Thatcher : le pot de chambre contre la Dame de Fer

Au lieu du pot de terre contre le pot de fer, les nostalgiques du rideau de fer veulent jouer les pots de chambre contre la Dame de Fer.

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Thatcher : le pot de chambre contre la Dame de Fer

Publié le 10 avril 2013
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Les rares figures n’ayant pas succombé à la social-démocratie sont aujourd’hui salies par les plus nostalgiques du rideau de fer, qui, au lieu du pot de terre contre le pot de fer, veulent jouer les pots de chambre contre la Dame de Fer.

Par Baptiste Créteur.

Alors que n’était pas encore tombé le rideau de fer et que l’idéologie socialiste continuait à progresser sournoisement et même, parfois, à visage découvert, une femme se dressait en Europe pour, non pas défendre, mais reconquérir le système le plus moral qui soit : le capitalisme de laissez-faire.

Elle est aujourd’hui décédée. Margaret Thatcher a transformé son pays, libéré son économie et évité une débâcle économique dont seuls les socialistes ont le secret. Il s’en trouve tout de même pour tenter de la salir, les mêmes qui ont rendu hommage à Hugo Chavez, dictateur qui a réduit les inégalités en nivelant par le bas et en mettant en œuvre des mesures liberticides.

Commençons par l’infatigable Jean-Luc Mélenchon, sur Twitter, qui a le deuil à géométrie variable – il avait demandé une trêve aux critiques de Chavez après la mort du dictateur :

Margaret Tchatcher va découvrir en enfer ce qu’elle a fait aux mineurs.

Mais qu’a-t-elle fait aux mineurs ? Elle a fermé des puits déficitaires. Elle n’a pas précipité des mineurs dans le chômage ; elle a cessé de prélever au contribuable britannique de quoi subventionner des mineurs dont l’activité n’était plus rentable. Cela parait sans doute sévère à certains, mais c’est juste : que l’État soutienne une activité non rentable suppose que le contribuable la finance ; on prive donc les uns d’une partie des fruits de leur travail pour maintenir les autres dans une entreprise non rentable qui fera faillite dès que la spoliation du contribuable prendra fin. Et on prive ainsi d’autres activités des ressources qui leur auraient permis, entre autres, des emplois.

Elle n’a pas cédé au chantage et à la violence qui font partie intégrante des moyens de pression préconisés et utilisés par son parti et ses sympathisants, et pour cela, Jean-Luc Mélenchon ne l’aime pas. A-t-il exprimé son soutien aux manifestants contre l’interdiction pure et simple d’une chaîne de télévision qui refusait de se plier aux exigences d’un de ses dictateurs préférés, Hugo Chavez ?

Margaret Thatcher a résumé ce contre quoi lutte Jean-Luc Mélenchon :

« Un homme a le droit de travailler comme il veut, de dépenser ce qu’il gagne, de posséder sa propriété, d’avoir l’État pour serviteur et non pour maître. »

Une déclaration incompatible avec l’un des slogans du Front de Gauche, « Prenez le pouvoir » ; face au pouvoir, qu’elle détenait pourtant, Thatcher a cherché à rendre aux Britanniques leur liberté.

Jean-Luc Mélenchon n’est pas le seul à préférer le rideau de fer à la Dame de Fer. Jean-Marc Ayrault se serait fendu d’une petite phrase bien sympathique :

Les années Thatcher ont causé bien des dégâts économiques et sociaux.

Il semblerait donc que monsieur Ayrault soit un premier ministre très compétent, qui parvient à éviter les grands écueils de l’économie et de la société en tenant la France bien à l’écart de la croissance, de la prospérité et de la liberté tout en conservant un chômage élevé et un déficit budgétaire abyssal. Bravo, monsieur le Premier Ministre. Si on pouvait un jour dire comme vous le faites et dans le même sens « Les années Ayrault ont causé bien des dégâts économiques et sociaux », vous devriez alors être flatté.

Mais ce ne sera pas le cas. Vous ne serez dans l’histoire de France – ou ce qu’il en restera – qu’un Premier Ministre de plus qui aura maintenu le cap vers la faillite, et sans doute accéléré un peu. Pas autant que le souhaiterait monsieur Mélenchon, qui aimerait que la collectivisation de l’économie aille un peu plus vite.

Rendre leur liberté aux individus ne fera pas non plus, en France, que des heureux. Les bénéficiaires de droits illégitimement acquis – droits qui créent pour d’autres des devoirs – les perdront, puisqu’on supprimera pour les autres le devoir de travailler pour cela.

Toujours du même côté du rideau de fer, Pouria Amirshahi, député PS des Français de l’étranger :

Margaret #Tatcher [sic] est décédée. La contrerévolution néolibérale née de son alliance avec #Reagan a eu le temps de causer de terribles dégâts.

Contrerévolution néolibérale ? Allons, les années Thatcher n’ont été qu’une pause, un répit pour la liberté, dans la révolution socialiste dont certains osent encore se revendiquer. Sans doute faut-il leur rappeler les terribles dégâts causés par leur idéologie et ses partisans, qui ont été de vrais dégâts, avec des vrais morceaux de cadavres et de dictature dedans – pas des dégâts fantasmés qui consistent en réalité à la fin de droits acquis illégitimes et de privilèges indus.

Elle a par exemple mis fin à certaines pratiques syndicales mafieuses, comme le closed shop. Sans doute la fin des pratiques syndicales mafieuses ferait-elle beaucoup de bien à la France et aux Français aujourd’hui, et sans doute les syndicats hurleraient-ils à la mise à mort de l’emploi, au retour de l’exploitation à la Dickens – ou, ici, à la Zola – et à la dictature du grand capital apatride. Mais ce serait uniquement le recul du collectivisme et de la violence – violence pour laquelle les syndicalistes sont aujourd’hui amnistiés plutôt que condamnés.

La contrerévolution néolibérale aura sans doute lieu, mais pas aujourd’hui. Aujourd’hui, les libéraux constatent avec horreur les méfaits de la social-démocratie et anticipent sa faillite, qui pourra amener une révolution libérale ou plus de collectivisme ; ils préparent ce moment, tentent de montrer en quoi le capitalisme est le seul système économique moral, en quoi la liberté est la seule forme possible de justice sociale. Ils tentent également de montrer les méfaits du collectivisme, de résister au pouvoir croissant de l’État qui ne veut pas encore se faire appeler totalitaire. C’est cela qu’a fait Margaret Thatcher. Elle a gagné une bataille, pas la guerre ; mais le champ des idées n’est pas encore libre. Adversaires de la liberté, vous nous y trouverez, prêts à en découdre.

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  • « Margaret #Tatcher [sic] est décédée. La contrerévolution néolibérale née de son alliance avec #Reagan a eu le temps de causer de terribles dégâts. »
    Faire péter le communisme est un « terrible dégât ? »

  • Mélenchon va découvrir dans les poubelles de l’histoire ce qu’il a fait à ses idiots utiles

  • J’ignore beaucoup de l’action réelle de Mme Thatcher, hors ses citations truculentes. Elle laisse l’image d’une volonté individuelle hors du commun d’accomplir un destin fantastique et de rester incorruptible dans sa vision philosophique (cad de manière plus convaincante que Sarko). Rien à voir avec la « normale » présidentielle. C’est déjà pas mal. Quand j’étais petit, elle me faisait peur. Comme tout le monde. Même les féministes ne l’aime pas en général, ce dont elle ne souciait pas, malgré sa grande fierté de montrer au monde comment une femme pouvait très bien se faire mieux respecter qu’un homme… simple question de volonté.

  • Thatcher a montré que le socialisme n’était pas inéluctable, qu’il était possible de faire machine arrière et de remettre les socialistes à leurs place. C’est pour ça qu’ils la haïssent.
    Toutes leurs critiques, comme les mineurs, les grévistes de la faim, les Falklands ou Pinochet, ne sont que des prétextes qui démontrent leur manque d’arguments.

    • En même temps faut les comprendre, les socialauds, quels arguments opposer à une politique ayant eu pour RESULTATS un chômage diminué de moitié, un pouvoir d’achat redynamisé et une économie prospère ?

  • le titre est magnifique

    • Tout à fait, je me suis fait la même réflexion.

      Et on attend avec impatience la publication du patrimoine du millionnaire rouge : les explications alambiquées de la Méluche, teintées d’indignation surjouée, mériteront sûrement le détour.

  • « Mais qu’a-t-elle fait aux mineurs ? Elle a fermé des puits déficitaires ». Et donc, plongé dans un coma profond l’économie de régions entières. Les fermetures auraient pu être étalées sur une période suffisamment longue pour préparer une relève, en incitant d’autres entreprises à prendre le relai, en oeuvrant à former les mineurs à d’autres métiers, en incitant les départs anticipés « en douceur », etc… Bref un vrai plan social digne de ce nom. Au lieu de quoi Thatcher a démontré qu’en bonne représentante de l’idéologie ultralibérale, elle considère les ouvriers et employés comme des variables d’ajustement sans aucune importance. Elle se fichait éperdument de plonger des milliers de personnes dans la pauvreté la plus extrême. Il faudrait d’ailleurs faire le calcul, entre le coût des subventions versées à ces industries, les retours directs et indirects, puis comparer avec le coût de l’aide sociale devenue indispensable suite à ces fermetures. La répression policière contre les mineurs manifestants (qui défendaient le gagne-pain de leur famille et de toute leur région) fut d’une rare violence, et fit des morts. Des méthodes dignes de Pinochet dans ce cas en effet ! C’est ce mépris des classes ouvrières et de la vie humaine qui a profondément marqué l’opinion populaire Britannique. Si elle avait raisonnablement pris en compte la nécessité d’accompagner les changements de manière intelligente au lieu de les imposer si brutalement dans le plus grand mépris des population, elle ne serait sans doute pas si détestée aujourd’hui.

    • Et l’argent qu’il fallait continuer de donner aux mineurs, il n’était, bien sûr, pris dans les poches de personne ?

      • Cette question rhétorique n’ayant aucun sens, pourquoi ne pas dire franchement ce que vous pensez ?

        • Elle a un sens clair. Comment s’étonner qu’il vous échappe ? Indice : ce qu’on voit et ce qu’on ne voit pas.

          • Ce qui n’est toujours pas une réponse. Il ne faut pas avoir peur de ses opinions. Même si pour certaines, il serait peut être légitime de se sentir honteux.

            Allez, dites-le, vous auriez préféré qu’en plus de priver brutalement une bonne part du pays (la plus pauvre en fait) de sa principale source d’emploi, pour ne pas dire la seule, Maggie laisse crever ces salauds de pauvres sans un sou ni aucun service social ? Ce qui en fait n’est pas loin de ce qui s’est passé.

            Dans le même ordre d’idée, on pouvait aussi imaginer une sécession officielle entre le Nord et le Sud, comme en Corée, ou pourquoi pas d’éradiquer la pauvreté à coup de Napalm (actions radicales qui auraient pu être commanditées, sans état d’âme, par le gouvernement, mais évidemment financées par d’autres que l’Etat, puisqu’il n’y a que la dépense qui compte à vos yeux).

            Belle mentalité de sociopathe en vérité !

            C’est sûr, les stats auraient alors été incroyablement positives avec pratiquement plus aucun pauvre,

    • Voila une vision idyllique qui aurait nécessité que les syndicats soient prêts à négocier. Ce qui n’était pas le cas loin de là. En conséquence, agir vite et en dans un délai réduit était la seule option qui permettait de résoudre le problème. Une option progressive était irrémédiablement voué à l’échec.

      • C’est peut-être vrai, hélas. Mais ça n’empêchait pas d’essayer ensuite de sauver ces régions. Thatcher à cette époque a mené des politiques volontaristes, incitatives, pour faire revenir les riches et inciter à la création d’entreprises. A ma connaissance elle ne les a absolument pas dirigées vers ces régions, ou tenté quoi que ce soit pour développer harmonieusement le territoire (c’est à dire créer de l’emploi dans les zones qui en avaient le plus besoin). On ne m’enlèvera pas de l’idée qu’il y avait une sorte de vengeance personnelle dans le fait d’abandonner totalement ces zones riches en « contestataires ».

    • Ce sont les syndicalistes communistes qui ont tué des ouvriers non-grévistes. Oui, tué : comme assassiner des gens en balançant des parpaings du haut des ponts d’autoroute.

      Ce que font, maintenant, vos amis musulmans, d’ailleurs. Comme quoi, entre racailles…

      • Ben voyons. on se connaît , Bébert ? (tu permets que je t’appelles Bébert, gros ? Non ? Ben tant pis je le fais quand même). Car selon toi, j’ai en ce moment des « amis Musulmans -racailles- qui balancent des parpaings du haut des ponts ». Ah. Tu dois confondre, ou alors tu bois trop parce que bobonne en pouvait plus de t’entendre gueuler des imbécilités à longueur de journée, et tu ne décolles plus du comptoir ? Allez, remets ta cagoule, ramasse ton pin’s de Marine, on te remets une dernière fois « Maréchal nous voilà », et tu vas reprendre tes esprits, histoire de dire moins de conneries et de causer meilleur aux gens.

        • « on te remets une dernière fois « Maréchal nous voilà » » le régime de vichy était profondément socialiste. Nos acquis sociaux viennent surtout du régime de Pétain. lisez sur ce sujet:« L’héritage de Vichy: Ces 100 mesures toujours en vigueur « de l’historienne Cécile Desprairies
          Plus de 80 % des collabos venaient de gauche, lisez l’historien simon epstein

  • La pauvreté est une notion statistique relative. Un exemple : si les revenus du décile le plus pauvres se maintiennent au même niveau et que ceux du décile le plus riche augmentent beaucoup, les statistiques traduiront cela comme une hausse de la pauvreté car plus de ménages se trouveront sous le salaire médian qui aura mécaniquement augmenté, alors même que les revenus des plus pauvres n’auront pas baissé. Il me semble plus pertinent de rappeler que sous ses mandats, 90% de la population britannique avait un revenu plus élevé en 1990 qu’en 1979 ce qui là encore me parait être un remarquable succès de politique économique n’en déplaise aux gauchistes.

  • la proportion de familles vivant en-dessous du seuil de pauvreté [càd 50% du salaire moyen] est de 8% en 1979 et 22% en 1990. l’inégalité a donc augmenté. TOUTEFOIS, cette assertion doit TOUJOURS être relativisée avec le fait que les revenus de tous les autres déciles de la population ont augmenté sous sa mandature, ce qui a permis l’émergence d’une classe moyenne inexistante sous les travaillistes! En outre, elle a été celle qui a permis aux allocataires sociaux bénéficiant de logements sociaux d’acheter l’immeuble qu’ils habitaient et devenir ainsi propriétaires, ce qui constitue une avancée sociale dont même les travaillistes n’auraient pas rêvée! Venir dire – ce que vous n’avez pas dit j’en conviens! – que Thatcher a « cassé » les plus pauvres et que son libéralisme n’a profité qu’aux plus riches est donc un mensonge éhonté alimenté par les gauchistes jaloux de ne pas compter dans leurs rangs un homme d’Etat d’une telle envergure et avec un tel bilan!

  • l’accusation des gauchistes d’avoir détruit l’indistruie est absurde.Simplement qu’il s’agissait en majorité d’emplois situés dans des secteurs et des entreprises non rentables (en particulier les mines de charbon) et qui donc détournaient des sommes considérables de l’argent du contribuable britannique, lequel était utilisé pour subventionner ces emplois au lieu d’être alloué dans des secteurs productifs. Par ailleurs, ces destructions d’emplois doivent être mises en perspective avec le fait que Margaret Thatcher a diminué de moitié le taux de chômage anglais entre 1983 et 1990 (de 13 à 6%) ; chose dont on n’ose même plus rêver en France. d’ailleurs, la part de l’industrie dans l’économie britannique était de 23% en 2011 contre 17% pour l’économie française.

  • Je viens de voir le film (un peu moyen) de sa vie fait en 2011 … ce fil mest néanmoins incroyable sur un point : beaucoup d’affirmations sur ce contre quoi elle s’est battu toute sa vie concernerait … la France de 2015 , c’est incroyable !
    On est bien l’homme malade de l’Europe du début de ce siècle .

  • L’héritage de Margaret Thatcher, élément déterminant de la bonne santé du marché du travail britannique
    http://www.atlantico.fr/decryptage#qRKeXFp0ef9fa6p8.99

  • Les commentaires sont fermés.

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