Brexit : les investisseurs se ruent sur l’or

Le Royaume-Uni et l’Europe entrent dans une période de volatilité économique. L’incertitude règne sur la façon dont se déroulera le départ de l’Angleterre de l’Union européenne, dans le délais de deux ans prévu pour préparer la sortie.

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Brexit : les investisseurs se ruent sur l’or

Publié le 29 juin 2016
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Brexit : les investisseurs se ruent sur l'or
By: Eric GolubCC BY 2.0

Onde de choc mondiale ! Après 43 ans d’appartenance, les Britanniques ont voté, jeudi 23 juin, pour la sortie du Royaume-Uni de l’Union européenne, ce bloc de 28 pays membres et 500 millions d’habitants, dont les origines remontent à l’après-deuxième Guerre mondiale.

Le plus choquant est peut-être la marge de victoire du camp du Leave à l’Union européenne, qui l’a emporté avec 52% des voix, contre 48% pour le Remain. Plus de 17,4 millions de Britanniques ont voté pour quitter l’Union européenne, et 16,1 millions ont voté pour y rester.

Les marchés financiers s’effondrent – l’or atteint un sommet de 26 mois

Les marchés boursiers, qui sont d’habitude assez fiables pour prédire les événements politiques, avançaient solidement, le jour du référendum, tandis que les contrats à terme sur or pour livraison en août déclinaient… La tendance était donc plutôt au Remain. Les derniers sondages annonçaient également une victoire du camp opposé à un Brexit.

Mais tout cela changea brutalement, tôt ce vendredi matin. Après le dépouillement de plus de la moitié des bulletins de vote, la BBC et Sky News annonçaient que le Brexit l’avait emporté. Le prix de l’or grimpa en flèche (de plus de 50 $ l’once), à son plus haut niveau depuis avril 2014. L’argent aussi grimpa brusquement.

 

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Dans la foulée, la livre sterling a perdu près de 11 % par rapport au billet vert – sa plus forte baisse sur un jour jamais enregistrée – revenant à son plus bas depuis 1985, alors que les investisseurs se tournaient vers le dollar et le yen. La rapidité avec laquelle la devise s’est effondrée est sans précédent, et les observateurs semblent croire qu’elle n’a pas encore atteint son plancher. Pour soutenir l’économie, la Banque d’Angleterre a immédiatement « mis en place un plan d’urgence massif », et se tient « prête à injecter 250 milliards de livres de liquidités supplémentaires ». On peut s’attendre à ce qu’elle monte les taux d’intérêt pour protéger la fragile livre sterling.

Les banques britanniques ont chuté sur les marchés asiatiques, avec des pertes de l’ordre de 8-9% à Hong Kong. Au Japon, l’indice Nikkei 225, qui s’était repris brièvement avant le référendum, a baissé de plus de 7% le lendemain matin. Le « VIX », l’indice de volatilité, a grimpé de plus de 15%.

À Londres, le FTSE 100 a plongé de plus de 8% dès l’ouverture, faisant ainsi baisser la valeur des 100 plus grandes sociétés britanniques de 120 milliards de livres. À Francfort, les pertes furent de 8%, et de 10% à Paris.

Incertitude financière et politique

Le Premier ministre britannique David Cameron, l’instigateur du référendum, a immédiatement annoncé sa démission, qui prendra effet une fois que le Parti conservateur lui aura désigné un successeur. L’Écosse, qui s’est prononcée l’an dernier pour rester dans le Royaume-Uni, a voté en faveur d’un maintien dans l’UE à 62%, mais les nationalistes écossais pourraient y voir une opportunité de rallumer la flamme de leur désir d’indépendance.

Des institutions comme le Trésor britannique, la Banque d’Angleterre et le Fond monétaire international, ont averti que l’économie locale subirait un choc sévère. On prévoit une baisse de 3,5% du PIB, 500 000 licenciements suite à la délocalisation des entreprises sur le continent, et une baisse de 10% des logements, ce qui ébranlera les finances personnelles de leurs propriétaires.

L’Europe semble assurée de repartir dans une période économique difficile similaire à celle qui a virtuellement englouti la Grèce et l’Espagne. La reprise, lente et douloureuse, de cet épisode vient effectivement de s’arrêter, étant donné que l’avenir de l’Union européenne elle-même, en tant que bloc commercial, est remis en question. L’euro a décliné de près de 4%, le matin suivant le vote.

La peur des immigrants plus fore que la peur économique

Le succès de la campagne du Brexit est perçu comme une validation du sentiment anti-immigration, et ceci a des répercussions dans le monde entier. Les partisans du Leave ont fait tout un tapage au sujet des tentatives répétées de la Turquie pour rejoindre l’Union européenne, soulevant le spectre de Turcs musulmans envahissant la Grande-Bretagne.

Cela résonne avec la campagne présidentielle de Donald J. Trump. En déplacement en Écosse pour l’inauguration d’un parcours de golf dont il est propriétaire, Donald Trump a salué la « reprise du contrôle du pays » par les Britanniques et a prédit que de tels mouvements prendront forme dans le monde entier. Les éléments clés de son programme pour briguer la Maison Blanche incluent un arrêt de l’immigration musulmane, la déportation d’immigrants illégaux, et la construction d’un mur à la frontière du Mexique, sans oublier la rupture des accords commerciaux tels le NAFTA.

Conclusion

Le Royaume-Uni et l’Europe entrent dans une période de volatilité économique. L’incertitude règne sur la façon dont se déroulera le départ de l’Angleterre de l’Union européenne, dans le délais de deux ans prévu pour préparer la sortie. Le Royaume-Uni doit renégocier ses positions avec ses futurs ex-partenaires (qui ont déjà averti que cela ne se ferait pas aisément), aussi bien qu’avec les États-Unis et les autres nations. Des perturbations commerciales et leurs répercussions semblent inévitables.

Les Britanniques ont démontré, par leur vote, l’importance qu’ils accordent à leur identité nationale, leur rejet des élites politiques, et leur opposition à un accord économique multinational. Cela devrait alerter les investisseurs sur le fait que les Américains pourraient faire la même chose.

Alors que les incertitudes politiques et économiques s’installent pour une durée indéterminée, les investisseurs vont certainement chercher des refuges sûrs pour leur patrimoine.

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  • « Les Britanniques ont voté, jeudi 23 juin, pour la sortie du Royaume-Uni de l’Union européenne »

    C’est strictement et incontestablement inexact et ça explique la majorité de nos problèmes sociétaux, ce manque de maîtrise de notre langue maternelle.

    Seule une grosse minorité des Britanniques qui s’étaient fait inscrire ou inscrits pour voter a voulu que la Grande-Bretagne quitte l’UE

    Ça me convient personnellement, mais vraiment pas cette inconséquence : ne pas utiliser « the right word for the right thing » comme disent les Britanniques, dont les Anglais (de plus ou moins fraîche date) ne sont qu’une partie des sujets de sa gracieuse majesté.

    Dans un an, seulement six mois peut-être, on rira peut-être à gorge déployée de toutes les conneries que sortent depuis vendredi nos médias et nos pourriticiens de fait inféodés aux grosses fortunes britannico-étatunisiennes (et pas grégairement étatsuniennes) qui manipulent jusqu’à la Maison  Blanche puisqu’ils ont financé l’élection du locataire

    Tragi-comédie dans des sociétés en déliquescence qui ne maîtrisent pas leur propre langue

    • « Seule une grosse minorité des Britanniques qui s’étaient fait inscrire ou inscrits pour voter a voulu que la Grande-Bretagne quitte l’UE »
      Comme on dit: « Les absents ont toujours tort ».

    • Du coup, comment justifiez-vous la présence de notre président ? Il n’a même pas eu la majorité du corps électoral (eg : des gens inscrits et qui se sont déplacés pour aller voter)…alors qu’il a longtemps clamé haut et fort qu’il a été choisi par une majorité de français…

      • Effectivement. Même Sarko (qui est encore pire) était moins « minoritaire » que Hollande

        Qu’on ait ou non entendu parler des théorèmes de Condorcet, Arrow et Gibbard-Satterthwaite, c’est plus ou moins manquer de sens critique élémentaire que de considérer comme rationnel et louable notre culte de ce qu’il est abusivement convenu d’appeler « la démocratie », le concept en lui-même – dont l’historicité est très mal connue – déjà et a fortiori son application quotidienne dans les « meilleurs » états considérés comme « démocratiques ». Nos médias sont pourtant quotidiennement emplis des tristes , voire horribles conséquences de ce culte grégaire.

        On aura beau dire, on aura beau faire « Dès que nous disons le mot « démocratie » pour nommer notre mode de gouvernement qu’il soit américain, allemand ou français, nous mentons. La démocratie ne peut jamais être qu’une idée régulatrice, une belle idée dont nous baptisons promptement des pratiques très diverses. Nous en sommes loin, mais encore faut-il le savoir et le dire »(A.E)  

        « Nous sommes victimes d’un abus de mots. Notre système (les « démocraties » occidentales) ne peut s’appeler « démocratique » et le qualifier ainsi est grave, car ceci empêche la réalisation de la vraie démocratie tout en lui volant son nom. »  (S-C.K)
        « La démocratie, c’est le nom volé d’une idée violée » (J-P.M).
        « L’erreur ne devient pas  vérité parce qu’elle est approuvée par beaucoup » (M.G)
        « Ce n’est pas parce qu’ils sont nombreux à avoir tort qu’ils ont forcément raison » (M.C)
        «  Ceux qui regardent le vote universel comme une garantie de la bonté des choix se font une illusion complète. » (A.T)
        « Qui trouve globalement rationnelles et louables nos organisations et pratiques sociétales, en particulier sur le plan politique et économique et a fortiori environnemental, ne l’est guère » (I.I)  

  • Personne ne se rend compte que l’article est uniquement publicitaire (goldbroker) ??
    Contrepoints vaut franchement mieux que ça.

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