L’Union européenne est un dispositif qui conduit désespérément au conflit des peuples.
Par Richard North, depuis Bradford, Royaume-Uni
Dans son dernier article du Telegraph, Ambrose Evans-Pritchard (journaliste à la section Affaires internationales) fait remarquer ce que nous avons tous compris de la crise grecque en Europe. Et pour cela il choisit une analogie, celle d’un couple enfermé dans un mariage sans amour. Puis nous avons à la suite, AutonomousMind, Zerohedge et TheDaily Mail – par deux fois – nous conduisent à remarquer une propension croissante à la violence.
On nous rappelle alors l’avertissement de Merkel annonçant que l’échec de l’Euro nous menace d’un millier de fléaux. “Personne n’a l’assurance d’avoir devant nous un demi-siècle de paix et de prospérité”, nous dit-elle. Mais elle considère la question à l’envers, nous dit Ambrose :
L’euro lui-même est devenu un moteur de destruction et de rancœur transfrontalière. L’Europe ne sera pas heureuse à nouveau tant que nous n’arrêterons pas cette expérimentation malavisée.
La tragédie, cependant, c’est que Merkel – ne connaissant que la version propagandiste de l’histoire de l’Union européenne – ne se rend pas compte que l’expérience avait échoué avant même d’avoir commencé. La naissance de ce qu’est aujourd’hui l’UE se forme dans le sillage immédiat de la Seconde Guerre mondiale. Mais, comme nous le savons, sa genèse intellectuelle fut façonnée des mains de Jean Monnet et Arthur Salter – dans les années 1920, au lendemain de la Première Guerre mondiale.
En tant que dispositif destiné à empêcher un conflit européen, celui-ci était donc destiné à empêcher la Seconde Guerre mondiale. Il a échoué au moment de l’arrivée de Hitler au pouvoir. Et pourtant, malgré cet échec, dans les décombres de l’Europe post-hitlérienne, Monnet en vint à dépoussiérer les mêmes vieux plans en les appliquant à la prévention d’une guerre qui n’aura jamais lieu.
Ainsi avons-nous Merkel piégée dans un faux paradigme, tentant désespérément de faire tenir un dispositif qui a été conçu pour éviter une guerre historique qu’il ne pouvait pas faire cesser – et qui ne l’a pas fait d’ailleurs. Et non seulement ce dispositif était sans rapport avec l’objectif final, mais il est devenu maintenant la source même d’une instabilité que la Frau cherche à éviter avec acharnement. Cela rend ses efforts désespérément contre-productifs.
Nous devrions connaître notre histoire, disent-ils, de peur qu’elle se répète. Mais quand l’histoire qu’on nous sert est une propagande et qu’on nous apprend une version biaisée de celle-ci, il nous devient difficile d’apprécier que nous assistons à sa répétition. Malheureusement, comme c’est le cas maintenant, cette «répétition» mène au conflit – le conflit des peuples plutôt que celle des armées. S’en est la différence essentielle, mais ce n’est qu’une maigre consolation.
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Sur le web.
Traduction: JATW pour Contrepoints.
Mouais. Associer l’UE et l’euro aux dispositifs post-1ere GM, sans aucune précision qui plus est, c’est un peu court et osé, tout de même.
Quant à l’inimitié inter-peuples, si en tant de crise ça gueule de tous les côtés, on ne l’a guère vu lorsque les choses suivaient leur chemin routinier.
Il y a des choses à critiquer dans cette europe, on peut effectivement parler des problèmes d’inimitié aujourd’hui, mais faire une telle généralisation sur un siècle entier relève d’un raccourci très politicien… Très “british” aussi, ceux qui depuis le début tirent à boulets rouges sur l’Union en profitant à fond de ses largesses et sans jamais ne serait-ce qu’envisager de mettre en pratique leurs gueulantes.