À peu de jours du premier tour de l’élection présidentielle, les Français blasés au dernier degré ont manifestement décidé de boire le calice jusqu’à la lie : jamais l’avenir de la France n’aura été la proie de tant d’incertitudes !
Par Philippe S. Robert.
À peu de jours du premier tour de l’élection présidentielle, les Français blasés au dernier degré ont manifestement décidé de boire le calice jusqu’à la lie : jamais l’avenir de la France n’aura été la proie de tant d’incertitudes ! Pis encore, toute notion véritable de liberté leur ayant été ôtée de vive force du coeur et de l’esprit, nos concitoyens, rendus ainsi incapables de discerner le vrai du faux, s’apprêtent à nouveau à prendre la route de la servitude.
Pour ajouter à leur malheur, les Français n’auront même pas eu la possibilité de choisir le meilleur parmi les mauvais candidats qui se présentent à leurs suffrages puisque tous, sans exception, se révèlent des plus funestes.
En ce début de 21ème siècle français, nous assistons donc à l’érection d’une tragique imposture au nez et à la barbe du peuple sans même que celui-ci, démocratiquement berné, en soupçonne les conséquences dramatiques.
Le 7 mai 2012, dès potron-minet, à quelle abracadabrantesque situation du pays le nouveau Président de la République va-t-il avoir à faire face et, surtout, à traiter à coups de serpe pour tenter d’éviter le pire aux Français ? Voici :
“Volontaire ou subie, la rigueur s’imposera au prochain président de la République. La rigueur passe par la baisse des dépenses publiques et non par la hausse des impôts (…) Elle s’impose autant pour sauver l’euro que pour rétablir la souveraineté de la France, casser le cycle de son déclin, refonder la nation autour de perspectives d’avenir crédibles”.
Il s’agit ici d’un avis circonstancié émis par Nicolas BAVEREZ qui détaille, dans son éditorial paru dans Le Point du 12 avril dernier, les paramètres conduisant à l’amère potion que les Français vont devoir stoïquement accepter d’avaler :
“Quel que soit l’élu, le prochain quinquennat sera celui de la rupture avec l’ère de croissance à crédit (…) Voilà pourquoi le prochain président, de gré ou de force, devra s’inspirer de Gerhard Schröder et de Mario Monti. Voilà pourquoi il ne suffit pas de dire que l’on va baisser les dépenses, mais lesquelles et comment. Voilà pourquoi il faut assumer politiquement la rigueur. Dès maintenant”.
Mais alors, direz-vous étreint par l’espoir du désespoir, Nicolas SARKOZY possède encore toutes ses chances d’être réélu ! Je n’en crois rien après avoir pris connaissance de la réponse à la Lettre au peuple français de l’IREF (www.irefeurope.org) :
“Monsieur le Président, les Français vous ont élu en 2007 car vous aviez promis la “rupture” et les réformes nécessaires pour redresser l’économie. Ils ont attendu en vain pendant cinq ans. Aujourd’hui, la Lettre que vous venez d’envoyer, même si elle tranche sur de nombreux points avec les autres candidats aux présidentielles, est encore loin du compte. Vos électeurs vont-ils vous accorder un nouveau mandat au vu de ce programme illisible, où se mêlent quelques traits réalistes avec des discours populistes et des mesures dirigistes ?”…
Et voilà pourquoi, mon pauvre Monsieur, votre fille a été rendue si muette que l’espoir de la guérir par des expédients est des plus minces : il y faut au contraire un choc salutaire dont je n’aperçois les prémices ni dans la (fausse) droite de SARKOZY et moins encore dans la gauche modèle HOLLANDE rectifiée MELENCHON.
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Sur le web
Je dirais qu’au contraire, cette élection nous amène à une certitude absolue : nous allons élire un incapable, quoi qu’il arrive !