Vaclav Havel, Lech Walesa et leurs rendez-vous clandestins en montagne

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Vaclav Havel, Lech Walesa et leurs rendez-vous clandestins en montagne

Les points de vue exprimés dans les articles d’opinion sont strictement ceux de l'auteur et ne reflètent pas forcément ceux de la rédaction.
Publié le 24 décembre 2024
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Dans le mont des Géants, à la frontière tchéco-polonaise, un parcours retrace le chemin qu’empruntaient les dissidents tchèques, polonais et hongrois jusqu’à la chute tant attendue du Bloc de l’Est

 Il y a 25 ans, une rencontre entre Vaclav Havel et Lech Walesa a lieu en Silésie, près de Spinderova bouda, en Tchéquie. C’est une réunion historique et la première entre les dirigeants. Les deux hommes viennent en effet d’être élus présidents. La foule est dense, les équipes de télévision nombreuses, si bien qu’ils n’arriveront jamais à se retrouver. Un bon présage après des années de clandestinité, à devoir lutter contre les ombres du totalitarisme et s’en défendre. Ce jour du 17 mars 1990 est le résultat d’un long combat et surtout une victoire pour la liberté.

 Durant près de douze ans, les dissidents majoritairement polonais et tchèques se sont retrouvés non de loin là, à la frontière, échangeant des idées afin qu’un jour leurs peuples respectifs ne soient plus bâillonnés. Mais une poignée d’hommes et de femmes convaincus. Ensemble, ils ont su s’encourager les uns les autres et croire, jusqu’à obtenir le fruit de leur lutte commune. Vaclav Havel était alors un dramaturge censuré par l’État, Lech Walesa, le chef du grand syndicat de l’opposition Solidarnosc. Ils avaient un nom, une voix, et déjà quelques victoires à la boutonnière.

Le chemin de la liberté

En 1978, la Pologne et la Tchéquie sont en train d’étouffer dans la peur, le contrôle et le mensonge imposés par des dirigeants aux ordres du « grand frère » soviétique. La résistance est déjà vivante en Pologne, Karol Wojtyla est bientôt élu pape, et Solidarnosc s’apprête à devenir la voix de la résistance, comme le mouvement immense que l’on sait. Les Tchèques, eux, ont besoin de trouver leur souffle. À l’initiative de Vaclav Havel et de quelques autres, ils décident de se retrouver régulièrement.

Le long de la frontière entre la Pologne et la Tchéquie, un parcours surnommé « La liberté aux frontières » a été créé en 2018 pour marcher sur leurs pas, et rend surtout hommage aux résistants des deux pays contre les régimes communiste et socialiste. Le petit village tchèque de Mala Upa en est le point de départ, avant de grimper vers la chaîne du mont des Géants — Krkonose en tchèque —, marcher entre les hauts sapins, et franchir enfin la frontière. Au temps où la liberté était en danger, les dissidents allaient se retrouver là-haut, perchés sur la montagne. Ils préparaient l’opposition. Cela s’apparentait à des rencontres amicales, dans l’inconfort et la joie de la clandestinité, et le chemin balisé par plusieurs panneaux en raconte l’histoire, les anecdotes et surtout leur rôle dans l’effondrement du communisme. En passant par le mont Snezka, les dissidents se faisaient souvent interpellés par les garde-frontières. Au retour, en contrebas du mont des Géants, d’autres panneaux nous rappellent les noms des résistants, ainsi que leurs visages. Mais en haut de chacun, surtout, on peut lire : « Suivez les traces des premières réunions de Krkonose des dissidents tchécoslovaques et polonais, qui n’ont pas abandonné malgré la répression du régime communiste. N’oublions pas que la liberté et les droits de l’homme peuvent être défendus n’importe où, n’importe quand et de n’importe quelle manière », et qu’à « ce moment-là le rêve commun commençait à se réaliser, selon lequel il était possible de se libérer de l’emprise d’un tyran avec l’aide de l’amitié. »

 

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