« Hommage à la culture communiste »

L’alliance de la gauche parlementaire française avec le communisme est presque permanente depuis plus d’un siècle et jamais démentie depuis près d’un demi siècle. Dernier exploit en date, celui de François Hollande qui à 9 jours du second tour des présidentielles a déclaré : « il y a une culture communiste et je voudrais lui rendre hommage ». Avec une ironie corrosive Thierry Guinhut nous rappelle ce qu’est le communisme et sa culture.

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« Hommage à la culture communiste »

Publié le 5 mai 2012
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L’alliance de la gauche parlementaire française avec le parti communiste français est presque permanente depuis plus d’un siècle et jamais démentie depuis près d’un demi siècle. Dernier exploit en date, celui de François Hollande qui à 9 jours du second tour des présidentielles a déclaré : « il y a une culture communiste et je voudrais lui rendre hommage ». Avec une ironie corrosive Thierry Guinhut nous rappelle ce qu’est le communisme et sa culture.

Par Thierry Guinhut.

Chère culture communiste, nous te rendons et te rendrons hommage aujourd’hui et jusqu’à l’heure de notre mort, mieux encore, jusqu’à la fin des temps. Depuis ton message universel de 1848 en passant par ton accomplissement au XXème siècle, jusqu’à tes nostalgiques utopistes du XXIème.

Déjà, dans ta Genèse, ton bréviaire originel, ton Alcoran fondateur, ton Manifeste du parti de 1848, et pour libérer le prolétariat de l’exploitation bourgeoise, tu préconisais : « Expropriation de la propriété foncière », « Abolition du droit d’héritage », « Confiscation des biens de tous les émigrés et rebelles », « Centralisation du crédit entre les mains de l’État […], de tous les moyens de transport et de communication », « plan décidé en commun », « Travail obligatoire pour tous, constitution d’armées industrielles » [1]. Nous te savons gré d’éradiquer les libertés de propriété, d’entreprendre et d’expression, de nous fournir le carcan de la mise en commun. Nous saluons alors bien bas ta capacité à inspirer les despotismes et autres fascismes rouges.

Charnier découvert après le passage des khmers rouges
Charnier découvert après le passage des khmers rouges

Ensuite, dans ton Apocalypse, où « le total approche la barre des cent millions de morts » [2], nous louons tes archipels concentrationnaires, goulag et logaï, tes déportations de masse, ta lutte des classes meurtrière, tes procès ubuesques, tes basses famines et hauts faits d’armes, du bolchevisme de Lénine et Trotski en 1917 aux dynastiques Jong de la Corée du nord contemporaine, tes Pol pot génocidaires, tes Afrocommunismes entre Ethiopie, Angola et Mozambique [3], ta longue marche ou crève de Mao à la place Tian’anmen, ton Mur de Berlin, ton rideau de fer et tes chars de Budapest, ta collectivisation forcée, tes Che Guevara sanglants, tes Castro castrateurs, ton opus magnus lourd des 848 pages bien plombées du Livre noir du communisme.

De quelle culture communiste parle-t-on ? Des réalités drapées de sang établies par les historiens les plus inattaquables ou des piètres artistes et écrivains thuriféraires de cette idéologie ? Les Communistes ont eu, que l’on se rassure, jusqu’en France, leurs Céline : Eluard ou Aragon publiant des « Ode à Staline » [4], dans les années cinquante…

A-t-on enfin compris que cette utopie communiste bienheureuse, y compris à l’état fœtal dans La République de Platon ou dans L’Utopie de Thomas More, portait en germe les oppressions et les meurtres qui ont affecté sa réalisation historique ? Loin d’être un idéal confisqué par Staline ou Mao, qui auraient changé le paradis de la justice sociale communautaire en enfer sur terre, ravalant celui de Dante à l’état de pâle brouillon, la doctrine communisme, jumelle du Reich de mille ans fantasmé par le nazisme, de par son inévitable éradication des libertés individuelles, porte in nucleo sa propre condamnation. À la question « Ses buts ne pouvaient-ils être atteints que grâce à la violence la plus extrême ? » [5], il faut répondre en conscience : oui. Il faut hélas constater qu’entre de rouges tribuns candidats à la magistrature suprême jusqu’à des philosophes passablement à la mode (de quelle philosophie mortifère sont-ils le nom ?), qu’ils s’appellent Zizek ou Badiou [6], préconisant le retour à la terreur, l’illusion, ou plutôt la libido dominandi, cette pulsion de ressentiment, de pouvoir absolu et de coercition, sont aussi répandues que pérennes, malgré les leçons de l’histoire et son devoir de mémoire.

Même le moindre groupuscule d’extrême droite n’oserait publiquement rendre hommage à la culture fasciste, sous peine d’encourir la plus honteuse disqualification morale, voire physique, d’être couvert de la plus brune opprobre. Qu’un candidat socialiste à la présidence de la République française prétende « rendre hommage à la culture communiste » et à ses drapeaux couverts de sang en dit long sur la cécité à sens unique de la plus grande part de notre société et de notre intelligentsia. Faute d’aggiornamento, la gauche n’a pas conscience que la seule pourpre qui lui siérait bien serait celle de la honte, quand seul le capitalisme libéral honni, même imparfait et entravé, a permis à une immense majorité de la population mondiale d’accéder à un niveau de richesse et de liberté jamais atteint dans l’histoire…

—-
Sur le web.

  1. Karl Marx : Manifeste communiste, in Philosophie, Folio essais, 2003, p 424 et 425.
  2. Le Livre noir du communisme, sous la direction de Stéphane Courtois, Robert Laffont, 1997, p 14.
  3. Ibidem, p 743.
  4. On pardonnera ma bibliothèque de ne pas héberger ces textes. Voir cependant : link
  5. Ibidem p 795.
  6. Voir par exemple d’Alain Badiou : Logiques des mondes, Seuil, 2006.
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  • « la folie de la Révolution fut de vouloir instituer la vertu sur Terre. Quand on veut rendre les hommes bons et sages, libres, modérés, généreux, on est amené fatalement à vouloir les tuer tous. »
    Anatole France.

  • Il m’arrive de lire contrepoint ça permet de me détendre en m’amusant tellement les articles sont ridicules et avec un manque de précision historique de plus difficile a trouver dans les grands journaux.La petite image d’illustration le prouve bien :comparer le gentil et souriant social-démocrate Mélenchon avec Staline est pas sympa pour ce dernier.Mais le pire est la sources de Thierry Guinhut « le livre noir du communisme » et ses 100 millions de morts.Quant on sait que le communisme a permis de vaincre la mort, d’ailleurs on ne mourrait pas en URSS.Les historiens actuels parle de moins de 50 millions dont 80% victimes de famines provoquer par les aliens et par l’absence d’Internet en Chine à l’époque de Mao.
    Le passage le plus amusant de l’article est la fin où l’auteur nous affirme que seul le libéralisme a permis « à une immense majorité de la population mondiale d’accéder à un niveau de richesse et de liberté jamais atteint dans l’histoire ». Le pauvre homme dois oublier que selon amnesty international le seul pays socialiste Cuba est aussi le pays qui respecte le plus les droits de l’homme au monde et que 25 des 23 nations européennes qui ont voté les sanctions politiques et diplomatiques contre Cuba en 2003 présentent une économique bien plus désastreuse que celle de Cuba. A Cuba, les gens disposent d’ailleurs d’un revenu par habitant supérieur aux étasuniens.Autre exemple le venezuela diriger par le socialiste Chavez est le second pays du continent après Cuba a avoir liquider l’analphabétisme et l’impuissance chez les hommes et ou la pauvreter a le plus diminuer ses dix dernières années quand on vois que les Suisses doivent émigrer en radeau pour tenter de rejoindre le Venezuela on ne peux parler que d’échec du libéralisme.Je terminerais par rappeler qu’il ne faut que 2 secondes au libéralisme pour faire autant de mort de rire que toute l’histoire du communisme.

    • Excellent, au début, je croyais à un commentaire sérieux. 😀

    • « A Cuba, les gens disposent d’ailleurs d’un revenu par habitant supérieur aux étasuniens » c’est pour cela qu’autant de cubains fuient aux usa alors qu’ils n’y a pas d’américains fuyant à cuba ???? À Cuba, le salaire moyen a augmenté de 1% en 2013 et tourne désormais autour de $20 par mois (471 pesos). 0,66 dollar par jour ! 50 centimes d’euro par jour ! http://www.one.cu/publicaciones/03estadisticassociales/Salario%20Medio%20en%20Cifras%20Cuba%202013/II.pdf Au marché payable en devises, le pain coûte $0,80, le kilo de blanc de poulet, plus de $3. Ce qui veut dire qu’un Cubain ne peut même pas s’acheter un pain par jour et qu’il ne peut que subsister que grâce au système de rationnement. Enfin, à quelque chose malheur est bon : l’obésité n’est pas un réel problème à Cuba. Cuba est le seul pays latino-américain qui a vu diminuer son apport calorique diminué pour la population, en passant de 2.700 calories/jour/hab. en 1957 à moins de 2.500 après la fin des subventions soviétiques. De même Cuba doit être le seul pays au monde qui a vu son nombre de voitures par habitant diminuer depuis 1957.

    • Dès le début de la dictature castriste, Cuba n’a survécu à l’effondrement de son économie que grâce aux subsides de l’ex-URSS, qui lui accorda 65 milliards de dollars sous forme de « prêts et aides » jusqu’à 1990. Suivit une longue période de restrictions, reflétées dans la réduction de produits du livret (viande bovine, poisson, lait frais, pommes de terre, tabac, savon, pâte dentifrice, détergent, etc.), jusqu’à l’arrivée du socialisme au Venezuela en 1999, qui a apporté à Cuba plus de 130.000 barils de pétrole par jour, en plus de fonds s’élevant à 34 milliards de dollars, rien que pour le dernier lustre. Suite à la crise économique que traverse actuellement le Venezuela, le livret continuera sûrement à maigrir. Des sources du gouvernement soutiennent que conserver le livret coûte un milliard de dollars par an, duquel la population ne paie que 12,3%, le reste étant à charge de l’État. Face à cet énorme coût pour un pays aussi pauvre que Cuba, le gouvernement de Raúl Castro commença à parler en 2010 de sa disparition graduelle, chose qui ne fut pas mise en pratique, sûrement par crainte de la réaction des gens. À ce propos, il y a un dicton cubain : « Avec le livret personne ne peut vivre, mais sans le livret beaucoup de gens ne peuvent vivre. »
      Comme l’a indiqué Carlos Alberto Montaner, « le livret de fourniture est un moyen pas du tout subtil de contrôle social et une manière contondante d’obliger à l’obéissance ». À ce sujet, c’est peut-être dans les mécanismes pour obliger à l’obéissance et inspirer la crainte qu’il faut trouver la raison qui fait que certaines dictatures tombent et d’autres se maintiennent. Peut-être, seulement peut-être, est-ce la raison pour laquelle le Brésil manifeste et le Venezuela non : le chavisme a eu plus de succès que le PT [Parti des Travailleurs, parti de la présidente brésilienne Dilma Roussef] pour implanter un large réseau de subsides et d’aides et pour inspirer la crainte de les perdre. La dictature cubaine s’est maintenue précisément grâce à la misère, la faim et la servilité qui en découlent. Le Livret de fournitures peut-être a réussi à améliorer le sort de ses bénéficiaires pendant quelques jours par mois, mais n’a pas contribué à sortir les Cubains de la pauvreté, définitivement, de manière concrète, à long terme. La dictature castriste serait inimaginable sans la pauvreté du peuple cubain : elle a consacré plus d’un demi-siècle à « résoudre » la pauvreté, en la maintenant et en l’augmentant, au lieu d’implémenter des institutions qui canalisent les incitants pour éliminer la dépendance et créer de la richesse. Le castrisme n’a rien fait de tout cela en 50 ans, plus préoccupé à ce que les pauvres continuent d’être pauvres et, par conséquent, vulnérables et dépendants du pouvoir politico-militaire qui soutient et administre la laisse autour de leur cou.

    • le capitalisme a réduit ces dernières années de moitié la pauvreté mondiale. http://loicgonsolin.politicien.fr/2013/07/05/716/ http://www.contrepoints.org/2012/03/22/74166-la-pauvrete-recule-dans-le-monde-grace-a-la-liberte-economique http://www.contrepoints.org/2013/10/13/142447-tout-ce-que-vous-aimez-devoir-au-capitalisme
      cela est un fait le capitalisme permet d’améliorer le sort des plus pauvres…..comme disait churchill: » Le vice inhérent au capitalisme consiste en une répartition inégale des richesses. La vertu inhérente au socialisme consiste en une égale répartition de la misère. » intéressez-vous à Muhammad Yunus et à Hernando de Soto Polar : Deux économistes qui ont démontré, de façon expérimental et concrète (avec le micro crédit en Inde pour le premier et dans les favelas pour le second), que seul le capital, le plus petit soit-il, peut permettre de sortir de la pauvreté.

    • « Quant on sait que le communisme a permis de vaincre la mort, d’ailleurs on ne mourrait pas en URSS.Les historiens actuels parle de moins de 50 millions dont 80% victimes de famines provoquer par les aliens et par l’absence d’Internet en Chine à l’époque de Mao. » vous fumez quoi…….seuls quelques historiens communistes parl de moins de 50 millions. les chiffres réels tourne autour de 90 milllions de morts. chose amusante la plaupart des historiens ayant critiqué Thierry Guinhut ont des sympathies communistes. les pauvres des pays capitalistes vivent mieux que l’ensemble de la poupaltion des pays communistes. lisez « The Haves and Have Nots » (en français, « Les nantis et les démunis ») de Branko Milanovic

    • cette « Révolution Cubaine » a conçu une multitude de « Tribunaux révolutionnaires » (comme chez les Jacobins de 1793-1794, et chez les Bolcheviques sous Lénine, Trotski et Staline), qui ne sont que des parodies de Justice expéditives, façon Procès truqués de Moscou sous Staline, envers les opposants réels ou supposés au régime Totalitaire Communiste Castriste.
      L’aboutissement de l’application de la TERREUR pour les prisonniers à travers ces « Tribunaux révolutionnaires », est :
      – Soit, la prison ou les camps de concentration qui peuvent atteindre des périodes délirantes de 15, 20 ou 30 ans d’enfermement, si les victimes : dissidents politiques, professeurs d’Université ou d’écoles privées, commerçants, « spéculateurs », avocats, et même certains membres de la Croix Rouge Cubaine, etc.., survivent jusque-là, malgré leurs terribles conditions de détention ;
      – Soit, les fusillades sommaires devant les pelotons d’exécution.

    • L’un des derniers évènements tragiques connu est celui du « printemps noir » en 2003. En effet, le gouvernement décidant de faire taire pour la énième fois les opposants au régime fanatique Castriste, arrêta un groupe de 75 dissidents dont une vingtaine de journalistes condamnés à de longues peines de prison. Cette même année, trois jeunes Cubains voulant détourner un bateau pour s’évader vers la Floride, furent exécutés.
      Tout récemment, la dernière victime du régime tyrannique Castriste est : Orlando Zapata Tamayo, un des 75 dissidents du « printemps noir », maintenu en détention après l’expiration de sa pseudo-peine.
      Il est mort le 23 février 2010 suite à une longue grève de la fin.

    • « selon amnesty international le seul pays socialiste Cuba est aussi le pays qui respecte le plus les droits de l’homme au monde » vous fumez quoi ??? regardez ce que dit amnesty international sur cuba : http://www.amnesty.org/fr/region/cuba

      • Jacques, pas la peine de vous évertuer à convaincre quelqu’un qui ne pourra pas être convaincu (même si vos posts sont intéressants).

        Vous noterez son pseudo « Koba53 » : Koba était un des surnoms de Staline et 53 la date de sa mort…. Tout est dit.

        De toute façon la simple phrase « Les historiens actuels parle de moins de 50 millions dont 80% victimes de famines provoquer par les aliens [!!!!] et par l’absence d’Internet en Chine à l’époque de Mao [re !!!]! » prouve qu’on a affaire soit à un plaisantin, soit à un psychotique.

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