Pendant que les médias blâment le « libre-marché » pour tous nos problèmes, on constate qu’en réalité notre économie n’est pas libre, et que cela nous coûte beaucoup ! Il serait bien temps de faire confiance au marché et de libérer les prix !
Par Le Minarchiste, de Montréal, Québec.
Le prix est une donnée fondamentale pour qu’un marché fonctionne bien car c’est le prix qui coordonne tous les acteurs du marché de façon à ce que l’offre puisse adéquatement servir la demande. Lorsque les prix sont manipulés et éloignés artificiellement de leur niveau naturel, le résultat est généralement de la destruction de richesse et du gaspillage de ressources.
Bien que notre économie soit qualifiée de « capitaliste », on constate rapidement qu’il est bien difficile d’y trouver un prix qui ne soit pas manipulé par le gouvernement. Certains diront que c’est pour « corriger les erreurs du marché » ou encore « protéger les consommateurs des excès du libre-marché ». Cependant, lorsqu’on observe les conséquences directes et indirectes de ces manipulations, on constate rapidement que la population est plutôt flouée par l’ingérence de l’État dans l’économie.
En tout premier lieu on pourrait mentionner les taux d’intérêt, qui sont gérés par la banque centrale et sa politique monétaire, laquelle consiste à contrôler le rythme de création de monnaie. La décoordination économique engendrée par cette manipulation est très dommageable et mène habituellement vers une récession. Les emprunteurs peuvent avoir l’impression d’y gagner au départ, en bénéficiant de taux d’intérêt constamment inférieurs au taux naturel du marché, mais les dommages collatéraux résultant des récessions qui surviennent inévitablement pour corriger les excès du boum sont maintes fois plus importants.
Et que dire des prix des maisons au Canada ? Ce qu’on appelle « marché immobilier » est-il vraiment un libre-marché ? Absolument pas ! Le marché immobilier canadien, ainsi que celui de la plupart des pays industrialisés, est manipulé de plusieurs façons. Au Canada, la plus grosse distorsion provient de la SCHL et de son assurance hypothécaire bénéficiant d’une garantie gouvernementale. Par ailleurs, il ne faut surtout pas oublier l’immense distorsion engendrée par le stimulus monétaire artificiel mentionné au paragraphe précédent, c’est-à-dire que les bas taux d’intérêt encourage l’endettement, ce qui a comme impact de propulser le marché immobilier à la hausse.
Le prix le plus volatil auquel le citoyen moyen est régulièrement exposé est celui de l’essence. Cela donne presque l’impression que ce prix est « libre de fluctuer » au gré du marché. Pourtant, une grosse portion de la production mondiale est manipulée par un cartel de gouvernements (l’OPEP). De plus, au Québec, la moitié du prix de l’essence est constituée de taxes, dont certaines ont pour but avoué de restreindre la consommation, et donc de manipuler le marché. Puis, le gouvernement québécois impose un prix plancher aux détaillants, ce qui fait en sorte que Costco ne peut offrir à ses membres le prix qui lui convient. Croyez-moi, ces manipulations ne sont vraiment pas à l’avantage de la population (voir ceci).
Au Québec, le prix du lait est aussi manipulé par des mesures protectionnistes qui font en sorte que le litre de lait se vend significativement plus cher ici qu’aux États-Unis. Beaucoup d’autres denrées alimentaires voient leur prix gonflé par des tarifs douaniers. En quoi cela est-il à l’avantage des consommateurs ?
Au Québec, en Ontario et dans bien d’autres juridictions, les loyers sont sujets à une forte règlementation, incluant des plafonds sur les augmentations. Devant cette situation, les investisseurs immobiliers ont délaissé le secteur locatif pour se concentrer sur les condos. Résultat : nous avons connu d’importantes pénuries de logements locatifs à Montréal. Bien sûr, ceux qui ont un appartement bénéficient d’un loyer inférieur au prix du marché, mais ceux qui sont sur le trottoir le 1er juillet subissent des coûts humains et économiques qui sont bien plus importants. Le contrôle des loyers est, en somme, une bien mauvaise chose partout où il y en a.
Dans l’immobilier commercial, ce sont plutôt les règles de zonage qui ont le plus d’impact en termes de manipulation des loyers. Celles-ci restreignent l’offre, ce qui permet aux propriétaires actuels d’exiger des loyers plus élevés. C’est ce qu’on observe présentement au Canada, où il y a la moitié moins d’espace commercial par habitant qu’aux États-Unis. Les concurrents américains qui veulent venir s’établir ici ne peuvent pas le faire, sauf en achetant une entreprise établie (ce qui est très coûteux). C’est pourquoi notre industrie du commerce de détail manque de concurrence. Les tarifs douaniers, les loyers et le salaire minimum élevés font en sorte que les coûts d’opérations sont élevés, ce qui explique pourquoi les vêtements se vendent nettement plus cher au Québec qu’aux États-Unis. Après taxes, on peut souvent parler d’une différence de plus de 50%. C’est le niveau de vie de notre population qui en souffre.
À Montréal (et dans la plupart des villes), l’industrie du taxi est fortement règlementée. Le nombre de permis est limité de façon à cartelliser les prix, ce qui fait en sorte que nous payons trop cher. Par ailleurs, les chauffeurs de taxis doivent souvent s’endetter pour acquérir un permis, lesquels se vendent à fort prix vu la rareté artificielle de ceux-ci. Personne n’y gagne…
Au Québec, le prix d’une consultation chez le médecin, entre autres, est complètement inconnu de la population puisqu’il est défrayé par la RAMQ. Cela donne une illusion de gratuité. La conséquence de cette distorsion est que le service est sur-utilisé, l’offre est insuffisante (puisque les prix sont fixés par la RAMQ) et nous nous retrouvons en grave situation de pénurie. Cette situation n’est certainement pas à l’avantage du citoyen moyen… Par ailleurs, les prix des services rendus par les médecins sont eux-mêmes gonflés par la cartellisation légale de cette profession par le Collège des Médecins (notez que ceci s’applique à la plupart des associations professionnelles).
En Ontario, les prix de l’électricité sont gonflés pour permettre de subventionner les « énergies vertes » par l’entremise du programme FIT, qui verse aux producteurs plus du double du prix du marché pour l’électricité éolienne et plus de six fois le prix du marché pour l’électricité solaire. Les consommateurs Ontariens commencent à trouver leur facture salée…
Au Québec, les étudiants universitaires n’assument qu’une infime portion du coût de leurs études. Cela fait en sorte de déconnecter la demande pour les programmes d’études universitaires de la valeur des débouchés potentiels une fois le diplôme obtenu. La demande artificiellement gonflée met de la pression sur le financement du système. Les conséquences sont une augmentation du fardeau fiscal des contribuables, une diminution de la qualité des études et une sous-optimalité du bassin de diplômés relativement à la demande sur le marché du travail (trop de sociologues, pas assez de médecins).
Les exemples sont si nombreux qu’il est pratiquement impossible de trouver un exemple de prix non-manipulé par l’État et libre de fluctuer sans restriction, au gré de l’offre et de la demande.
Conclusion :
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Sur le web
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J’ai hâte, chers cousins de la Nouvelle France, que vous nous fassiez un article sur les prix dans la Vieille France, notamment quand le Parti Socialiste sera de nouveau au pouvoir. La liste risque d’être bien plus longue !
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Vous avez une version libre en français du graphique qui illustre cet article sur Wikimedia Commons.
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