L’Opinion, journal vendu aux annonceurs ?

Les écologistes Yannick Jadot et Jean-Vincent Placé accusent L’Opinion de collusion avec les milieux d’affaires.

Partager sur:
Sauvegarder cet article
Aimer cet article 0

La liberté d’expression n’est pas gratuite!

Mais déductible à 66% des impôts

N’oubliez pas de faire un don !

Faire un don

L’Opinion, journal vendu aux annonceurs ?

Les points de vue exprimés dans les articles d’opinion sont strictement ceux de l'auteur et ne reflètent pas forcément ceux de la rédaction.
Publié le 16 octobre 2013
- A +

Par Baptiste Créteur.

Récemment, L’Opinion présentait une interview de Gérard Mestrallet, patron de GDF-Suez, dans le même numéro qu’une publicité pour GDF-Suez. Faut-il s’en émouvoir ? L’irréprochable Yannick Jadot s’en émeut, et se fend d’un tweet assassin.

Vu dans le journal L’Opinion du jour : double page de pub GDF-Suez et pleine page itw de son président Mestrallet. Indépendance des médias ?

Retweeté par le très intègre Jean-Vincent Placé :

Oui collusion anti écolo : affaires-medias-politique

Rappelons que la « collusion affaires-médias-politique » est régulièrement dénoncée comme un travers de la social-démocratie, mais qu’elle n’est dénoncée par le charmant sénateur que lorsque qu’il s’agit d’une collusion anti-écolos. Rappelons également que la France est un pays où les écologistes ont le monopole de la pensée, où le scepticisme est raillé dans des chansons ; le sénateur est bien placé pour comprendre que s’il y a aujourd’hui collusion, elle est pro-écolos.

On pourrait d’ailleurs s’interroger sur les liens entre Jean-Vincent Placé ancien directeur du Cédis (le centre de formation des élus des Verts) et la SCI Un Toit pour les Verts. Il a partagé la vie des deux dirigeantes de la SCI, Cécile Duflot et Eva Sas ; et il a trempé dans quelques affaires pas très nettes, d’après le magazine Cash Investigation :

La paille de L’Opinion ne doit donc pas faire oublier aux sympathiques écologistes leur propre poutre. Encore moins dans le contexte politico-médiatique et des affaires français.

La première source de financement des principaux journaux français, ce sont les subventions massives et inefficaces dont ils bénéficient. Et, étrangement, ces journaux présentent un important biais étatiste ; à ce niveau, c’est quasiment du publi-rédactionnel permanent. Jean-Vincent Placé a-t-il jamais dénoncé ce conflit d’intérêt ? Que demande l’État en échange des généreuses subventions aux groupes de presse ?

Les journalistes invitent un président en exercice à dîner, il leur rend visite en off ; nombreux sont les hommes politiques à partager la vie ou le lit de journalistes. Certains sont même les deux, par exemple l’écologiste (diantre !) Pascal Canfin. Le complot anti-écolos qui se manifeste par une pub et une interview dans le même journal fait plutôt pâle figure à côté de ces « collusions ».

Et surtout, où est le problème ? Quelqu’un a-t-il un jour pensé qu’une information pouvait être parfaitement objective, à part les porte-plumes et stagiaires des grandes rédactions dont le style et la créativité orthographique sont étrangement proches des dépêches AFP ?

Si L’Opinion ne convainc pas les écologistes, qu’ils ne le lisent pas. Si le journal perd sa crédibilité auprès des lecteurs, ils ne l’achèteront pas et il fera faillite ; c’est pour cette raison que les fonctions rédactionnelles et la régie publicitaire sont bien souvent séparées. Le journal ferait donc faillite, à moins que les manchots qui nous gouvernent lui accordent des subventions ; ce qui semblerait étonnant compte tenu de la ligne éditoriale ouverte à la critique et moins étatiste qu’ailleurs. C’est le fonctionnement normal d’un marché ; et comme toujours, les hommes politiques français veulent interférer et estiment avoir leur mot à dire, rendant vraies des craintes qui n’étaient que croyances de collusion. Alors, à quand une petite loi ?

Voir les commentaires (6)

Laisser un commentaire

Créer un compte Tous les commentaires (6)
  • Hi Hi, petit rappel sur la Presse subventionnée.

    Comment assainir la Presse, mode d’emploi :

    http://sylvainjutteau.blogspot.fr/2013/09/comment-assainir-la-presse-mode-demploi.html

  • Par contre l’Humanité subventionné ça ne dérange personne…

  • j’imagine que pour Placé, le simple fait d’acheter spn gaz chez gdf est un complot anti ecolo…
    Complètement tarés…

  • L’article oublie cependant de préciser que l’Opinion bénéficie également des aides liés au secteur presse… c’est un quotidien paraissant au moins 5 jours par semaine, et rentre dans les conditions posées par la loi. Sans parler, du tarif presse, etc.
    Comme vous dites chez vous « c’est nos impôts ». Ben l’Opinion en vit aussi….. bienvenue dans la réalité !

  • Collusion pour collusion, je préfère celle des milieux d’affaires que celle avec les syndicats et l’escrolo-business.

    Les écolos seraient-ils soudain opposés à la biodiversité ? 🙂

  • Cet article est juste un tu quoque.

    L’Opinion a-t-il accordé cet interview en contrepartie d’une publicité, ou dans l’espoir d’en obtenir une ? Est-ce que le fait d’avoir une publicité pour GDF, ou d’en espérer une, a-t-il influencé le contenu de l’interview ?

    Si la réponse à l’une de ces deux questions est oui alors c’est un problème. Un problème d’intégrité pour le journal mais aussi et surtout pour GDF, qui est une entreprise encore en bonne partie propriété de l’Etat : elle ne devrait pas dépenser l’argent de ses actionnaires et du contribuable pour que son PDG puisse s’exprimer complaisamment.

    Ce n’est pas une question d’objectivité : il y a une différence entre affirmer ses opinions et être simplement acheté pour dire quelque chose auquel on ne crois pas.

    Certes cela ne justifie aucune loi ou décision publique, et de plus il est indéniable qu’on trouve bien pire ailleurs de façons courante. Mais cela n’excuse rien.

  • Les commentaires sont fermés.

La liberté d’expression n’est pas gratuite!

Mais déductible à 66% des impôts

N’oubliez pas de faire un don !

Faire un don

L’échec d’une institution – entreprise, État, organisation, parti politique – a généralement de nombreuses causes, mais la principale d’entre elles est souvent l’enfermement dans des modèles mentaux contre-productifs. Le récent échec des écologistes à l’élection présidentielle en est un bon exemple, dont d’utiles leçons peuvent être tirées au-delà du seul champ politique.

Même s’il était finalement attendu, le score de 4,63 % obtenu par son candidat Yannick Jadot représente une cruelle déception pour le camp écologiste. Mais il est sur... Poursuivre la lecture

En présentant son programme présidentiel à Lyon le 29 janvier, Yannick Jadot a tombé le masque et présenté dans les détails sa « République du pouvoir de vivre ». Une vision punitive de la société avec un droit de vivre dorénavant soumis à autorisation et une lutte des classes élargie aux « (pauvres, jeunes) pollués face aux (riches, vieux) pollueurs ». Sa référence émue à Greta Thunberg, chantre de la lutte des classes intergénérationnelle, n’est pas un hasard.

La Terreur écologiste

En préambule, il nous explique que la terreur écolo... Poursuivre la lecture

Moins de trois mois nous séparent des élections présidentielles. À la différence du scrutin de 2017, il semble que la situation socio-économique française se soit enfin invitée dans la campagne. Ce qui n’empêche pas l’habituelle surenchère idéologique chez bon nombre de candidats en lice. En atteste le récapitulatif des programmes des candidats, réalisé et mis à jour par l’iFRAP.

Cet excellent outil de démocratie nous montre une fois de plus, sans fard, l’inventivité des antilibéraux, et cette incroyable capacité qu’ils ont à déformer ... Poursuivre la lecture

Voir plus d'articles