Les grands mythes économiques (1) : La dette publique n’est pas un problème

Pour beaucoup, la dette gouvernementale n’est pas un problème puisque nous nous devons cet argent à nous-mêmes. Il s’agit d’un mythe.

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Les grands mythes économiques (1) : La dette publique n’est pas un problème

Publié le 3 mai 2012
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Pour beaucoup, la dette gouvernementale n’est pas un problème puisque nous nous devons cet argent à nous-mêmes. Il s’agit d’un mythe.

Par Le Minarchiste, depuis Montréal, Québec.

Premièrement, une part de la dette gouvernementale est détenue par des étrangers. Il faudra donc qu’une partie de nos taxes et impôts futurs soit expédiée à ces étrangers éventuellement. Ceci étant dit, aux États-Unis c’est la Fed qui est le plus gros acheteur de T-bills depuis un bout de temps et ce avec de la monnaie créée ex nihilo (c’est ce qu’on appelle la monétisation de la dette). Les intérêts sur cette dette sont donc retournés au Trésor Américain pour financer les dépenses de l’État.

Deuxièmement, les titres de dette détenus par des investisseurs locaux ne sont pas uniformément répartis dans la population. Ainsi, une partie des futurs taxes et impôts de tous (et surtout ceux des générations à venir) devront servir à rembourser ces titres de dette détenus par quelques-uns. Il y a donc un déplacement de richesse d’un groupe vers un autre.

Troisièmement, il ne faut surtout pas oublier que la dette monétisée et/ou multipliée par le système bancaire à réserves fractionnaires engendre de l’inflation. Cette inflation n’affecte pas les gens de manière égale. Ceux qui obtiennent l’argent en premier s’enrichissent alors que le reste de la population voit son pouvoir d’achat être dilapidé.

L’inflation est une gigantesque subvention aux banques, qui peuvent engendrer des profits à partir de rien. Puis, les fonctionnaires et sous-contractants qui bénéficient directement des dépenses du gouvernement sont aussi favorisés, tout comme les entreprises qui reçoivent des subventions et autres aides.

L’inflation ne fait pas que des gagnants; les perdants sont très nombreux. Il y a d’abord les salariés dont le salaire croît moins vite que l’inflation. Si l’inflation a été de 5% cette année et que votre salaire n’a été augmenté que de 2%, vous êtes dorénavant plus pauvre de 3% puisque le pouvoir d’achat de votre salaire aura diminué.

Il y a aussi les épargnants, qui voient le pouvoir d’achat de leurs épargnes fondre en raison de l’inflation. Si vous avez de l’argent dans votre compte-chèque à la banque et que l’inflation est de 5%, la valeur de cet argent aura diminué de 5% chaque année. Un retraité qui reçoit une rente fixe s’appauvrit chaque année en conséquence de l’inflation.

L’inflation est donc source d’inégalités! L’impact de l’endettement gouvernemental sur la répartition de la richesse actuelle et intergénérationnelle n’est pas neutre. L’argent emprunté par l’État en notre nom ne nous est pas dû à nous-mêmes, il est dû aux détenteurs de ces titres de dette.

—-
Sur le web.

Lire aussi : Le lien entre les inégalités et l’inflation.

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  • Parfaitement exact. A répéter inlassablement!

    • Etant donné que les salaires et l’épargne augmenteront proportionnellement à l’inflation, seul les dettes contracté avant l’inflation perdront de leur valeur (sauf en cas de contrat prenant en compte l’inflation).
      Donc, non ce n’est pas parfaitement exact, c’est même plutôt simpliste comme raisonnement, comme si tout était figé lorsque l’inflation augmente…..

      • @P.Henri: Votre presuppose: « Etant donné que les salaires et l’épargne augmenteront proportionnellement à l’inflation, » est faux, ou tout du moins il n’est pas toujours vrai. Il est au moins faux pour l’epargne: L’inflation a de tout temps ete un un gigantesque frein a l’epargne: Pourquoi ne pas depenser tout de suite ce qui vaudra moins demain?

        Concretement, votre objection est fondee sur du vent…

        • Alors « c’est faux, ou tout du moins il n’est pas toujours vrai », ça c’est du vent.
          Linflation n’est pas le problème en soit, la durée de l’inflation lui l’est, une inflation élevé sur le long terme oui, sur le court terme non.
          « Pourquoi ne pas dépenser tout de suite ce qui vaudra moins demain? » Tout simplement parce que le futur est de fait imprévisible. Et si je suis votre logique, « en dépensant tout de suite ce qui vaudra moins demain », cela va augmenter la demande de financement de la production et donc par conséquence la demande d’épargne dont les intérêts augmenteront.

  • Les commentaires sont fermés.

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