Réconcilier les Français et l’économie

Pour aimer l’économie, il faut la comprendre. Pour comprendre, il faut apprendre

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Réconcilier les Français et l’économie

Publié le 24 novembre 2011
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Pour aimer l’économie, il faut la comprendre. Pour comprendre, il faut apprendre.

Par Jacques Garello
Article publié en collaboration avec l’aleps

Jean-Michel Fourgous et Olivier Dassault, députés qui animent le groupe « Génération Entreprise », ont eu la bonne idée d’organiser hier mercredi à l’Assemblée Nationale un colloque sur la pédagogie de l’économie. Ils font œuvre d’hygiène publique, une œuvre à laquelle l’ALEPS s’attache depuis des lustres avec des moyens hélas trop modestes. L’ignorance économique des Français est en effet cause de détresses individuelles, de tensions sociales, d’erreurs politiques. Elle fait le lit du syndicalisme primitif et de l’étatisme ancestral. Nous savons qu’elle prend sa source à trois niveaux : l’enseignement, l’information et l’oligarchie.

L’enseignement de l’économie est un drame dans notre pays. Les manuels scolaires sont des recueils de marxisme à peine démarqué, la formation des maîtres se fait dans des universités où les maîtres eux-mêmes sont ignorants car on les recrute sur des critères idéologiques. Une enquête menée il y a quelques années montrait que les économistes français étaient les plus nuls du monde, et que les étudiants en économie comprenaient moins l’économie que tous les autres étudiants médecins, littéraires, architectes ou autres

L’information est diffusée par des journalistes incultes et politisés pour la plupart. Elle empêche le commun des mortels de connaître les faits et leur signification. Les expériences menées par les entreprises qui organisent des formations d’économie générale pour expliquer ce qu’est le marché, l’entreprise, le profit, la mondialisation et la bourse, démontrent qu’il y a une attente de la part du personnel, qui ressent comme une véritable libération d’accéder à une connaissance simple qui leur donne une clé de lecture de l’actualité économique, et les préserve de la désinformation qui leur est distillée par le discours et la presse des syndicats ou des journalistes syndiqués. Pourquoi davantage d’entreprises ne le comprennent-elles pas ? Sans doute parce qu’elle sont elles-mêmes prisonnières de l’administration et des syndicats. Le silence des organisations professionnelles est assourdissant.

L’oligarchie est nourrie au lait du keynésianisme, et calfeutrée dans l’hexagonite. On est persuadé de l’exception française, et c’est « politique d’abord ». Elle est formée dans de grandes écoles où la pensée économique classique n’a pas sa place, et elle s’inscrit dans une tradition séculaire de dirigisme et de mépris pour le marché et la finance. Le passage à l’ENA et à l’inspection des finances détruira immanquablement les cerveaux. Il y a de quoi être stupéfait de voir le Grand Prix de l’Économie remis cette semaine à un membre de l’Institut à la tête de la banque française la plus visée par les agences de notation, qui explique savamment que la crise est due au tout-marché et en appelle au contrôle de la finance par l’État. Et que dire d’un ministre (de l’Éducation Nationale justement) qui affirme avec conviction et emphase : « L’ère de l’ultra-libéralisme est terminée, nous entrons dans celle du prospérisme ». Prosper youp la boum. Les guignols de l’économie enfoncent le peuple dans le mensonge et l’ignorance, sans doute pour mieux l’asservir. Il faudra bien un jour que les Français soient libérés. La croissance française sera elle aussi libérée du jour où elle ne devra plus rien à l’État.
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