Sauvetage grec : arrêtez les frais !

Chaque plan de sauvegarde de la Grèce accroît le problème au lieu de le résoudre. Il est temps d’arrêter les frais.

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Sauvetage grec : arrêtez les frais !

Publié le 23 juin 2011
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Dette finance grèceNous avons réalisé, ce matin, un nouveau briefing sur la deuxième subvention accordée à la Grèce et sur le coût d’un remodelage de la dette. Vous trouverez ici le rapport complet, mais voici les points clés développés.

Les États membres de l’UE ont épongé au total 311 milliards d’euro du risque de la Grèce (via le secteur bancaire, les plans de sauvetage et le programme de liquidité de la Banque Centrale Européenne). La France et l’Allemagne détiennent respectivement un risque sur 82 et 84 milliards d’euros alors que le Royaume-Uni n’en détient que 10,35 milliards en risques directs.

– Dans le meilleur des cas, pour maintenir la Grèce à flot jusqu’en 2014, un second sauvetage devrait couvrir un gouffre financier d’au minimum 122 milliards d’euros. Pour cela, la Grèce doit recevoir la totalité du montant original de la subvention ainsi qu’atteindre ses objectifs en termes de réduction du déficit et de privatisation. Si elle échoue, les besoins de financement pourraient croître jusqu’à 166 milliards d’euros, amenant potentiellement la Grèce à demander pour la troisième fois une aide extérieure.

– Le coût de restructuration va également augmenter avec le temps, alors que le poids de la dette grecque grandira dans les prochaines années. Pour la diminuer à un niveau durable, il faudrait en effacer la moitié. En 2014, les deux tiers de la dette grecque devraient être effacés pour avoir le même effet, ce qui signifierait une hausse radicale pour les coûts aux créanciers. Dit autrement, chaque ménage de l’eurozone détient aujourd’hui 535€ de la dette grecque – en 2014, et suite à une deuxième subvention, cela devrait revenir à un sidérant 1450€ par ménage. Cela rend cette deuxième subvention à la Grèce bien plus controversée que n’importe quel plan de sauvetage déjà existant, compte-tenu de la probabilité d’un défaut et du fait que les contribuables paient le plus gros morceau de la facture.

– Malheureusement, ceci est une crise de la dette et quelqu’un devra forcément payer. Nous estimons que les premiers revers d’un effacement à 50% de la dette grecque coûteraient à l’économie européenne entre 123 et 144 milliards d’euros (la largeur de l’intervalle étant liée à l’exposition inconnue de la BCE).

Cependant, cela ne serait que les premiers retours en termes de perte. On ne peut rappeler assez que le coût principal d’une restructuration de dette vient sous forme d’effet de contagion et de répercussions à travers le système bancaire européen. Même si ce n’est qu’un coût substantiel, nous estimons qu’à l’horizon 2014 après une seconde subvention, une coupe de 69% serait nécessaire, environ 175 milliards d’euro, pour atteindre le même niveau de dette.

Ces graphiques illustrent clairement pourquoi une deuxième subvention accordée à la Grèce est si difficile à vendre politiquement. En clair : les banques out, les contribuables in. Est-ce que quelqu’un croit sérieusement que c’est une méthode d’une quelconque façon « durable » ?

—-
Article repris depuis OpenEurope avec l’aimable autorisation de l’auteur.
Traduction : Virginie Ngo

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