Pas de créations d’emplois sans entreprises nouvelles

Ce sont les entreprises nouvelles qui en moyenne créent des emplois et non pas les entreprises existantes.

Partager sur:
Sauvegarder cet article
Aimer cet article 0

La liberté d’expression n’est pas gratuite!

Mais déductible à 66% des impôts

N’oubliez pas de faire un don !

Faire un don

Pas de créations d’emplois sans entreprises nouvelles

Publié le 11 avril 2014
- A +

Par Dominique d’Emploi-2017.

En moyenne, les entreprises existantes détruisent des emplois. Ceci n’est pas le fait de la crise mais s’observe sur de longues périodes et dans différents pays. Si la création nette d’emplois est positive, c’est uniquement grâce à la création d’entreprises nouvelles. Or, comparée aux anglo-saxons, la création d’emplois par les entreprises nouvelles en France est particulièrement faible.

L’importance des entreprises nouvelles dans la création d’emplois est un fait connu depuis longtemps par la Kauffman Foundation, fondation américaine spécialiste de l’entrepreneuriat. L’essentiel de sa découverte est bien résumé par le graphique ci-dessous, publié il y a quelques années. Ce graphique donne en bleu clair les créations d’emplois par les entreprises nouvelles et en gris foncé la variation d’emplois (positive ou négative) dans les entreprises existantes. On y voit bien que si les créations dans les entreprises nouvelles sont stables et importantes, d’environ 3 millions par an depuis 25 ans, la variation d’emplois dans les entreprises existantes est non seulement instable en moyenne mais négative : sur la période, les entreprises existantes ont détruit en moyenne 2 millions d’emplois chaque année.

création d'emplois

À la suite de la Kauffman, l’Institut IRDEME a produit les mêmes graphiques pour la France, le Royaume-Uni et l’Allemagne, et il a actualisé les données sur les États-Unis. Il en ressort que l’Allemagne (en bas à droite) diffère mais que le constat de la Kauffman pour les États-Unis se vérifie bien en France et au Royaume-Uni. Les taux de croissance du PIB allemand n’étant pas supérieur en moyenne à celui des autres pays, sa différence est une caractéristique structurelle propre.

Les graphiques sont présentés ci-dessous pour les périodes maximales disponibles pour chaque pays. En bleu apparaissent les créations d’emplois par les entreprises nouvelles, qui sont très stables quel que soit le pays, et en rouge apparaissent les variations d’emplois dans les entreprises existantes, qui en moyenne sont bien négatives.

créations d'emplois europe

Ces graphiques permettent de confirmer un point capital : ce sont les entreprises nouvelles qui en moyenne créent des emplois et non pas les entreprises existantes.

Or, il est frappant de constater que les entreprises nouvelles en France créent particulièrement peu d’emplois par rapport aux entreprises nouvelles chez nos voisins. Outre les données présentées dans les graphiques ci-dessus et compilées par l’Institut IRDEME, ce fait est confirmé par les statistiques d’Eurostat1, qui confirment elles aussi que les entreprises nouvelles en France créent 2 à 4 fois moins d’emplois qu’en Allemagne ou au Royaume-Uni. Les entreprises nouvelles françaises créent moins de 100.000 emplois salariés par an quand les entreprises allemandes en créent près de 200.000 et les britanniques près de 500.000.

création d'emplois entreprises nouvelles

Ces chiffrent confirment qu’il existe un potentiel significatif de créations d’emplois par les start-up. Pour rattraper notre retard de 4 à 7 millions d’emplois marchands2, il n’y a pas d’autre choix que de les encourager, et ce notamment par des mesures fiscales incitatives à destination des business angels.


Sur le web.

  1. Le champ est légèrement différent des chiffres compilés par l’IRDEME ce qui explique que les chiffres ne se recoupent pas exactement.
  2. Emplois dans les secteurs qui produisent et vendent à des prix économiquement significatifs, à opposer aux emplois dans les secteurs non marchands, c’est-à-dire les emplois vivant de fonds publics.
Voir les commentaires (2)

Laisser un commentaire

Créer un compte Tous les commentaires (2)
  • « les entreprises nouvelles […] créent des emplois »

    Heureusement! Creer une entreprise ne permet pas de detruire des emplois inexistants…

    Il serait interessant de savoir au bout de combien de temps une entreprise n’est plus consideree comme « nouvelle » et si l’espace bleu represente un solde net ou un solde brut de creations d’emplois (si il s’agit du solde brut, la demonstration est un peu faible, si il s’agit du solde net et que l’entreprise est nouvelle sur 5 ans, la demonstration serait beucoup plus convaincante)

  • Un emploi de fonctionnaire supprimé c’est deux emplois du secteur privé de créés !

  • Les commentaires sont fermés.

La liberté d’expression n’est pas gratuite!

Mais déductible à 66% des impôts

N’oubliez pas de faire un don !

Faire un don

Le Maroc est un pays dynamique, son économie est diversifiée, son système politique présente une certaine stabilité dans une région en proie à des crises à répétition. Ce pays a fait montre d’une résilience étonnante face aux chocs exogènes. La gestion remarquée de la pandémie de covid et la bonne prise en main du séisme survenu dans les environs de Marrakech sont les exemples les plus éclatants.

 

Pays dynamique

Sa diplomatie n’est pas en reste. La question du Sahara occidental, « la mère des batailles », continue à engran... Poursuivre la lecture

Les auteurs : Miruna Radu-Lefebvre est Professeur en Entrepreneuriat à Audencia. Raina Homai est Research Analyst à Audencia.

 

Au travers des interactions entre entreprise et territoire, un ancrage se construit dans le temps. Celui-ci apparaît particulièrement fort pour les entreprises familiales qui restent sur le même territoire pendant des années, parfois des générations. Le territoire donne une certaine couleur à l’identité d’une entreprise comme à l’identité des individus qui la composent. L’ancrage territorial s’expr... Poursuivre la lecture

Le monde du management est noyé sous les mots-valises, les expressions à la mode et les concepts creux. C’est un problème parce que mal nommer un phénomène, c’est s’empêcher de pouvoir l’appréhender correctement, et donc de pouvoir le gérer.

Un bon exemple est celui de l’expression technologie de rupture, très trompeur.

Je discutais récemment avec le responsable innovation d’une grande institution, qui me confiait : « La grande difficulté que nous avons est d’identifier parmi toutes les technologies nouvelles celles qui sont vra... Poursuivre la lecture

Voir plus d'articles