Extrait d’un article de Charles Wyplosz pour Telos, à lire en intégralité ici.
[..]La dernière fois qu’un gouvernement français a terminé l’année avec un surplus budgétaire, c’était en 1974. Depuis presque quarante ans, chaque année c’est la même chose : « c’est la dernière fois, l’année prochaine vous verrez ». Certes, il y a eu de mauvaises années, qui justifient pleinement un déficit. Mais il y a aussi eu de bonnes années : depuis 1974, le revenu moyen par tête s’est accru de 70%, compte tenu de la hausse des prix. La dette publique va approcher cette année 100% du PIB. [..] De gauche ou de droite, tous nos gouvernements ont abandonné toute notion de discipline budgétaire. Ça ne peut pas être un pur hasard.
Dette publique de la France (en % du PIB)
[..]Il y a deux ans, l’Allemagne a inscrit dans sa Constitution le principe du « frein à l’endettement », qui doit rentrer en vigueur en 2016. Ce principe établit une règle : le budget doit être en équilibre (en fait, le déficit ne doit pas excéder 0.35% du PIB). La loi est souple, cependant, et reconnaît qu’il peut y avoir des bonnes et des mauvaises années. Durant les mauvaises années, le gouvernement peut « tirer » sur un compte qu’il devra rembourser durant les bonnes années. Clair, simple et précis, cette règle constitutionnelle signifie la fin des déficits publics en Allemagne. Pourquoi pas chez nous ?
De gauche ou de droite, dans leur grande majorité, les politiques ne veulent pas de règle contraignante. Élus du peuple, disent-il, ils ne peuvent souffrir aucune limite.[..] Nos politiques continuent de faire semblant de croire à l’exception française, comme s’il peut y avoir d’exception en matière budgétaire. Les élus de la majorité ont trainé des pieds, laissant ceux du PS bloquer le projet. La gauche, en effet, ne veut pas se ficeler les mains au cas où elle arriverait au pouvoir en 2012. Si elle pense pouvoir alors se passer d’austérité, elle nous promet un scénario à la grecque parfaitement angoissant.
En fait, la classe politique a fait alliance avec la haute administration de Bercy. Ils ont concocté des procédures, telle la RGPP (révision générale des politiques publiques) ou l’ONDAM (objectif national des dépenses d’assurance maladie) qui sont de véritables usines à gaz que seuls quelques spécialistes comprennent.[..]
Ce qui marche, par contre, c’est l’apathie de l’opinion publique et des médias. L’abandon du projet de règle constitutionnelle n’a pas été remarqué. Ni le gouvernement, ni les médias (y compris la blogosphère dans sa majorité) n’ont alerté l’opinion publique des enjeux de cette question. La discipline budgétaire est un sujet ennuyeux, réservé aux spécialistes. Jusqu’au jour où la crise éclate et les citoyens se réveillent, sonnés par les sacrifices qu’ils vont devoir endurer. Après la Grèce, l’Irlande et le Portugal, la crise va sans doute secouer l’Espagne et l’Italie. Après ce sera le tour de la France. Amis cigales, chantons tant qu’il est temps !
Source : http://www.telos-eu.com/fr/article/equilibre-des-finances-publiques-la-faute-de-la-
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Il est vrai qu’il y a un désintérêt total du peuple sur cette question , les individus préférant fantasmer sur les mariages royaux.