Les policiers du cimetière

Orlando Zapata Tamayo mourait il y a un an, protestant contre la dictature castriste

Partager sur:
Sauvegarder cet article
Aimer cet article 0

La liberté d’expression n’est pas gratuite!

Mais déductible à 66% des impôts

N’oubliez pas de faire un don !

Faire un don

Les policiers du cimetière

Publié le 24 février 2011
- A +
Orlando Zapata Tamayo

Les cimetières de village sont pittoresques et tristes : des tombes peintes à la chaux, le soleil qui donne toute la journée sur les carreaux de céramique et les allées de terre durcie sous le pas des personnes en deuil. Ce sont des endroits où l’on n’entend en général que le bruit des sanglots. Mais il est un cimetière dans le petit village de Banes, qui pendant les douze derniers mois a été le siège de cris insolites. Des croix autour desquelles l’intolérance n’a pas eu la pudeur de baisser la voix comme cela se fait devant une pierre tombale. Pour comble, depuis plusieurs jours l’entrée du lieu est surveillée comme si les vivants pouvaient contrôler l’espace où gisent les morts. Des dizaines de policiers veulent empêcher que les amis et connaissances d’Orlando Zapata Tamayo viennent commémorer le premier anniversaire de sa mort.

Ceux qui aujourd’hui même patrouillent autour de la tombe de ce maçon savent très bien qu’on ne pourra jamais l’accuser, comme on l’a fait avec d’autres, d’être membre de l’oligarchie qui prétendait récupérer ses biens. Ce métis, né après le triomphe de la révolution, qui n’a été à l’origine d’aucun programme politique et n’a pas pris les armes contre le gouvernement, est devenu un symbole inquiétant pour ceux qui eux s’accrochent aux possessions matérielles auxquelles ils ont accédé avec le pouvoir : les piscines, les yachts, les bouteilles de whisky, les comptes bancaires remplis et les belles demeures sur tout le territoire national. Un homme élevé sous l’endoctrinement idéologique leur a échappé par la porte de la mort et les a laissés de l’autre côté du seuil plus faibles et plus brisés.

Il arrive que la fin d’une personne la projette pour toujours dans l’histoire. C’est le cas de Mohamed Bouazizi, le jeune tunisien qui s’est immolé par le feu devant un bâtiment du gouvernement, parce que la police lui avait confisqué les fruits qu’il vendait sur une place. Les conséquences de son immolation étaient totalement imprévisibles et plus encore « l’effet dominos » qu’elle a déchaîné dans le monde arabe. La mort d’un cubain survenue le 23 février 2010 a ajouté un anniversaire gênant dans l’almanach du gouvernement. Aujourd’hui, alors que Raùl Castro s’apprête à célébrer ses trois années aux commandes de la nation, beaucoup se demandent ce qui va se passer à Banes, dans le petit cimetière où les défunts sont plus surveillés que les détenus d’une prison.

Bien que la police politique cerne beaucoup de personnes, elle ne pourra pas empêcher que cette semaine, à l’intérieur des maisons, on évoque davantage le nom du défunt Zapata Tamayo que le long chapelet des tâches du général président

La liberté d’expression n’est pas gratuite!

Mais déductible à 66% des impôts

N’oubliez pas de faire un don !

Faire un don

Par Juan Diego Rodríguez et Olea Gallardo. Un article de 14ymedio

 

Il y a quelques années, à l'occasion d'une de ces divertissantes conférences TED qui se répandent comme une traînée de poudre sur les réseaux sociaux, Barry Schwartz a popularisé l'expression "le paradoxe du choix" qui peut se résumer ainsi : choisir entre trop d'options produit de la paralysie et de l'insatisfaction, ce qui peut provoquer une sorte de stress très négatif dans les sociétés industrielles modernes.

Rien de tout cela n'arrivera aux clie... Poursuivre la lecture

Fidel Castro
1
Sauvegarder cet article

L’époque soviétique est le couteau suisse de Vladimir Poutine. D’un coté, elle lui permet d’idolâtrer l’impérialisme russe à travers la victoire sur le nazisme ; de l’autre, l’idéologie communiste lui sert de repoussoir : il se présente comme l’homme qui ne la laissera jamais reprendre le pouvoir au Kremlin. Enfin, elle lui lègue en sous-main toutes sortes de techniques de gouvernement, de manipulation, de corruption, dont il a besoin pour structurer sa tyrannie. Si bien que selon les moments il utilise le passé soviétique soit comme un totem... Poursuivre la lecture

Nous pensons souvent que le consensus est gage de certitude. On évoque le consensus des experts sur tel ou tel sujet pour avancer avec confiance dans une direction donnée. C’est oublier les leçons de l’histoire qui a régulièrement démenti, parfois brutalement, cette croyance un peu naïve. Un bon exemple est celui de la crise des missiles de Cuba. C’était il y a soixante ans, mais les mêmes mécanismes jouent encore aujourd’hui.

Le 16 octobre 1962, l’Amérique découvrait stupéfaite que les Soviétiques étaient en train d’installer secrètem... Poursuivre la lecture

Voir plus d'articles