Une ministre italienne est incapable d’annoncer à ses citoyens, sans pleurer, des sacrifices bien modestes. Ça en dit long sur les défis qui nous attendent, tous.
Par David Descôteaux, depuis Montréal, Québec
Une vidéo circule sur Internet. On y voit une ministre italienne éclater en sanglots pendant qu’elle annonce une réforme des régimes de retraite. L’Italie est fauchée. Le gouvernement va augmenter le nombre d’années de cotisation, et repousser l’âge de la retraite, notamment. Le premier ministre doit terminer l’allocution de la dame, trop « émotionnée » pour poursuivre.
Cette réforme sera insuffisante pour sauver les finances publiques de l’Italie, qui foncent vers la catastrophe. Mais qu’une ministre soit incapable d’annoncer à ses citoyens, sans pleurer, des sacrifices bien modestes (vu l’ampleur du problème)? Ça en dit long sur les défis qui nous attendent, tous.
L’île des insouciants
Mais j’oubliais. Ici sur notre île, rien de tout cela peut nous arriver. Ici c’est business as usual. Nos déficits, notre dette galopante, nos régimes de retraite dans le rouge… Tous ces irritants vont disparaître comme par magie.
Prenez Gérald Tremblay à Montréal. La dette de sa ville bouffe 17 % des revenus annuels. Les régimes de retraite font le tic-tac d’une bombe à retardement. M. Tremblay va-t-il se serrer la ceinture? Non. Il prévoit embaucher des dizaines de fonctionnaires de plus cette année. Il va plutôt serrer la ceinture de ses citoyens, à coups de hausses de taxes.
Prenez Jean Charest ou Michelle Courchesne, à Québec. La dette grossit plus vite chaque année (une douzaine de milliards en 2011, au minimum). Pas seulement à cause des infrastructures — le gouvernement paye l’épicerie avec sa carte de crédit. Les coûts de santé explosent, et le trou des régimes de retraite se creuse. Qu’entend faire Mme Courchesne? Y « réfléchir ». Rien ne se fera avant l’élection de 2012, bien sûr. La priorité : se faire réélire. Faut pas froisser quiconque d’ici là.
Prenez Stephen Harper, à Ottawa. Malgré ses discours de « droite fiscale », il endette le pays plus vite que tout autre premier ministre avant lui. La bureaucratie québécoise est un yacht à côté du paquebot fédéral, qu’Harper n’est même pas capable de faire virer de 10 degrés. Sous les conservateurs, les dépenses et les déficits battent des records. Un retour en récession, et c’est la catastrophe budgétaire.
Snif, snif
Retour en Italie. L’AFP cite un chef syndical qui déchire sa chemise : le gouvernement italien « n’a pas calculé l’impact social » du plan d’austérité. Faux. Ce que le gouvernement — tous les gouvernements — n’a pas calculé, c’est l’impact social inévitable d’une gestion à courte vue pendant des décennies. À dépenser plus que ses revenus, et à promettre mer et monde à chaque groupe d’intérêt. Quand la facture arrive, l’austérité n’est pas un choix.
Et plus nos politiciens, ici, continuent de croire que nous sommes sur une île, que notre carte de crédit Gold est illimitée, plus nous dressons la table pour une cure d’austérité sévère. Si nous continuons de laisser nos politiciens repousser à plus tard la moindre réforme, par manque de couilles ou par opportunisme, ne soyez pas surpris. Chez nous aussi, ça va pleurer.
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Sur le web
misai-reuh, misai-reuh … Pip, vous êtes pathétique.
Mais pire. Vous faites appel aux sentiments comme un escroc, pour anesthésier le raisonnement.
Et vous utilisez la possiblité que quelques personnes se retrouve très mal comme porte étendard pour défendre les privilèges de bien plus de gens qui ne sont nullement à plaindre. C’est minable.
Pourquoi cette dame a fondu en larme, je n’ai sais rien ; je ne suis pas comme vous, je ne lis pas dans les pensées ; peut-être bien qu’elle pensais aux pauvres qui allaient souffrir … ou peut-être bien qu’elle a compris que c’est sa « généreuse » politique précédente qui les a foutu dans la merde, maintenant que « l’argent des autres » n’est plus disponible…
1) Je ne vous parlais pas. Je parlais à une personne qui est peut être très pertinente quand elle parle de sa province, mais qui semble très paresseux quand il s’agit de s’intéresser à l’économie d’un autre pays que le sien.
2) Si vous aussi vous parlez sans avoir approfondi la question de l’état de l’économie italienne, la problématique très particulière du logement, de l’épargne, et des revenus des séniors (20% de la population, autant que le Japon), je ne vous salue pas non plus.
LOL
Ne saluez personne si ça vous amuse, peu me chaud. Et ça n’a rien de paresseux : si il y a un paresseux ici, c’est pas l’auteur.
Y’a pas besoin d’avoir « approfondi la question de l’état de l’économie italienne » pour comprendre que
« À dépenser plus que ses revenus, et à promettre mer et monde à chaque groupe d’intérêt, quand la facture arrive, l’austérité n’est pas un choix. »
Et oui, ça peut faire mal. Très mal. Et oui, ce sont les soutiers qui vont souffrir le plus. C’est l’évidence.
Et, oui, c’est à pleurer. Mais fallait pleurer avant. Quand on a servi le banquet que la brave pleureuse prétendait gratuit, à l’époque ; maintenant, c’est à elle qu’on demande de la présenter, la facture, et je comprend que ça lui fasse mal de faire face à ceux qu’elle a trahi.
C’est vous qui n’avez rien compris et qui utilisez comme prétexte les réalités vécues par mes compatriotes. Vous vous contrefoutez de ce qui s’y passe, ça ne vous touche pas personnellement et vous n’en subirez aucune conséquence.
Je ne laisserai jamais aucun ignorant de la réalité italienne parler de mon pays avec légèreté et sans peser ses mots.
L’auteur de cet article a méprisé la réalité des conséquences des mesures annoncées pour les personnes qui les subissent, c’est impardonnable et négligent, et ça montre une grande limitation de son intégrité intellectuelle, voire de son intellect tout court.
J’ai lu d’autres messages écrits par vous. Leur suffisance est proprement insupportable. l’Italie a besoin d’entrepreneurs et de gens prêts à retrousser leurs manches, pas de discours creux qui disent « ha, on vous l’avait bien dit, eh bien pleurez maintenant ».
Dernier message de moi adressé à vous : vous ne méritez pas mon attention. amusez vous bien à répondre.
Votre discours est pathétique. Pip.
P a raison : avec votre nationalisme de pacotille, vous jouez sur les sentiments pour anesthésier la raison. Les Italiens, comme tous les Européens-cigales vivant des rentes publiques, vont enfin subir les conséquences du mensonge collectiviste. Mais ce moment difficile peut être salutaire et moral, s’il est la promesse du retour à la liberté, à la responsabilité et à l’effort.
Sur quoi vous basez vous pour traiter un peuple entier de « cigales vivant des rentes publiques ? »
Ceux qui vivent des « rentes publiques », en italie, c’est d’abord les politiciens corrompus à la Berlusconi, les affairistes et les mafias du Sud, les autres triment comme des mulets, un boulot officiel, et un au noir, du moins quand il y a du travail, ou montent des boîtes, quand ils trouvent un financement. Allez à Milan, c’est la silicon valley à coté de votre Paris anémique.
Mais vous vous relisez avant de publier, ou c’est un forum d’enculeurs de mouches ???
Pip
Critiquez l’auteur si vous voulez, c’est libre. Mais ne dites pas qu’il « a méprisé la réalité des conséquences « , alors qu’au contraire il les souligne et les annonce pour le Québec, et alors que c’est vous qui méprisez la réalité des causes.
Et ne vous leurrez pas, n’imaginez pas qu’on méprise les italiens ni l’Italie parce qu’on est français ; il est vrai que le milanais est bien plus dynamique que Paris. Vu d’ici la situation française est bien pire que l’italienne : la France est peut-être moins profond dans les dettes que l’Italie, mais l’Italie freine alors que la France continue à plonger et ne prend aucune mesure pour redresser la situation, tout en agitant ses petits bras musclés pour brasser du FESF, du MES, de l’eurobond … de l’air, quoi.