Quelle est la différence entre François Hollande et Félix Baumgartner ? Aucune. À y bien regarder, on s’aperçoit même qu’ils chutent aussi vite l’un que l’autre.
Par Hervé Karleskind.
Quelle est la différence entre François Hollande et Félix Baumgartner ? Aucune. À y bien regarder, on s’aperçoit même qu’ils chutent aussi vite l’un que l’autre. Pour un Président de la République élu voici moins de six mois, c’est un tour de force. Un record. Et, à la différence de l’Autrichien, rien ne prouve qu’il s’était préparé. C’est bien là que le bât blesse.
Sauver le soldat Ayrault, lui aussi en chute libre, ne serait-il d’aucune utilité ? Fusible il est, fusible il restera jusqu’à ce que, usé jusqu’à la trame, le Président de la République se résolve, par exemple à la faveur d’une défaite électorale, à lui donner congé. N’en déplaise aux ministres, il faudra donc faire avec. Avec un homme qui, de toute évidence, n’est pas, dit-on, l’homme de la situation. Erreur : il est tout à fait dans le casting. Lui reproche-t-on son côté un peu autoritaire, façon prof’ un peu acariâtre, son look un peu provincial, son élocution empotée, sa voix sourde, ses coups de gueule sans effets, qu’il aurait tous les torts d’essayer de changer. Il ne fait pas de « claquettes », selon sa propre expression – le spectacle vaudrait-il le détour ? -, il aurait même tendance à raser les murs. Mais, comme il le dit lui-même, répondant à ses détracteurs socialistes, il n’a pas été nommé à Matignon « par hasard ».
Il a parfaitement raison. Que se serait-il passé si par exemple Hollande avait nommé un personnage plus acéré, moins passe muraille bref, plus vivant et donc plus encombrant ? Imaginons un instant qu’une concurrence se soit installée dès le début entre les deux pilotes de l’exécutif : on n’aurait évidemment pas tardé à parler de « guerre » de « guérilla », on aurait fait le compte des partisans de l’un et des ennemis de l’autre. Il ne se passe aujourd’hui rien de tout cela.
Et c’est même le contraire ! Et c’est bien là que se pose le problème : Hollande et Ayrault sont trop semblables et partagent donc les mêmes défauts. Cette même inertie versatile, cette même indécision chronique, ces mêmes colères qui sont autant d’aveux d’impuissance, cette même incapacité à gouverner autrement qu’en laissant faire, comme ce fut le cas avec la stupéfiante déclaration de Vincent Peillon, Ministre du Cannabis ? ou, au contraire, en démentant les imprudents comme Jérôme Cahuzac qui s’était prononcé en faveur d’une extension de la redevance télé aux résidences secondaires.
Les sondages sont à l’unisson : ce n’est pas tant la déception que les Français sanctionnent de façon aussi brutale – une première sous la Vème République – que l’indécision, le flou, l’amateurisme dont semble faire preuve le couple de l’exécutif. La gestation de la loi de Finances est un feuilleton hallucinant. Que dire aussi de cette loi sur le mariage des homosexuels, – une véritable réforme de gauche, propre à ressouder une majorité en déshérence – qui elle aussi donne lieu à bras de fer entre le Premier ministre et les députés socialistes qui voudraient y faire figurer la procréation médicalement assistée.
Que dire encore du vote, obtenu au forceps, du Traité européen par une majorité, pourtant large, mais justement trop large au point de pouvoir s’offrir le luxe de se montrer rétive et donc de succomber à plaisir à ces petits travers groupusculaires qu’elle affectionne tant.
Lorsque l’on compare les courbes de popularité, on s’aperçoit que François Hollande, près de six mois après son élection, se trouve au même niveau que Nicolas Sarkozy en février 2008, soit neuf mois après son arrivée au pouvoir. Même Jacques Chirac, qui avait essuyé la grosse tempête de l’automne 1995, ne faisait pas d’aussi mauvais chiffres en novembre de cette année-là .
L’analyse ne résout pas pour autant la question : que peut donc faire François Hollande pour remonter une pente qui s’avère fatale ? La réponse est presque trop simple : apprendre dare-dare le métier de président, cesser de jouer une partition ridicule et absurde, celle de la « normalité », prendre la décision qui s’impose quand un ministre de l’Éducation Nationale qui semble avoir fumé la moquette se prend à souhaiter la dépénalisation du cannabis… et conserver son Premier Ministre. Il n’en trouvera pas d’autre aussi zélé, aussi loyal et prêt à tout faire dans la maison, les courses, le ménage, et même la surveillance des enfants quand ils sont censés faire leurs devoirs.
Le problème n’est donc pas soluble dans un changement de Premier Ministre. Il l’est en revanche dans un changement d’attitude du président lui-même.
Assez d’accord avec votre article mais avec quelques doutes sur le changement d’attitude. Hollande, pour bien faire, devrait changer de nature, mais c’est impossible.
Il suffit de regarder son parcours pour comprendre sa nature profonde.
C’est un énarque, ce qui n’est pas en soi une tare car ça se soigne si on a un caractère audacieux, mais on peut constater que Hollande n’a rien d’un audacieux. Jamais ministre, à la tête du PS où il n’a pas montré de d’audace, d’esprit de décision, il a choisi des terres électorales en Corrèze là où personne ne se bousculait et donc sans véritable concurrence. Dans sa vie privée, on sait aussi ce qu’il en est. Quand Royal prend de l’importance, il se fait la malle. Ce qui ne l’empêche pas de se mettre avec une femme un tantinet dominatrice aussi. Hollande a passé sa vie à louvoyer, à faire des coups de billards à 7 bandes, à attendre que les choses s’arrangent toutes seules pour les reprendre à son compte. Je ne pense pas qu’il puisse changer. Sa structure profonde est ainsi. Il ne pourrait pas se faire violence bien longtemps. Aujourd’hui, Les Français ont bien saisi la personnalité de Hollande et ne changeront pas d’avis sur des coups de comm visant à nous faire croire que l’homme aurait changé. Les Français se sont habitués à la comm. Ils savent désormais assez bien la décrypter.
Sarkozy aussi faisait croire qu’il pouvait changer mais c’était impossible et personne n’y croyait plus assez vite.
Chassez le naturel, il revient au galop
La différence entre Hollande et Baumgartner ? Le second avait un parachte, le premier n’en a pas. Il va donc se fracasser à l’arrivée au sol. Nous aussi, c’est là l’inconvénient.
Encore un article qui confond la fonction de Président et celle de meneuse d’une troupe de majorettes.
Je ne vois pas en quoi l’article confond quoi que ce soit: il parle de sondages, donc de l’opinion des français, donc bien d’une troupe de majorettes a qui on a appris, depuis leur tendre enfance, à répéter des modes de pensée socialo-sovieto-communiste (pour un gros GROS pourcentage). Il y a du boulot de rééducation, ça prendra des années ou ça ne se fera pas. On a le président qu’on mérite, et on aura les résultats qu’on mérite
Les français sont mécontents.
Ils n’ont qu’a regarder dans un miroir pour voir le responsable !!
Il n’y a aucun candidat libéral aux élections. Pourquoi ??
Parce que PERSONNE ne va voter pour un tel candidat !!
Donc, tant que les gens vont croire que la solution vient de l’état ça ne peut que s’empirer même pour des dizaines d’années , malheureusement.
Vous êtes bien méchants avec Flanby ! Certes il ne marche pas sur l’eau mais pour l’instant il multiplie les pains dans la tronche des soi-disant “riiiiiiiiiiiches”, laissons lui un temps d’adaptation.
le plus nul le plus bete et maintenant le plus lache de tout les presidents de la cinquieme
Se suicider. Ou démissionner. Les français apprécient leur gouvernement à partir de l’arrivée au pouvoir du suivant.
Laissons le s’écraser!
Plus vite cela se produira, moins la France souffrira d’une pareille erreur de casting doublée de celle d’avant!
Et de celle d’avant.
Et de celle d’encore avant.