Les entreprises publiques au service d’elles-mêmes

Chères, très chères entreprises publiques, Plon, 2012 : Voici une vraie enquête à l’intérieur de nos entreprises publiques. Menée par deux journalistes chevronnés du Parisien, elle dévoile un monde à part et hors-contrôle. Pourtant, ce monde survit grâce à l’argent public

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Les entreprises publiques au service d’elles-mêmes

Publié le 5 mai 2012
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Chères, très chères entreprises publiques, Plon, 2012 : Voici une vraie enquête à l’intérieur de nos entreprises publiques. Menée par deux journalistes chevronnés du Parisien, elle dévoile un monde à part et hors-contrôle. Pourtant, ce monde survit grâce à l’argent public.

Par Bogdan Calinescu.
Publié en collaboration avec l’aleps.

Ceux qui donnent des leçons de morale au capitalisme devraient regarder dans leur propre jardin. C’est-à-dire celui de l’État, de ses administrations et des entreprises publiques. Car les dérives et l’opacité sont de règle. J’ai eu l’occasion d’écrire souvent sur les entreprises publiques et de mener mes propres enquêtes. L’ouvrage d’Olivier Baccuzat et de Boris Cassel donne un panorama presque complet des anomalies concernant les entreprises publiques (les entreprises dont l’État est encore actionnaire).

Ce qui est encore plus grave c’est que de nombreux rapports – de la Cour des Comptes, du Parlement et du Sénat – ont clairement pointé tous ces dysfonctionnements. Et pourtant, aucune décision n’a été prise pour y remédier. Le comble c’est que nos fameux services publics coûtent très chers et on les paye deux fois : une premières fois grâce aux subventions publiques et une deuxième fois en payant les services directement. Et les prix ne cessent d’augmenter. En 2006, chaque Français dépensait en moyenne 590 euros par an pour ses besoins énergétiques. Aujourd’hui, c’est sûrement beaucoup plus. Force est de constater que les prix des services publics sont aussi ceux qui augmentent le plus avec l’immobilier. Le prix de l’électricité augmente tous les ans : +2% en 2008 et en 2009, +3% en 2010, +3% en janvier 2011 et +2,9% le 1er juillet 2011. À cela s’ajoutent les coupures d’électricité de plus en plus nombreuses. Pareil pour le gaz : entre le 1er janvier 2005 et le 31 décembre 2010, les prix du gaz ont augmenté de 63%. Que dire de la Sncf ou de la RATP ? Entre 2002 et 2009, le prix moyen du billet de train est passé de 38,2 euros à 45,2 euros alors que le nombre d’utilisateurs du TGV est même à la baisse. À la RATP, avec le passe Navigo, certains prix ont augmenté jusqu’à 39%. Où sont les services publics que tout le monde nous envie mais que personne ne veut ?

Et ce n’est pas fini ! Malgré les hausses de prix et les subventions, ces entreprises sont endettées ! On estime à plus de 100 Mds d’euros le total de la dette des sociétés dont l’État est encore actionnaire. Sans pour autant tenir compte des retraites qui, souvent, ne figurent même pas dans les comptes. 5 Mds d’euros de dette pour la RATP par exemple qui bénéficie d’abord du monopole des transports publics en Île-de-France et aussi d’une subvention de plus 2 Mds d’euros par an. À la SNCF, on approche les 10 Mds d’euros d’endettement malgré les 12 Mds de subventions annuelles.

Les causes de ces hausses des prix et de l’endettement ? Mauvaise gestion, personnel pléthorique, privilèges énormes. À la RATP, 45 000 salariés se partagent un gros fromage et de nombreux avantages. À la SNCF, les cheminots ont presque deux fois plus de vacances qu’ailleurs et chez EDF les salaires défient toute concurrence.

Le remède à toute cette gabegie est le même pour tout le monde : il faut privatiser totalement là où cela n’a été fait que partiellement et ouvrir à la concurrence comme l’ont fait les Allemands.

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  • La gabegie… J’ai travaillé il y a peu dans une administration ; voici ce que (à mon petit niveau) j’ai pu constater : ayant besoin de changer une cartouche de mon imprimante (laser couleur) HP, j’ai demandé une cartouche neuve à la secrétaire sitôt dit, sitôt fait.

    J’ai alors demandé à la secrétaire combien coûtait cette cartouche : « 199,70 euros, on les commande chez le seul fournisseur autorisé (dont je ne citerai pas le nom) »

    Je suis allé faire un tour sur internet : le premier lien que google m’a fourni : 47,90 euros la cartouche. Et ça, ce n’est que ce que j’ai constaté.

    Dont acte

    • L’article, et surtout sa conclusion, sont caricaturaux. Comme s’il suffisait de privatiser et mettre en concurrence pour améliorer le rapport performance/coût.
      Quant à l’exemple sur les cartouches, il ne fait pas force de loi… les marchés publics, ce sont aussi des véhicules, des consommables, des biens d’équipements, des prestations etc. négociés à des tarifs très avantageux, souvent avec des remises de 20% à 40% sur les tarifs catalogues…
      Un peu de nuance svp, vos thèses n’en seront que renforcées et vous gagnerez en crédibilité !

      • Je n’ai jamais prétendu que l’exemple des cartouches faisait force de loi !!! Mais au moins ici, je cite un exemple concret. Venez donc me dire que, dans cet exemple, une entreprise privée n’aurait pas pu faire une économie sur les cartouches !!!! Etc…

        • Les entreprises qui sont cité ne sont que des monopoles naturels… Auraient on notre technologie nucléaire et ses investissements conséquent si elle n avait pas était subventionné? Les zones a faible démographie seraient elles couverte??

          • Enlevez les subventions et les législations avantageuses et si aucune concurrence n’arrive à survivre nous aurons bien un monopole naturel. En attendant c’est un monopole étatique.

            Le secteur privé est tout à fait capable d’investir et donc permettre l’accès à la haute technologie, pour le nucléaire comme pour autre chose. Les zones à faible démographies seraient couverte au rapport de la demande qui y existe.

            Comment justifier que le parisien paye pour le retraité de la Creuse qui recherche la tranquillité?
            Le retraité doit il compensation pour le temps perdu par les habitants de la capitale à cause de la congestion du réseau routier?
            La réponse semble évidente, non!

            Il y a toujours un point où l’offre rencontre la demande.

          • @ Riku: Pourquoi pensez vous que le prive ne ferait pas ces investissements?
            Pourquoi pensez vous que les gens qui vivent en ville (avec le nuisances que ca impliquent ) DOIVENT payer pour les gens qui habitent en campagne? Au nom de quoi?
            Votre exemple des stations nucleaires est par exemple assez etrange: Si l’Etat vendait ses parts dans Areva, pensez vous que cette entreprise serait soudainement incapable de construire de telles usines?

            Par ailleurs il est facile de dire que les subventions sont necessaires quand l’Etat asseche les capitaux disponibles par l’impot. C’est sur que quand on paye plus de 50% de du PIB en impots, on a vachement moins de capacites pour investir apres…
            EN suisse, de nombreuses entreprises (plus de 400) produisent de l’electricite et sont tout a fait privees et nn endettees. Trouvez vous que la campagne suisse est un desert digne de l’ardeche du XIXeme siecle?

            Votre raisonnement est completement biaisie par le fait que vous ignorez l’effet d’eviction opere par l’assechement des capitaux prives par l’impot: Si demain je vous prend votre argent de force et au je vous donne un logement en echange sans vous laisser le choix, quelle incitation ais-je a vous procurer un logement de qualite et a bien l’entretenir?

            Certes la privatisation ne veut pas dire que tout marchera toujours tres bien, mais il est clair que le public ne le fait pas non plus. Des lors, pourquoi interdire la concurrence?

            Si demain j’achete un terrain en montagne pour y construire une conduite forcee et vendre de l’eletricite a mes voisin, combien de batons va t’on me mettre dans les roues? Combien de proces EDF va t’il me faire? Combien de pots de vin devrais-je verser?

            Par ailleurs la theorie du monopole de Naturel qui suppose que lEtat doit s’accaparer les activites aux couts marginaux negatifs (dus a l’augmentation de l’utilite marginale) ne concerne pas l’electricite par exemple. Il n’est pas plusn utile d’avoir de l’electricite si le voisin n’en a pas… ‘est pas comme le telephone… VOus faites une erreur grossiere ici.

          • La croyance selon laquelle l’Etat serait meilleur que le privé pour les investissements de long terme est erronée. Le privé est meilleur SURTOUT sur le long terme. Le long terme, en politique, c’est les prochaines élections.
            Et les zones à faibles démographie ne seraient certainement pas desservies par le TGV. Et c’est normal. Elles seraient couvertes par d’autres types de transports (cars) à qui on avait interdit de concurrencer le train. Tout simplement parce que c’est BEAUCOUP moins cher. En 2007, le coût des TER était de 5 830 M€ et les subventions s’élevaient à 5 072 M€ (étude IFRAP). Conclusion, l’usager paie 13% du prix réel… Et depuis la situation a encore empiré.

          • « Les entreprises qui sont cité ne sont que des monopoles naturels » Aucune des entreprises citées n’est un monopole naturel, surtout pas le nucléaire civil.

            Cela se démontre très facilement, non seulement en « dissociant la gestion de l’infrastructure de celle des services rendus au client final », mais également parce qu’on « ne peut empêcher l’émergence d’un concurrent dans un secteur donné si ce n’est par la loi. » (cf Wikiberal)

            Si un monopole est véritablement naturel, pourquoi avoir recours à la loi pour interdire la concurrence ?

  • @totallystone
    Les zones à faible densité géographique ne serait pas couverte car il couteraît plus cher d’y installer un réseaux que ce qu’il va rapporter. Seule les grandes villes seraient équipés. Obligé les gens à vivre dans des mégalopoles est ce cela la liberté?

    @Mitch
    Que l’Etat vende donc ses parts dans Areva, la technologie a déjà été développé, plus besoin de subventions. Nous verrons bien si ils développeront la fusion (et les coûts tellement élevé que cela nécessite, ainsi que l’ignorance de savoir si cela va rapporter quelque chose un jour mais si on essaie pas, on ne saura jamais).
    Quand à votre exemple, je vous propose d’essayer d’acheter votre terrain et de produire de l’électricité, mais avant faite vos calculs, nous verrons bien si cela est rentable pour vous sur la durée de votre vie.

    @Arturus
    Les entreprises privés? Investir à long terme? Des entreprises privés n’auraient jamais développé des investissements aussi coûteux sans avoir la perspective que ce serait rentable.
    A l’époque, des plans industrielles sur 5 ans étaient mis en place (même si 10 et 20 ans), effectivement actuellement c’est plus des perspectives électorales qui sont mis en place sur le cour terme car les gens veulent vite et bien, tout comme vous d’ailleurs.
    Donc on utiliserait des cars? Plus lent, moins de marchandises, moins de voyageurs, plus polluant, ça c’est du progrès!

    @bubulle
    Argumentez voyons!
    Faites vous votre propre avis! Je sais lire un wiki pas besoin de me le citer.
    Pas un « dissociant la gestion de l’infrastructure de celle des services rendus au client final », Qui a payé à la base ces infrastructures?

    « ne peut empêcher l’émergence d’un concurrent dans un secteur donné si ce n’est par la loi. » <- et les coûts de développement de ces infrastructures? Vous en avez les moyens? Pas moi personnellement.
    Les barrières à l'entrée? Les barrières à la sortie? ça ne vous dit rien?

    • @Riku: Facile de dire qu’areva doit sa reussite a l’Etat quand celui ci a formellement interdit pendant des annees a toute entreprise non publique de faire de la recherche dans ce domaine. Pensez vous que General electrique soit une entreprise d’Etat aux USA? C’te blague! L’argument du pompier pyromane…
      Quant a l’histoire de l;inpossibilite des conduites forcees c’est risible: Elles ont existe ces entreprises et elles existent toujours! Allez voir a La rochette! Allez voir a Allevard! Allez voir a Ugine! Pas de bol vous parlez aun savoyard! Je sais pertinement qu’avant qu’EDF ait le monopole du negoce d’electricite, ces gens avaient le droit de vendre a qui veut au prix qu’ils voulaient. L’Etat les a ensuite contraint de vendre exclusivement a EDF dans des prix administres qui les ont empeche de se developper et les ont lentement asphyxie au poit de ne plus leur permettre d’entretenir leurs infrastructures. Certains ont reussi a survivre malgre cette dictature administrative mais la plupart ont abandonne. A l’heure ou on parle d’electricite verte, des conduites forcees et des turbines de petite taille pourrissent dans les alpes parce qu’EDF ne leur permet pas de vendre directement a leurs voisins par exemple.
      Tartuffe!

    • @riku
      Les zones à faible densité géographiques seraient équipées différemment, probablement à un coût différent.
      Pour l’énergie il est possible de disposer de petites centrales locales (thermiques, nucléaires, hydraulique…), de facturer plus cher pour la distribution.
      Pour le transport, le train n’est qu’une solution parmi tant d’autres, le bus ou la voiture présentent d’autres avantages très forts.
      Pour les services publics nous avons longtemps vu des postes ouvertes 4 jours par semaine dans des villages de quelques centaines d’habitants, le commerçant local aurait très bien pu vendre des timbres et faire office de dépôt.

      Mais le fait est que vous ne répondez à la question de fond que par un pauvre homme de paille « bligé les gens à vivre dans des mégalopoles est ce cela la liberté? ».
      Donc je réitère, comment justifiez vous que l’on force quelqu’un à payer pour un service destiné à une autre personne?

      • @totally stone: Mais il va justifier ca au nom du devoir de solidarite a la pointe du fusil enfin! Riku est un grand democrate… Comme Staline…

        • @Riku: Au fait, dois-je conclure de votre post que si une entreprise privée parvient a rentabiliser la fusion, vous changerez d’avis? On sait jamais…

    • Le plus drôle, c’est que dans sa superbe ignorance typique du gauchiste de base, le troll riku nous sort le nucléaire français comme modèle de réussite du R&D étatique, alors même que les centrales à graphite française sont des bides et que toutes nos centrales à eau pressurisées actuelles ont été construites sous licence… Westinghouse, entreprise américaine éminemment étatique comme chacun sait.

      Il veut nous faire croire que ce qui a foiré avec le minitel, les télécoms, l’aviation, le plan calcul, la biotechnologie, les semiconducteurs… va comme par magie marcher avec le nucléaire. Et pour ça, il ne recule devant aucun mensonge, comme dab.

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