Le prix de l’essence n’a rien de mondial

Ce n’est plus tant l’OPEP qui détermine les prix de l’essence que le nombre de fonctionnaires.

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Le prix de l’essence n’a rien de mondial

Publié le 3 septembre 2012
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Ce n’est plus tant l’OPEP qui détermine les prix de l’essence que le nombre de fonctionnaires.

Par Acrithène.

François Hollande avait promis durant la campagne une réduction du prix de l’essence, ce à quoi notre ancien président avait répondu que l’essence était un prix mondial et qu’une telle promesse était démagogique. Qui avait raison ?

Un fait est certain, le prix de l’essence n’est pas un prix mondial. Entre le Venezuela et la Norvège, deux pays producteurs, il varie d’un peu moins de 10 cents à plus de 10 dollars, soit du simple au centuple. La France se situe clairement dans les prix les plus hauts avec d’autres pays européens, et au double des prix pratiqués aux États-Unis, zone la plus directement comparable. De ce point de vue, M. Sarkozy semblait avoir tort.

Mais si on prend sa remarque comme une objection fiscale, à savoir qu’il n’est pas possible de faire baisser le prix sans faire baisser les taxes, la politique socialiste lui donne désormais raison. C’est en échange d’une baisse des taxes que les distributeurs acceptent eux-mêmes de baisser leurs prix.

Reste à savoir pourquoi ces taxes existent. Certains, et j’en suis, diront qu’elles ont vocation à financer l’État, qui pompe désormais plus de la moitié de la richesse nationale (56% du PIB). Et dès lors, ce n’est plus tant l’OPEP qui détermine les prix de l’essence que le nombre de fonctionnaires. Car si les cours du pétrole restent la principale source de variations quotidiennes, ils sont incapables d’expliquer pourquoi les prix de l’essence diffèrent dans de telles proportions d’un continent à l’autre. Or si l’on prend le classement réalisé par Bloomberg au milieu de l’été [1], 14 des 20 pays où l’essence est la plus chère sont en Europe, continent de prédilection de l’État providence.

D’autres diront que la taxe ne sert pas tant à récolter de l’argent qu’à limiter la consommation d’essence et la pollution qui en résulte. Après s’être étonné que les écologistes ne grognent pas davantage face à cette mesure polluante, on pourrait, comme j’aime le faire dans mes billets, s’interroger sur l’équité intergénérationnelle de cette baisse artificielle des prix. Car cette baisse, temporaire, étant financée par la dette publique, n’est qu’un transfert de charge des conducteurs actuels sur les contribuables futurs. Et de ce point de vue, la jeunesse se fait doublement plumer. Elle devra à la fois supporter le coût fiscal et le coût écologique de la mesure, tous deux différés de plusieurs décennies, quand aucun de nos gouvernants actuels ne cherchera plus à être réélu.

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Sur le web.

Note :

  1. 60 pays, excluant ceux où le revenu moyen par jour est inférieur à $3.
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  • J’ai souvenir d’une déclaration en 2007 ou 2008 du secrétaire général de l’OPEP qui annonçait gentillement que le prix moyen du baril vendu par l’OPEP était de l’ordre de 40 $ (le baril était à 140 $ sur les marchés). Et de poursuivre : si le prix est aussi élevé c’est uniquement du fait de la spéculation à outrance que pratiquent les état. L’OPEP n’a aucune raison d’augmenter sa production !!!.
    Le message était très clair, mais personne ne semble l’avoir écouté à l’époque. Et la même réponse sera surement faite prochainement quand les pays sociaux-démocrates demanderont aux pays producteurs d’ouvrir les vannes du pétrole (pour faire baisser les prix). Ce que les pays producteurs se refuseront de faire afin d’assurer la rente pétrolière à leur pays.
    Petit plus: au Vénézuela l’essence est fortement subventionnée… Les automobilistes ne paient pas le vrai prix.

  • Le prix de l’essence Hors Taxes est mondial (aux couts de transport près), Sarkozy n’avait pas tout faux!

  • L’Etat ne pompe pas 56% du PIB. C’est ce qu’il dépense. Il en pompe un peu moins et emprunte le reste sur le dos de nos enfants, nuance…

  • La conclusion de l’article est vraiment mauvaise. L’Etat n’a qu’à réduire ses dépenses.

    • Je ne vois pas en quoi la conclusion de l’article n’irait pas dans ce sens…

      • Vous semblez être en défaveur de cette mesure puisque vous parlez d’un coût fiscal (la fiscalité n’est pas un côut mais une recette) et d’un côut écologique que de nombreux climatologues réfutent?

        • Oui et non. Disons que ce qui est préférable, c’est la réduction coordonnées des dépenses de l’Etat et des impôts. Là dessus nous sommes d’accord. Mais en supposant les dépenses maintenues (comme c’est le cas), je préfère qu’on maintiennent les impôts. Le déficit public est un impôt différé, ce qui est pire qu’un impôt immédiat.

          Quant au réchauffement, vaste sujet sur lequel je ne suis pas compétent, je donne moins mon avis que je ne souligne l’incohérence des écolos.

          A ce propos, je trouve dramatique l’inclusion du débat sur le réchauffement comme un élément de doctrine du libéralisme, comme cela semble de plus en plus le cas sur contrepoints. Je serais d’accord que le fait qu’une théorie scientifique soit soutenue par un organisme étatique ou onusien est une honte pour la science et que le libéralisme a quelque chose à dire là-dessus. En revanche, le débat de fonds sur le réchauffement ne nous appartient pas, et les libéraux n’ont pas à être dans un camps plutôt que l’autre ! Ce débat hors sujet est un vrai piège pour contrepoints.

          • Ce débat n’est pas un piège : il est essentiel de montrer que l’activité humaine n’est pour rien dans le réchauffement supposé, qu’on soit libéral ou pas, d’ailleurs.

          • Remarque sur le réchauffement climatique très pertinente.

            Je crois que si des libéraux prennent fait et cause contre ce phénomène est que non seulement l’Etat soutient une théorie scientifique, mais surtout qu’il en tire argument pour imposer des réglementations.
            Du coup les libéraux se sentent obligés de discréditer la théorie pour discréditer les mesures.

          • La plupart des prises de positions libéral pointe du doigt que toute « l’affaire du réchauffement » est orchestré par nos états obèses en concertation avec des organisations subventionné par les impôts et réclamant la mise en place de politiques entraînant encore l’accroissement du poids de l’état dans l’économie et dans la société plus généralement au travers de tout une batterie de réglementations. cerise sur la gâteau, les états déverses des torrents de subventions à des société privés ou semi public privilégier, distribue des subventions dans tel ou tel domaine de recherche (là encore à certaines entités privilégiers) faussant encore un peut plus le système.
            Dans ce contexte il est parfaitement légitime pour les libéraux de dénoncer ces travers d’une part et de pointer du doigt que le réchauffement lui même n’est pas une certitude scientifique ce qui est un comble étant donné le conséquences incalculable qu’entraînent les politiques sensé lutter contre le mythe du réchauffement.
            les libéraux peuvent parfaitement et je dirais même doivent s’ériger en contrepoids dans cette escroqueries monté de toute pièces par les hommes de pailles gouvernementaux dont le but est manifestement de renforcer l’emprise des hommes politiques sur la société, pour son bien évidemment…

  • J’ai l’impression qu’a chaque fois qu’on critique le modele fonctionnarial français sur ce site on a comme reaction un lourd silence, les lecteurs de contrepoints seraient donc en grande partie des fonctionnaires?

    • Le modèle fonctionnarial français est digne de celui du glorieux empire soviétique et devrait être démantelé le plus rapidement et violemment possible.
      le silence est il suffisamment brisé?
      Plus sérieusement, bien que quelquefois il puisse être utile de rappeler des évidences, on ne peut se permettre de le faire à chaque post…

  • En tout cas les socialistes démontrent que les libéraux ont raison: la principale cause de l’effritement du pouvoir d’achat ce sont bien les taxes et les impôts. Cette mesure permettra à l’Etat d’augmenter ses recettes fiscales.

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