Les percepteurs fiscaux

L’existence de quotas de contraventions routières, un secret de Polichinelle

Partager sur:
Sauvegarder cet article
Aimer cet article 0

La liberté d’expression n’est pas gratuite!

Mais déductible à 66% des impôts

N’oubliez pas de faire un don !

Faire un don

Les percepteurs fiscaux

Publié le 28 janvier 2011
- A +

L’existence de quotas de contraventions routières était un secret de Polichinelle depuis fort longtemps. C’est peut-être pour cette raison que la police de Montréal s’est résignée à avouer qu’elle exige de ses policiers qu’ils respectent un « objectif » quotidien de constats d’infraction. En ce qui concerne les patrouilleurs, ce quota serait de 16 contraventions par jour, soit environ une contravention toutes les 30 minutes. Le président du syndicat des policiers de Montréal, Yves Francoeur, a d’ailleurs reconnu que l’émission de contraventions occupe une « part importante » du travail du policier. Cette politique a évidemment permis de garnir les coffres de la Ville de Montréal. À titre comparatif, la valeur financière des contraventions émises en 2004 était de $40 M, alors qu’elle atteint un sommet historique de $165 M, en 2010 !

Pour contenir le sentiment d’indignation que ressentent les Québécois, on prétexte que cette répression est indispensable pour assurer la sécurité de la population ! L’argument est discutable, mais « admettons » ! En revanche, ce qui est désolant et fondamentalement injuste, c’est que la politique des quotas occasionne des effets pervers dont les policiers font les frais.

Quand j’étais enfant, le métier de policier était respecté et admiré de tous. Le policier était perçu comme un protecteur bienveillant, un héros toujours disposé à offrir son aide et son assistance à quiconque en avait besoin. Aujourd’hui, disons-le franchement, l’admiration s’est nettement émoussée, tandis que la considération a fait place à la crainte et à la méfiance. Pourtant, les policiers eux-mêmes ne sont pas directement responsables de la détérioration de leur image. Au contraire, ils sont des victimes du système.

Ceux qui s’enrôlent dans les forces de l’ordre le font souvent par souci de servir la collectivité. Pourtant, en raison des quotas de contraventions, les policiers peuvent de moins en moins jouer aux gendarmes et aux voleurs. Au contraire, ils sont maintenant obligés de jouer au chat et à la souris avec les automobilistes, et de se cacher derrière des arbres ou dans des endroits discrets pour sur-prendre les contrevenants et faire respecter le Code de la route avec un zèle excessif et une rigueur souvent injustifiée. Ils ne travaillent plus tellement pour servir la population, mais, plutôt, pour assouvir la soif de revenus du service de police et de la Ville de Montréal. De braves hommes et femmes qui se voulaient agents de police sont en partie devenus, malgré eux, des agents de financement au service d’administrations municipales inefficaces, bureaucratisées à outrance et avides d’argent.

La relation entre la taille de l’État et le poids de notre fardeau fiscal est bien connue. Cependant, la cupidité étatique ne se contente plus d’éroder notre pouvoir d’achat ; elle détruit maintenant le sens et l’éthique des professions. Elle a réussi à spolier le métier de policier de ses lettres de noblesse, à saboter les relations entre les forces de l’ordre et les honnêtes gens, et à nous faire carrément douter de la justice.

L’automobiliste qui maudit en silence le policier qui lui tend une contravention se trompe de cible. Ce policier n’est qu’un instrument dont se servent les administrations trop lâches pour assumer l’odieux de tirer elles-mêmes dans les poches des citoyens.

La cupidité étatique oblige les policiers à faire de la perception fiscale. Le plus ironique, c’est que la même cupidité force les percepteurs fiscaux à se comporter comme des policiers. Et on dira que l’état déplorable des finances publiques est sans conséquence ?

Voir les commentaires (0)

Laisser un commentaire

Créer un compte

La liberté d’expression n’est pas gratuite!

Mais déductible à 66% des impôts

N’oubliez pas de faire un don !

Faire un don
Fameux pataquès que celui déclenché le week-end dernier par le tout nouveau ministre de l'Intérieur Bruno Retailleau (LR) à propos de l'État de droit. Dans un court entretien avec les journalistes du JDD dans lequel il confie d'abord son chagrin et sa colère face à l'effroyable meurtre de la jeune Philippine survenu au moment où il prenait ses nouvelles fonctions, il conclut crûment, crânement, en affirmant que : "L’État de droit, ça n’est pas intangible ni sacré. (…) La source de l’État de droit, c’est la démocratie, c’est le peuple souverain."... Poursuivre la lecture
Les Français prennent peu à peu conscience de l’ampleur du désastre des finances publiques, du déficit et de la dette, même s’ils ne réalisent pas toujours ce que signifient les chiffres abstraits qui leur sont présentés. Dire que le déficit sera cette année entre 5,5% et 6% du PIB est moins parlant que dire que le budget de l’Etat a un déficit de l’ordre de 32%,  c‘est-à-dire que sur 100 euros de dépenses, 32 sont financés pat l’emprunt. Dire que la dette publique est d’environ 3 200 milliards d’euros ou 110% du PIB est moins parlant que réalis... Poursuivre la lecture
5
Sauvegarder cet article

Face à l’islamisme et aux attaques terroristes, l’État français a pris une mesure courageuse : interdire les Laguiole et les Opinel. Finis les pique-niques entre amis, fini le saucisson coupé sur les bords de Seine : le Laguiole est le danger.

Amis scouts et randonneurs, votre canif fait de vous un terroriste.

Les couteaux de poche sont classés comme des armes de catégorie D dont le port est prohibé. Jusqu’à présent, une tolérance était appliquée. Mais face à l’ampleur des attaques « au couteau », l’État, qui veut votre bien, a ... Poursuivre la lecture

Voir plus d'articles