RSI : le cauchemar des entrepreneurs

Il y a des choses que les entrepreneurs ne peuvent plus accepter. Le RSI, en l’état, est la pire !

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RSI : le cauchemar des entrepreneurs

Publié le 24 mars 2015
- A +

Par Christian Person.

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Le verdict s’impose. Près de 9 affiliés au RSI sur 10 sont insatisfaits selon l’enquête du site internet BatiActu. C’est la confirmation claire du fait que les entrepreneurs français sont à bout de nerfs ! Nous le ressentons au quotidien auprès de nos membres qui n’en peuvent plus. La situation, sur le terrain, est explosive. La solution du mépris face à ce que subissent les entrepreneurs au quotidien, c’est le pire service à rendre à l’économie de notre pays. Le gouvernement doit intervenir sans attendre. D’abord, pour réformer en profondeur le régime social des indépendants parce que la situation n’a pas progressé d’un iota depuis des années. Enfin, parce qu’il n’est pas socialement acceptable de ne pas répondre à des protestations continues, des manifestations de plus en plus grandes, des plaintes de plus en plus nombreuses, des courriers de plus en plus longs, des procès de plus en plus révélateurs et… des suicides.

Dans ce contexte, il faut organiser un débat de fond pour revoir en profondeur la situation des indépendants dans notre pays. Sans tabou idéologique. Sans totem intouchable. Sans clivage artificiel. Sans interdit !

Poursuivre son activité quotidienne d’entrepreneur avec cette épée de Damoclès au-dessus de la tête c’est tout simplement impensable. Comment entreprendre sereinement quand vous passez votre temps chez vos avocats à répondre à des mises en demeure du RSI. Pire, comment créer de la valeur ou vous occupez de vos salariés, de l’avenir de votre entreprise quand on vous menace de saisir tous vos biens au simple motif  que n’en pouvant plus du RSI  vous avez donc légitimement opté pour une meilleure protection grâce à des sociétés européennes ?

Disons le très directement : il y a des choses que les entrepreneurs ne peuvent plus accepter. Le RSI, en l’état, est la pire !

Tous les entrepreneurs indépendants de ce pays sont durement impactés par l’actuel RSI et, du fait de son monopole, en sont prisonniers. Aucun doute n’est permis.  Internet regorge de récits tous aussi effrayants les uns que les autres sur les errements de ce système. Les malentendus pleuvent, les erreurs prolifèrent et l’incompréhension se propage. Le RSI est un système inadapté qui s’est emballé après avoir déraillé. Chacun constate ses dysfonctionnements quotidiens. Personne ne semble pourtant décidé à y remédier. La situation est urgente et exige un remède de cheval.

J’ai la conviction que l’entrepreneur et l’entrepreneuriat doivent être promus avec force parce que l’enjeu est vital pour notre économie. Chacun sait que les entrepreneurs sont effrayés par la situation économique et les prévisions toujours plus compliquées à formuler, mais cet effroi est considérablement aggravé par l’existence de dispositifs tels que le RSI.

Le RSI décourage l’entrepreneuriat, décourage l’entrepreneur et donc l’emploi. La création d’emplois et l’inversion de la courbe du chômage promises ne peuvent dépendre que des entrepreneurs que nous sommes. Il est donc de l’intérêt de tous que les entrepreneurs français retrouvent la foi en leurs institutions et la confiance en l’avenir.

André Frossard dans son ouvrage intitulé « Les Pensées » affirmait « Dans les guerres, ce ne sont peut-être pas les enfants que l’on vise, mais ce sont eux que l’on tue. ». Nous pourrions, pour décrire au mieux la réalité de ce que vivent les entrepreneurs français, le paraphraser et constater que « Avec le RSI, ce ne sont peut-être pas les entrepreneurs que l’on vise, mais ce sont eux que l’on tue. »

Créé en 2006 afin de « faciliter la vie des entrepreneurs indépendants » (ce n’est pas une blague de mauvais goût), le RSI est devenu notre cauchemar. Les entrepreneurs indépendants que nous sommes, ne sont pas, pour le moins, une caste de privilégiés. On ne compte pourtant plus les erreurs considérables qui nous mettent quotidiennement en difficultés.

Je soutiens pleinement l’initiative du député Bruno Le Maire et de 106 députés de demander au président de l’Assemblée Nationale la création d’une mission d’information sur le RSI, afin d’évaluer le dispositif et faire rapidement des propositions législatives. Cependant, un simple audit ne suffira pas à éteindre l’incendie et c’est bien la question du monopole  de la Sécurité Sociale que pose la crise du RSI.

Mais je tiens à dire à quel point il est urgent d’agir. Chacun de nous a dans son entourage proche un artisan ou un commerçant qui peut faire partager lors des repas de famille, les erreurs majeures dans le traitement de son dossier, les recouvrements multiples des cotisations ou l’absence de remboursement des soins.

Cela pourrait ne pas être si grave, si ne venait pas s’ajouter à ce cauchemar, l’excès flagrant des charges prélevées par le Régime social des indépendants auxquelles ne peuvent plus faire face nos artisans et nos commerçants.

Différents reportages de terrain ont démontré le poids des charges administratives et financières qui pèsent sur les indépendants. Souvent, ces charges sont carrément injustifiées. Je pourrais aussi aborder la retraite de misère à laquelle auront droit ceux qui ont pris tous les risques et se sont battus pour la croissance de ce pays.

Je n’ose même pas évoquer les jours de carence en cas de maladie alors que l’on est revenu sur ceux des fonctionnaires. Que dire encore des cotisations insupportables à payer même en cas de longue maladie ?

Enfin, comment accepter le manque constant d’interlocuteur au sein du RSI ? Comment comprendre que personne ne puisse jamais répondre aux demandes d’informations des indépendants ?

Comment ne pas vivre comme un racket la perception de charges redoutables alors que le RSI externalise son service téléphonique et où les permanences d’accueil sont tenues par des intérimaires ne connaissant rien au sujet ?

Comment mesurer le désarroi constant des entrepreneurs qui ne peuvent pas savoir comment sont calculées leurs cotisations, leurs reversions, leurs indemnités journalières ?

Comment ne pas le vivre comme une injustice insupportable ?  En semant l’injustice ne risque-t-on pas de moissonner le malheur de tous ? Et comment comprendre qu’avec 1% de la population mondiale, la France assume 15% des dépenses sociales de l’humanité ?

Voilà pourquoi, outre une réforme de fond en comble du RSI, puis du régime général de la Sécurité Sociale, je milite pour que soit donné aux entrepreneurs français le libre choix  de leur  assurance maladie et retraite, un choix aujourd’hui entravé par un monopole datant de 1945. Si des Français sont chaque jour de plus en plus nombreux à quitter la Sécurité Sociale pour des régimes d’assurances privées européens, bravant les huissiers des monopoles sociaux, c’est parce qu’ils sont moins chers, plus réactifs et beaucoup plus généreux !

La France devrait réagir. Rappelons nous ces mots de Napoléon Bonaparte « Le grand art, c’est de changer pendant la bataille. Malheur au général qui arrive au combat avec un système. ». La compétition économique internationale est un combat. Nous, entrepreneurs, y sommes les fantassins de notre économie.

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  • Laissons les entrepreneurs entreprendre ! et laissons les assurés gérer par eux mêmes ( via leurs syndicats préférés s’ils le souhaitent) leurs protections face aux risques sociaux.

    Mais les entrepreneurs sont bien marrants : le RSI est administré par les patrons eux mêmes !

    PS : le rsi le doit 800€ que j’ai préféré leur laisser plutot que de me battre contre des murs… depuis travail au black et salariat

  • la justice confirme que les indépendants doivent cotiser au RSI ; c’est un article que je viens de lire sur le site des moutons enragés ; pas de cadeaux pour les entrepreneurs , ils doivent bosser , ils doivent payer , point barre ; il ne faut pas s’étonner que des petits entrepreneurs mettent la clé sous la porte , se remettent dans le monde du salariés tout en continuant au black leur ancien travail ; il y a un choix à faire dans la vie ; il faut faire celui qui permet de vivre décement ……

  • Il n’y aura pas de « débat ». Et une mission d’enquête parlementaire n’y changera rien.

    La Cour d’appel de Limoges a rendu un arrêt hier rappelant l' »obligation » de s’affilier…

    Toutes les données sont connes depuis longtemps. Et encore une fois, il n’y aura pas de changement volontaire : car ceux qui vous asservissent veulent conserver le pouvoir à tout prix.

    Dès lors, c’est un combat. Un combat à mort.

    Le seul moyen de tuer le RSI, est de le pousser à la faute, à la faillite.

    C’est d’une simplicité biblique.
    -expatriez-vous

    -fermez votre business

    -réduisez la voilure, licenciez, baissez votre temps de travail, et donc vos revenus, et donc vos « cotisations »

    -oui, vous subirez de facto une baisse de votre consommation (et alors ?) : moins de vacances, moins de nouvelles voitures… mais vous aurez moins de soucis et d’avantage de temps libre. vous survivrez. Et vous aurez l’intense satisfaction d’abattre le RSI.

    C’est le seul moyen.

    Rien ne bougera au niveau politique, ni au niveau judiciaire .

    Seule la voie économique fonctionne.

    Mettez le RSI en faillite !

    • bravo Christian !

    • bravo Christian pour ce soutien à la liberté d’assurance sociales

    • Ok,
      « Le socialisme s’arrête tout seul quand l’argent des autres vient à manquer » (M. Thatcher)

    • Faites appel a des sous-traitants … polonais.
      Le plombier polonais est tout autant qualifié que les autres ❗
      Et il n’y a pas que les plombiers…

      En faisant cela, vous diminuez les prélèvements de ce monstre, il devrait rester plus de sous dans la société.

    • Ca ne fonctionnera pas, l’Etat aidera toujours le RSI.

      • Regardez la big picture…

        Bien sûr l’Etat aidera, ou tentera d’aider, le RSI, mais ça fera autant « en moins » pour aider :
        -Sécu
        -entreprises publiques
        -radio france, france télévision
        -syndicats
        -fonctionnaires
        -agences publiques
        -associations

        … la liste est infinie de ceux qui ne vivent que par les ressources publiques, et qui en ont de plus en plus besoin, et qui demandent « toujours plus ».

        En réduisant les ressources du RSI, vous poussez son mac, son chef mafieux (l’état) à la faute.

        C’est tout une dynamique, de faillite, de dominos, de maillons faibles, qu’il convient d’amorcer.

        Ensuite vous factorisez les effets de seuils. Et c’est game over.

    • Qui est John Galt ?…

  • Le probleme c’est que les collectivites sont toujours au pouvoir quelque soit le parti et qu’ils sont absolument pres a tout pour conserver leur système …et comme ils ont les journalistes avec eux, la propagande selectionne et presente toujours l’information pour effrayer les entrepreneurs, jamais pour les encourager…et le cerveau des francais est très bien lavé.
    Ce pays est foutu: ce tirer est la seule chose sensée à faire si l’on a des enfants…

  • Le libre choix devrait être la seule possibilité dans une vraie démocratie.
    Mais voilà, on est dirigés par des faux-culs 🙁

  • La question que je me pose est comment dans des pays comme l’Allemagne (où je vis et travaille) où le libre choix de caisse d’assurance maladie est total a ses caisses maladies excédentaires avec des taux de cotisations plus faibles qu’en France et le tiers payant instauré ?

  • Il y aurait donc 1 affilié au RSI sur 10 qui serait satisfait??? Ils ont fait voter les morts!

    Je propose de créer un parti politique militant pour le retour au plein emploi par les PME. Nous aurons jusqu’aux prochaines élections départementales pour nous implanter dans toutes les régions. Avec plus de 3 millions de PME, nous avons une force que n’aurons jamais les autres partis.

  • Et pourtant, les media n’ont pas hésité : Sur RTL, le journaliste « eco » sous entendait que « des » avocats (véreux ?) poussaient leurs clients à ces manoeuvres, à l’instar d’un délinquant de la route qui se ferait promettre de espérances aussi fallacieuses qu’amorales !

  • en 2010 j’ai du stopper mon activitée à cause du rsi .
    en effet après 3 ans en EI le rsi ma demandé 5000€ que je ne devait pas .
    après plusieurs contacts par telephone ou l’on me repond que c’est réglé, je reçoit un avis avant poursuite.
    je me rend donc au rsi ou l’on me dit que je suis un menteur et que je n’est jamais payé un seul de mes appels à cotisations.
    aprés avoir prouvé ma bonne fois sur le fait que j’était a jours de toutes mes cotisations et qu’ils me devaient meme de l’argent, la personne en face de moi m’explique que l’urssaf qui encaisse les cotis ne communique pas bien au rsi qui paye ou non …
    cette personne reprend donc une partie de mes preuve de paiement une par une mais s’arrete brusquement et me fait un echeancier pour 1500€ , devant mon etonnement elle me dit qu’il est l’heure pour elle de debaucher qu’elle n’a pas le temps d’examiner mes dernieres preuves de paiement et que je devraient etre content de n’avoir plus que 1500€ a payer .
    cette argent je ne le devait pas je ne l’ai donc pas payé et arreté mon activité, ce qui a declenché un recalcul de tout le bousin pour au final recevoir un courrier ou le rsi me dit me devoir 300€ , non seulement je n’ai jamais vue cette argent mais je me suis retrouvé avec les huissier chez moi en 2014 pour le non paiement de l’echeancier .
    des dirigeants aux employés de bureaux ces gens sont responsable de surement plus d’un drame familliale et auront un jours à en repondre .

    • S’ il n’ y avait que le rsi ! lorsque j’ ai transféré un compte avec son compte titre il y avait 2 erreurs évidemment en ma défaveur il m’ a fallut réclamer 2 fois 1 direct et l’ autre par médiateur pour récupérer

    • kod: « ces gens sont responsable de surement plus d’un drame familiale et auront un jours à en répondre. »

      Désolé pour vous, mais si c’était vraiment le cas nous n’en serions pas là.

  • C’est tout de même affolant les sécu publiques : payer une assurance en fonction de ses revenus. On a jamais vu ça !

  • Il est très simple de se désaffilier du RSI et de la CIPAV, légalement et sans risque. Il suffit de changer le statut juridique de sa société pour passer en SAS ou SASU. La radiation s’effectue d’office et vous êtes ensuite libre d’aller où vous voulez.

  • Les commentaires sont fermés.

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Les auteurs : Miruna Radu-Lefebvre est Professeur en Entrepreneuriat à Audencia. Raina Homai est Research Analyst à Audencia.

 

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