Lettre ouverte aux « Pigeons » présents et futurs pour les convaincre de passer à l’action

Messieurs les « Pigeons », « Dindons » et autres « Moineaux », ce n’est pas sous un gouvernement et une majorité parlementaire ayant une idéologie socialisante que vous pourrez jouir d’un environnement favorable à la marche normale de vos entreprises. Messieurs les entrepreneurs, si vous voulez sauver votre peau, entreprenez sur le terrain du combat idéologique !

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Lettre ouverte aux « Pigeons » présents et futurs pour les convaincre de passer à l’action

Publié le 30 octobre 2012
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Messieurs les « Pigeons », « Dindons » et autres « Moineaux », ce n’est pas sous un gouvernement et une majorité parlementaire ayant une idéologie socialisante que vous pourrez jouir d’un environnement favorable à la marche normale de vos entreprises. Messieurs les entrepreneurs, si vous voulez sauver votre peau, entreprenez sur le terrain du combat idéologique !

Par Philippe Nemo.
Un article de l’Institut Turgot.

Nombreux sont les chefs d’entreprise, cadres, économistes, « experts », journalistes économiques, qui votent à gauche. C’est là un sujet permanent d’étonnement pour le philosophe que je suis qui, par métier, connaît les idéologies et sait que, dans le système intellectuel du socialisme, l’économie de marché n’a pas de place.

D’où vient donc que les praticiens de l’économie soient si nombreux à se faire des illusions sur les intentions de la gauche à leur égard ?

C’est d’abord, sans doute, que ce sont des « pragmatiques ». Étant donné qu’en règle générale ils ne se déterminent pas, dans leurs propres actions, selon un système d’idées et de principes rigides, ils croient que tout le monde est comme eux et ils ont du mal à comprendre que les politiques puissent se comporter en idéologues. D’autre part, la propagande à haute dose administrée depuis des décennies en France par l’école et les médias a fini par faire son œuvre. La gauche est devenue « normale » et l’on ne perçoit plus son caractère révolutionnaire et utopique. Aujourd’hui, beaucoup de gens pensent qu’on peut faire normalement des affaires sous la gauche, voire mieux que sous la droite. Cela donne parfois des situations cocasses, comme lorsque telle radio, de quart d’heure en quart d’heure, alterne les cours de Bourse et les prêchiprêchas socialisants.

Avec les mouvements des « Pigeons », des « Dindons », des « Moineaux » et j’en passe, on assiste peut-être au début de la fin de cette schizophrénie. En effet, la gauche, désormais au pouvoir, déçoit et effraie. Alors qu’elle était censée faire le Bien, puisqu’elle est le Bien, voilà qu’elle bloque le fonctionnement de l’économie avec des prélèvements déments et qu’elle agresse les entrepreneurs, créateurs de richesses et d’emplois. Bref, elle fait le Mal économique !

On a vu cette surprise se faire jour dès le mois de juillet dans les commentaires sur le collectif budgétaire puis sur le projet de budget. Mais, ces dernières semaines, la coupe a débordé. Apprenant qu’on allait les priver purement et simplement du fruit de leurs efforts lors de la cession de leurs entreprises, les « Pigeons », les premiers, ont poussé un cri de désespoir pour eux et pour le pays. Déjà, depuis des lustres, les réussites d’entreprise étaient difficiles en France. Désormais, ce sera la démarche même de créer une PME, voire un petit commerce ou un restaurant, ou de prêter des fonds dans ce but, qui deviendra tellement irrationnelle que peu voudront encore s’y risquer.

Ces critiques ont pris d’emblée un tour assez radical, puisque le simple fait de s’auto-qualifier de « Pigeons » était, pour les protestataires, une manière claire de dire à l’opinion qu’avec la taxation des plus-values ainsi conçue, le gouvernement n’entendait pas percevoir un impôt, mais perpétrer un vol. J’observe cependant que, jusqu’à présent, les « Pigeons » en sont restés à l’expression d’une incompréhension navrée. Ils ont dit au gouvernement : comment pouvez-vous concevoir des mesures aussi irréalistes, qui ne sont susceptibles de produire que le contraire des effets attendus ? Et ils se sont bercés de l’espoir qu’en expliquant posément aux ministres et députés le problème économique posé par la mesure, dont ils n’avaient manifestement pas pris conscience, ils pourraient infléchir leurs décisions. Les événements ont paru justifier cette modération de ton, puisqu’après une valse-hésitation de l’Élysée, de Bercy et de la commission des Finances de l’Assemblée, une « usine à gaz » a été mise en place exonérant certains investisseurs jusqu’à un certain point et sous certaines conditions restrictives.

La question que les entrepreneurs de ce pays doivent se poser est de savoir si ce sera un changement de cap durable. Je suis persuadé que ce n’est pas le cas et que, si les « Pigeons » ne veulent pas être très bientôt pigeonnés à nouveau d’une manière ou d’une autre dans les mois qui viennent, ils doivent rester en état d’alerte maximum. Car la mesure sur la taxation des cessions d’entreprise n’est pas isolée. Elle fait corps avec un ensemble de mesures, fiscales et non fiscales, prises par les socialistes depuis cinq mois, et qui vont toutes dans le même sens. Loin qu’elles puissent passer pour des erreurs et des égarements dus à l’improvisation, elles ressemblent plutôt à un début de mise en œuvre méthodique d’un programme de transformation révolutionnaire de la société.

Pour le comprendre, il faut prendre la mesure du fait que les socialistes français sont… socialistes. Il est connu qu’ils n’ont jamais songé à réviser sérieusement leur doctrine, à la différence de ce qu’ont fait depuis longtemps d’autres gauches européennes, singulièrement anglaise, allemande ou suédoise. Certains, il est vrai, l’ont fait, mais ils se sont comptés autour de la candidature de Manuel Valls aux primaires socialistes : le verdict est qu’ils ne pèsent que 6% des militants du PS (ce score n’a guère évolué depuis l’époque de Jean-Marie Bockel). Autant dire que l’immense majorité des socialistes qui sont aujourd’hui au pouvoir, ministres, membres des cabinets ministériels, parlementaires, ou membres de la direction du Parti, sont socialistes de la vieille obédience, nombre d’entre eux étant même d’anciens trotskystes (c’est le cas du Premier ministre lui-même).

Or l’axe de l’idéologie socialiste est que, d’une part, l’État peut et doit gérer l’économie (les socialistes n’ont jamais pris la mesure du phénomène de la complexité sociale qui rend impossible, scientifiquement parlant, une telle gestion centralisée), et que, d’autre part, il peut et doit réaliser la « justice sociale » en redistribuant autoritairement les richesses. De ces deux traits de la doctrine résulte mécaniquement et nécessairement une conception confiscatoire de la fiscalité. Car, pour gérer et redistribuer les richesses d’une société, il faut d’abord les rassembler dans des mains uniques, celles de l’État. Dans la perspective de l’idéologie socialiste, le respect de la propriété privée ne saurait donc être un principe. Ce ne peut être qu’une concession arbitrairement modulable et révocable.

Il vaut la peine d’expliciter un peu plus les implications profondes de cette idéologie. On a suggéré que le socialisme constituait une sorte de retour au tribalisme, une régression en deçà des transformations opérées par les sociétés modernes à partir de la création du droit romain. Celui-ci avait établi les règles qui définissent et protègent la propriété privée, et, par le fait même, il avait permis de définir, par opposition, le « fisc », c’est-à-dire l’argent de l’État. On ne pouvait donc plus considérer qu’il existe une richesse sociale indivise, comme dans les groupes tribaux. Toutes les civilisations qui ont hérité, à un degré ou un autre, de la tradition juridique romaine, ont tenu pour acquis qu’une cloison étanche doit être établie entre richesses publiques et privées. Le corollaire est que, quand un particulier a payé sa juste part des frais nécessités par le fonctionnement de l’État, il a purgé ses obligations et peut disposer librement du reste de ses biens, pour en jouir en paix, ou pour acheter, vendre, créer des activités économiques. Ce schéma s’est retrouvé dans toutes les démocraties libérales modernes. En France, il a été sacralisé par la Déclaration des droits de l’homme de 1789, base de toutes nos constitutions monarchiques et républicaines des XIXe et XXe siècles. Ce texte, d’une part, reconnaît la propriété privée comme l’un des principaux droits naturels de l’homme. D’autre part, il stipule que l’appareil étatique est établi au service des citoyens, qui doivent donc pouvoir contrôler tout le processus de perception et d’utilisation des impôts. Ils veilleront à ce que les prélèvements ne dépassent pas une certaine limite et que l’État ne se servira pas du pouvoir de coercition qu’on lui confie pour les piller. La logique de cette philosophie politique classique est que, si l’État se livre au pillage, il rompt le contrat social en vertu duquel il est établi, et que les citoyens ont alors le droit sacré de « résister à l’oppression ».

L’idéologie socialiste est aux antipodes de cet idéal de liberté civique et humaniste, fondé sur l’idée d’autonomie de la personne humaine. Le socialisme est un « holisme », c’est-à-dire une doctrine où le collectif l’emporte par principe sur l’individuel. Pour lui, il est donc hors de question que l’impôt soit le fruit d’un quelconque contrat synallagmatique entre les individus et l’État. Il est l’outil révolutionnaire dont les dirigeants (qui croient représenter les « classes exploitées » dans leur lutte historique contre les « classes exploiteuses ») usent discrétionnairement pour gérer toutes les richesses de la tribu, quels que soient leurs prétendus propriétaires nominaux. Pour eux, il n’y a aucune raison de principe d’établir une cloison entre la cassette du fisc et celles des particuliers, puisque les unes et les autres constituent une même richesse indivise. Ce qui justifie ce totalitarisme est toujours la même idée, développée aussi bien par Marx que par les théoriciens « solidaristes » du début du XXe siècle, que les intellectuels du PS essaient aujourd’hui de remettre au goût du jour. Aucun citoyen n’est un Robinson capable de vivre seul. L’argent d’un capitaliste n’est pas le fruit de son génie et de son labeur propres, mais celui de ses collaborateurs qu’il a exploités, ainsi que des sciences, des technologies, des infrastructures et des institutions sociales diverses qu’il a trouvées toutes faites dans la société et qui sont le fruit des efforts de tous. Donc cet argent appartient à la collectivité entière et c’est arbitrairement, par le seul effet d’un « droit bourgeois » auquel on ne doit pas plus croire qu’on ne croit dans les vieux mythes, qu’il en a rassemblé dans ses mains la plus grande part. Le raisonnement ne s’applique pas uniquement à des Bill Gates, à des Mme Bettencourt ou à des M. Arnault. Il a une portée absolument générale et s’applique dès le premier euro gagné par tout agent économique, qu’il s’agisse d’un patron de PME, d’un artisan, d’un commerçant ou d’un créateur de start-up.

Tel étant le raisonnement, on voit qu’en matière fiscale, il ne peut y avoir qu’un dialogue de sourds entre ceux qui pratiquent l’économie de marché et les socialistes (du moins les nôtres). Deux mentalités strictement incommensurables et antagoniques se font face ici.

Pour les premiers, le fait générateur de l’impôt est la nécessité de payer à l’État les services qu’il rend, qui, si chers qu’ils soient, ont un coût limité, d’où résulte que, lorsque chaque contribuable en a payé sa juste part, le processus de prélèvement s’arrête. Pour les socialistes, au contraire, le processus n’a pas de fin, puisque l’impôt n’est pas la rémunération d’un quelconque service rendu, mais l’outil par lequel l’État gère toute la richesse sociale. Pour eux donc, puisque ce que chacun possède n’est pas vraiment à lui, le fait générateur de l’impôt est le simple fait de posséder quelque chose. Dès qu’une quelconque richesse sera créée, et même si le contribuable a déjà payé plus que sa part des frais communs, voire en a déjà payé dix ou cent fois plus que d’autres contribuables, l’État sera en droit de prélever de cette richesse nouvelle la part qu’il estime nécessaire pour gérer l’économie nationale et assurer la justice sociale. Certes, il en laissera au contribuable une autre part, mais lui seul sera juge de l’étendue respective des deux parts, ce qui revient à dire qu’il se considère a priori comme propriétaire du tout. L’État socialiste ressemble à cet égard aux seigneuries féodales où le seigneur était le propriétaire « éminent » de tous les biens de ses dépendants, qui n’avaient sur leurs biens qu’un droit d’usage précaire et révocable. Les socialistes nous font régresser à ce stade historique. Alors que les Français croyaient s’être libérés en 1789 et avoir été, à cette date, constitués en citoyens libres et majeurs, l’État socialisant d’aujourd’hui les retransforme en serfs d’Ancien Régime.

C’est en fonction de ces logiques mentales profondément installées dans leurs esprits par des décennies de propagande socialisante, sans qu’ils en soient toujours conscients, que nos politiciens (y compris, hélas, de très nombreux politiciens de « droite ») et les technocrates de Bercy peuvent inventer sans sourciller et sans se lasser des impôts monstrueux, comme cette taxation des plus-values de cession à 62% qui a motivé la fronde des « Pigeons », mais aussi les impôts progressifs à taux toujours croissants (alors que l’idée même de progressivité de l’impôt est une flagrante injustice : car pourquoi certains citoyens paieraient-ils exponentiellement plus que d’autres pour recevoir de l’État les mêmes services ?), et encore l’ISF, qui taxe arbitrairement une épargne qui s’est constituée à partir de revenus qui ont déjà payé toutes les taxes, enfin les impôts scandaleusement confiscatoires sur les donations et sur les héritages par lesquels l’État entend s’approprier, sans aucune raison valable, la moitié de la fortune des citoyens, en attendant de prendre le reste aux enfants et les dernières miettes aux petits-enfants.

Un instant de réflexion suffit à montrer que ce ne sont pas là des mesures de gestion normale, puisqu’un tel régime de spoliation fiscale ne peut, par définition, être durable. Ce type de fiscalité n’a de sens que dans la perspective d’une transformation profonde de la société. Les connaisseurs sauront même y reconnaître la réalisation du programme de « spoliation de la bourgeoisie » que Marx avait fixé aux révolutionnaires à la fin du Manifeste communiste, dont, précisément, l’impôt progressif était le principal outil. Ajoutons que, dans les discussions doctrinales actuelles du PS, on dit explicitement qu’on veut en finir avec l’héritage, présenté comme une sorte de survivance injustifiable de l’ancienne société à « statuts », donc comme un trait d’archaïsme sociétal qui n’aurait plus de raison d’être dans une société « moderne ». De même, argumente-t-on, que la révolution bourgeoise, pour instaurer l’égalité devant la loi, a dû abolir les privilèges hérités de la féodalité, de même, la révolution socialiste doit abolir ce « privilège » qu’est l’héritage pour instaurer l’égalité des chances. Qu’il en résulte, pour l’avenir, une disparition de la diversité sociale, une homogénéisation totalitaire des styles de vie et des mentalités, et par ailleurs, sur le plan strictement économique, l’impossibilité d’accumuler le capital et donc l’effondrement des investissements et des initiatives économiques, ils n’en ont cure. En effet, l’égalitarisme est leur but premier et obsessionnel, et il est clair que, pour atteindre ce but, la suppression de l’héritage (y compris de l’héritage culturel) est le meilleur instrument. Quant au dynamisme économique, leur aveuglement idéologique leur faire croire que les investissements privés émanant des détenteurs privés de capitaux pourront être avantageusement remplacés par leur Banque publique d’investissement. Celle-ci, gérée par leurs puissants cerveaux keynésiens, ne sait-elle pas mieux que les industriels, les commerçants et les artisans, quels sont, branche par branche et région par région, les besoins et les ressources présents et futurs de la société ?

Dans le cadre de cet article, je ne peux en dire plus sur ces thèses socialistes ni sur les erreurs scientifiques manifestes sur lesquelles elles reposent. Mais ce que je viens d’en dire suffira peut-être pour faire comprendre aux « Pigeons », « Dindons » et autres « Moineaux » que ce n’est pas sous un gouvernement et une majorité parlementaire ayant une telle idéologie qu’ils pourront jouir d’un environnement favorable à la marche normale de leurs entreprises. Laisser fonctionner l’ordre spontané de société et la libre entreprise n’est tout simplement pas dans les gènes des hommes actuellement au pouvoir.

Sans doute ceux-ci n’entendent-ils pas faire la Révolution au sens de 1793 ou de 1917. Ils entendent du moins remettre en branle le mouvement de réformes profondes qui avait été entamé en 1981, qui avait été interrompu par les alternances de 1986 et de 1993, mais avait été repris sous le quinquennat Jospin, puis de nouveau interrompu en 2002. Il peut maintenant reprendre sa marche en avant, aussi discrète que possible, mais multidirectionnelle et inexorable. Regardons en effet les mesures que les socialistes ont prises ou annoncées depuis le début de l’été. Elles vont toutes dans le même sens d’une transformation révolutionnaire de notre société. Elles portent toutes atteinte aux principales libertés civiques.

Il y a d’abord le vol à mains armées que constitue la nouvelle fiscalité (les socialistes ne sachant pas comment créer les richesses, ils ne savent que les mettre en commun et les répartir). Puis une litanie déjà longue de mesures liberticides, qui va de la politique de la ville (25% de logements sociaux dans toutes les communes : ne sachant pas assurer l’ordre public, les socialistes ne savent que mélanger les populations et étendre aux quartiers « bourgeois », coupables d’être paisibles, le désordre que l’immigration a causé dans les banlieues) à la politique scolaire (ne sachant pas faire de bons élèves, les socialistes ne savent que mélanger les mauvais élèves avec les bons, de sorte que tout le monde devienne médiocre ; tel est le sens du retour à la carte scolaire, de la suppression des internats d’excellence, des notes, des redoublements, du travail à la maison, du recrutement d’une masse de nouveaux professeurs sous-qualifiés, mais qui seront susceptibles de formater la jeunesse dans le sens d’une société « solidaire »), en passant par le mariage gay, l’adoption des enfants par des couples homosexuels, le développement de l’initiation à la sexualité à l’école, même primaire, la gratuité totale de la pilule et de l’avortement pour les filles à partir de quinze ans, sans que leurs parents aient même le droit d’en en être informés (ces dernières mesures poursuivent la destruction de la famille méthodiquement entamée depuis des lustres, la famille classique étant accusée d’être le conservatoire des « égoïsmes » et de faire obstacle à la création de la grande famille sociale voulue par l’utopie). Vont encore dans le même sens les restrictions au quotient familial (plafonné au nom de la « justice » parce que, par définition, l’avantage fiscal proportionnel qu’il procure est plus grand pour les hauts revenus que pour les revenus inférieurs) ou la réduction des exemptions de charge pour les aides à domicile (qui rend désormais quasiment impossible aux jeunes parents des classes moyennes d’avoir une « nounou » ou une jeune fille au pair chez eux et vise à les contraindre à abandonner leurs enfants à des structures collectives). Le même esprit se fait jour encore dans l’interdiction faite aux médecins de pratiquer des dépassements d’honoraires ; que les socialistes ne veuillent pas que la Sécurité sociale rembourse ces dépassements, c’est une chose ; qu’ils interdisent aux médecins de les proposer à leurs propres risques, et aux patients qui le souhaitent de les payer de leur propre poche, c’est une mesure tyrannique. De même encore, quand les socialistes suppriment de facto le statut d’auto-entrepreneur en augmentant de façon brutale sa fiscalité, ce n’est certes pas pour les quelques millions que cela rapportera au budget, c’est parce que le statut même d’auto-entrepreneur leur est odieux : des hommes libres menant seuls leur barque sans rien demander à personne, voilà qui heurte trop brutalement leur idéal à eux, qui est et a toujours été l’emploi public.

Certes, ces intentions totalitaires ne sont pas explicitées par les services de communication de l’Élysée, de Matignon ou de Bercy, et l’on croira peut-être que je suis un paranoïaque qui se fait peur avec de vains fantasmes. Je le souhaiterais pour le salut du pays. Mais j’ai bien peur d’avoir raison, car j’ai le triste (et rare) privilège d’avoir lu depuis des années les textes doctrinaux du PS, des syndicats et des intellectuels qui leur sont proches. Je sais que les projets évoqués ci-dessus sont réellement discutés dans leurs cénacles et leurs écoles. Je sais que telle est bien la conception du monde qui structure leurs initiatives, loin que celles-ci soient le fruit de l’improvisation, moins encore de l’électoralisme (au reste, des croyants en l’Absolu se soucient peu de l’opinion des électeurs, même s’ils doivent en tenir compte au jour le jour pour des raisons tactiques, comme on vient de le voir avec la volte-face sur les plus-values de cession).

Last but not least, il faut tenir compte du fait que ces projets révolutionnaires sont probablement ceux du Président de la République lui-même. Celui-ci, malgré ses allures débonnaires, est sans doute sensiblement plus radical dans ses convictions socialistes que ne l’était François Mitterrand (lequel était surtout un cynique ; il a permis à la gauche de faire en France les tristes « avancées » que l’on sait entre 1981 et 1995, mais il avait suffisamment côtoyé les communistes et les fascistes dans ses jeunes années pour être parfaitement au fait des dangers de la collectivisation d’une société). François Hollande, lui, est un pur produit de l’esprit post-soixante-huitard. Il n’a pas d’autre culture que le socialisme, ni par éducation, ni par métier. Il a dit qu’il « détestait les riches », et il a osé écrire dans son programme officiel que l’« âme de la France » est l’« égalité », invention aussi insultante pour le peuple français qu’arbitraire et fondée sur une grave ignorance de l’Histoire. Car s’il est exact que les Français, d’ailleurs sans attendre 1789, ont voulu l’égalité des droits, ce n’est qu’une frange étroite de Jacobins terroristes et de communistes, toujours extrêmement minoritaires en France, qui a voulu l’égalité des conditions aux dépens de la liberté. Et quel esprit sec et étroit de ne voir dans l’âme du peuple français que cette revendication haineuse et ressentimenteuse, et de ne pas y voir tout le reste, des cathédrales de Chartres ou de Reims à Pascal et à Péguy, de Jacques Cartier à Cavelier de la Salle et à Bougainville, de Chrétien de Troyes à Proust, de Couperin à Dutilleux, de Monge et Pasteur au laser français installé sur Curiosity…

L’amour de François Hollande pour l’égalité lui fait penser qu’il n’y aura de vraie « justice » en France que quand personne n’y gagnera plus de 4 000 euros par mois (plafond qui, toutefois, ne s’applique pas à la nomenklatura ni à ses associés de l’économie mixte : il faut bien que les gardiens de la Cité idéale échappent aux soucis de la vie). Si telle est bien sa pensée, il n’est nullement paranoïaque de faire l’hypothèse qu’il est décidé à engager la France, d’une manière ou d’une autre, sur ce que Hayek a appelé la « route de la servitude » qui commence par la social-démocratie et s’achève en totalitarisme. On peut l’inférer de son dernier discours télévisé où il a dit que son « agenda » consistait à « redresser la France » en deux ans, après quoi on repartirait en avant dans la « construction d’une société solidaire ». Que peut bien vouloir dire cette dernière formule, sinon qu’il y aura encore, dans un avenir proche, une nouvelle aggravation du poids de l’État, des prélèvements obligatoires et des réglementations de toutes sortes réduisant comme une peau de chagrin les espaces de liberté des Français ?

En d’autres termes, Messieurs les « Pigeons », les « Dindons » et les « Moineaux », ni lui ni ses proches n’ont l’intention de vous laisser vivre. Ce que vous voyez aujourd’hui n’est qu’un début. Dans les mois et les années qui viennent, si un coup d’arrêt n’est pas mis à ces politiques, les impôts augmenteront encore, les transferts sociaux au nom de la « solidarité » se généraliseront, il n’y aura plus un tarif de service public qui ne sera pas modulé selon les revenus afin de mettre en œuvre la « solidarité » et de « réduire les inégalités », le droit du travail se durcira jusqu’à rendre impossible toute gestion normale des entreprises exposées à l’évolution des marchés, les syndicats se verront attribuer de plus en plus de pouvoirs, y compris dans les PME où ils enragent d’être aujourd’hui si peu présents. Ces politiques seront encore durcies à mesure que le nombre d’assistés augmentera (on le fera augmenter en faisant entrer et en naturalisant de nouvelles vagues d’immigrants pauvres, le ministère de l’Intérieur s’y emploie ces jours-ci avec la simplification de la procédure de naturalisation) et que le nombre d’hommes indépendants et capables de résister à la marée montante du collectivisme diminuera par destruction ou exil. On en viendra fatalement, n’en doutez pas, à employer des moyens policiers pour contrôler et terrifier les récalcitrants, selon une évolution commune à toutes les sociétés socialistes historiques sans exception.

Messieurs les « Pigeons », et plus généralement Messieurs les entrepreneurs, il faut donc que vous compreniez que ce que veulent les socialistes, c’est votre mort. Votre mort comme agents d’un certain système économique, mais aussi votre mort comme classe sociale et, plus profondément, comme type d’homme.

Or que fait un homme sain d’esprit quand quelqu’un veut le tuer ? Certes, il peut fuir. Après tout, les pigeons et autres volatiles ont des ailes, et ils seront bien accueillis dans plusieurs pays du vaste monde. Mais il faut se dépêcher, car il n’est pas douteux que le gouvernement va bientôt ériger autour de la France un nouveau « mur de Berlin » destiné à empêcher les riches contribuables et les jeunes gens dynamiques de fuir le paradis socialiste.

L’autre option est de prendre les armes. J’entends celles dont on dispose en démocratie, c’est-à-dire : former des partis politiques nouveaux, intervenir dans ceux qui existent, avant tout créer des moyens d’expression nouveaux, des journaux, des radios, des TV, et simultanément – il est essentiel de ne pas oublier ce volet stratégique – les agences de publicité susceptibles de les faire vivre. Les « buzz » sur Internet sont certes quelque chose, nous venons d’en avoir la preuve. Mais les blogs et les échanges de mails sur la Toile sont des messages qui vont toujours de personnes privées à personnes privées. Je crains qu’ils ne soient pas de nature, à eux seuls, à cristalliser la conscience collective et à transmuer le paysage idéologique. Ce qu’il faut, c’est que les adversaires du socialisme fassent brèche et déboulent sur l’agora, c’est-à-dire sur l’espace public, là où tout le monde entend tout le monde. Seuls de « vrais » médias et de « vrais » partis politiques présentant des candidats aux élections pourront réussir ce changement d’échelle et, à terme, provoquer un basculement des votes, ce qui doit être le but final. La gauche elle-même nous a montré la voie, elle qui a gagné grosso modo la bataille idéologique et politique depuis 1981 parce qu’elle a entrepris d’occuper tout l’espace public en s’emparant de l’ensemble des grands médias, et, j’y insiste, du système publicitaire qui les fait vivre.

Eh bien ! Messieurs les entrepreneurs, puisque vous êtes entrepreneurs, entreprenez sur ce terrain aussi si vous voulez sauver votre peau. Il n’est plus temps de jurer vos grands dieux que « vous ne voulez surtout pas faire de la politique », que vous n’êtes « ni de gauche ni de droite », que vous entendez vous en tenir au « réel » et aux « lois de l’économie ». Car c’est un fait avéré par toute l’histoire idéologique qu’il y a des visions du monde et des catégories mentales irrémédiablement hétérogènes et qui ne peuvent dialoguer même (et, hélas, surtout) quand les hommes en cause sont de bonne foi. Les hommes qui règnent aujourd’hui au gouvernement et au Parlement voient les « faits », le « réel » et l’avenir de la France et du monde tout autrement que vous. Soyez certains que cette césure ne pourra être surmontée ni à court ni à moyen terme. Malgré tous vos efforts, vous ne parviendrez pas à les convaincre. Votre seule option est de les combattre. Vous devez, sous une forme ou une autre, faire de la politique – il y a, ces jours-ci, des signes cumulés que tel est bien l’état d’esprit d’une grand partie des milieux économiques.

Bénissons le Ciel que les socialistes aient fait ces semaines-ci l’erreur tactique de s’attaquer ouvertement et méchamment à la frange intelligente, active, dynamique, inventive, et encore « riche », de la population. Il ne serait que naturel que ce soit de cette frange que naisse une résistance organisée à la collectivisation du pays.

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Sur le web.

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Philippe Nemo : la France aveuglée par le socialisme.

Philippe Nemo : la gauche l’avait rêvé, la droite l’a fait.

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  • Tout est dit. Enfin un intellectuel qui ose prendre la parole !

    • Mais Philippe Nemo la prend sans cesse, le probème n’est pas du tout là. Le problème est qu’aucun média ne la lui donne.

  • Ouah quelle démonstration!!!Bravo Mr Némo,
    c’est sans savoir l’ exprimer exactement le sentiment que j’ai…

  • Excellent article à diffuser ! qui peut se retrouver dans le livre de Gustave Lebon, psychologie du socialisme, d’ou sa quintessence : « le socialisme est une religion »
    Il faut aussi rajouter que les socialistes en France ne sont pas qu’à gauche, mais sur l’ensemble de l’échiquier politique. 10 prétendants à la présidence, 10 socialistes, c’est peu dire !!! Comme en 2007, 12 sur 12. Aucun n’a proposé de réduire le poids de l’état. CQFD.

  • Il faut le dire : nous sommes gouvernés par des communistes !

    Votre article, fort bien fait, le montre : nous allons vers le collectivisme…

    Pourquoi ne vous voit-on pas vous exprimer sur les grands médias ?
    Votre point de vue serait très utile !

    Parce que vous n’êtes, sans doute, pas « politiquement correct »

    Quel dommage !!!

    • En effet, comme l’avait dit Jean-François REVEL : « La France n’avancera pas tant qu’elle n’aura pas crever l’abcès de son passé communiste » Il faut y arriver !

    • Un point de désaccord qu’on peut avoir avec Philppe Nemo, est l’idée qu’il ne peut y avoir que les grands médias en place, pour se faire entendre. De nouveaux médias émergent, comme ici par exemple, et on ne voit pas bien pourquoi, dans cette nouvelle révolution industrielle, certains n’arriveraient pas, à plus ou moins brève échéance, à dépasser les anciens. Je ne vois là aucune impossibilité catégorique, mais peut-être est-ce de ma part une cécité.

      Il n’y a en tout cas rien à perdre à faire connaitre Contrepoints -et, bien sûr, tout autre média que vous appréciez- autour de vous. Les gens y découvriront des articles comme celui-ci.

    • « Il faut le dire : nous sommes gouvernés par des communistes ! »

      Mais vous allez arrêter de dire des CONNERIES ?

      Quand j’etais ado, le communisme tuait, emprisonnait, et cloîtrait des peuples entiers à moins de 2000 km de Paris. C’était une réalité vécue, pas un fantasme. La France est engluée, mais n’a strictement rien à voir avec un Honnecker ou un Ceaucescu, encore moins avec Andropov. Vous vous trompez d’ennemi.

      Le communisme aujourd’hui c’est en Chine, Vietnam, Laos et Corée et à Cuba. On est loin de ça.

  • Une arme contre ces liquidateurs de la France : la lecture de Frédéric Bastiat et ses fameux pamphlets : « ce que l’on voit et ce que l’ont voit pas », « La Loi » et « L’Etat » A faire connaitre sans modération…..Je rappelle qu’il siégeait à GAUCHE sur les bancs de l’assemblée nationale, et qu’il a été le premier à demander le droit de grève et le droit syndical en 1849 !!!

  • Sans aucun doute un des articles politiques (la vraie et belle politique) les plus importants diffusés par Contrepoints, qu’il conviendrait de conserver en Une, avec un lien permanent mis en évidence en haut de la page d’accueil du site. Une immense gratitude à M. Philippe Nemo qui nous a offert cette oeuvre essentielle.

  • Parfait. A diffuser auprès de ses proches.

  • pour faire de la politique, il faut du temps, quel entrepreneur en a?
    Quel entrepreneur peut consacrer 25% de son temps à la politique sans perdre plus de 25 % de son revenu?
    Seuls les fonctionnaires peuvent faire de la politique.

    Personne ne peut lutter politiquement contre le système socialiste en place. Il faut accélérer sa ruine,se verser en salaire la somme qui ne vous fait pas payer d’impôt sur le revenu, se servir au maximum sur sa société en travaux , en matériel, faire du troc de services ou de biens avec d’autres entrepreneurs et artisans. Il faut retarder les paiements aux organismes. Il faut remplacer progressivement les gros salaires par des plus petits, moins de cotisations, moins d’impôts moins de TVA. Il faut prendre toutes les aides possibles et imaginables.

    Ce n’est pas une belle bataille rangée d’idées qu’il faut, c’est une guerilla

  • Toujours aussi brillant sur les sujets de philosophie politique, lorsqu’ils sont liés à l’économie et au pouvoir, Philppe Nemo ne peut s’empêcher de déraper sur les sujets sociétaux. Une vision nettement autoritaire et de droite transparait dès qu’il s’agit de la famille, de l’école ou des homosexuels.
    Et que dire de cette phrase : « … quel esprit sec et étroit de ne voir dans l’âme du peuple français que cette revendication haineuse et ressentimenteuse » ?
    Aïe, aïe, aïe, voilà que le peuple français a une âme. Après nous avoir mis en garde contre le holisme, c’est un peu dur à avaler !

    Mais, bon, à 80% c’est remarquable et les 20% restants ne font que rendre absolument nécessaire l’émergence d’une gauche libérale.

    • Eh bien, je pense qu’effectivement les peuples ont une « âme », non pas dans l’acception holiste, mystique affectionnée par les dictateurs, mais plutôt dans le partage d’un corpus de « traditions » dont on hérite de nos parents et de notre environnement culturel. Relire ce qu’en disent les plus grands auteurs libéraux, même si les termes sont différents. L’âme des peuples est sans doute aussi difficile à cerner que l’âme humaine, pour la bonne raison qu’elle en est l’union.

      Ce qui permet de boucler sur la famille, n’est-ce pas, élément essentiel et fondateur de la liberté individuelle. Sans la famille comme institution centrale de la société, il n’y a plus aucune liberté possible. La famille est la principale opposition aux collectivismes, pour ne pas dire la seule. On notera d’ailleurs que l’héritage que cherche à accaparer ou détruire les gauchistes actuels est moins financier que spirituel.

      Lorsqu’on affirme que l’Etat n’est pas la nation, encore moins la population dont il émane, on évite précisément l’écueil holiste, piège dans lequel les dictateurs s’engouffrent évidemment. A ce sujet, on se souvient de l’échec monumental des communistes russes ayant voulu dévoyer l’âme russe, qui leur a finalement bien rendu.

      • Et je rajouterais qu’en France il y a historiquement DES peuples (*), avec des « âmes » différentes, et donc que l’état français ne peut en aucun cas représenter et encore moins modeler ou « construire » une âme « française ».

        (*) Par exemple, là d’où je viens, le peuple a une âme bien plus occitane que « française ».

    • @alcodu Commentaire totalement ridicule. J’aimerais savoir où il y a de l’autoritarisme dans le texte de Nemo.

    • +1

      J’ai eu la même impression, la même arrière-goût désagréable de texte « de droite », la même méfiance envers les libertés « sociétales » de la part de l’auteur.
      D’autre part, PERSONNE, hormis les libéraux, ne comprendra que le terme « socialistes » englobe également la droite française, car ce n’est pas assez clairement dit.

      C’est vraiment dommage, le texte aurait été juste PAR-FAIT sans ça!

      • L’auteur est un hayekien de la première heure. La défense des institutions sociétales qui ont émergé spontanément, ce que vous appelez certainement des valeurs « de droite », n’est en rien une méfiance envers les libertés « sociétales ».

        Bref, comme Alcodu plus haut, vous n’avez rien compris à l’article, la preuve en est que vous vous comportez exactement comme les gauchistes dénoncés dans l’article, avec vos réflexes pavloviens dès que quelqu’un exprime certaines valeurs qui ne sont pas les vôtres en jetant l’opprobre sur lui.

        • Déjà tu vas te calmer de suite.

          Ensuite, tu reliras si ça t’amuse tous mes commentaires sur Contrepoints ou ailleurs et tu essaieras d’en trouver un seul qui prouverait que je ne suis pas libéral.

          Et t’inquiète pas pour moi, j’ai très bien compris le texte, et même ce qui est entre les lignes, ce qui n’est manifestement pas ton cas. Et c’est justement les quelques éléments anti-libéraux qui m’ont fait tiquer.

          Enfin je suis libéral, et en tant que tel, « à part la gauche, il n’y a rien au monde que je méprise plus que la droite ».

          Si ça te plaît d’être de droite, c’est ton problème. Mais ne vient pas m’emmerder parce-que je ne le suis pas (bien que je croyais l’être il y a quelques années de cela, jusqu’à ce que je comprenne que la droite est tout aussi anti-libérale que la gauche, ce que tu n’as pas l’air de réaliser).
          Moi quand je vois des morceaux d’anti-libéralisme dans un texte publié sur Contrepoints, ça m’agace, surtout quand le texte est globalement aussi bon.
          Alors ne vient pas pleurer parce-que je le dis.
          Que l’anti-libéralisme ne te pose pas de problème quand c’est du « bon » anti-libéralisme « de droite », soit. Mais respecte ceux qui dénoncent TOUS les anti-libéralismes, qu’ils soient de droite ou de gauche.

          • 1. Je suis très calme, hein. Contrairement à vous qui continuez dans le réflexe pavlovien à cracher votre haine sur toute personne qui ne partage pas vos valeurs.

            2. Pas de bol, je ne suis pas de droite. Ni conservateur d’ailleurs. Mais contrairement à vous je ne considère pas a priori comme anti-libérale toute personne qui ne partage pas mes valeurs.

            3. J’attends depuis hier que ceux qui critiquent gratuitement Nemo me montrent où se trouvent dans ce texte les « morceaux d’anti-libéralisme ».

            4. Défendre les institutions sociétales qui ont spontanément émergé (même quand, ô grand Dieu, il s’agit de valeurs « de droite ») contre le constructivisme étatiste est un point de vue hayekien parfaitement libéral.

          • Comme Raphaël Marfaux : extrayez les morceau qui vous semblent « anti-libéraux » et détaillez nous pourquoi. Quand on lance des accusations aussi graves, on ne reste pas dans le vague et dans le « moi on ne me la fait pas, ma bonne dame, moi, je sais lire entre les lignes ». Au plaisir de vous lire.

          • « Je suis très calme, hein. Contrairement à vous qui continuez dans le réflexe pavlovien à cracher votre haine sur toute personne qui ne partage pas vos valeurs. »

            Non, je ne crache pas ma haine contre sur toute personne qui ne partage pas vos valeurs, je fustige seulement les idées anti-libérales, qu’elles soient de droite ou de gauche.

            « Mais contrairement à vous je ne considère pas a priori comme anti-libérale toute personne qui ne partage pas mes valeurs. »

            1. On peut très bien être libéral sur 90% des sujets et ne pas l’être sur d’autres. C’est d’ailleurs mon cas. Mais pour les sujets sur lesquels je ne suis pas libéral, je n’essaie pas de faire croire que je le suis.
            Seuls les anarcap sont 100% libéraux.
            Et donc je peux tout à fait dire que telle ou telle idée est anti-libérale sans dire que la personne est elle-même anti-libérale.

            2. Je considère anti-libéral quelqu’un dont les idées sont anti-libérales globalement. Fou, non? Ce n’est pas une histoire de partager ou pas mes valeurs.

            3. Où ai-je dit que Philippe Némo n’était pas libéral?

            4. Je respecte les valeurs d’autrui tant qu’autrui n’essaie pas de me les imposer par l’intermédiaire de la force publique.

            « J’attends depuis hier que ceux qui critiquent gratuitement Nemo me montrent où se trouvent dans ce texte les « morceaux d’anti-libéralisme ». »

            Voir plus bas.

            « Défendre les institutions sociétales qui ont spontanément émergé (même quand, ô grand Dieu, il s’agit de valeurs « de droite ») contre le constructivisme étatiste est un point de vue hayekien parfaitement libéral. »

            Ça ne l’est pas si dans le même temps on veut faire interdire par la force publique l’émergence de nouvelles institutions sociétales (ça, ça s’appelle le conservatisme).

            @ Nick de Cusa

            Par exemple:
            « Puis une litanie déjà longue de mesures liberticides, qui va de la politique de la ville […] à la politique scolaire […] en passant par le mariage gay, l’adoption des enfants par des couples homosexuels »

            Et évidemment je ne fais pas référence à la politique de la ville ou à la politique scolaire.

            • « Seuls les anarcap sont 100% libéraux. »
              Qu’est-ce qu’il ne faut pas lire… Et donc quand Mises, cité abondamment mais de façon sélective par les anarcaps, expliquait que libéralisme et anarchisme sont profondément antagoniques, il faisait preuve d’antilibéralisme j’imagine…

              « Où ai-je dit que Philippe Némo n’était pas libéral? »
              Hu hu, joli rétropédalage en chipotage. Vous avez affirmé que le texte contenait des « morceaux d’antilibéralisme » et appuyé les propos d’Alcodu qui estime que Nemo défend une vision autoritaire (!!?) ou ceux de Brice qui considère que Nemo veut porter atteinte à la liberté contractuelle (!!?).

              Quant aux gros morceaux d’antilibéralismes de ce texte, si je vous ai bien compris, ça se limite donc à deux exemples cités brièvement au détour d’une phrase : « mariage gay » et « adoption des enfants par des couples homosexuels ». Eh bien, au regard de la longueur du texte, voilà qui est bien pointilleux. Sans compter que ces deux exemples me semblent bien conformes à la critique hayekienne du constructivisme sociétal qui méprise l’émergence spontanée des institutions.

              « Ça ne l’est pas si dans le même temps on veut faire interdire par la force publique l’émergence de nouvelles institutions sociétales (ça, ça s’appelle le conservatisme). »
              Vous faites une erreur d’interprétation en inversant totalement le raisonnement hayekien. L’émergence de nouvelles institutions sociétales, ce serait l’émergence spontanée d’unions libres entre homosexuels (des « contrats » librement consentis diraient les libertariens). Personne en France, même les plus gros réacs, n’imagine vouloir utiliser la force publique pour les interdire. De son côté, le mariage gay, comme le mariage hétéro d’ailleurs, ce n’est rien d’autre qu’un enforcement étatique d’une institution (une institution et non plus des contrats librement consentis, dans une perspective libertarienne), c’est-à-dire du constructivisme sociétal. Laissez donc vivre les homos leur amour en paix : ils n’ont pas besoin d’une immixtion de l’État dans leurs affaires privées. Et cessez donc de distribuer des bons ou mauvais points en libéralisme à l’aune de vos propres valeurs et non en fonction de l’histoire des idées libérales.

        • Au passage, Hayek n’était pas conservateur…

  • Quel dommage que ce texte soit pollué par le conservatisme le plus pur lorsqu’il est question de famille et d’immigration ! Monsieur Nemo, laissez les individus libres de signer des contrats et libres de circuler !

    • Vous devriez relire le texte avec une plus grande attention. En quoi Nemo serait-il conservateur sur ces deux sujets ? A quel moment Nemo a-t-il préconisé la moindre réduction de liberté contractuelle ou de circulation pour qui que ce soit ?

    • @Brice Encore un commentaire à côté de la plaque : dîtes nous donc où vous avez lu dans ce texte que Nemo préconisait de restreindre la liberté contractuelle ou la liberté de circulation ?

      • Voici les extraits :
        « en passant par le mariage gay, l’adoption des enfants par des couples homosexuels, » => en quoi un orphelinat se verrait-il interdire par l’État de confier des enfants aux couples de son choix ? Le choix des adoptants doit revenir aux responsables légaux de l’enfant, ça ne doit pas être une question politique.
        « on le fera augmenter en faisant entrer et en naturalisant de nouvelles vagues d’immigrants pauvres, le ministère de l’Intérieur s’y emploie ces jours-ci avec la simplification de la procédure de naturalisation » »
        « le désordre que l’immigration a causé dans les banlieues » => ces deux citations font croire que c’est l’immigration qui est responsables des maux dans les banlieues, alors que c’est, en dernière analyse, l’État Providence qu’il faut condamner.

    • +1

      Brice, c’est vraiment dommage qu’un texte globalement aussi bon soit gâché comme ça 🙁

    • La liberté de circulation cela n’existe pas dans l’absolue, c’est le droit de propriété qui prime, si les route sont privé alors seul les propriétaires décide point.

      • Oui, mais les multiples propriétaires des routes ont intérêt à coopérer intelligemment pour qu’eux aussi puissent circuler librement. Sur ce sujet, on en revient rapidement à l’Etat minimal et ses fonctions régaliennes.

  • Merci ! Malheureusement c’est une grille de lecture qui n’est pas encore assez prise au sérieux.

    « Des FASCISTES purs et durs, des ENNEMIS MORTELS de la liberté ?
    Mais non voyons, juste une bande de clowns qui gesticulent ! »

    Je lis souvent ce genre de réaction.
    Peut être est ce pour se rassurer, peut être parce qu’on est en état de choc, peut être parce qu’au 21ième siècle, ça parait trop fou… on préfère balayer cette hypothèse, on préfère en rigoler.

    Pour qu’on se réveille vraiment, il faudra sans doute se laisser porter bien plus loin dans ce programme de transformation de la société, plus loin dans la dépossession et la spoliation.

    « On ne peut pas discuter avec le socialisme. On le combat ou on le fuie ! »

    Quand tout le monde sera bien d’accord là dessus, quand il n’y aura plus d’équivoque possible, alors peut être nous pourront commencer à exercer une force.

    Mais arriver à cette étape va surement coûter très cher.

    • Les deux piliers qui supportent la dictature ou le totalitarisme sont la « peur » et la « foi ». Lorsque l’un des deux vacille le système s’effondre….Encore un effort, n’est-ce-pas !

  • On ne pourra jamais lutter sur ce plan avec des types qui finissent à 16h00 et n’ont strictement rien d’autre à faire ni penser.

  • Merci pour ce billet.

  • Avant on plaisantait en disant que la France était un pays communiste, maintenant on ne peut plus vraiment dire que ça soit une blague…

  • Excellent article.
    Entrepreneur français installé à l’étranger, je vais m’intéresser aux élections des députes français de l’étranger. Je sais que le PLD y a proposer des candidats. À voir…

  • Pour revenir sur l’histoire politique récente du pays, ne perdons tout de même pas de vue que c’est la pseudo droite qui a fait passer le droit opposable au logement, et l’ajout du débile « principe de précaution » à la constitution. En eux-mêmes, deux assassinats du droit de propriété et de la liberté d’innover et entreprendre. Aujourd’hui, en France la différence de niveau de socialisme entre « droite » et « gauche » est une question de degré, et non de nature. C’est à dire, si vous préférez, que les gens qui sont contre le socialisme n’ont pas de représentants du côté de la droite électorale.

    • Tout-à-fait! Mais malheureusement ce que tu décris n’est pas la « pseudo » droite, mais la VRAIE droite française.
      La droite française n’a jamais été libérale. Enfin pas dans les 50 dernières années (au moins!) en tout cas.

  • Un aspect qui n’est pas assez approfondi est celui de l’occupation de tous les médias par les idéologues fustigés dans cet excellent article. On notera que ce sont souvent des personnes richissimes qui les financent à fonds perdus, et on se posera la question de savoir pourquoi: à chacun de trouver la réponse.

    • A fonds perdus, il ne semble pas. Bouygues, Dassault, Lagardère et -fameusement, il y a quelques semaines- Lazard, ne comptent-ils pas sur des contrats d’Etat attribués par le pouvoir ?

      Aucun lien de cause à effet, ça va de soi.

  • Texte bête, stupide, mais finalement honorable : il n’appelle pas à lutter autrement qu’avec des arguments et des méthodes classiques non violentes.

    Mais ça reste bête et stupide : dire  » Malgré tous vos efforts, vous ne parviendrez pas à les convaincre. Votre seule option est de les combattre. » c’est du niveau GUD sans la matraque. Une fois élu, il ne s’agit plus de « combattre », il s’agit de gouverner à la fois ceux qui ont voté pour vous, et ceux qui ne voteront jamais pour vous, en évitant les guerres civiles et en essayant d’arriver à la fin du mandat sans avoir causé de catastrophes.

    La politique en démocratie c’est l’art du compromis et de la demi mesure à moitié efficace, le tout habillé dans des grands discours remplis d’absolu. Sinon ça s’appelle la dictature, qui ne satisfait que les intellectuels qui n’y sont pas soumis, et les dictateurs.

    • Avant de dire qu’un texte est bête encore faut-il en comprendre le sens. Vu la façon dont vous avez interprété le concept de « combat », pourtant clairement défini dans le texte, je doute que vous n’ayez compris quoi que ce soit. Partant, le reste de votre critique, qui consiste à enfoncer des portes ouvertes sur le mode de fonctionnement de la démocratie, tombe totalement à plat.

      • Oh, tu sais, sa façon de penser, c’est portnawak. Et ses raisonnements, c’est portnawak aussi. On ne peut pas lui demander ensuite de lire l’article et de tomber juste, même sur un malentendu.

      • Dites moi, mon petit, je me sens obligé par amour propre de réexpliquer mon message clair et cristallin pour qui a lu cet article (qui est long, mais j’aime les articles longs, les gens qui répondent tl; dnr m’énervent).

        Oh. Il t’en faut pas beaucoup. Petites limites, mais c’est normal, c’est portnawak.

        J’vas prendre le temps de t’expliquer ce que j’ai voulu dire, non que ce soit profond, mais j’ai horreur d’être pris pour plus con que je suis.

        Ce qui tiendrait d’une performance olympique soit dit en passant.

        1) ma première phrase montre que j’ai très bien compris le sens du mot « combat » tel que l’auteur le décrit : le combat politique dans un sens démocratique.

        Ouch.

        2) ensuite je dis un truc simple, qu’après une victoire électorale, tu as la responsabilité de ce que tu va faire du fric de tes administrés, qu’ils aient ou non voté contre toi. Et là, tu ne dois pas faire avec eux comme tu faisais avec ton adversaire, c’est à dire le traiter d’ennemi irréductible, sinon tu causes une guerre civile.

        3) Ergo, l’article est bête et stupide (je distingue souvent entre bête et stupide),

        Mais tu sais souvent marier les deux avec une certaine shutzpah dans tes commentaires.

        car il veut murer le lecteur dans une attitude d’idéocrate intransigeant voyant dans n’importe quel autre dirigeant que lui un bolchevik sanguinolent. En général, ce genre d’attitude vous donne les scores électoraux d’un Poutou, même dans un scrutin de conseil de quartier.

        Satisfait coco?

        • Chacun peut constater le niveau du loustic. Je crois qu’on peut dire qu’il sera impossible d’aller plus loin avec ce … cette… bref. Fermons le ban.

  • POUR que les Pigeons s’organisent et proposent des réformes de notre fiscalité archaïque.

    Par contre, votre analyse du socialisme français est proprement ridicule. A-t-on déjà vu un philosophe qui sacrifie autant son sens de l’analyse à un dogmatisme manichéen ?

  • admirable et éblouissant de clarté

  • L’opposition entre holiste et individualiste brillamment décrite par l’auteur, traduit une fracture qui court depuis des millénaires. Des ombres platoniciennes aux oppositions émancipatrices de Jesus face aux conservateurs du temple, des corps violents de michellangello aux versets incendiaires de Luther, des réformes du Powder Plot à l’inconscient freudien, le modèle progressiste occidental génère en son sein une lutte à mort entre les collectivistes et les individués, qui représentent schématiquement 2 types d’hommes aux psychés opposées.
    Faisons le façon HBO boxing time :
    – And in the right corner, with blue trunk we have the champion of the woooooooooooooorld: the “individués”, dont le premier champion s’appelait Ulysse
    – And in the left corner, with red trunk, we have the challengers, the “collectivists”!

    Et qui sont donc ces combattants ?: tout simplement les adultes d’un côté, et les bébés de l’autre. Ceux qui acceptent de grandir, et ceux qui n’ont jamais accepté leur naissance. Ceux qui veulent rester objet, et ceux qui veulent être sujets.

    Petit détour historique avant de revenir sur ce point psychique central:

    Notre civilisation gréco-judéene tend depuis ses débuts à sortir l’homme de l’état animal, et cela au commencement, en dissociant faits naturels et faits culturels : le soleil se lève chaque matin dans le village A comme dans le village B , mais les femmes du village A elles sont en bleus, et dans le village B elles s’habillent en jaune. Il y à donc une dimension de création chez l’homme qui lui permet de dominer l’état de nature. Cela induit donc que l’homme peut changer, transformer le monde et son existence : il peut se libérer du carcan fataliste pour prendre en main sa destinée : tel est le sens profond du libéralisme humaniste occidental, telle est la singularité profonde de cette culture, comparée aux autres grandes civilisations humaines. L’homme platonicien distingue soudain son ombre de lui-même, et comme l’étincelle allume le feu, cette prise de conscience l’amène à la vie.
    Voyons donc par quel mouvement psychique cela s’opère:
    Au début était le fœtus. Le fœtus est parfaitement heureux, rien ne lui manque, il est sans cesse comblé, nourri et bercé à volonté, dans la grotte de maman. Mais le prix à payer pour cela est que le fœtus n’est qu’un appendice de sa mère, il n’a aucune conscience de son existence en tant qu’être en propre.

    Puis vient la naissance…aïe aïe aïe. Notre pauvre foestus se retrouve isolé, lorsqu’il a faim il lui faut hurler –parfois longtemps- avant d’être nourri, c’est la grande catastrophe, la chute du paradis originelle… La tentation est donc grande pour lui et sa mère de rester un maximum en symbiose, sous prétexte de s’éviter tous ces désagréments. Or si cela arrive, l’humain qui reste dans les jupes maternelles ne grandit pas psychiquement, il reste un objet de maman, et pas un sujet, ne devient jamais un adulte conscient de lui, de sa singularité, de ses limites, de ses désirs..

    L’agent porteur de cette mission de libération des jupes maternelles, c’est bien sûr le père, qui, mettant des limites entre la mère et l’enfant, institue le manque, afin de limiter la toute-puissance de la satiété offerte par la matrice maternelle. Cette coupure de la satiété promue par le père crée donc le désir via le manque, car qu’est-ce que le désir sinon vouloir ce qui manque, et comment avoir du manque lorsque l’on vit dans la satiété…?
    Devenir un humain adulte, un sujet, c’est donc psychiquement parlant accepter le manque issu de cette coupure d’avec la mère, et essayer d’aller le combler en se structurant à travers son illiade et son odyssée personnelle. Refuser de devenir adulte et sujet , c’est donc refuser le manque, se réfugier dans un monde utopique qui ressemble curieusement à un paradis perdu…et sous des apparences parfaitement adulte, vis sa vie avec une psyché de bébé. Voilà la source de nos 2 types d’hommes, ni plus ni moins.
    Il est d’ailleurs intéressant de noter que dans ce couple de parents symboliques de la société que serait l’état, les planistes-collectivistes-socialistes ont émasculé la part masculine, à coup de quartier hors la loi et de règles favorisant la fainéantise au travail, la soumission du bien public aux corporatismes. Ils ont par contre surdéveloppé la part maternante de cette structure centrale de la société, la sommant de nourrir les fonctionnaires et associées (EDF, Veolia, France Telecom & co…) sans leur demander de compte, et d’assommer les autres, les pillant à un niveau extraordinaire pour leur délit de création, de transformation du monde… C’est normal on est mieux sur le canapé nourri par maman que dehors à devoir chasser sa nourriture, surtout quand d’autres le font pour vous et paient pour avoir ce redoutable privilège !

    Les collectivistes rêvent que l’état maman les ramènera, telle une machine à remonter le temps, à un état de nature originel où les méchants exploiteurs n’avait pas encore saccagé le monde avec leur volonté de transformer les choses, et où l’humanité fonctionnait comme une machine parfaitement réglée, un objet dont chaque membre était un rouage innocent et heureux…comme dans le ventre de mummy…

    Chacun pourrait vivre sa vie selon ses désirs, mais le gros souci, c’est que les collectivistes ne peuvent accepter l’existence des adultes, car ceux-là sont le symbole même qu’ils ont chu de la matrice ! c’est pourquoi ils ne cessent de vouloir tuer les adultes, pour retrouver le paradis perdu.
    Les violentes tentatives de régression collectiviste ne sont donc rien d’autre que le désir inconscient de retourner à la vie fœtale, à l’état d’objet, pour fuir les difficultés de la vie adulte.

    Leur spectaculaire et récentes tentatives via le nazisme et son jumeau communiste on bien faillit réussir, mais l’individualisme adulte et éclairé européen avait heureusement accouché d’un enfant, lequel s’est précipité par-delà l’océan atlantique à son secours.

    Aujourd’hui nous avons affaire à un assaut collectiviste qui comparativement semble bien modéré, mais ne nous y trompons pas, il nous ramènera inévitablement vers le pire : les bébés n’ont aucune limites, et ne connaissent au fond que le mode pulsionnel, qui est celui de la violence permanente et débridée lorsqu’elle prend le pouvoir….

  • Je retrouve dans cet article de Némo toute la rigueur de la démonstration qui donne tant de clarté et d’intérêt à ses livres (et notamment son Histoire des idées politiques).
    J’ai parfois l’impression qu’il grossit le trait et, pourtant, il a raison, au moins d’une façon: son amplification réthorique nous faire prendre conscience de l’importance de ses propos.
    J’avais un peu tendance à croire, comme beaucoup, que le nouveau président était arrivé au poste qu’il occupe un peu par le hasard des chemins politiques et qu’il semblait là plus égaré que lucide, voire écrasé par les pespectives qui l’entourent, mais, à la lumière du jugement de Némo sur la « radicalité » du but visé par Hollande, je dois avouer que, comme beaucoup, c’est moi qui manque de lucidité et que Némo a probablement vu juste: Hollande, en dépit de ses airs bonasses, est socialiste dans toute l’essence du terme et donc il est dangereux pour la liberté de chacun.
    JF Revel, dont Némo me semble un des meilleurs continuateurs actuels, n’a jamais trop insisté sur notre naïveté concernant les buts du socialisme face auquel notre « laisser-faire » prend parfois l’aspect d’une coupable tolérance.
    Donc, accordons à Némo toute notre attention et saisissons l’opportunité des remous politiques actuels pour faire entendre les voix des esprits libéraux.
    J’espère d’ailleurs que l’auteur de l’article sera présent le15 Novembre à la conférence de l’Institut Turgot qui s’annonce passionante.

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Lors de son discours de politique générale, Gabriel Attal a annoncé deux milliards d’euros de baisses d’impôts pour les classes moyennes, financées par la solidarité nationale.

En langage courant, cela signifie payé par les riches. Les classes moyennes ne devraient pas se réjouir trop tôt : François Hollande avait déjà opéré ce type de transfert fiscal au début de son quinquennat et pour lui, être riche commençait à 4000 euros par mois. Le jeune Gabriel Attal était à cette époque membre du cabinet de Marisol Touraine. Le fruit ne tombe... Poursuivre la lecture

Mercredi 17 janvier dernier, le président argentin Javier Milei a prononcé un discours enflammé et disruptif au Forum économique mondial de Davos. Son éloge de la croissance et des entrepreneurs, tout comme sa mise en garde contre les dangers du socialisme ont déjà fait couler beaucoup d'encre. En réalité, l'économiste n'a fait que reprendre, à quelques expressions près, le contenu d'une conférence TED donnée en 2019 à San Nicolás, au cours de laquelle il expliquait comment, tout au long de l'histoire, le capitalisme s'était avéré supérieur a... Poursuivre la lecture

Un article de l'IREF.

Après avoir déclaré qu’il fallait absolument un accord sur le projet de Loi immigration, et avoir tout fait pour y parvenir dans sa négociation avec les élus Les Républicains, le gouvernement se renie.

 

La mauvaise foi macroniste

Le mercredi 20 décembre au matin, Emmanuel Macron déclarait en Conseil des ministres : il y a dans ce texte « des choses que je n’aime pas, mais qui ne sont pas contre nos valeurs ». Le soir même à la télévision, il justifie le compromis et l’« assume totalement » par... Poursuivre la lecture

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