Les « paramilitaires » de Cuba

Portrait de cette police politique cubaine aux méthodes musclées

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Les « paramilitaires » de Cuba

Publié le 23 octobre 2011
- A +

Portrait de cette police politique cubaine aux méthodes musclées.

Par Yoani Sánchez, depuis La Havane, Cuba

A El Sexto, artiste de graffiti de la Havane détenu arbitrairement

Les pneus grincent ; les portes de la voiture s’ouvrent brusquement et trois hommes en descendent qui semblent  sortis du même moule : forts, rasés à la façon militaire, avec des portables accrochés à la ceinture. Il n’y a pas d’échappatoire possible. Aucun voisin ne va te secourir, les curieux s’éloigneront effrayés et les témoins possibles ne voudront pas parler. Ils te mettent de force dans une voiture sans te montrer un mandat d’arrestation, ni même une carte d’appartenance à un quelconque corps de police. Le numéro d’immatriculation est privé pour ne laisser aucune trace institutionnelle. Les coups non plus ne sont pas accompagnés d’un sceau ni d’une signature ou d’un sigle quelconque. Tu viens de tomber entre les mains des « paramilitaires » cubains, ces policiers politiques qui ne portent jamais d’uniforme et ont le pouvoir de contourner toutes les lois, de t’enfermer sans qu’il y ait délit et de t’emmener te « promener » pendant qu’ils te crient leurs menaces et t’enfoncent le genou dans l’abdomen.

Les méthodes de la « Camorra » sont de plus en plus fréquentes dans les rangs de la Sécurité de l’État. Leur impunité dérange les policiers réguliers qui voient ces sujets avec pseudonyme remplir les cellules de détenus non inscrits sur le livre des incidents. La pratique d’œuvrer en marge de la loi est déjà devenue une routine parmi les excités de la Section 21 qui se sentent membres d’un corps d’élite qui a le pouvoir d’empêcher n’importe qui d’aller quelque part ou de l’arrêter de force dans sa propre maison. Ils sont formés à ne pas écouter puisque ça ne vaut pas la peine de se remplir les oreilles de phrases du style « je suis un citoyen et j’ai des droits », « je veux voir un avocat… », « De quel délit m’accuse-t-on ? » Pour eux leurs victimes ne sont pas des individus protégés par la loi mais de simples « vers de terre », de purs « minables »… De ceux qu’un despote comme Kadhafi a un jour traités de « rats ».

Et tu es là, dans cette voiture, un trou noir qui engloutit la Constitution qui devrait de sauver, enserré par le bras robuste de quelqu’un qui se fait appeler l’agent Camilo ou le lieutenant Moisés. Pour le moment ils vont seulement te faire peur mais dans le futur -quand tu seras plus hardi- ils se verront tentés de t’arracher un ongle, de te mettre la tête dans un seau d’eau, de jouer avec le courant électrique dans tes testicules. Parce que quand un gouvernement crée des structures qui ne rendent compte à aucune justice, alors il n’y a aucune protection possible pour ceux qui s’opposent à lui. Ces paramilitaires d’aujourd’hui pourraient être les matons de demain. Ces forces d’élite qui se projettent comme les défenseurs d’un système agonisant, n’auront peut-être pas la main tremblante pour assassiner. Ils ont déjà connu l’hystérie de freiner brutalement dans une avenue et de te mettre de force dans une voiture. La prochaine fois c’est ton sang qu’ils voudront voir couler.

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Sur le web

Traduction : Jean-Claude Marouby

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