La Présomption fatale, le dernier ouvrage de l’économiste et philosophe Friedrich Hayek était depuis trop longtemps indisponible en France. Grâce au travail remarquable de l’Institut Coppet, ce n’est plus un manque : l’institut vient de mettre en ligne une version PDF de l’ouvrage, librement téléchargeable sur son site.
Le livre, La présomption fatale : les erreurs du socialisme, reprend la traduction de Raoul Audoin, parue à Paris, aux Presses Universitaires de France en 1993. Titre original : The Fatal Conceit. The Errors of Socialism, 1988.
La présomption fatale est consacrée principalement à des questions d’ordre éthique. En effet, Hayek croit que notre civilisation repose sur un système complexe de règles morales et de règles de conduite ayant évolué spontanément et fait l’objet de sélections naturelles. Ces règles, d’après lui, souvent détestées par les individus sont cependant indispensables à notre relatif bien-être et à notre survie. En revanche, d’après Hayek, les principes fondamentaux du socialisme reflètent un retour à la morale instinctive tribale et sont incapables de sous-tendre l’ordre ouvert d’une civilisation élevées.
Dans cet ouvrage, qui est aussi son dernier, Friedrich A Hayek examine et critique de façon fondamentale les idées centrales du socialisme. Il prouve que le socialisme s’est, depuis ses origines, trompé pour des raisons scientifiques, factuelles et même logiques et que les échecs répétés des différentes et nombreuses incarnations des idées socialistes que ce siècle a connues ont été le résultat direct de ces erreurs scientifiques. La présomption fatale a été en chantier pendant 10 ans. À presque quatre-vingt ans et après s’être battu durant toute sa vie contre le socialisme, Hayek a conçu ce livre comme un manifeste devant servir dans le débat public portant sur la question : « le socialisme a-t-il été une erreur ? » Le résultat est probablement son œuvre à la fois la plus accessible et la plus sujette à controverses depuis la publication de La route de la servitude en 1944.
Téléchargement : La présomption fatale – Friedrich Hayek
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Lien vers le livre sur Amazon (indisponible à l’heure où cet article est écrit)
Enfin !
Les 3 citation en exergue soulignent une fois que nos problèmes sont de nature religieuse :
« La liberté n’est pas, comme l’origine du mot pourrait sembler l’impliquer, une exemption par rapport à toute contrainte, elle est bien plutôt l’application la plus effective de chacune des justes
contraintes à tous les membres d’une société libre, qu’ils soient sujets ou magistrats. » (Adam FERGUSON)
« Les règles de la moralité ne sont pas des conclusions de notre raison. » (David HUME)
« Comment des institutions qui servent le bien-être commun et sont d’une importance significative pour son développement peuvent-elles en venir à émerger sans l’existence d’une volonté commune se donnant pour finalité de les établir? » (Carl MENGER)
« La présomption fatale est consacrée principalement à des questions d’ordre éthique. En effet, Hayek croit que notre civilisation repose sur un système complexe de règles morales et de règles de conduite ayant évolué spontanément et fait l’objet de sélections naturelles. Ces règles, d’après lui, souvent détestées par les individus sont cependant indispensables à notre relatif bien-être et à notre survie »
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Je n’ai pas lu ce livre de Hayek, mais ça ressemble furieusement à l’analyse de Tocqueville. Pour qui le libéralisme et une démocratie paisible et modérée ne peuvent s’épanouir que dans un cadre de moeurs, de valeurs, reconnues, qui selon lui passaient par des croyances pour qu’elles aient ce poids normatif, cette quasi-pression divine, donc la religion a défaut d’autres chose, pour ne pas que le libéralisme vire en jungle sans valeurs et que la démocratie ne vire pas en despotisme du nombre. Il reprochait en France aux libéraux d’être anti-religieux, et aux religieux d’être anti-libéraux, le cocktail gagnant étant pour lui la conciliation des 2 : et il pointe l’Amérique comme le plus bel exemple de gens assoiffés de liberté individuelle, de démocratie locale, mais aussi de moeurs/valeurs bien ancrés et respectées par tous.