Par Amer Benouda.
Le 4 septembre prochain auront lieu les élections communales et régionales au Maroc. Si le système semble se moderniser comme en témoigne la présence des jeunes et des femmes sur les listes, un regard plus attentif amène à une conclusion sans appel : encore une fois, des pratiques attentatoires à l’intégrité du processus électoral menacent de dénaturer le suffrage universel.
Pendant ces semaines, pas un jour ne passe sans que l’on ne dénonce des pots-de-vin aux jeunes du quartier, le don de poulets en contrepartie de voix achetées, la passation d’une autorisation d’utilisation de l’espace publique, l’intervention de certains fonctionnaires pour appuyer certains candidats, l’argent sale, des personnes ajoutées aux listes électorales n’ayant rien à voir avec la localité concernée ainsi que des petits arrangements entre amis et fraudes en tous genres.
Prétendre avoir pris des mesures afin que le processus électoral se déroule dans une transparence totale comme le prétend le ministère de l’Intérieur n’est pas très sérieux ; la réalité est bien différente. Ces élections, malgré ses airs de progrès et de démocratie, érigée en un fétiche, se déroulent encore une fois en marge des valeurs que la démocratie est justement supposée servir.
La majorité des candidats et des membres des partis, voire de nombreux citoyens marocains, croient que le droit de participer à des élections est une fin politique suprême. Mais si des élections sont essentielles à la constitution d’une démocratie, elles ne sont pas suffisantes pour en assurer le bon fonctionnement. Le Maroc, comme n’importe quel autre pays, en a besoin, non pas pour servir les intérêts de l’administration mais pour garantir la sécurité et la liberté.
Le problème s’étend au-delà des pots-de-vin. Il concerne aussi une corruption considérée comme acceptable et un système clientéliste qui apparaît comme consubstantiel à la politique marocaine. Ce sont les partis qui le font fonctionner, et eux seuls pourront y mettre fin. Ce n’est pas du ressort des observateurs nationaux et internationaux.
Le Maroc a besoin de partis et de militants qui incarneront le courage de respecter la volonté politique des citoyens et de limiter l’influence corruptrice de l’argent en politique.
Les élections au Maroc sont un buisness comme les autres. L’Etat rémunère les partis en fonction du nombre de votants. Cela me donne la chair de poule le fait de trouver à chaque fois qu’on parle du Maroc des articles pro-démocratie, féministes… Tous le monde mérite la liberté, mais les marocains ne méritent que la démocratie ?
Bonjour Amer Benouda,
Merci pour votre article très intéressant.
Rachid
Il faut arrêter de tout noircir !!
C’est décourageant et improductif !!
Il y a aussi des avancés qu’il faut designer si on est honnête !
L’argent sale est le fait des partis et non plus des autorités qui appliquent la neutralité de façon générale.