Écologie positive : ces OGM qui nous font du bien

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Écologie positive : ces OGM qui nous font du bien

Les points de vue exprimés dans les articles d’opinion sont strictement ceux de l'auteur et ne reflètent pas forcément ceux de la rédaction.
Publié le 30 novembre 2015
- A +

Par Nathalie MP et h16.

Parce que c’est facile, parce que c’est à la mode et parce que la pression sociale est maintenant immense, l’écologie est trop souvent l’occasion de s’abandonner à la peur, la culpabilité et l’idéologie décroissante anti-capitaliste dans laquelle l’humain est une toute petite variable d’ajustement. Or, une autre écologie est possible, qui envisage le rapport entre l’Homme, les autres êtres vivants et notre milieu de vie sans mépriser une saine rationalité, les études scientifiques et les progrès techniques dans le domaine de la protection de l’environnement et de la santé.

Et alors que la Conférence Climat COP21 s’ouvre aujourd’hui à Paris avec pour modeste objectif de sauver les fleurs, les koalas et toute la planète sous les rires des enfants, peut-être serait-il bon de rappeler que toute nouveauté, toute évolution technique ou technologique n’est pas forcément à écarter d’emblée en dépit du principe de précaution inscrit depuis 2005 dans notre Constitution.

Or, s’il devait y avoir un bingo des technologies honnies par l’écologie médiatique, les organismes génétiquement modifiés (OGM) le remporteraient haut la main : ils font peur pour l’environnement et pour la santé, ils sont mis en œuvre par des groupes internationaux tels que Monsanto (USA) ou Limagrain (France) dont la soif de profits les protège d’absolument toute probité (c’est évident). Il importe donc de les détruire ou de les faire interdire, quitte à s’appuyer sur des études absurdes, des photos dramatiques et des déclarations à l’emporte-pièce se terminant sur le mode « Et les enfants, vous y pensez, aux enfants ? »

wont somebody please think of the children

Pour la destruction, on pourra faire appel à José Bové, syndicaliste de la Confédération paysanne, qui a été condamné pour l’arrachage en 2008 de plants de maïs transgénique expérimental. Et pour l’interdiction, on pourra toujours s’appuyer sur l’un ou l’autre bricolages spectaculairement approximatifs de Séralini, qu’il avait réalisés en 2012 sur des rats nourris avec du maïs transgénique NK603 de Monsanto présentant une bonne tolérance aux glyphosates (herbicides).

En tout cas, si les OGM sont toxiques, à ce jour pas une seule plainte en ce sens n’a été relevée. Ce qui n’a pas empêché leurs opposants d’installer durablement dans l’opinion publique un certain nombre de mythes comminatoires pour nous les faire abandonner.

L’un des plus célèbres reste la stérilité des semences, volontairement programmée par Monsanto afin d’obliger les pauvres agriculteurs à racheter des graines chaque année. En réalité, ces semences ne sont pas du tout stériles. Il existe bien une technologie dite « Terminator » qui impose cette stérilité, mais elle n’est pas utilisée. Quant à l’habitude de racheter des semences chaque année, elle est bien antérieure aux OGM et remonte au début du XXe siècle avec l’apparition des céréales hybrides, qui ont apporté de meilleurs rendements et une plus grande résistance des cultures. Les graines issues de ces hybrides ne conservant cependant pas ces bénéfices, des entreprises spécialisées dans la sélection des semences se sont développées et les agriculteurs ont pris depuis longtemps l’habitude de s’approvisionner auprès d’elles.

Il en va de même avec les semences des OGM, résultats d’une sélection rigoureuse et qui proviennent d’une modification sur un gène ciblé. En réalité, ces modifications ne sont pas nouvelles ; c’est leur type qui a changé.

Le blé actuel, par exemple, est le résultat de nombreuses hybridations qui ont vu l’incorporation de dizaine de milliers de gènes dans le génome des espèces parentes. Il y a 500 000 ans, le blé sauvage d’origine possédait 7 paires de chromosomes alors que sa domestication, il y a environ 10 000 ans, l’amène à en posséder 21.

nature is not always perfect

Plus récemment, il était également possible d’obtenir de nouvelles variétés de plantes par la technique de la mutagenèse : les semences sont exposées à des produits chimiques ou à des radiations massives qui entraînent des mutations variées dans le génome. Les entreprises productrices opèrent ensuite une sélection pour conserver les caractéristiques qui les intéressent. On peut citer par exemple le cas du riz basmati produit au Pakistan, principal producteur mondial, qui a été obtenu par ce procédé (basmati 370). Étonnamment, on n’entend pas trop José Bové monter à l’assaut des rizières, ni les éternels contempteurs des OGM livrer bataille contre les importations de ce riz qui s’accommode même de l’imagerie écolo actuelle.

Partant de là, on se demande bien pourquoi l’opération sur un seul gène serait plus nocive pour l’Homme et la Nature que les hybridations successives qui se produisent naturellement depuis des milliers d’années ou que les produits obtenus par mutagenèse qui affectent largement plus d’un gène. On se le demande d’autant plus que les OGM concernent finalement assez peu de plantes : maïs, soja, colza, coton, betterave à sucre, papaye et courge, et quelques tentatives sur des tomates, du riz et des pommes de terre. Et d’autant mieux que loin de porter atteinte à l’intégrité humaine — pour rappel : toujours pas de plaintes déposées — ces OGM permettent au contraire de résoudre de nombreux problèmes de santé, de développement et d’environnement.

Par exemple, dans la résistance et l’éradication d’un virus

À Hawaï, la culture de la papaye était menacée de disparition en raison d’un virus, le ringspot (PRSV), apparu de façon sévère au début des années 1990. Il se propage très rapidement via des pucerons, provoquant la déformation des fruits et la mort des arbres, la seule façon d’en éviter la diffusion consistant d’ailleurs à les abattre. Pour une île dont la deuxième production agricole est, après celle de l’ananas, celle de la papaye, ce fut une véritable catastrophe économique.

Aucune variété naturelle de papaye ne présentant une résistance au ringspot, des chercheurs de l’Université de Cornell (New York) dont Dennis Gonsalves, ont mis au point une papaye transgénique résistante en insérant dans le génome du fruit une séquence d’ADN provenant du virus PRSV. Après de nombreux tests, elle est cultivée à Hawaï depuis 1998 et commercialisée aux États-Unis et au Canada. Cette papaye a mis un terme à l’épidémie de ringspot et a même permis par la suite un retour de la culture de papayes non transgéniques.

Par exemple, pour la résistance à une bactérie

Le cas des oranges de Floride est assez similaire à celui de la papaye, si ce n’est qu’il s’agit ici de résister à une bactérie. Les fruits sont atteints d’une maladie mortelle dite du « dragon jaune » (citrus greening) transmise par des insectes. Il n’existe aucun traitement curatif, mais des chercheurs ont imaginé introduire un gène d’épinard résistant à la bactérie mortelle afin de doter ces oranges d’une bonne immunité.

Par exemple, pour la santé publique et la lutte contre la cécité

Selon des chiffres publiés par l’OMS en 2013, 250 millions d’enfants de moins de 5 ans dans le monde ont des carences en vitamines A, 250 000 à 500 000 deviennent aveugles, la moitié d’entre eux mourant dans les douze mois après la perte de la vue. Il existe bien sûr plusieurs méthodes conventionnelles pour leur fournir de la vitamine A, comme la distribution de suppléments en capsules trimestrielles, mais elles se heurtent à des problèmes lourds de formation du personnel médical et de logistique de diffusion notamment.

La solution élégante consiste à doter le riz, alimentation principale de plus de trois milliards de personnes dans le monde, de β-carotène dans la partie comestible de son grain par modification génétique, ce qui aboutit en 1999 à la création du riz doré.

Cette idée ô combien humaniste fut cependant l’occasion pour Greenpeace, pieux opposant des OGM, de faire éclater une controverse. Suite à une étude conduite en Chine auprès d’enfants sur l’efficacité de l’apport en vitamine A par le riz doré, l’aimable ONG, oubliant sans doute qu’on tentait ici de sauver des vies humaines, préféra mettre en avant une hypothétique dangerosité et plus encore l’aspect scandaleux de l’expérience (les enfants étaient traités comme des « cochons d’Inde » selon le point de vue nuancé de l’organisation).

Bizarrement, l’enquête diligentée par les autorités compétentes montra que s’il y avait bien eu quelques manquements dans l’information et le consentement des familles, les enfants n’avaient en revanche jamais été en danger et le riz doré n’était pas en cause lui-même.

Par exemple, pour la santé publique et la lutte contre la malaria

Cette maladie transmise par les moustiques affecte tout particulièrement les enfants et les femmes enceintes. La plupart des cas surviennent en Afrique subsaharienne et se soldent chaque année par plus de 400 000 décès. Les traitements habituels à base d’insecticides commençant à montrer des signes de faiblesse, des chercheurs de l’Université de Californie ont mis au point par génie génétique une variété de moustiques inaptes à répandre la malaria. Les tests en laboratoire montrent que les gènes anti-malaria de ces moustiques sont transmis à 99,5 % de leurs descendants.

Ces bons résultats qui doivent encore faire l’objet de contrôles aussi bien en laboratoire que dans la nature, permettent d’envisager une alternative appréciable dans la lutte contre cette maladie. Soyez certains cependant que les habituelles organisations anti-OGM se lèveront comme un seul homme (pas mort de malaria) pour fustiger cette abomination : la nature, à l’évidence, ne pourra supporter ces modestes changements génétiques et l’humanité pourra certainement bien compter quelques millions de morts supplémentaires (notez au passage que l’argument ne marchera pas pour le Réchauffement Climatique où des millions de morts hypothétiques justifieront toujours tout).

ogm diversity unicorn meat

Par exemple, dans des applications industrielles

Les pommes de terre classiques contiennent de l’amidon réparti à 20 % en amylose et à 80 % en amylopectine. Ce dernier composant est celui qui est recherché par l’industrie dans certains traitements alimentaires ou dans la productions de pâtes industrielles (papier). Les procédés actuels qui permettent de séparer l’amylose de l’amylopectine sont complexes et coûteux en énergie et en eau.

Grâce à la transgenèse, BASF a pu développer la variété Amflora qui produit 100 % d’amylopectine, supprimant ainsi ce besoin de séparation (ce qui diminue les coûts de production, et les coûts environnementaux — eh oui, c’est écolo !). En 2010, le groupe chimique allemand obtient les autorisations de l’Union européenne pour cette pomme de terre. Malheureusement, lobbies anti-OGM aidant, le cadre règlementaire n’arrête pas de fluctuer et BASF, devant les risques d’arrachage des cultures expérimentales, décide d’abandonner tous ses projets de recherches en Europe pour les déplacer aux États-Unis. Bien joué.

Conclusion

À moins de limiter notre nourriture à des baies sauvages, de chasser du gibier ou de pêcher du saumon sauvage, nous mangeons tous et depuis longtemps des aliments ayant subi des altérations génétiques, que ce processus se soit fait naturellement depuis des millénaires ou plus récemment par la main de l’Homme à travers les hybridations, la mutagenèse ou le génie génétique.

La véritable phobie qui s’empare d’une majorité du public dès qu’il est question d’OGM tient davantage à une peur liée à l’incompréhension des réalités, à une méconnaissance parfois sévère de la science sous-jacente, qu’à une peur rationnelle basée sur des faits objectifs. Obligeant l’abandon de réussites technologiques résolvant pourtant de véritables fléaux, ces peurs finissent par coûter très cher à la fois à notre santé et à la qualité de notre environnement. Elles occultent ainsi que ces OGM permettent de résister à des virus et des bactéries, de lutter contre des maladies graves ou mortelles, de limiter les utilisations de pesticides et herbicides, en principe fort mal vues des écologistes. Et pire encore sur le plan idéologique, ces peurs en viennent à lutter contre des améliorations pourtant visibles de notre impact environnemental.

En réalité, des milliards d’Indiens, de Chinois, d’Africains, d’Américains du Nord et du Sud savent déjà qu’en maîtrisant le génie génétique, l’humanité a beaucoup plus à gagner qu’à perdre. Les Européens, vieillissants, l’apprendront peut-être à leurs dépens.

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  • À moins de limiter notre nourriture à des baies sauvages, de chasser du gibier ou de pêcher du saumon sauvage

    Revenir aux temps des Cromagnons, pas crocs mignons hein, c’est disparaître sans coup férir.

  • C’est le moment de récolter les kiwis, j’en ai cueilli dans les 400 sur un seul arbuste, ici en France.
    Cela me désole de voir, du bord des routes, des champs à perte de vue de culture de maïs.
    Quel gâchis alors qu’on a le climat pour tout faire pousser.

  • il faut dire que la grande distribution a enfourché le cheval (bourrin) de la lutte anti OGM pour permettre de se faire des marges supplémentaires sur les produits bio plus chers achetés par les français boboisés

  • L’état est toujours ravi de développer des peurs ( OGM, climat…) car cela légitime le renforcement de leurs pouvoirs et permet de contrôler et de soumettre le peuple.Le problème vient de l’inculture et de la faiblesse du bagage scientifique de nos concitoyens .Les opposants aux OGM qui voulaient justement des semences  » stériles  » ( pour éviter leur diffusion dans la nature) sont les premiers à hurler lorsque l’industrie explique que c’est faisable ( le pauvre agriculteur ne peut plus resemer ).

  • C’est très simple.

    A l’heure actuelle l’alternative c’est : Pesticide ou OGM.

    Et l’heure actuelle elle est définie par :
    – La tendance qu’on les gens à se monter dessus et les nouveaux être humains qui en résultent (Avec corollairement quelques progrès de la médecine maintenant en vie les susdits), La population mondiale mi-XX°. était de l’ordre de 2 à 3 milliards, elle est, un demi siècle plus tard (sépabocou), de l’ordre de 7 à 8 milliards. (Pas loin de plus du double comme qui dirait) et ces gens bouffent (Pour ne pas parler du reste). Ils polluent aussi, en proportion si pas plus.
    – la fainéantise des gens qui ne cultivent pas « bio » de grandes étendues de terre (Prenez le Sahara ou les pôles).

    Non les gens n’ont aucune discipline.

    • Non, les OGM ne sont pas prêts de remplacer les pesticides. ceci est un mythe. Les OGM  » herbicides  » nécessitent l’emploi de glyphosate qui est un herbicide ( à la place d’autres herbicides). Quant aux OGM pour les insectes ils ne concernent que très peu d’espèces ( niche).Par ailleurs, la recherche de résistance génétique est toujours au détriment des améliorations pour d’autres caractéristiques ( absence de substance toxiques, présence de substances bénéfiques, qualité industrielle, goût etc…).Le généticien doit toujours faire un choix ( il n’y a pas de miracle, même avec les OGM). C’est d’ailleurs une erreur de se concentrer sur les OGM  » anti pesticides  » au lieu d’améliorer les autres caractéristiques ( rendement, qualité, résistance au climat etc…)

  • Je suis d’accord avec le fond de l’article, mais l’ironie sur les détracteurs de Monsanto est assez osée quand on sait le nombre de casseroles qu’ils traînent. Ce n’est pas précisément une entreprise qui a eu des attitudes de probité…

    • Je suppose que, comme beaucoup, vous confondez l’ancien Monsanto, entreprise de produit chimique principalement à destination de l’agriculture, devenu Pharmacia en 2000 (et racheté par Pfitzer en 2003) à qui l’on doit l’agent Orange, et le nouveau Monsanto, entreprise spécialisée en bio-tech, ex-filiale de Pharmacia devenu indépendante lorsque Pharmacia s’est débarrassée de cette activité sans avenir.

    • Qui dit la vérité dans notre beau monde ❓

      Les enfants, et encore …

  • «Quant à l’habitude de racheter des semences chaque année, elle est bien antérieure aux OGM et remonte au début du XXème siècle avec l’apparition des céréales hybrides, qui ont apporté de meilleurs rendements et une plus grande résistance des cultures.»

    Ce sont les hybrides de maïs qui sont au commencement du métier de semencier (du moins aux États Unis). Les hybrides de maïs permettent de bénéficier de la vigueur hybride qui rend le maïs plus performant que le meilleur de ses 2 parents. Ainsi le semencier arrive à créer un hybride à la fois résistant et performant. Cette vigueur (tout à fait naturelle) s’estompe si la récolte est resemée.

    • Le problème est surtout qu’en resemant un hybride F1 de mais on a une grande hétérogénéité dans la descendance ( taille, date maturité , etc…), ce qui est un handicap majeur.A noter que pour les céréales à paille ( blé, orge…) les semences vendues sont presque exclusivement des lignées ( donc resemables sans perte des caractéristiques).

      • C’est de moins en moins vrai. Les hybrides de blé et d’orge sont actuellement plus performants que les lignées, et de plus de paysans en sèment. Et contrairement à une idée reçue, les lignées perdent aussi leurs caractéristiques (moins vite cependant).

        Pour les colzas, les hybrides sont généralement aussi au-dessus du lot, mais cette année on a une lignée qui les dépasse.

  • Il existe des « gènes sauteurs » qui font des « OGM » naturels, donc….
    Un article vite trouvé sur le sujet: http://www.larecherche.fr/savoirs/autre/genes-sauteurs-patrimoine-influence-01-05-1996-87415
    Donc faire la guerre aux OGM c’est faire la guerre à la nature… C’est du conservatisme impossible prôné par ceux qui n’ont rien compris

  • bonjour,

    Je voudrais apporter deux corrections :

    « Quant à l’habitude de racheter des semences chaque année, elle est bien antérieure aux OGM et remonte au début du XXème siècle avec l’apparition des céréales hybrides, qui ont apporté de meilleurs rendements et une plus grande résistance des cultures. Les graines issues de ces hybrides ne conservant cependant pas ces bénéfices, des entreprises spécialisées dans la sélection des semences se sont développées et les agriculteurs ont pris depuis longtemps l’habitude de s’approvisionner auprès d’elles. »

    Les seuls hybrides vraiment cultivés dans la gamme des céréales concernent le maïs, produits importés en France dans les années 50/60. C’est vrai cette technique (croisement contrôlé entre 2 variétés parents sélectionnées) a permis de meilleurs rendements en matière sèche et en grains mais n’a rien à voir avec un OGM au sens actuel. Comme les qualités d’un plant hybride se perdent après la première année de récolte les agriculteurs, en effet, achètent de nouvelles semences chaque saison de semis. Dans les premières années les réticences à utiliser ces semences hybrides furent importantes car elles allaient contre les pratiques traditionnels qui consistaient à produire ses propres semences comme cela est possible avec des céréales comme le blé tendre (pain), le blé dur (pâtes) ou l’orge (bière entre autres).

    Toutes ces espèces n’ont des hybrides que depuis quelques années, nouvelles variétés qui ne représentent presque rien sur le marché car leurs performances sont grosso-modo équivalentes à celles des variétés issues de la sélection classique avec cependant des coûts de production plus élevés. Pas étonnant puisque le blé est une plante presque strictement autogame c’est à dire qu’il y a autofécondation entre les organes mâles et femelles d’une même fleur. La conséquence est que pour ces céréales les agriculteurs ont toujours produit leur propre semences sans difficulté en récupérant une partie de la récolte précédente pour les semis de l’année suivante. Néanmoins depuis une quinzaine d’années des réglementations et des taxes poussent les agriculteurs vers l’utilisation de semences certifiés non hybrides (pureté et taux de germination garanties).

    Ce sont donc les agriculteurs les premiers sélectionneurs y compris jusque dans les années 60/70 puis ce travail s’est transféré vers des semenciers professionnels qui ont développé les hybrides.

    Ensuite :

    « Il y a 500 000 ans, le blé sauvage d’origine possédait 7 paires de chromosomes alors que sa domestication, il y a environ 10 000 ans, l’amène à en posséder 21. »

    Non il y a eu des événements entre 500 000 et 9 000 qui ont provoqué la fusion de 3 espèces sauvages, d’abord deux d’entre elles avant la domestication puis beaucoup plus tard au cours de la période de domestication avec la troisième espèce sans qu’on puisse affirmer que l’homme en soit la cause directe ou indirecte.

    En soi ces approximations ne sont pas gênantes sauf qu’elles induisent un doute sur le reste de l’article et tous les bienfaits cités des OGM. Ceux-ci sont réels sans doute mais les choses ne sont jamais ou tout blanc ou tout noir. Outre que le sujet ne semble pas maîtrisé, et moi même d’ailleurs je ne le maîtrise pas, l’intention ici semble plus relever du coup de gueule contre les pratiques de certains écolos qu’un plaidoyer rigoureux pour les OGM. Bref je ne sens pas une saine rationalité dans cet article alors que je partage pourtant l’idée qu’on ne rejette pas en bloc une technologie par principe.

    • Au pire les OGM vont induire des réactions allergènes chez certains, mais par le principe de la modification génétique, je ne vois pas une plante devenir subitement mortel… ou alors ca sera le retour des tomates tueuses …..

      • Sur l’humain je n’en sais rien mais je pensais plutôt aux contreparties car il y a toujours des contreparties. Par exemple une culture OGM risque de perturber l’équilibre de l’écosystème dans lequel elle se trouve. Pas d’inquiétude car la nature recherchera un nouvel équilibre mais en provoquant peut-être une contrepartie pour la culture en question. Je ne dis n’importe quoi (faute de connaissances approfondies sur le sujet) mais imaginons que la résistance à un insecte provoque la disparition de celui-ci ou l’adaptation de ce dernier sur une autre plante ou culture ou même qu’il développe une contre-résistance. Sa disparition peut entraîner localement une cascade de réactions dont certaines pourraient s’avérer néfastes pour la culture qu’on cherché à protéger. Une contre-résistance peut être un problème si nous ne disposons pas de molécule alternative.
        Bon les OGM peuvent apporter des réponses ponctuellement mais méfiance à l’emballement sur leur seuls avantages.

        • Mais enfin, toute culture perturbe l’écosystème ❗ ❗ ❗

          • Une nouvelle culture ogm ou non certainement, une culture établie c’est moins sûr.

            • C’est juste la définition de l’agriculture : modifier (perturber) un écosystème pour l’orienter, en l’occurrence, vers la production de matières premières valorisables.

              Qui plus est, avant de pouvoir legitimement supposer que les OGMs déséquilibrent les écosystèmes, vous devrez prouver qu’ils ont un jour été en équilibre.

              • Un système de cultures (rizières traditionnelles par exemple) est un type d’écosystème avec un équilibre dynamique qui lui est propre.
                Sinon on attend d’une culture OGM un certain résultat qui peut éventuellement produire une ou plusieurs contreparties. En gros rien ne garantie que les OGM soient la panacée en toutes circonstances.

                • « Un système de cultures (rizières traditionnelles par exemple) est un type d’écosystème avec un équilibre dynamique qui lui est propre. »

                  Blablabla, un champ de blé régulièrement pulvérisé de pesticide a aussi son « équilibre dynamique propre ». Ce dernier implique juste l’agriculteur et l’industrie chimique.

                • Ce qui s’avère difficile à vérifier si on vous interdit d’expérimenter…

                  Vous faites preuve d’un curieux manque de relativisme. Il est bien évident que les premières personnes qui ont planté des rizières traditionnelles ont gravement perturbé l’écosystème d’alors. Idem pour les romains en Europe ou les amérindiens.
                  Sauf si vous les avez cherchés attentivement et vous êtes rendu à dessein dans les quelques rares contrées encore totalement sauvages sur terre (auquel cas vous aurez constaté comme moi que ce sont loin d’être des paradis pour la vie humaine), vous n’avez jamais croisé le moindre écosystème « non perturbé » de votre vie.

  • le fait est là, la com des anti ogm fonctionne…

  • Affirmer que les OGM sont dangereux est aussi stupide qu’affirmer que les plantes sont dangereuses, (ou ne le sont pas), ça dépend de l’OGM/plante.

    D’autre part, la stérilité des semences est en soi une réponse au risque (supposé) de dissémination. En fait, le risque est quasi nul car une plante ne garde dans son patrimoine génétique que ce qui lui apporte un bénéfice.

    Si on modifie des plants de tabac pour produire du sang humain, ceci n’apporte rien à la plante, et cette qualité disparaitra très vite au bout de quelques générations. Idem pour la production de vitamine A ou la fixation du fluor.

  • je vous ai laissé vous exciter sur le sujet tellement il est insignifiant .
    si être contre les OGM en Europe est financièrement efficace , soyons anti OGM….ou alors changeons le système économique basé sur un système maffieux état/entreprise pour un système équilibré client/entreprise . donc utiliser l’innovation pour accroire ses parts de marchés ou créer le marché.
    il n’y a pas d’autres solutions que de s’adapter au système ou changer le système…et ce n’est pas d’actualité en Europe , vielle ‘démocratie’ moribonde qui nécessitera une catastrophe économique ( en cours) pour faire évoluer les mentalités, en conséquence le protectionnisme débile perdurera et l’OGM sera banni de nos assiettes

    • Humm toujours cette rengaine du catastrophisme économique et d’une vieille europe en déclin !! D’ailleurs tellement en déclin que la moitié de la planète souhaite s’y installer. Eh bien excitez-vous sur cette chimère d’un système équilibré client/entreprise. En attendant les autres font le monde…

      • D’ailleurs tellement en déclin que la moitié de la planète souhaite s’y installer.

        Logés nourris gratos … certains se plaignent d’être logés sous des tentes…

        On veut la sécurité … et le confort… oui, le socialisme n’est pas mort ❗

      • tout va bien , les pauvres veulent vivre chez nous comme nous…et nous n’avons qu’un rêve vivre au USA ou au Canada.. c’est toujours mieux chez les autres .
        l’immigration ne veut rien dire d’autre que notre herbe est plus verte ou demande moins d’effort qu’en Afrique..et pour cause , le développement économique de ces pays n’a pas suivi leurs natalité…..parce que notre développement a été fait sur leur dos….mais , concurrence oblige , l’Afrique se ferme a l’Europe et s’ouvre vers des pays plus respectueux , nous sommes vraiment foutus ..a moins de s’ouvrir sur l’est et ‘conquérir’ de nouveaux territoires , sans la Russie l’Europe n’a aucune issue et il ne lui reste plus bcp de temps pour réagir !

  • Il n’y a pas de cours de marketing à l’ESSEC ?
    Pour accrocher l’opinion et les medias bien pensants, il faut soit s’en prendre à la bouffe qui nous empoisonne, soit vanter la seule nourriture saine c’est à dire bio.
    Vouloir vendre « des OGM qui font du bien » est aussi déplacé, pour ne pas dire obscène, que d’affirmer que le satanique CO2 est utile à la planète.

    • Vouloir vendre « des OGM qui font du bien » est aussi déplacé, pour ne pas dire obscène, que d’affirmer que le satanique CO2 est utile à la planète.

      Sauf que là le média en question est ad hoc !

  • A noter que la FDA vient, après 20 ans d’étude, d’autoriser le premier saumon OGM.
    Le futur est déjà là.

  • Un article qui combine la rigueur de Natalie et l’humour de h16, j’adore 😀

  • Les commentaires sont fermés.

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