La France et son trop plein de capitalisme

Les sondages sont formels:le capitalisme,c’est tout pourri.Ça tombe bien,en France,on va s’en débarrasser.

Partager sur:
Sauvegarder cet article
Aimer cet article 0
Enjoy Capitalism (Crédits : Bureaucrash, image libre de droits)

La liberté d’expression n’est pas gratuite!

Mais déductible à 66% des impôts

N’oubliez pas de faire un don !

Faire un don

La France et son trop plein de capitalisme

Publié le 26 janvier 2011
- A +

Le capitalisme, c’est cette engeance, cette manie humaine lamentable, cette pluie qui provoque la sécheresse partout où elle ne tombe pas. Et en Fraônce, on l’a bien compris puisqu’un tiers du peuple, consulté par un de ces sondages dont l’Ifop a le secret, se déclare favorable à l’abandon pur et simple du capitalisme.

Le plus drôle, c’est que nos amis Chinois, qui sortent lentement et péniblement de plusieurs décennies dans l’alternative concrète au capitalisme, le communisme, avec toutes les options (jantes alliages, pot chromé, laogaïs, répression, torture et petits fours), se disent, eux, parfaitement contents, à 97%, de ce fichu et vilain capitalisme qui ne fait rien qu’à embêter ces Français dont on nous explique pourtant qu’ils forment le phare de la pensée philosophique, de la culture et de la liberté d’expression.

On nous explique qu’en réalité, les pays émergents adorent le capitalisme là où les pays émergés le sentent nettement moins. Il faut dire qu’on aura tout fait pour accorder une place exemplaire aux doctrines libérales autant que capitalistes : ces mots sont devenus de véritables insultes en France, et sont caricaturés à tels points que plus aucun Français n’a une idée réelle des sens qu’ils recouvrent partout ailleurs dans le monde. Bastiat est inconnu, les Autrichiens honnis, et seule surnage une indignation générique roulée sous l’Hessel.

Moyennant quoi, au Brésil, en Chine, en Inde, le capitalisme file la patate et permet de sortir, concrètement, des millions de personnes de la pauvreté. Et dans le même temps, en Europe et en France tout particulièrement, c’est ce même capitalisme qui est décrié comme le responsable de la crise.

Le même ? Vraiment ?

Peut-on, de toute façon, comparer les économies de pays qui ont misé sur la production et la mondialisation avec celles qui ont tout sacrifié pour la construction d’un modèle social dont la survie ne tient que par la production industrielle de dettes ? Peut-on réellement comparer un pays comme la Chine où le poids de l’état dans le PIB se réduit tous les jours avec un pays comme la France où le poids de l’état dans le PIB est de plus en plus fort ?

En réalité, ce sondage permet de mesurer le décalage perçu par les populations entre les efforts qu’elles font et les richesses qu’elles récupèrent en retour. Pour parler économiquement, les sondés font simplement l’évaluation du retour sur investissement de leurs efforts, … et ils ne sont pas contents.

Et c’est parfaitement logique : pour ces derniers, le capitalisme se traduit effectivement par des gains concrets de niveau de vie. Les Chinois ont vu, voient et verront de plus en plus d’entre eux sortir de la misère, manger à leur faim et commencer, rêve de fou, à posséder des biens. Partant de très bas, l’augmentation est visible, palpable.

Pour les Français, le capitalisme ne se traduit plus par aucun gain, mais plutôt par une perte : Et là encore, c’est logique puisque tout bénéfice d’un effort individuel est immédiatement sucé par l’état pour faire fonctionner la machine bureaucratique, rembourser des dettes abyssales, sauver des banques qui sont culs et chemises avec les politiciens, ou financer des travaux grandioses aussi ridicules qu’inutiles.

Il suffit de voir le succès … flamboyant de l’Auto-Entrepreneur, invention magnifique qui aura permis de saboter l’esprit d’entreprendre chez un nombre grandissant de contribuables citoyens, en les assommant sans aucun scrupule de taxes et de kinder fiscaux dont le jouet d’un diamètre hors gabarit s’insère dans des orifices normalement pas conçus pour ça.

Chaque jour qui passe agrandit encore le divorce des Français avec le capitalisme tel qu’il est présenté, partout, sur les radios (subventionnées par l’état), dans la presse (subventionnée par l’état), sur les télévisions publiques (subventionnées par l’état) ou privées (dont les capitaux sont détenus par des grands amis de l’état) ; tout est fait pour qu’on réalise le vœu humide des soixante-huitards qui, après avoir réclamé une société différente, en ont rapidement pris les rênes et s’ingénient à accoupler la machine étatique avec tout ce qui peut, de près ou de loin, rapporter des thunes pour faire survivre leur modèle, … et après eux le déluge.

En présentant le capitalisme comme une putain dont l’unique but serait de servir d’autoroute aux désirs et lubies des politiciens, en favorisant l’idée que dans ce capitalisme, les profits doivent être personnels mais les pertes collectives, on a tout fait pour obérer l’avenir en ne proposant que l’unique choix : toujours plus d’état.

A présent, non seulement les Français ont un retour sur investissement minable, mais ils vont, maugréant, demander encore plus de cette « solution » qui plombe leurs résultats, grignote leurs bénéfices, et répartit la misère à grands moulinets oratoires.

Le capitalisme, c’est tout pourri ? Ça tombe bien : vous en aurez de moins en moins.

L’assassinat du pouvoir d’achat.

Voir les commentaires (5)

Laisser un commentaire

Créer un compte Tous les commentaires (5)
  • il faut bien reconnaître le génie qu’on ces médias a mettre sur le dos du « néo-libéralisme » les résultats du dirigisme. Les gens n’y voient que du feu , respect ^_-

    • Peut être parce que le néo-libéralisme est d’inspiration ordo-libéralisme. Ce qui n’est pas du libéralisme, juste une arnaque intellectuelle…

    • Dans les années 1770, Turgot appliquait ses théories libérales, le prix du blé (qui avant était protégé par le Roi) a flambé, les gens n’ont plus eu de pains et se sont révoltés presque 15 ans plus tard.
      De la même manière, les gens ont cru qu’ils se révoltaient contre la monarchie, mais en réalité, ils se révoltaient contre le libéralisme.
      A toutes les époques, les gens ne voient pas les réelles causes de leurs malheurs.

      On ne parle pas de la FED dans cet article, il semble qu’elle a ralentit son QE, ça a sûrement de réelles incidences sur l’économie mondiale, non?

  • Je te conseil de lire « Les confessions d’un assassin financier » de John Perkins afin de voir quel est la vrais face du capitalisme. Je conseil ce livre à toutes personnes souhaitant comprendre le pourquoi du comment d’une telle décadence de notre monde.

  • Le terme neo libéral est un point Godwin en politique francaise…

  • Les commentaires sont fermés.

La liberté d’expression n’est pas gratuite!

Mais déductible à 66% des impôts

N’oubliez pas de faire un don !

Faire un don

Au vu de son contenu, cette déclaration cojointe entre les États-Unis et l’Europe suscite des réactions, malheureusement pas de la part des centaines de millions d’Européens que madame von der Leyen est supposée « représenter », mais au moins au sein même de l’U.E.

D’abord, il est notable que cette déclaration n’est disponible qu’en anglais, pas en allemand ni en français, ni en aucune des autres langues officielles de l’Union européenne. Ceci est un signe évident de l’ascendant des États-Unis sur l’Europe.

Mais plus grave que l... Poursuivre la lecture

Xi Jinping
1
Sauvegarder cet article

Le défi de la Chine

La célèbre phrase de Deng Xiaoping (1904-1997) symbolise à elle seule le virage socioéconomique opéré par les dirigeants de l’Empire du Milieu au tournant des années 1978-1980 :

Peu importe que le chat soit noir ou blanc, pourvu qu’il attrape les souris.

Autrement dit, sur le plan de l’organisation productive génératrice d’aménités pour la population, ce qui importe c’est l’efficacité, pas les arcanes idéologiques.

La croissance économique connue par la Chine depuis reste un mystère pour les « économistes »… occidentaux. ... Poursuivre la lecture

Par Emmanuel Véron.

 

Il y a dix ans, le 14 mars 2013, Xi Jinping accédait à la présidence de la République populaire de Chine, en étant élu par les quelque 3000 membres de l’Assemblée nationale populaire. Il y a cinq ans, le 17 mars 2018, il était reconduit à ce poste, peu après avoir fait adopter un amendement supprimant toute limitation à son nombre de mandats. Il a en obtenu un troisième lors des « deux Assemblées » (Assemblée nationale populaire et Conférence consultative du peuple chinois) qui viennent de s’ouvrir ce ... Poursuivre la lecture

Voir plus d'articles