La vérité sur la caricature en islam

La caricature n’est pas interdite en islam, mais dans la Bible !

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La vérité sur la caricature en islam

Les points de vue exprimés dans les articles d’opinion sont strictement ceux de l'auteur et ne reflètent pas forcément ceux de la rédaction.
Publié le 24 janvier 2015
- A +

Par Farhat Othman.

La Mecques credits Elias Pirasteh (licence creative commons)

Le drame de Charlie Hebdo a été qualifié à juste titre de 11 septembre de l’Europe. J’ajouterai qu’il sera aussi le 11 septembre de la lecture actuelle de l’islam qui est une lecture erronée, bien plus conforme à une tradition judéo-chrétienne qu’à la nature originelle de l’islam.

La caricature n’est pas interdite en islam, mais dans la Bible !

Nous parlons ici d’islam pur, celui du Coran et de la Sunna authentique, telle que compilée par les deux plus fiables recensions des dires prophétiques que sont les Sahihs de Boukhari et Mouslem.
Dans ces deux sources majeures devant être exclusives de l’islam aujourd’hui, il n’est fait aucune interdiction de la caricature ni même de la représentation imagée, contrairement à ce que l’on croit communément. La conception qui prévaut actuellement chez nous est issue de la tradition judéo-chrétienne.

Dans la Bible, l’interdit est explicite. On lit ainsi dans le Livre de l’Exode : « Tu ne te feras pas d’idole ni de représentation quelconque de ce qui se trouve en haut dans le ciel, ici-bas sur la terre, ou dans les eaux plus bas que la terre ».

On explique une telle prohibition dans le judaïsme par la distance devant exister entre Dieu et ses créatures, une distance qui rappelle chez les hommes la séparation stricte des gouvernants et des gouvernés.

Or, dans l’islam, le croyant est bel et bien dans l’intimité de Dieu. On se rappelle, d’ailleurs, que ni le prophète ni les premiers Compagnons ne voulaient être distingués du reste des musulmans. Et il va de soi que ce qu’on se permet avec un intime est plus important que ce que l’on ne se permet pas avec un être distant, omnipotent au point d’être à l’image des dictateurs sur terre.

S’agissant du christianisme, on a eu ce qu’on a appelé querelle de l’image ou de l’icône qui a fait l’objet de vifs débats depuis l’an 726 de l’ère commune. C’est la guerre entre iconoclastes et iconolâtres qui a dominé les VIIIème et IXème siècles. Et si dans l’Église d’Occident, au XVIème siècle, Jean Calvin et son protestantisme ont fini par imposer l’iconoclasme, cela ne fut pas le cas pour l’Église d’Orient où statuettes, peintures et vitraux ornés de figures de saints ont été toujours honorés.

En islam, ce qu’il y a vraiment, c’est une réprobation fort compréhensible envers tout ce qui était, à l’époque de la révélation, de nature à rappeler ou faire revivre les pratiques idolâtres caractérisant un polythéisme juste moribond de l’Arabie préislamique. Il y avait donc, non pas une condamnation de l’image, mais de son utilisation en tant que culte des divinités. Ce qui est loin d’être le cas de la représentation figurée de nos jours.

La conception authentique du sacré en islam

La conception authentique du sacré dans l’islam diffère de celle de la tradition chrétienne qui est plus matérielle, relevant du tabou, alors que la conception de l’islam premier est davantage morale et spirituelle.

Ce qui est sacré en islam, ce n’est pas ce à quoi l’on ne touche pas, mais ce dont on a l’amour dans le cœur, ce qu’on honore, et en pensée tout d’abord. Car l’intention pure est primordiale dans notre foi.

L’islam étant venu abattre les idoles, c’est donc l’idolâtrie qui est combattue, non les images ou les caricatures. Or interdire une représentation figurée au nom du sacré en islam revient bien à ériger des idoles morales de figures dont la sacralité doit d’abord être dans les cœurs. Il s’agit là d’une conception restrictive du sacré, réduit à un pur tabou, une idole, alors que la conception islamique est bien plus extensive, particulièrement tolérante et humaniste.

Par ailleurs, comme le précise à juste titre Tareq Oubrou, imam actuel à Bordeaux, la notion théologique du blasphème n’existe pas en islam. Le concept de manque de respect à Dieu ou au sacré dérive de la théologie chrétienne et ne possède aucun équivalent en arabe.

De fait, la pensée théologique et philosophique dans l’islam des origines a été davantage en conformité avec l’attitude des philosophes de l’Antiquité. On sait, à ce propos, la vénération vouée par les Arabes pour la Grèce antique, venue conforter la conception islamique des choses.
Or les Grecs anciens, perpétuant une tradition bien ancrée chez les Égyptiens, les Indiens et les Mésopotamiens, donnaient figure humaine à leurs dieux. Certes, d’aucuns comme Platon n’ont pas cautionné une telle pratique, mais Aristote — qui influença le plus la pensée islamique — n’était nullement contre.

De plus, si l’islam se distingue par nombre de traits particuliers des autres religions monothéistes, le plus évident est bien qu’il insiste sur le fait que le prophète est un homme comme les autres, essuyant même des caricatures en parole. Le Coran rapporte ainsi que ses adversaires le traitaient de « châtré » pour absence de fils survivant, ainsi que le rappelle l’historienne, Jacqueline Chebbi, précisant que c’est au IXe siècle, au moment où de nombreux chrétiens et juifs se convertissaient à l’islam que la figure de Mahomet a été, d’une certaine façon, «sacralisée», devenant un modèle pour ces nouveaux musulmans en conformité avec leurs traditions d’origine.

Origines de l’anathème jeté sur la figure imagée

Rappelons aussi qu’en un temps où il n’y avait pas d’appareils photographiques, la littérature islamique n’a pas manqué d’illustrations du prophète, tellement détaillées qu’elles en arrivaient à être encore plus expressives que la photographie la plus fidèle. Pareillement, l’art pictural n’a jamais manqué en islam de représenter l’homme et le premier d’entre eux, le prophète lui-même.
S’agissant de la caricature, et en l’absence d’interdit exprès dans l’islam, elle reste autorisée, n’étant que le pendant de la satire. Or, celle-ci est un pan essentiel de l’éloquence arabe, n’ayant jamais été interdite, même du temps du prophète qui a eu recours d’ailleurs aux poètes pour contrer les satires des polythéistes.

Durant les guerres d’apostasie, on n’a pas compté les caricatures rimées du calife Abou Bakr qui n’a pas pour autant puni leurs auteurs une fois les guerres terminées à son avantage. Parmi ces poètes impertinents, le plus irrespectueux fut Houtaya’a connu pour son extrême méchanceté, jouant en quelque sorte à Charlie avant la lettre.

Il est vrai que sous Omar, ledit poète eut à pâtir de la sévérité du second calife, mais celui-ci, comme on le sait, n’a pas peu innové en islam, s’écartant de la pure tradition prophétique, faisant l’effort d’interprétation que commandaient son temps et la mentalité de l’époque.

C’est à un tel effort et à l’exemple du calife Omar que les musulmans aujourd’hui doivent se conformer en acceptant de nouveau la caricature comme un art majeur, participant de l’effronterie propre à la démocratie. Accepter la caricature qui ne dit que le vrai en accentuant les défauts, c’est mériter la démocratie tout simplement.

Qu’on ne fasse plus intervenir donc le sacré dans un domaine où il n’a pas à s’y trouver, le sacré en islam étant loin d’être une idole, bien plus moral que matériel, différent de la conception judéo-chrétienne en faisant un tabou. Et il n’est pas de tabou en islam, cette foi la moins pudibonde de toutes les religions monothéistes.

L’anathème jeté actuellement sur l’art de la caricature et de toute représentation imagée est l’œuvre de la jurisprudence musulmane influencée par la tradition judaïque et judéo-chrétienne tardive récupérée par le pouvoir politique pour asseoir son autoritarisme.

L‘interdiction de la caricature comme arme politique

Comme on l’a vu, contrairement aux fausses idées reçues, ni le Coran ni la Sunna avérée du prophète n’interdisent donc la représentation figurée. Si une telle erreur flagrante à l’origine d’un véritable mythe pernicieux pour l’islam est entretenue, c’est que les pouvoirs politiques en place ont toujours eu intérêt à développer une interprétation rigoriste de l’islam pour contrôler la société.

Comme la caricature relève de l’audace et de l’aplomb, le propre d’une démocratie, elle ne peut que déranger les dictatures. Or, les pays arabes musulmans n’ont plus connu les libertés démocratiques depuis la fin de la civilisation de l’islam, leurs dirigeants faisant tout pour garder le pouvoir, quitte à donner une fausse idée de l’islam, en user pour manipuler et/ou contrôler les masses.

On sait que, dès la victoire de la dynastie omeyyade, l’islam a été dévié de ses sources, étant instrumentalisé par des califes servant leurs intérêts et non la foi monothéiste. Aussi a-t-on fait de l’islam la lecture judéo-chrétienne ci-dessus décrite et qui a atteint ses sommets avec le salafisme. Celui-ci n’est que la transposition en islam de ce qui prévalait chez les juifs et les chrétiens et qui, bien que gommé par la démocratisation et la sécularisation, y est toujours vivace auprès de leurs propres fondamentalistes.

Il est vrai que dans l’empire islamique, on a vu par moments le bannissement officiel de la moindre représentation figurée, humaine comme animale ; mais cela n’a jamais été la règle et a toujours été fonction de la nature du régime. On en veut pour preuve que ces représentations humaines qui n’ont jamais manqué en Arabie sunnite ou les miniatures de l’islam chiite qui ont abondé en illustrations des figures de l’islam, y compris du prophète, jusqu’au XVIème siècle pour le moins.

Pour la période récente, c’est le wahhabisme, qui exploite à fond cette veine judéo-chrétienne de sacralisation de la figure du prophète depuis son apparition en Arabie Saoudite au XVIIIème. On ne peut que le comprendre dans un pays qui est une dictature et une théocratie.

Pour conclure, donc, critiquer Dieu ou le Prophète en islam pur n’est répréhensible que s’il s’accompagne de reniement de la foi, non pas par simple changement de religion, car l’apostasie en islam n’est pas prohibée, mais par une intention de faire varier la religion, en dénaturer les préceptes tels que les consacrent les textes sacrés, Coran et Sunna authentique, et aussi et surtout leurs visées.
Si, aujourd’hui, on a dans le droit positif des pays arabes et musulmans une catégorie juridique nommée blasphème, elle n’est nullement islamique. Elle est simplement de nature politique, maintenue dans le cadre de lois liberticides propres aux dictatures arabes soutenues par leurs alliés occidentaux qui, rappelons-le, sont de tradition judéo-chrétienne, consciemment ou inconsciemment hostile à l’islam.

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  • Plusieurs remarques en vrac.

    D’abord il y a belle lurette que la Bible n’est plus qu’un joyeux fatras de considérations contradictoires (on y trouve tout et son contraire) et d’histoires abracadabrantesques. Je considère l’Ancien Testament, bien sur. Le Chrétien averti la lit avec discernement, enfin il devrait.

    L’instrumentalisation de la religion par le pouvoir politique est sans doute la chose qui rapproche le plus les Musulmans des Chrétiens. Mais nous avons un peu d’avance. Chez nous le Pape n’a plus guère de pouvoir et son message en est nécessairement « allégé », recentré. Ce n’a pas toujours été le cas, en effet, mais c’est un procès injuste à faire aux Chrétiens d’aujourd’hui.

    L’Islam paisible que vous décrivez n’est pas toujours celui que nous constatons. Ce que je vois moi, ce sont des filles qui se voilent pas peur, des réclamations agressives à la cantine et des condamnations expéditives de toutes sortes de blasphèmes.

    • + 1

      Les plagiats (création, Eden, déluge, etc…) qui composent l’ ancien testament soit disant hébraïque – mais bon les paroles du Jésus du nouveau testament reprendraient aussi des écrits d’un autre Jésus Essénnien d’un siècle plus jeune… – ont depuis été identifiés, chez Sumer par exemple, ou dans Babylone – voire le livre des morts Egyptien !!! ou encore Hesiode, certains parlent même d’emprunts aux vieux écrits d’Indes – le tout réécrit au bénéfice de l’idée plutôt « nationaliste » d’un peuple élu… Well… Traficotage de textes et de l’histoire avec suppression des oeuvres sources ou des premiers jets… Déja vu…

      Lire l’essai de Mario Liverani par exemple…

      Quant au concile de Nicée qui a « trié » les « bons » évangiles des « mauvais » pour composer le nouveau testament j’en reste encore pantois…

      Nous retrouvons les même « traficotages » avec le coran (lire la préface de Mohammad Ali Amir-Moezzi au coran traduit par Kasimirski), ce qui en dit long d’ailleurs sur ceux qui basent leur pureté religieuse sur des textes ainsi biaisés, de quelque religion « révélée » dont ils se revendiquent…

      Où je veux en venir ? :

      1) A partir de ces 3 textes falsifiés à la base on peut « au nom de Dieu » affirmer tout et son contraire, comme dans cet article, et ce malgré les FAITS (qui brule qui là ?), en disant comme d’hab que « ils n’ont pas compris », vieille antienne brandie par ceux qui n’arrivent pas à « adeptiser » les autres…

      2) L’inversion accusatoire a de beaux jours devant elle, en plus de celle de la veangeance pour justifier l’infâme et ça ne règle pas les problèmes de les fuir (même ignorés les faits restent des faits, valables pour la colonisation du maghreb par la France et valables au pourquoi de cette colonisation – l’esclavagisme des chrétiens par les musulmans… )

      3) Il y a BIEN D’AUTRES livres que ceux que j’ai cités (hélas, sans la bibliothèque d’Alexandrie partie en fumée – moi l’ami des livres j’en pleurerais…- nous aurions beaucoup plus de textes anciens que ces 3 là) et il serait peut être temps pour ces religieux monolecteurs d’en lire quelques uns…

      • et zut/..
        ça peut être amusant de faire l’Exégèse des textes dits sacrés mais vous n’y trouverez jamais la réponse pour savoir si c’est Dieu qui a soufflé ça à un prophète…

        Quant à la compétition entre religion ki ka plagié Ki, on peut remonter à sumer et aux egyptiens …

        on me montre un bouquin , on me dit c’est dieu qui a inspiré ça…pour moi la question est comment tu peux me prouver que c’est dieu qui a inspiré ça…et je doute que la lecture en long et en travers me le prouve…

        quand on constate les points de théologies ridicules qui ont justifié les schismes..on se marre vu de l’extérieur.

        affaire de foi….

        alors le t’as mal lu les textes… sans blague?
        pas lu du tout pourquoi le ferai je?

        • Si ça vient de Dieu alors toute Sa parole s’accomplira.

          Ne la lisez pas si vous ne cherchez pas à comprendre sinon lisez-là, c’est votre choix.

          Préférez la version traduite du grec ou de l’hébreu (louis second par exemple), évitez celle de l’église romaine.

  • Ni les représentations ou caricatures du prophète, ni l’apostasie ni le blasphème ne sont donc interdits par l’islam, ce ne seraient que des » influences de la tradition judaïque et judéo-chrétienne »…

    Comme il semble que le judaïsme et la chrétienté aient pu s’affranchir de l’influence de ces traditions, je suggère que l’auteur dispense son analyse là où elle n’est visiblement pas partagée, dans les pays musulmans.

    Ce ne sont pas des juifs ni des chrétiens des pays occidentaux qualifiés par l’auteur de « consciemment ou inconsciemment hostiles à l’islam » qui pratiquent le crime au nom de leur religion aujourd’hui, ce sont des musulmans.

  • Notre religion a été prise en otage par beaucoup d’idées extérieures, on y a introduit la lapidation, l’acceptation d’un tyran musulman même s’il vous vole et beaucoup d’autres conneries … tout cela au profit de ceux qui dirigeaient. Mais la vérité sera toujours au rendez-vous pour celui qui la cherche

    • La « vérité » qu’il y’a un type là-haut ?

      Ou qu’il n’y en à pas ?

      Ou alors on à même introduits la croyance d’une entité spirituelle que l’on nommera dieu par raccourcis dans la religion ?

  • « La conception authentique du sacré en islam diffère de celle de la tradition chrétienne qui est plus matérielle, relevant du tabou, alors que la conception de l’islam premier est davantage morale et spirituelle »
    Ceci me semble être un jugement de valeur assez audacieux. S’Il me semble sain d’apporter des précisions sur vos traditions, dans la mesure ou elles font débat actuellement, je vous prie de respecter les traditions qui vous sont étrangères. Merci

  • Voici expliqué une nouvelle sensibilité islamique, version pacifique, ou tolérante, ou tout ce qu’on veut de positif et de bisou-compatible. Je suis heureux d’apprendre que l’islam n’est pas composé que d’une bande de fanatiques assoiffés de fatwa et de sang, et je le dis sans ironie.

    Mais en attendant, il y a la théorie, c’est beau sur le papier, et il y a la pratique contemporaine, et ce n’est pas très joli à voir.
    Parce qu’il faut bien reconnaître que l’islam révélé, le miracle du coran au-delà de toute interprétation, la umma une et indivisible, c’est en fait un inextricable souk. Du sunnisme au soufisme en passant par le wahhabisme, sans compter les différences d’un pays à l’autre, sans autorité définie, sans représentants fiables désignés, le chrétien que je suis n’y comprend rien, se demande à qui l’on peut se fier pour dire ce qu’est le vrai Islam ou pas.
    En attendant, ça continue de détruire, kidnapper, torturer, égorger, et j’en passe, les fanatiques de l’EI ou boko haram dépassant toutes descriptions en terme de variété dans l’horreur, au nom d’un islam, qui n’est pas l’Islam, mais quand même un peu, enfin vous comprenez quoi, non je le répète on ne peut rien y comprendre.

    En conclusion, il ne m’appartient pas de dire ce qu’est l’islam ou pas, ni de vous dire à vous musulmans de tout bords ce qu’il faut faire à propos de cette folie fanatique qui commence sérieusement à déborder un peu trop des limites de l’acceptable. Mais je vous en prie: faites quelque chose. Si la communauté de musulmans se contentent de micro-trottoirs et d’articles plaisants pour dire que l’islam ce n’est pas ça, on ne risque pas d’avancer.

    L’église chrétienne a fait son travail de remise en question, et le fait toujours, à un point tel qu’elle en vient à se renier et se ridiculiser. Je n’en demande pas autant, mais les musulmans ne pourraient-ils faire quelque chose de semblable?

  • Bonjour a tous en vous remerciant de vos remarques qui nécessitent de ma part quelques précisions :

    — Synge :

    Quand je parle de tradition judéo-chértienne, je suis davantage dans le constat historique que dans le jugement de valeur. D’ailleurs, je ne pratique ni la moraline ni la pensée moralisatrice, croyant plus au pouvoir-être qu’au devoir-être. Je cherche à être utile, croyant comme disait Heideffegr (que je ne citerais jamais assez) : Au-dessus de la réalité, il y a la possibilité !
    S’agissant du pouvoir actuel des instances religieuses musulmanes, permettez-moi de rappeler qu’il est une hérésie du strict point de vue de ce que je nomme islam pur qui refuse la moindre intermédiation entre Dieu et sa créature.
    En cet islam, que j’orthographie i-slam (qui est l’islam postmoderne) pour le distinguer de l’islam frelaté, fruit de l’influence judéo-chrétienne (désormais abandonnée par les siens), le croyant est en prise directe avec son créateur, devant être — comme disent les soufis — capable de Dieu.
    Je rappellerai aussi que la fatwa, devenue à tort édit ou décret divin, n’est en islam qu’un simple avis, et tout un chacun — pour peu qu’il connaisse les principes fondamentaux de l’islam — peut et doit même en être capable. C’est que l’encouragement à l’effort d’interprétation est encouragé à l’extrême, au point que Dieu rétribue même l’erreur, dans la mesure où elle est de bonne foi.
    En un mot, j’ai tendance à dire que je m’adonne un peu, dans ce que j’écris, au Boléro de Ravel au sens que ne pouvant tout dire dans un seul article (et les miens sont déjà jugés par trop longs), ma pensée se lit dans la continuité de ce que je publie, les idées se renvoyant les unes aux autres, tout en exprimant un même thème, le seul qui vaille à mes yeux, celui d’un humanisme intégral.
    Pour avoir une idée exhaustive de cette pensée, merci de vouloir bien en prendre connaissance sur mon blog où sont réunis tous mes écrits.

    — carredas :

    Mon analyse est justement dispensée en direction des pays arabes et musulmans. Je ne publie pas qu’ici; cet article l’a été aussi en Tunisie sur un site connu de cybermilitance, ainsi d’ailleurs qu’une bonne parte de mes écrits.
    Il reste à savoir que notre monde étant devenu un immeuble planétaire, une intervention pour un dégât des eaux, par exemple, ne peut se limiter à un seul appartement. Or, en l’occurrence, il s’agit d’un feu déclaré dans les combles. Il faut avoir plus d’humiliés à le reconnaitre que de légitime fierté de ce qui a été accompli par une culture à un moment donné de son histoire où le monde était bien moins fermé qu’aujourd’hui.
    Pour finir, permettez que je rappelle ce que disait W. Benjamin : Il n’est aucun document de culture qui ne soit aussi document de barbarie.
    Et j’y rajoute ceci de quelqu’un qui connaissait ben l’islam, M. Rodinson : Il n’est pas de peuple qui soit toujours et partout innocent… Les délires des uns sont souvent conditionnés par les erreurs ou les crimes passés des autres.

    — Hamid :

    Effectivement, la lecture de l’islam a besoin d’un tournant comparable à ce qu’a fait Heidegger pour la pensée occidentale, Kehre indispensable pour revenir à sa juste compréhension, pourtant disponible grâce à la geste soufie.
    Il faut rappeler que le théoricien même de conception altérée actuelle salarie, cette résilience de la tradition judéo-chrétienne en islam, appelait lui-même le soufisme comme la pensée de la vérité de l’islam.
    Il reste à savoir que les lois régissant notre monde exigent pour le moins, afin que ce tournant réussisse, la neutralité des pays occidentaux; ce qui est loin d’être le cas.

    — Happymeal :

    Je respecte parfaitement la tradition d’autrui qui est loin de m’être étrangère, ne serait-ce que parce que je fais mienne l’expression du poète : Je est un autre.
    En effet, je milite assez pour l’altruisme et la fusion avec mon prochain — afin de remplacer la con-fusion actuelle des valeurs marquent notre monde en crise — pour manquer de respect à n’importe quelle tradition.
    Tout ce que j’écris célèbre la différence et ne vilipende nullement la tradition que je valorise même en tant que sagesse organique, une sagesse populaire immémoriale. Notre époque postmoderne d’ailleurs n’est que la synergie du technologique et de l’archaïque pris en son sens premier de matrice fondamentale. Aussi, il y a moins de jugement de valeur de ma part qu’un constat que précise et relative si nécessaire ce que publie par ailleurs ou le relativisme, et même un polythéisme des valeurs, est célébré.

    Paix à tous.

    • @ Dr Slump

      Cher ami,

      Votre cri du coeur ne peut qu’avoir l’écho qu’il mérité dans tout coeur palpitant comme le vôtre de sincérité.
      Pour apporter quelques éléments d’intérêt, permettez que je vous les livre ainsi qu’ils me sont venus à vous lire. Il s’agit moins de réponses que de points destinés à contribuer à cette réflexion commune salutaire pour une humanité en périls. Je rappelle juste ici que je milite pour ce que je nomme mondianité : un monde d’humanité :

      — « bande de fanatiques assoiffés de fatwa et de sang » : en ce monde du fake porté au pinacle, tout un chacun peut s’attribuer un label porteur, islamique en l’occurrence, pour vendre sa camelote. Ce qui importe étant le profit. Aussi, il est toujours utile de rappeler les vérités oubliées; cela bien évidemment est loin d’être suffisant, et l’action demeure toujours nécessaire. Croyez que je fais ce que je peux à mon modeste niveau.
      — « la pratique contemporaine… inextricable souk… les différences d’un pays à l’autre, sans autorité définie, sans représentants fiables désignés… à qui l’on peut se fier pour dire ce qu’est le vrai Islam ou pas. » : c’est un peu l’anomie de notre époque de la postmodernité qui interpelle toutes les consciences libres, sachant qu’aucune action ne peut être utile ni même entreprise sans un consensus généralise où les gendarmes du monde, malgré leur pouvoir rétréci, gardent leur mot à dire en termes non seulement économique et politique, mais aussi moyennant ce terrible arsenal à leur disposition, mais si souvent négligé, qu’est l’instrumentation de l’imaginaire. Le pluralisme actuel est la marque intangible de l’islam qui est génératrice aujourd’hui d’horreurs, et qui emporte malgré tout les graines de l’espoir. Car c’est aussi l’une des caractéristiques de la postmodernité, le paradigme ancien du pouvoir institué omnipotent étant saturé en cette ère des foules aux sens débridés. C’est pour cela que je parle d’islam postmoderne (i-slam).
      — « folie fanatique qui commence sérieusement à déborder un peu trop des limites de l’acceptable » : C’est justement quand on atteint la limite que l’espoir renaît de faire autre chose, pour peu que la volonté reste intacte. L’époque de la modernité étant terminée (époque voulant dire terminologiquement parenthèse), il nous importe de nous résigne au plus vite à sa fermeture, sans mener de combat d’arrière-garde aussi inutile que néfaste, pour aider à l’installation au plus vite du paradigme nouveau, celui de la postmodernité. Or, celle-ci marque en quelque sorte des retrouvailles avec la spiritualité et un retour à l’avant-scène des valeurs du Sud. Aux dirigeants du Nord d’en tenir compte et d’arrêter de faire des incantations sans actions concrètes ni pertinentes. J’ai, par exemple, déjà dit ici que lutter contre Daech commence en Méditerranée où il faut rouvrir les frontières selon une technique sûre proposée, celle du visa biométrique de circulation.
      — « Si la communauté de musulmans se contentent de micro-trottoirs et d’articles plaisants pour dire que l’islam ce n’est pas ça, on ne risque pas d’avancer. » : Seule, la communauté musulmane ne pourra rien faire dans un monde où la minorité de gourous matérialistes pratique volontiers si nécessaire l’esprit prêtre et le terrorisme mental. Il nous faut pas mal de bonnes volontés de tous horizons qui osent proposer autre chose que les cautères sur jambe de bois actuels. S’agissant de l’islam, pour reprendre une idée de Corbin, c’est un peu le retour en son Occident d’Ibn Arabi qui est nécessaire, son départ en Orient ayant sonné la rupture néfaste entre un Occident arrogant et un Orient qui a fatalement fini par le singer.
      — « L’église chrétienne a fait son travail de remise en question, et le fait toujours, à un point tel qu’elle en vient à se renier et se ridiculiser… les musulmans ne pourraient-ils faire quelque chose de semblable? » : aucune oeuvre humaine ne peut aspirer à l’éternité ni à la perfection; elle est toujours à reprendre et à recommencer; c’est la loi comme diraient les spirites. Pour ma part, j’ai tendance à dire que cela relève de l’obligation humaine pour se laver régulièrement, l’état de propreté n’étant jamais acquis définitivement. C’est aussi l’éternel retour de la philosophie antique, car dans le temps qui revient, cet instant éternel de la foi, il n’y a pas de religion d’Occident ou d’Orient, l’Orient étant dans l’Occident; il n’y a qu’une foi à réenchanter, ce divin social de Durkheim avec lequel il faut renouer loin de la religion civile du matérialisme qui a désenchanté le monde.
      Amitiés

      • Un islam pur opposé à un autre islam ; surement impur. N’est ce pas l’orgueil partagé par ceux-là qui les condamne tous deux ?
        Le christianisme ne s’est pas « adouci » par de bienveillants conciles. Certaines luttes furent sanglantes.
        Sur de votre supériorité intellectuelle, vous refusez justement de vous engagé dans la voie de la violence. Mais que valent vos mots ? Les « impurs » se passent de vous puisse qu’ils nous ont nous, les satans occidentaux.

    • Il faut revenir au soufisme à travers les Zaouïa, comme c’était le cas avant que les états modernes ne les saisissent par la force. Ils se sont approprié tout les biens de la communauté gérés par la communautés, les Wakfs (الاوقاف). il ne faut pas oublier la thématique de ce portail magnifique qu’est contrepoints.org

    • Votre charabia verbeux est vide.
      Cet article, sous couvert de faire la critique de la barbarie en islam , « cache » réellement une critique du monde judéo-chrétien.

      En vrac :

      – Si l’islam est barbare, il l’est à cause de ses influences judéo-chrétiennes
      – Les traditions islamiques sont davantage morales et spirituelles
      – Le monde judeo-chrétien est hostile à l’islam

      Cette hypocrisie est insupportable. Il conviendrait de balayer devant votre porte.

      • Exemple de l’influence judéo chretiene sur l’Islam, l’histoire de Noé que la paix soit sur lui. Dans le coran il est écris que seul son peuple a vécu le déluge, dans les hadiths il a été raconté que toute la terre a connu le déluge comme ds la tradition judéo-chrétienne. Idem pour les scénarios de fin du monde qui parle du retour du messie ou de la lapidation pour adultère. Toutes ces croyances ont été ajouté dans l’Islam à travers des hadiths douteux

        • « …l’influence judéo chretiene sur l’Islam » voyez comme cette phrase est bien tournée!

          A vous lire, on pourrait être amené à penser que les judéo-chrétiens ont exercé une influence « sur » l’islam. Les judéo-chrétiens n’ont pas exercé d’influence sur l’islam, même pas en rêve, même pas si le prophète de l’islam lui-même l’avait dit. C’est l’islam qui a puisé à des sources judéo-chrétiennes, et pas l’inverse.

          « Toutes ces croyances ont été ajouté dans l’Islam à travers des hadiths douteux »
          Et comment doit-on comprendre cela? La culture judéo-chrétienne, en exerçant son influence pernicieuse, a fait ajouter des hadiths douteux dans l’islam pur et 100% halal?

  • c’est dans doute vrai..mais….alors….caricaturons Mahomet…
    vous avez tort sur le fond, je me tape de ce qu’il y a dans le coran , la bible la torah , l’ancien, testament et tout le toutim, cela concerne les croyants…
    Je n’ai pas à connaitre les dogmes …les textes, sauf pour des questions d’érudition et encore à la seule condition que je ne laisse pas mon esprit critique de coté sinon j’embrasse la foi.

    curieux éclairage de l’actualité , au delà de cela, j’ai une définition plus personnelle de la dangerosité d’une religion , si quelqu’un me dit qu’il croit en un dieu unique de toute son âme, ça me va, si il me dit il existe un dieu unique, il est déjà dans le conflit et dans le politique. Or cette subtile limite est allègrement franchies par tous les religieux qui désirent un pouvoir temporel.

    Les textes sacrés ne sont pas clairs! il y a peut être un dieu unique quelque part, mais pourquoi diable lui faut il parler de façon si confuse par l’entremise de prophètes?

    Alors de deux choses l’une ou dieu n’ a pas d’idée claire sur le sort de l’homme, ou bien,la transmission est de mauvaise qualité entre lui et ses prophètes.

    C’est assez , quand on est athée , on fait d’énormes effort pour ne pas dire à une personne qui a la foi:  » c’est quoi ces conneries? », on lui dit  » si ça te fait du bien , tant mieux pour toi mais je ne crois pas » : on reste poli et on respecte l’autre.

    Mais c’est assez similaire avec l’homéopathie,la psychanalyse ou l’astrologie, ce que tu crois n’est pas forcement ce qui est. Est ce que je dois lire tout Tessier et en faire l’exégèse? ron hubart aussi? Freud? On peut aussi se poser des questions morales en voyant un môme innocent soigné à l’homéopathie …

    Quand on est rationnel, on ne rejette pas l’idée d’un dieu ou d’un créateur, on dit simplement qu’il est inaccessible sauf preuve du contraire; ça reste donc une question de foi, aussi quand un personne vient me voir en me disant que dieu lui a dit de lui prêter mon vélo, je lui demande des garanties.La certitude que j’ai est que la foi n’est pas la foi en dieu mais en ces prophètes auto-déclarés.
    La rationalité repose sur le scepticisme, la foi repose sur l’idée qu’il existe une vérité révélée et inquestionnable qui a le droit de bafouer la plus élémentaire logique et qui est tantôt allégorique tantôt littérale…

    Mais chiche..si une personne veut me convertir , il doit d’abord me faire comprendre le sens de tous les textes sacrés et alors plus de « ceci est un lapin et un poulet et il est là le mystère de dieu ».

    • La religion est une affaire de foi et la foi est du domaine de la subjectivité.
      Ceux qui ont la foi et admette que la beauté de l’acte est dans l’abandon et l’amour d’un dieu peuvent être des gens admirables et dévoués..les autres ceux qui ne doutent pas peuvent être les plus infâmes dictateurs et criminels..
      Et ça fait des siècles que bien que bon nombre de valeurs humaines soient partagées par une grande partie de l’humanité: charité, respect des aînés , pais avant tout, on se fout sur la gueule entre religions…
      USANT…..
      ET le fait de rejeter constamment la faute des conflits sur incompréhension dans l’autre camp me fait l’effet de deux personnes qui divorcent après s’être aimées en reprochant à l’autre les exactes causes qui lui on fait l’aimer..

      si l es religions monothéistes sont en conflits larvés permanent ce n’est pas à cause de l’une ou l’autre des religions mais de toutes.

  • « la conception de l’islam premier est davantage MORALE et spirituelle. »

    Tout le problème est la : la MORALE ! Et c’est le problème de toutes les religions monothéistes : la morale évolue mais pas les « Saintes Ecritures »

    Le problème de l’Islam est de ne pas avoir de « guide suprême ». Au moins le catholicisme à son « Pape ». Et contrairement aux apparences, il ne se prend pas trop au sérieux.

    • Une fois j’étais au hasard d’une rencontre en train de me faire enrôler dans ce cercle d’initiés (dans le cadre de mon travail, pas volontairement).
      Et que Dieu est grand, etc…blabla.

      J’ai répondu la même chose à chaque fin de phrase de mon interlocuteur:

      Je m’en tape de votre Dieu, il est en moi, il est partout. Que viendrais-je faire ici, à perdre mon temps sur du vent.

  • J’ai écrit un article en réponse. Les erreurs étaient trop importantes pour les évoquer en simple commentaire. http://dordrecht1619.blogspot.fr/2015/01/farhat-othman-contrepoint-et-la-verite.html

    Si vous reniez vos sources et vos textes, il faut avoir un fondement pour cela. Sinon ce choix est arbitraire et sans valeur.

    Paix.

    • @ Zacharias
      Cher Monsieur,
      Pour corriger une erreur, faut-il l’établir et non prétendre la ramener à de supposées sources reniées dont vous faites l’interprétation à votre guise.
      La vérité n’est pour vous qu’un lit de Procuste, alors qu’elle reste pour moi l’horizon vers lequel on évolue, et qui n’est scientifique que sous réserve de fait polémique. Je n’en vois aucun dans dans vos propos criant à l’erreur pour mieux cacher vos contre-vérités.
      S’agissant de la tradition authentique, je ne suis pas le seul à la limiter aux deux compilations citées ni à trouver que dans la confusion actuelle des valeurs, voulue et entretenue par certains dont vous donnez un exemple, on doit se limiter aux dires se retrouvant dans les deux Sahihs.
      Pour ce qui est du rapport entre Dieu et le fidèle, je dis qu’il n’existe pas en islam premier d’intermédiaire, le rapport étant et devant être direct, sans église.
      Concernant le blasphème, si le mot ne signifie pas l’absence de concept, le fait ne suppose pas que ce concept est islamique; il n’est que le produit de la tradition judéo-chrétienne incrustée en islam.
      Aussi, non seulement le délit de blasphème, mais tous les délits dans les pays musulmans supposés s’inspirer de l’islam ne sont que des reliquats de cet esprit étranger à l’islam premier. Je l’ai déjà assez dit ici et ailleurs.
      Par ailleurs, je n’attaque pas les Omeyyades, je rapporte un fait historique ne m’adonnant pas, comme vous le faites, à une polémique stérile
      Enfin, j’ai consacré tout un essai à la question de l’apostasie édité en arabe et en français chez Afrique Orient; je vous y réfère pour rectifier vos flagrantes erreurs en la matière.
      Pour terminer, avant de vous ériger en serviteur de la vérité, sachez en être digne en ne taxant pas de mensonge la version qui ne vous convient pas. Car il n’est nulle vérité unique, il n’ya qu’une appréciation humaine, forcément subjective, de ce qu’elle pourrait être.
      Ce relativisme des valeurs, je le revendique dans une conviction, qui est par contre absolue, en un humanisme intégral. Cela ne semble pas être votre cas, c’est votre affaire.
      Et sachez, M. le savant, que dans l’islam soufi dont je me réclame, savoir est une ignorance assumée, seul celui qui croit savoir étant un ignorant. De Cuse ne disait rien d’autre avec sa Docte ignorance !
      Je vous laisse à votre conscience pour publier ou non ces mots sur votre site en droit de réponse.
      Amitiés

      • Bonjour,

        Les Sahih de Boukhari et Mouslem se basent sur un certain nombre de rapporteurs, qui sont souvent les mêmes que ceux des autres(Abou Dawoud, Tirmidhi, Nasa’i, Ibn Maja etc), donc, pour justifier votre positon, il faut une étude de ces rapporteurs. Sinon c’est un choix arbitraire et sans fondement. Et un choix plus que minoritaire, or, on n’étudie pas une religion sur un madhab ne représentant que 0,01% de cette religion.

        Dans le Christianisme aussi, le rapport à Dieu est direct et sans intermédiaire: « 1Timothée 2:5 Car il y a un seul Dieu, et aussi un seul médiateur entre Dieu et les hommes, Jésus Christ homme ». L’Eglise, si elle est importante, ne constitue pas une médiation absolue. On est justifié par la Foi, pas par l’appartenance à une Eglise.

        Concernant le blasphème, le répéter ne rendra pas votre assertion vrai. Le concept se trouve bien dans les sources islamiques, comme l’exemple mentionné dans l’article le démontre. Vous devez réfuter cette source, pas la disqualifier de façon arbitraire parce qu’elle ne vous conviendrait pas à titre personnel.

        Concernant l’Apostasie, il n’y a aucune erreur. Le nombre de récits condamnant de mort l’apostat est énorme, et le consensus des 4 écoles est conforme à ces textes. Si erreur il y a, ll s’agit alors de l’erreur de Tabari, Ibn Kathir, Mouslem, Boukhari, Ahmad, Malik, Abou Hanifa et de tous les savants sunnites jusqu’à l’époque actuelle.

        Et si, il y a une vérité unique. Que les hommes la comprennent ou non, il y en a une. Si 2+2=4, c’est qu’il n’est pas possible que 2+2=6. Un athée peut postuler qu’il n’existe aucune vérité unique, pas un théiste, et encore moins un musulman ou un chrétien: « Certes, Nous t´avons envoyé avec la vérité, en annonciateur et avertisseur; et on ne te demande pas compte des gens de l´Enfer. ». La vérité, pas une vérité subjective. Etre humaniste et théiste n’est pas possible, il faut choisir. Soit Dieu est la base, soit l’homme est la base. Les 2 à la fois ce n’est pas possible.

        Et oui si vous voulez, je vais les publier dans les commentaires.

        Cordialement.

  • Thierry Guinhut est intervenu sur Contrepoints à propos des écrits du philosophe Peter Sloterdijk en 2014. Peut-être pourrait-il soumettre la pensée de son livre sur la « Folie de Dieu » à un échange sur ce site, car il me semble que la voix des athées, voire des agnostiques se devrait d’être écoutée tant ce déferlement sur l’Islam, le Coran emplit toutes les réflexions actuelles comme si cette seule religion devait régenter le monde. Qu’en est-il de tous ceux qui ne se reconnaissent pas dans une religion quelle qu’elle soit, et en quoi la transcendance se doit d’être religieuse. Merci.

  • Le niveau historique est top. Apres reste ce que l’on en fait.
    J’ai comme l’impression d’un test comme pour un APN,
    a vs b
    Mais b est mieux quand même. Bon.

    Une religion crée par les hommes qui invoquent des puissances et des dieux.

    Quand il s’agit de paix et d’amour, pourquoi pas.
    Quand c’est pour justifier la bestialité, non.

    Souvent, comme en France, le seul repère (si l’on aime pas l’Etat et ses valeurs nauséabondes), reste la religion. Celle ci doit être forte et inspiratrice pour réveiller les âmes perdues….

    Voyez vous, plutôt que de comparer et/ou d’opposer, je vous propose de devenir bouddhiste.
    Je déclare officiellement le bouddhisme comme la seule religion valable aujourd’hui.

    Car, finalement, le seul Dieu valable est celui qui sort de nous même.
    N’allons pas chercher des prétextes, des excuses, des explications.

    Merci.

  • « Dans la Bible, l’interdit est explicite. »

    Sauf que cet interdit ne s’appliquait qu’au peuple d’Israël lorsqu’il était souverain sur son territoire. Il n’avait aucune vocation universelle, au contraire du « vrai Islam » qui veut islamiser le monde entier!!

    Le côté universel de la Bible ne s’est surtout posé qu’avec le Nouveau Testament, mais pas avec l’idée d’imposer la Loi du peuple élu au reste du monde, mais avec un principe fondamental de liberté que l’apôtre Paul résume par « Tout m’est permis, mais tout ne m’est pas utile ».

    En ce sens, le message biblique est bien plus libéral que le message coranique et il n’est pas étonnant que le libéralisme se soit développé dans les pays chrétiens et non dans les pays musulmans (pas plus d’ailleurs que dans les pays indouistes, bouddhistes ou athées).

    « Pour conclure, donc, critiquer Dieu ou le Prophète en islam pur n’est répréhensible que s’il s’accompagne de reniement de la foi, »

    Donc même le « vrai islam » condamne la caricature s’ll y a reniement de la foi… Merci, on était au courant… 

    « Si, aujourd’hui, on a dans le droit positif des pays arabes et musulmans une catégorie juridique nommée blasphème, elle n’est nullement islamique.  »

    Si cela était vrai, pourquoi les musulmans qui vivent depuis toujours dans nos démocraties et n’ont aucune raison politique de considérer le blasphème sont hostiles au principe de ces caricatures?

    « aux dictatures arabes soutenues par leurs alliés occidentaux qui, rappelons-le, sont de tradition judéo-chrétienne, consciemment ou inconsciemment hostile à l’islam. »

    Le problème ne se pose pas que dans les dictatures arabes, mais aussi dans les démocraties musulmanes. Et le printemps arabe a démontré que ce n’est pas le soutien occidental aux régimes qui peut empêcher les révolutions, cela n’a donc aucun sens de leur en remettre toute la responsabilité.

    Par contre, là où l’article a raison, c’est que le problème actuel est bien occidental, puisque les attentats sont commis par des occidentaux sur territoire occidental… Et pour cela, il serait urgent que l’Occident fasse une différence claire entre le « vrai islam » qui est une religion de paix et d’amour et qui peut être autorisée et le « faux islam » qui est une organisation terroriste et qui devrait être interdite… 

  • Conclusion etonante, nos democratie sont d’inspiration judeo-chretienne et consciemment ou inconsciemment anti-islam?..
    Ne serait-ce pas lenmonde a l’envers? Que je sache, d’un point de vu historique l’islam est né apres les relgions judeo-chretiennes et en est tres inspiré.
    Il semble d’une naïveté excessive d’imaginer un islam qui soit d’ispiration « pure humaniste » la ou comme toutes les religions, l’islam a d’abord ete une arme de pouvoir: offrir une alternative culturel au monde Arabe / developpement fulgurant des cultures ayant adoptées une religion monotheiste…
    En Bref, vous vous referez a l’interpretation des ecrits qui conviennent a votre foi, aucunement a votre raison. L’islam comme le judaisme ou le catholicisme sont avant-tout des refuges qui permettent de capter cette majorité d’hummain trop peu instruit ou trop peu ouvert d’esprit pour pensez par eux-meme.
    A l’evidence, l’islam c’est construit par imitation des religions judeo-chrétienne et dans le but de contrer leur penetration culturel, l’islam n’en différe qu’a la marge, pour y integrer des « morceaux » de culture pan-arabe propre a attirer et rassurer la population cible. Il est tout a fait normale que les pays ayant une origine culturel judeo-chrétienne se méfie fortemznt de l’islam: cette « religion » n’ayant ete creer que pour developper un fond de resistance culturel face a l’envahissement culturel des monotheistes et dans le but de maintenir en place des systemes féodaux digne du moyen-age ou de l’inquisition.
    Vos propos relevent d’une fierte arrable mal placé ou d’une incomprehention des fondement phylosophique de la laïcité: vous ne justifirer jamais l’usage qui est fait de la religion par quels hommes en defendant les fondements de cette religion: comme la bible et le concil de Nice, le coran ete re-ecrit de multiple fois, le mystere est la pour vous noyer et non vous eclairer.
    A bon entendeur, salut…

    • N’oubliez pas, cher Borlo, que tout propos pour être correctement interprété doit être situé aussi bien dans sa logique historique que dans sa situation hit et nunc.
      S’agissant de l’histoire, nul esprit objectif ne saurait nier les racines judéo-chrétiennes de l’Occident. S’agissant de l’actuel et du quotidien, Emmanuel Todd le rappelle dans Marianne où il dit, entre autres, que les règles démocratiques ne s’appliquent plus aux peuples dominés de la périphérie; que l’Europe n’est plus le monde d’une démocratie libérale et égalitaire et enfin, que le leader actuel de cette Europe en pleine crise de valeurs est une Allemagne incapable de sortir de ses valeurs traditionnelles autoritaires et inégalitaires.
      C’est tout dit; tout le reste n’est au mieux que littérature, souvent de gare, pour qui a l’esprit vraiment libéral, servant un humanisme intégral et non une conception étriquée du monde dont j’ose espérer l’avenir selon mon néologisme de « mondanité ».
      En tout cas, j’y travaille dans l’humilité de celui qui sait que l’on a besoin de toutes les bonnes et sincères volontés pour finir une besogne qu’impose le sort même de l’humanité.
      Le tout non point selon une connaissance pontifiante et une raison cartésiste qui vous induisent en erreur, mais plutôt avec une connaissance ordinaire et une raison sensible que la sociologie compréhensive et l’école de l’imaginaire rendent désormais incontournables, alliant science et tradition pour un nouvel esprit scientifique et anthropologique.
      À bonne volonté, action !

  • « Nous parlons ici d’islam pur, celui du Coran et de la Sunna authentique, telle que compilée par les deux plus fiables recensions des dires prophétiques que sont les Sahihs de Boukhari et Mouslem.
    Dans ces deux sources majeures devant être exclusives de l’islam aujourd’hui, il n’est fait aucune interdiction de la caricature ni même de la représentation imagée, contrairement à ce que l’on croit communément. »

    Voici la preuve du contraire, avec des citations tirées de Boukhari et Muslim.

    http://en.wikipedia.org/wiki/Aniconism_in_Islam#Hadith_and_exegesis_examples

  • Acun doute que l’islam a une inflence judéo-chrétienne. Mais essayer d’établir que la barbarie vient de là, c’est irrésponsable.

    • @ Happymeal

      C’est surtout montrer une incompréhension des textes de ces religions.

      Du point de vue de la liberté individuelle, les textes islamiques sont une franche régression par rapport aux textes bibliques qui leurs sont pourtant bien antérieurs… 

      Après, cela n’empêche pas que certains pays chrétiens soient devenus des régimes liberticides et que certains pays musulmans aient pu être relativement libéraux, les adeptes d’une religion n’étant pas toujours des plus en phase avec leurs textes saints…

  • Il est vrai de dire que ce qui se prétend être une révélation n’en ai pas forcement une. Qu’il faut des preuves et que les plus flagrantes, indépendamment d’un miracle, sont celles du cœur.

    Il faut donc se concentrer sur le texte (En partant du principe que Dieu existe, sa ou ses révélations ne sont pas nécessaires pour autant), et pas ainsi que vous avez procédé, en faisant une éloge fallacieuse en dehors du texte qui nous occupe : par exemple, rien dans le nouveau testament, réforme de l’ancien pour une nouvelle alliance, n’interdit l’irrévérence, ni n’impose quoi que ce soit d’inconvenant. De plus en tant que somme de témoignages, chaque passage peut être remis en question et se doit d’entrer en adéquation avec le cœur pour être accepté. C’est cela l’esprit, c’est cela la foi.

    Dans un autre cas nous avons un texte, prétendu parole divine, qui impose donc de croire avant même de le lire, et qui impose en fin de compte tout un tas d’interdits, nombre d’obligations et d’actions qui choque la conscience et suscite l’incompréhension. Cela n’est pas la foi, mais la soumission.
    En 3/7 il est dit : « C’est Lui qui a fait descendre sur toi le Livre : il s’y trouve des versets sans équivoque, qui sont la base du Livre, et d’autres versets qui peuvent prêter à d’interprétations diverses. Les gens, donc, qui ont au coeur une inclinaison vers l’égarement, mettent l’accent sur les versets à équivoque, cherchant la dissension en essayant de leur trouver une interprétation, alors que nul n’en connaît l’interprétation, à part Allah. Mais ceux qui sont bien enracinés dans la science disent : « Nous y croyons : tout est de la part de notre Seigneur!  » Mais, seuls les doués d’intelligence s’en rappellent. »
    L’esprit critique est aussi prohibé en (2/2 ; 5/86 ; 61/8).

    « Pour conclure, donc, critiquer Dieu ou le Prophète en islam pur n’est répréhensible que s’il s’accompagne de reniement de la foi, » Oui et en islam pur vous savez ce qui attend celui qui renie sa foi, celui qui ne veut pas croire, ou celui plus simplement qui peut être définie comme un corrupteur ? Je vous passe l’ensemble des versets qui traite de ce sujet, voici juste un exemple : « La récompense de ceux qui font la guerre contre Allah et Son messager, et qui s’efforcent de semer la corruption sur la terre, c’est qu’ils soient tués, ou crucifiés, ou que soient coupées leur main et leur jambe opposées, ou qu’ils soient expulsés du pays. Ce sera pour eux l’ignominie ici-bas; et dans l’au-delà, il y aura pour eux un énorme châtiment, »

    Pour conclure définitivement ce chapitre, dans le sens où l’art judéo-chrétien foisonne de figures et divers représentation, nous pouvons affirmer que les idoles sont dans la tête, l’esprit et pas ailleurs. Lorsque l’on observe ces croyants tourner autour de la pierre noir, ou brandir leur coran, on ne peut que déplorer l’insanité de leur foi.

  • En fait peu m’importe au fond qui a plagié qui – sauf quand on en fait la parole de Dieu et tout le tralala… Ce qui m’intéresse c’est ce que les hommes en ont fait, et là le soufisme en Islam m’intéresse beaucoup, d’autant plus que c’est terrain inconnu pour moi… La régalade !!!

    Je crois que c’est Christopher Hitchens qui m’a fait comprendre que les juifs une fois libérés des ghettos et des mains pesantes des rabbins ont explosé dans le monde intellectuel – rétrospectivement par Spinoza on se dit que ça devait arriver… Mais raisonnement un peu facile toutefois confirmé sans appel ! Emancipés de leurs pesants clercs – comme les chrétiens une fois Luther et le pape un peu… Well… oubliés ! – ils ont pu laissé aller leur brillants esprits, et même sur des sujets qui n’étaient pas de leur civilisation – je pense à Freud bien sur et son regard sur la mythologie grecque… – et nous avons eu tout bénéfice de cette floraison germée de textes pseudo-divins… Le soufisme pour le peu que j’en ai lu – si peu… – participe aussi de cet éclat qui a retenti en Occident il y a fort longtemps mais rapidement terni par le sang des extrémistes qui ont fait peur aux Européens.

    Ce que j’aimerais de vous Mr Othman c’est une initiation au soufisme, au lieu d’une position défensive sur l’islam en général, qui est intenable en l’état actuel des choses… Seul par cette brèche vous pourrez nous faire aimer une intelligence née du Coran, c’est à dire une attitude intellectuelle sans violence ni prosélytisme, un don, oui un don des beautés de cet Islam…

    Car dans la Torah, dans les paroles de Jésus ou dans le Coran il y a des beautés avec des atomes de roses en devenir, et moi j’aime qu’on m’éblouisse, qu’on me laisse pantois, l’esprit bouleversé…

    Et je déteste la violence.

    Je ne parle pas au nom de Contrepoint mais juste en mon nom, j’aimerais des titres de livres à lire, des auteurs, des flammes de parfums mélodieux… Pouvez vous nous laissez un peu découvrir votre univers ?

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