État-providence implique nécessairement des restrictions budgétaires qui sont d’ailleurs d’application dans toute l’Europe, ces syndicats, hostiles à l’austérité, dramatisent à dessein le coût social desdites restrictions alors même que la Belgique est le pays socialement le plus protecteur d’Europe. Anne Demelenne et Claude Rolin estiment que seule la préservation du pouvoir d’achat permettra de relancer l’économie par la consommation. Invitation est ainsi lancée à chacun à dépenser le peu qu’il possède. Les partisans des plans de relance (ou « stimulistes »), qui se recrutent majoritairement dans la gauche, sont, quand on y réfléchit, les plus ardents avocats du consumérisme.

Diminuer les prélèvements fiscaux à la base

Le libéralisme vise, lui aussi, à préserver et à accroître le pouvoir d’achat mais pas de la même manière et pas pour les mêmes raisons. Ce n’est pas par la redistribution via des allocations qu’il faut garantir le pouvoir d’achat, mais en diminuant simplement les prélèvements fiscaux à la base. Par ailleurs, ce n’est pas exclusivement en consommant qu’on relancera l’économie mais aussi en épargnant, en entreprenant, en investissant, en alimentant les banques de capitaux qui, à leur tour, fournissent des capitaux à l’économie réelle. Pourtant, les Belges, échaudés par la crise, se montrent circonspects par rapport aux incitations à consommer au point que l’épargne atteint des records (230 milliards de capital dormant). Et cela en dépit d’un rendement de l’épargne ridiculement faible (voire négatif, si on tient compte de l’inflation) résultant lui-même d’une politique monétaire pratiquant des taux artificiellement bas.

Mais cette épargne citoyenne (également abondante en France touchée par les mêmes maux), objet de toutes les convoitises des pouvoirs publics confectionnant déjà de futurs emprunts, trahit en réalité une peur de l’avenir. Si l’argent économisé aujourd’hui ne vaut pratiquement rien demain, autant consommer tout de suite et s’anéantir dans un présent perpétuel peuplé de jouissances immédiates et de mensualités échelonnées.

La surconsommation et le surendettement sont les fruits maudits non pas du libéralisme mais des politiques socialistes et social-démocrates d’inspiration keynésienne qui, plutôt que de laisser aux gens le choix de faire ce qu’ils désirent de leur salaire, en ponctionnent à la source la majeure partie et les incitent à en dépenser au plus vite ce qui leur en reste dans des produits et services surtaxés, les privant ainsi de tout moyen pour mener des plans à long terme et des projets de vie responsables. Car c’est bien là le dénominateur commun de toutes ces politiques et des discours syndicalistes paternalistes et victimaires : la déresponsabilisation. « À long terme, nous sommes tous morts » , disait Keynes.

La dématérialisation de l’économie

A contrario, le libéralisme est existentialiste : avant d’être une entité dont il appartient à l’État de veiller à la bonne satisfaction des besoins vitaux, l’homme est un être en « pro-jet », une personne qui engage tout son être dans une direction choisie par lui seul, un individu autonome et responsable à même de « se projeter » dans le futur, d’apprendre, d’épargner, d’investir, d’inventer, d’entreprendre et de créer des richesses et du sens. Briser ce cycle infernal, c’est accepter que la richesse se crée non en consommant mais en travaillant, c’est rompre avec la surconsommation, c’est accepter de ne plus dépenser au-delà de ce que l’on gagne, c’est accepter de ne plus transférer aux générations futures l’obligation de régler nos factures, c’est accepter de revenir à la sobriété des origines du capitalisme, bref c’est accepter l’austérité. C’est accepter de concrétiser des rêves d’accomplissement personnel, lesquels impliquent des privations, des sacrifices, des risques, de la persévérance et de la patience. À ce titre, nos ancêtres – qui ont créé la prospérité de ce pays – étaient plus responsables que nous le sommes. Pour autant, ce n’est pas renoncer à la croissance mais, au contraire, en restaurer les conditions effectives : pas de capitalisme sans capitaux. Ce n’est pas non plus prôner le passéisme. Depuis 60 ans, nous vivons dans une période d’accumulation matérielle de biens de consommation, mais le mouvement s’inverse : désormais, « small is beautiful ». Tout se miniaturise et devient plus performant.

Cette sobriété libérale – dont le design épuré et intuitif des produits Macintosh est emblématique – n’est pas celle que prônent les écologistes. Seule une société prospère et technologiquement avancée peut exploiter intelligemment ses ressources et en créer de nouvelles. Une partie croissante des biens de consommation est recyclée. L’augmentation constante du rendement énergétique permet de satisfaire toujours plus de besoins avec de moins en moins de ressources. Des objets chaque jour moins énergivores voient leurs capacités de stockage se démultiplier. Les nanotechnologies entrent en œuvre, annonçant des révolutions technologiques en cascade. Paradoxalement, c’est ce mouvement que l’écologisme entend contrecarrer par son opposition au libéralisme, aux progrès technologiques et à la mondialisation : en prônant le retour à l’économie locale (qui signifie la diminution des échanges et le renoncement aux économies d’échelle, d’énergie et de ressources), l’écologisme est beaucoup plus « matérialiste » que le libéralisme.

Nous nous dirigeons maintenant vers une étape ultérieure : la dématérialisation de l’économie. Fruit de l’économie de marché, du développement technologique, du libre-échange, impliquant la satisfaction préalable des besoins primaires, l’économie immatérielle, c’est avant tout – via ordinateurs, smartphones, mp3 et tablettes – l’industrie du loisir, la culture (cinéma, musique, ouvrages numériques, etc.), l’information, la communication, le multimédia, la formation, l’éducation, etc., soit autant de secteurs qui mobilisent une part croissante de l’activité économique. Cette économie immatérielle fait la part belle à l’épanouissement de soi, révélant que, pour le libéralisme, l’être prime sur l’avoir.

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  • Excellent! Ce n’est pas tous les jours qu’on trouve de si beaux articles sur Contrepoints.

  • Article excellentissime.
    Etant un libéral économique, j’ai suis pourtant plutôt allergique à la surconsommation.
    Donc j’ai toujours trouvé douteux la légende urbaine libéralisme=>surconsommation, sans vraiment chercher à approfondir la question. Maintenant, c’est fait, et de la plus belle manière.

  • Bel article, c’est pour ça que j’aime contrepoints! Voir les choses sous un angles différent mais pertinent.

  • Qu’est-ce ? Un article économique ? politique ? philosophique ? En réalité c’est un mix des trois, et c’est là que ça suite de démagogie. La mélodie est belle, il faudra donc beaucoup de distance pour voir que c’est truffé d’approximations et d’idéologies.

    • Eh oui, pour Nikie et ses petits amis, le retour au réel est très dur, au moins aussi dur que de constater l’impasse du dogme idéologique de la surconsommation, celle-ci étant définie objectivement comme étant une consommation supérieure à ce qu’on a produit préalablement. Alors, en panne d’argument, Nikie se réfugie dans l’imprécation éhontée, reprochant à l’auteur ses propres tares (démagogie, approximations, idéologie).

      Nikie, lisez Revel ! « Les socialistes, élevés dans l’idéologie, ne peuvent concevoir qu’il existe d’autres formes d’activité intellectuelle. Ils débusquent partout cette systématisation abstraite et moralisatrice qui les habite et les soutient. Ils croient que toutes les doctrines qui les critiquent copient la leur en se bornant à l’inverser et qu’elles promettent, comme la leur, la perfection absolue, mais simplement par des voies différentes. »

    • Des approximations que vous êtes bien en peine de montrer. Mais où sont passés vos arguments ? Je crois que vous les avez oubliés à la maison, avec votre cervelle.

    • « il faudra donc beaucoup de distance pour voir que c’est truffé d’approximations et d’idéologies »
      on vous écoute

  • Bon article… mais c’est exaspérant de toujours voir Adam Smith présenté comme le « père du libéralisme économique » ou encore qu’il a « inventé » un « système économique ». Il faut arrêter avec ça, il n’a rien ajouté à ce que ses prédécesseurs n’aient déjà dit (Cantillon, Turgot) et s’est planté sur la théorie de la valeur (il a déblayé le passage à la valeur objective liée au travail, propre au marxisme). Les critiques de Schumpeter et Rothbard ont vu juste.

  • N’importe quoi, le capitalisme est un système qui se base sur la croissance infinie. On a déjà vu pas mal de libéraux ici défendre la thèse de la non-existence des ressources naturelles. Le libéralisme ne signifie absolument pas l’épargne, ça me semble évident.

    • « le capitalisme est un système qui se base sur la croissance infini »

      Yep, et vous ne comprenez toujours pas ce que ça veut dire.

      On peut avoir croissance infinie sans utiliser plus de ressources. Je vous donne un exemple de courbe qui ne fait que monter, toujours monter, à l’infini, sans jamais dépasser une borne fixe: y=1 – 1/x

    • @Sauralien

      Vous avez en tête un faux concept de capitalisme. Mais l’expérience c’est le critère de l’objectivité de nos concepts : jetez un regard plus précis sur les choses et réadaptez vos concepts en conséquence.

      Bonne chance.

      • Parler de « croissance infinie » supposerait une omniscience permettant de prédire l’avenir, typique de l’arrogance dirigiste des gauchistes.
        Ils projettent leur tare sur les libéraux pour pouvoir les critiquer.

        Le plus amusant, c’est que les pires détracteurs du capitalisme lui prêtent le dogme de la croissance infinie alors qu’il suffit d’ouvrir le moindre livre d’économie pour voir stipulé d’emblée que c’est une discipline qui ***cherche*** à satisfaire des besoins humains (par définition infinis, c’est un fait, il faut être aveugle pour le nier) dans un monde aux ressources rares. Mais bon, c’est pas comme si les faits et la réalité était d’une quelconque importance pour un gauchiste hein.

    • Très bon article. Je rejoins toutefois Marc sur sa remarque. En France, il est de bon ton de faire penser que le libéralisme serait né avec Adam Smith et serait mort avec lui. C’est d’ailleurs un procédé dont usent et abusent les socialistes, par simple ignorance ou par malhonnêteté intellectuelle, selon les cas. Ne les confortons pas dans leurs fantasmes.

      Par ailleurs, je ne vois pas bien ce que le design épuré des produits Apple a à voir avec la sobriété libérale, même sous l’angle symbolique. Il me semble que cette remarque est confuse et dessert le propos, par ailleurs très pertinent, de cet article.

      • +1 le propos sur Apple dessert totalement les précédents.
        Avec ses DRM, ses brevets sur tout et rien, son marketing captif très agressif, Apple est trèèèèèès loin d’être un proche du libéralisme.

        • Apple se moque bien de savoir si elle est « proche du libéralisme ». Ce n’est pas son problème. Plus généralement, ce n’est pas le problème des entreprises qui s’adaptent (ou pas) aux circonstances.

          • +1

            Que tu sois pour ou contre les brevets sur tout et rien, t’es obligé de breveter à peu près tout dans ce secteur, sans quoi tu te fais traîner en justice par tes concurrents (ou des sociétés spécialisées dans le patent troll) pour un oui ou pour un non, et tu perds. C’est bien triste, mais c’est comme ça.

            Pour les DRMs, ça fait belle lurette qu’Apple les a abandonnés pour la musique (dès qu’Apple a été en position de dire « fuck » aux majors en fait).

            Enfin, j’ai pas bien compris le « marketing captif très agressif » mais bon, c’est certainement pas un mec qui vient avec un flingue chez toi pour te forcer à acheter ses produits. Sinon, on donne raison au mythe gauchiste de la « victime » du marketing qui n’a d’autre choix que d’acheter…

    • Vous confondez richesse et argent:
      http://www.contrepoints.org/2011/08/13/39430-maudit-argent

      La croissance signifie qu’il y a activité, pas enrichissement ou production ou consommation de matières premières.

      Le capitalisme n’est pas un système, il est spontané.
      C’est incompréhensible pour les socialistes, mais c’est ainsi: Les libéraux renoncent à contrôler la société.

      Le libéralisme exige la liberté des prix, notamment des taux d’intérêt, qui correspondent au besoin d’épargne.
      Ce sont les socialistes qui manipulent la monnaie et les taux pour obtenir une consommation immédiate au détriment de l’investissement.
      Ce sont les socialistes qui excluent l’épargne-retraite du secteur marchand.

      Le libéralisme n’est pas un matérialisme.
      Il porte une vision des relations entre l’individu, la société et l’État sans véritablement poser préalablement une anthropologie, ce qui peut expliquer la méprise.
      Selon moi l’explication est qu’il est indissociable du christianisme, dont il est issu. C’est manifeste chez les « pères fondateurs », par exemple Bastiat.
      Ce n’est donc pas du matérialisme, mais un renoncement à empiéter sur le domaine de la religion tel que défini par le christianisme (le conformisme prétend qu’il y a accord universel de toutes les religions sur ce point, ce qui est faux et absurde).

      Le socialisme quant à lui est holiste, il inclut une dimension religieuse (morale et spirituelle), il définit sa propre anthropologie et projette de transformer l’homme, d’où son appétit insatiable de pouvoir sur l’État, la morale, la société civile (notions issues de la distinction chrétienne entre les domaines de Dieu et de César, mais qui perdent tout sens en régime socialiste).

      • « Selon moi l’explication est qu’il est indissociable du christianisme, dont il est issu. C’est manifeste chez les « pères fondateurs », par exemple Bastiat. »

        C’est ce que j’ai toujours pensé, vous avez d’autres sources à partager sur ce lien entre libéralisme et christianisme?

        Cela constitue quand même un sacré contresens avec la logique du libéralisme non?

    • « Le libéralisme ne signifie absolument pas l’épargne, ça me semble évident. »
      Allez dire ça à un économiste Autrichien, que l’on rigole 🙂

      La France s’endette à vitesse grand V par ce choix de la consommation par dessus tout. Il est d’ailleurs intéressant de constater que le travail de « fourmi » effectué par les citoyens est anéanti en frais de fonctionnement par la « cigale » keynésienne étatique…

  • Lol de la bonne branlette intellectuelle et dogmatique.

    Le fantasme de « l’homo-liberalis », être doté d’une intelligence, d’un raisonnement et d’une connaissance de son milieu parfaite. Milieu qui le lui rend en lui donnant en rétro-action l’ensemble des informations nécessaire à son bon jugement.

    Ce qui est rigolo d’ailleurs c’est que chez les gauchos on tape sur « les liberaux » ou « les ultra-liberaux » en tant que bouc émissaire et chez les libéraux on tape sur Keynes, surement 2/3 des articles en fond le coupable de tous nos maux. Ça rappel la bonne vieille époque de nos 5 dernières années où Sarko était responsable de tout.

    Également pour une bonne part Smith cherchait à expliciter les mouvements et actions de son époque, ce qu’il voyait autour de lui. En aucun cas il ne cherchait à créer une doctrine ou mouvance particulière.

  • « Le libéralisme vise, lui aussi, à préserver et à accroître le pouvoir d’achat »

    Non. Le libéralisme vise au respect des droits naturels des individus. La préservation ou l’accroissement du pouvoir d’achat est une conséquence. En effet, on s’aperçoit que plus les droits naturels sont respectés, plus grande est la prospérité.

  • @xav: vous n’avez rien compris au libéralisme.
    Apple a choisi son modèle, il a eu la liberté de le faire, c’est cela le libéralisme et ce n’est pas le modèle appliqué par Apple.
    Apple n’impose rien, si vous n’êtes pas content de ce que cette entreprise propose, vous allez voir ailleurs. C’est cela le libéralisme: la liberté de choisir.

    Liberté implique responsabilité: si le modèle choisi par Apple ne plait pas l’entreprise va couler. C’est cela le libéralisme: liberté et responsabilité son intimement liées.

    • Bien sur , vous avez raison sur le fond!
      Sur la forme, dans le même article Apple et libéralisme, ca pique les yeux.
      Tous l’eco système autour d’Apple est totalement sous la dictature, d’Apple

  • J’aime bien cet article parce qu’il prend à contrepied les écolos sur le thème de la (sur)consommation. Tout argument utile pour contrer les curés de l’église écologique sont bons à prendre.

    • Les écolos ne veulent pas la fin de la surconsommation, mais le retour de l’autarcie et de la pauvreté pour tous sauf pour eux. Or l’autarcie n’a jamais apporté la prospérité : Sparte est passée en quatre siècles de cité la plus puissante du monde grec à celle de bourgade rurale oubliée de tous.

  • Apple, à l’époque de Steve Jobs, ne redistribuait pas de dividendes aux actionnaires, il réinvestissait tout !

    Si c’est ça le libéralisme +1 !

    • En règle générale, Steve Jobs n’était pas très intéressé par l’argent

      • Bonjour Jeffrey,

        L’enrichissement personnel n’est pas le seul moteur de l’entrepreneur, surtout dans ses débuts.
        Comme il est bon de le rappeler ici. Sur contrepoint on finirait par croire que la cupidité est le seul facteur dynamisant !

        Heureusement que non.

        • Mais Citoyen, je suis heureux de vous entendre reconnaître que l’enrichissement personnel n’est pas le seul moteur de l’entrepreneur! Je suis désolé, néanmoins, si Contrepoints vous semble transmettre l’idée que la cupidité est le seul facteur dynamisant, je n’ai pas cette impression-là à la lecture du site.

    • Avant 2012, Apple n’avait pas versé de dividendes depuis 1995. Mais pour quelle raison ne pas rémunérer les actionnaires devrait être affecté d’un jugement de valeur positif ou négatif (« Si c’est ça le libéralisme +1 ») ? Mystère… Espérons que vous n’hésiterez pas à nous faire part de vos lumières à ce sujet !

      • Bonjour Bubulle,
        Si Apple est redevenu aujourd’hui ce qu’il est, c’est très certainement lié au taux de réinvestissement dans la R&D et sa capacité à sauvegardé son outil de travail pendant la longue traversée du dessert pour Apple.
        Dans une entreprise où la préoccupation financière prédomine, la tendance est d’anticiper d’éventuelles pertes en opérant des coupes inconsidérées trop souvent contre-productives.
        Les actionnaires, dans une vision court-termiste, ont alors l’impression d’avoir fait ce qu’il fallait pour leurs propres intérêts en bons individualistes.

        Au passage, les Allemands n’adhèrent pas à cette vision financière, ils gèrent comme un aquariophile, un véritable écosystème avec le succès qu’on leurs connaît.

        • « Si Apple est redevenu aujourd’hui ce qu’il est, c’est très certainement lié au taux de réinvestissement dans la R&D » : d’un autre côté, l’accumulation d’une trésorerie de 100 milliards plutôt improductive ne l’a pas empêché de se développer. Si j’ai bien suivi, la direction a décidé d’en verser 45 aux actionnaires. Alors, cette trésorerie retrouvera une partie de sa productivité, chaque investisseur pouvant réinvestir la somme en question dans d’autres activités, d’autres entreprises.

          « Les actionnaires, dans une vision court-termiste, ont alors l’impression d’avoir fait ce qu’il fallait pour leurs propres intérêts en bons individualistes ». D’abord, réserver le qualificatif d’individualiste à certains plutôt qu’à d’autres est un jugement de valeur : rien ne permet d’affirmer que les salariés ne sont pas tout aussi individualistes.

          Ensuite, lorsque grâce à leurs investissements, les actionnaires créent les emplois, étrangement, personne ne vient leur dire qu’ils sont individualistes. C’est commettre une erreur profonde de penser que la création d’emplois est un processus court-termiste. Les politiciens, qui ne créent aucun emploi mais en détruisent par milliers, ont une vision de CT, bornée par leur prochaine élection et ils ont tendance à projeter sur autrui leurs défauts. Ne perdez pas votre temps à répéter leurs vains arguments !

          Enfin, parce qu’ils créent d’abord des emplois, les actionnaires possèdent ensuite le droit, en fait plutôt le devoir, de les détruire, quand le cycle d’investissement s’épuise, pour faire mieux, plus ou différent. Il ne faudrait pas oublier que les actionnaires sont les propriétaires de l’entreprise. En dernière analyse, c’est à eux de décider de son sort et à personne d’autre.

          • Merci Bubulle pour ce point de vue sincère du parfait libéral où vous rappelez qu’une entreprise, pour l’actionnaire, n’est rien d’autre qu’un investissement qui doit-être profitable (rapidement) ou ne plus être.

            Ceci dit, votre point de vue ne contredit en rien le mien, il est tout simplement complémentaire.

            @Jeff Bardwell,
            Vous me demandiez l’autre jour à quel cynisme je faisais allusion, quand j’évoquais que le libéralisme débarrassé de son cynisme était audible voir même séduisant.
            Nous avons ici un bel exemple :

            « Enfin, parce qu’ils créent d’abord des emplois, les actionnaires possèdent ensuite le droit, en fait plutôt le devoir, de les détruire, …. En dernière analyse, c’est à eux de décider de son sort et à personne d’autre. »

          • Citoyen, ayons aussi l’honnêteté de nous demander pourquoi il casserait juste ce qu’il s’est donné tant de mal à bâtir ? Juste parce qu’il est méchant (comme semblent le penser trop de Français) ?

          • bubulle : « d’un autre côté, l’accumulation d’une trésorerie de 100 milliards plutôt improductive ne l’a pas empêché de se développer. »
            ——————————————
            C’est ce que CITOYEN, dans ses fantasmes mouillés, appelle « réinvestir tout ».
            D’ailleurs, on se demande bien ce qu’Apple avait fait de ce pactole de 100 milliards, si c’était mis sous le matelas ou si c’est packagé en produits financiers pour générer des milliards $ par pure spéculation…

            Eh oui, CITOYEN vit en plein mensonge mais il y croit tellement que ça finisse par devenir vérité.

    • « redistribuait »

      Apple ne gagne pas ses revenus en jouant au loto mais en satisfaisant des dizaines de millions de clients.

  • Très bon article (pour moi en tout cas). J’avais une intuition que le libéralisme n’était pas la conso de masse (en tout cas selon moi)…
    Par contre la fin sur l’éco matérielle, je pige pas trop. Pour faire court et en image, nos grands pères se torchaient au pinard avec une bonne soupe chaude et un bout de pain. Pas de télé, pas d’internet, pas de mobile, un confort limité, et pourtant, ils étaient heureux.
    Au réveil je prends mes mails sur mon iphone, tout en lisant contrepoints. Ma femme allume son ipad dés qu’elle a les yeux ouvert pour rêver sur des lignes de vêtements ou des maisons hors de prix…est ce ça le progès et la dématerialisation ? Alors, oui on a du confort, on a développé notre « Maslow » mais il y a un truc qui manque. Peut être le libéralisme !?

    • lolo tu devrais te pencher sur la société industrielle et son futur.

      • Bien dit theoK. Il est vrai que de ce côté la France est plutôt larguée…Heureusement il existe de l’innovation dans d’autres pays et on peut aujourd’hui acheter des produits moins consommateurs d’énergie et plus performants. C’est comme ça que je vois l’avenir : avec un effort sur nous même, mais aussi pour la planète. Et non, ce n’est pas moi qui vait faire ça avec mes petits bras…mais j’y pense, c’est déjà bien.

  • @ Citoyen

    Bonsoir, Citoyen.

    Je ne vois pas où est le cynisme. Eclairez ma lanterne.
    Quand une entreprise va mal, les salariés en pâtissent moins que les patrons ou les actionnaires; les salariés vont trouver un nouvel emploi, s’ils doivent quitter le navire, alors que patrons et actionnaires prennent les plus grands risques dans la mesure où ils INVESTISSENT. Et je ne vois pas en quoi il est cynique de laisser partir les salariés vers des jours meilleurs tout en risquant de se retrouver ruiné ou sous la paille.

    • Ce raisonnement est juste dans un cadre de plein emploi et si l’on considère que les compétences d’un salarié sont aussi « liquides » que l’argent d’un investisseur. (Je transfère plus facilement de l’argent d’un secteur à un autre qu’un employé qu’il faut reformer non?
      ). De plus que mon argent soit en Chine ou en Suisse, ça ne change rien, par contre pour un employé.

      Ça n’est pas le cas donc le raisonnement est faux. Comparer un être humain à du capital voilà ou est le cynisme.

  • Une politique de l’offre qui consiste à produire tout et n’importe quoi à n’importe quel prix écologique pour en tirer des marges les plus larges le plus vite possible ne pourra mener, comme c’est encore le cas, qu’a la destruction de notre écosystème vital?
    Seule une politique de la demande, à condition qu’elle soit sélective et raisonnée, qu’elle s’articule et se développe autour de nos besoins élémentaires peut être respectueuse de la biodiversité et de l’environnement.

  • Votre article est intéressant mais son sens final me semble flou.

    En effet pour que les entreprises / actionnaires puissent capitaliser, pour que les employés puissent mettre de côté, il faut bien qu’il puissent vendre le fruit de leur travail, donc trouver des acheteurs en face… Je suis partisan du « consommer moins pour consommer mieux », c’est à dire de façon réfléchie et responsable (ce qui chez moi se traduit par : prioriser l’indispensable, redonner la priorité à la qualité de vie, à la nourriture la plus saine, aux produits équitables et si possible locaux, etc…) mais ce modèle n’est pas encore pleinement compatible avec la société industrielle majoritairement « non-responsable » ou « non-éthique ». Et il faut bien admettre qu’une grande majorité des produits de consommation actuels sont parfaitement futiles. Même dans l’alimentation : qui a besoin de 40 marques de yaourt différentes ?

    Donc, comment capitaliser sans continuer à faire tourner l’économie ? Comment faire tourner l’économie sans acheter une grande quantité de produits non-essentiels, de manière régulière ? Grande question. Je n’ai pas la réponse et je crois que nous sommes nombreux à nous la poser !

    Par ailleurs, j’attendais, comme dans tous les articles de ce blog d’idéologues l’inévitable biais idéologique et l’indispensable couplet chargeant les Etats de tous les maux du système capitaliste, en toute mauvaise foi et sans la moindre honte. Je m’étonnais de ne pas le trouver tout de suite, mais si :

    « La surconsommation et le surendettement sont les fruits maudits non pas du libéralisme mais des politiques socialistes et social-démocrates d’inspiration keynésienne qui, plutôt que de laisser aux gens le choix de faire ce qu’ils désirent de leur salaire, en ponctionnent à la source la majeure partie et les incitent à en dépenser au plus vite ce qui leur en reste dans des produits et services surtaxés »

    Faut être gonflé quand même ! certes cette politique est récurrente, court-termiste, et vous avez raison de dire que ce n’est pas une solution qui permet à elle seule d’envisager l’avenir. Mais tout de même ! Prétendre que c’est à cause des gouvernements que les gens sont quasiment « forcés » de consommer !

    Comme si la publicité n’avait jamais existé ! Comme si chaque entreprise n’avait pas à coeur de démarcher en permanence un maximum de clients potentiels par tous les moyens possibles ! Comme si la consommation et la possession d’objets matériels n’était pas au coeur de l’idéologie capitaliste actuelle… Choses que vous omettez malencontreusement de rappeler, Contrepoints étant un site d’articles « à charge et à message ».

    A moins de prétendre que la consommation n’est pas la condition indissociable du système marchand, et que les entreprises ne cherchent pas à s’enrichir, il faut bien reconnaître que la consommation comme la surconsommation profitent à tous les acteurs du système économique et que tous l’encouragent.

  • je pige pas les écologistes. le parti eelv (comme le reste des partis écologistes d’europe) est économiquement très keynésien. ils sont illogiques car l’ incitation à consommer à tout prix est keynésienne et social-démocrate . les keynésiens si ils sont logiques avec leur théorie devrait être les premiers à se réjouir de l’obsolescence programmée. donc les écologistes, s’ils étaient logique avec eux même ils devraient être favorable à l’obsolescence programmée et la surconsommation. pour rappel, la surconsommation est clairement un pur produit de la social démocratie, cela s’est développé avec le modèle social démocrate

  • L’auteur explique très bien le mécanisme de tragédie des biens communs venant des plans de relance, un super argument contre la mise en perfusion du pouvoir d’achat à la sauce keynesienne. La surconsommation a selon moi plusieurs facettes, cette critique ne rend pas automatiquement le libéralisme plus sobre. La création de nouveaux besoins à bas coût que le libéralisme favorise par son efficacité de production nous pousse à consommer bien plus qu’il n’est souvent nécessaire. Ce n’est pas parce que l’on produit plus de façon plus efficace, et par conséquent que l’on consommerait proportionnellement moins (conditionnel), que l’on est plus sobre.

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