De nouveaux pas joyeux sur la route de l’Anti-Bon-Sens

La liberté, c’est l’esclavage. Le bon sens, c’est la sottise !

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George Orwell

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De nouveaux pas joyeux sur la route de l’Anti-Bon-Sens

Publié le 31 mai 2011
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De nouveaux pas joyeux sur la route de l’Anti-Bon-Sens

Normalement, ici, je mets une introduction qui commence gaillardement et attire l’œil de l’internaute moyen. On peut y mettre du sexe, de la violence, un gros mot comme Couille et une petite méchanceté comme Clown À Roulettes et l’affaire est dans le sac. Aujourd’hui, je suis tombé sur une brochette de trucs atterrants, et j’ai bien du mal à faire un introduction digne de ce nom. Je vous les livre donc comme ça, poum.

On pourrait croire en première analyse que les administrations — et l’État en général — devant des échecs cuisants et répétés, s’amenderaient et chercheraient par tous les moyens à corriger le tir.

Ce serait une erreur si l’on oublie que bien souvent, l’erreur cache en elle-même un avantage sournois, diamant brut d’intérêt vital pour ces administrations et cet État, au milieu d’une gangue cyclopéenne de merdes consternantes.

L’exemple type est l’instruction scolaire étatisée.

Devant le résultat tous les jours démontré de la nullité croissante des têtes ni bien pleines ni bien faites qui sortent de l’Éducation Nationale, on pourrait ainsi croire que l’État chercherait par tous les moyens à corriger les erreurs. Eh bien non. Comme un citoyen docile est bien plus pratique pour lui qu’un citoyen effervescent, et qu’un citoyen idiot est bien plus docile qu’un citoyen qui pense, l’État s’emploie donc contre toute attente à produire des citoyens idiots.

Il y arrive assez bien. Et il va encore s’améliorer puisqu’on étudie actuellement sérieusement l’idée d’introduire la philosophie dès les classes maternelles, celles où, jadis, l’enfant commençait à apprendre à lire, écrire et compter.

Mais la philo à 5 ans, c’est doubleplusbon pour occuper les têtards ! Ce sera coincé entre un atelier poterie et un autre d’expression corporelle où les petits pourront se tartiner la gueule de peinture pour laisser libre-cours à leur surmoi emprisonné par des structures sociales encore trop fortes !

Inversement, Internet, puisqu’il permet d’obtenir la connaissance ou l’information et, pire que tout, d’exprimer son avis, va engendrer une masse informe de détraqués et d’imbéciles qui ne vont rien faire qu’à dire des méchancetés et des choses, à se moquer des politiciens. Ce n’est pas moi qui le dit, mais Eric Woerth : eh oui, le politicien moyen se rend maintenant compte qu’en fait, la plupart des gens ne sont pas d’accord avec leurs exactions, et n’ont pas leur langue dans leur poche, pour peu qu’on leur donne l’occasion de s’exprimer.

Bref : l’enseignement de qualité, la connaissance essentielle, la facilité de s’exprimer, Internet, tout ça, c’est très joli mais c’est à ne surtout pas laisser dans les mains du citoyen.

Mieux vaut lui farcir la tête de concepts philosophiques dès le plus jeune âge et lui susurrer les bénéfices du Droit à l’Oubli et de l’imposante batterie de lois de censure et de filtrage qui viendront assurer la pleine jouissance de ce nouveau droit. « L’enseignement c’est l’ignorance » et comme l’enseignement coûte très cher, on a donc choisi l’ignorance. Mais on continue à payer l’enseignement plein pot.

Habile.

Egalité, Taxes, Bisous : République du Bisounoursland

On pourrait croire à une caricature, mais non.

L’intelligence est soigneusement repoussée hors des frontières du Bisounoursland. Si la liberté, c’est l’esclavage, le bon sens, c’est la sottise.

Et la République se fait fort d’être première en la matière. Elle dispose de plusieurs sites de production industrielle, dont l’un, situé 139 rue de Bercy, 6ème étage, à Paris XIIème, vient de nous proposer sa dernière création d’un assez beau gabarit.

Ainsi donc, le tendre moutontribuable, encore tremblant des tontes de mai, découvre que le carburant n’aurait pas diminué suffisamment après les hausses stratosphériques qu’il a déjà subies récemment. En fait, la diminution des tarifs est, semble-t-il, tellement faible comparée aux baisses des cours du brut que la Ministre de l’Économie s’en est émue !

« Le prix du gasoil a un peu baissé, mais peut-être pas baissé tout à fait assez, et le prix du sans plomb n’a presque pas baissé, alors que dans le même temps, le brut a baissé »

Conclusion ? L’État, frôlant l’intelligence de façon asymptotique, va donc intervenir en cognant sur le méchant pétrolier, le vilain pompiste et le fourbe transporteur qui devront baisser leurs prix.

Et en ce qui concerne la TIPP et la TVA (dont le montant total représente 2 fois le prix du pétrole initial), on n’en parlera pas, on n’y touchera pas et on va se concentrer sur celui qui, finalement, joue le moins dans le prix global.

Taxes sur le gasoil

Comme d’habitude, l’État s’occupe du plus petit, en lui cognant dessus bien fort, en répétant aussi bas que possible pour que personne ne l’entende « Ne pas baisser la TIPP, ne pas baisser la TIPP, surtout ne pas baisser la TIPP. » De la même façon qu’on prendra toujours plus facilement à celui qui ne peut pas gueuler, qu’on tirera plus discrètement 1 euro de plus à 1.000.000 de personnes pauvres que 1.000.000 d’euros à une unique personne riche, il sera toujours plus aisé pour l’État de prétendre que ce sont les méchants pétroliers et les vilains pompistes (salauds de riches) qui ne répercutent pas la baisse pendant que lui s’en met plein les poches…

… Avant de dépenser la précieuse oseille dans du champagne et des escorts gloussantes. Ou des Commissions Théodule rutilantes et caquetantes, bruyamment heureuses de leur propre et inutile stupidité, comme le CSA par exemple.

Ce dernier a choisi, ce mois-ci, de cramer votre argent en pondant une palpitante décision expliquant doctement que citer sur les ondes Twitter ou Facebook revient à faire leur publicité.

« [Le CSA] considère que le renvoi des téléspectateurs ou des auditeurs à la page de l’émission sur les réseaux sociaux sans les citer présente un caractère informatif, alors que le renvoi vers ces pages en nommant les réseaux sociaux concernés revêt un caractère publicitaire qui contrevient aux dispositions de l’article 9 du décret du 27 mars 1992 prohibant la publicité clandestine. »

Si, tout à l’heure, faire de la philosophie en maternelle, c’était doubleplusbon, en revanche, citer Twitter ou Facebook, c’est inbon et ça frôle le crimepensée.

On explose klaxibule après klaxibule en pensant à l’argent mobilisé par ces gens pour sortir de si effarantes conneries, en pensant au décalage spatio-temporel de ces Cornichons médiatiques, décalage tel qu’il doit fasciner Igor & Grishka, en pensant aux conséquences de leur décision d’une insondable bêtise.

On ne dira plus « C’est de twitter qu’est venu la nouvelle de la mort d’Oussama Ben Laden » mais plutôt « C’est de ce site de microblogging en 140 caractères qu’est venu la mort d’Oussama Ben Electroménager de Marque. » On imagine sans peine la perplexité d’une partie des téléspectateurs qui devront décoder les réalités habilement cachées derrières les ellipses de plus en plus lointaines.

En pratique, franchement, il n’y a pas de raison de s’inquiéter : puisque la réalité est décidément trop rugueuse, la République va travailler à la modifier à coup de marteaux, burins, lois et interdictions.

Elle n’y arrivera pas, mais elle s’en fiche puisque vous disparaîtrez dans l’opération, écrabouillés par sa bienveillance lénifiante.
—-
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  • c’est beau comme du h16 ! belle prémonition là aussi que de se doter d’un pseudo comme h16 ! tjs en avance sur ton temps, tu as déjà un matricule pour plus tard … dans qques années .

  • « L’avantage sournois, diamant brut d’intérêt vital pour ces administrations et cet État » est avant tout la survie des structures publiques.

    La survie explique l’immobilisme inouï des structures publiques, la complexité artificielle des réglementations pointilleuses, l’auto-corruption par le jeu des intérêts réciproques et finalement l’inefficience profonde du secteur public par rapport aux structures privées. En l’absence du juge ultime de la rentabilité qui régule les structures privées sur les marchés libres, les structures publiques dépensent une énergie colossale à la poursuite de leur légitimité, pour un coût bien plus élevé que le coût marketing ou publicitaire nécessaire au secteur privé.

    La recherche effrénée de la survie de la part des structures publiques est une des explications de la pénurie d’offre dans les économies collectivistes, mais également de la pénurie de la demande par découragement ou disqualification.

    • n’oublions pas qu’ils sont nombreux à manger dans la même gamelle :
      – élus
      – corps intermédiaires
      – fonctionnaires
      – syndicats
      – dirigeants d’associations
      – emplois aidés, intermittents …
      – les retraités des catégories précédentes + leurs familles respectives

      tant qu’il y aura des contribuables à racketter, ils continueront au même rythme de dépenses, le mur on le prendra sans ralentir avant les enfants ! malgré les nuages pourtant fort visibles de la dette, rien ne change, regardez Aillagon . Stockez de l’or, et ouvrez des comptes à Gibraltar, vendez votre maison de campagne tant qu’il est temps et achetez-en une au Panama, en Uruguay, ou ailleurs si vous préférez la nourriture asiatique .

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