Le déclin de l’aide à l’Ukraine est un danger pour les démocraties

Face à un conflit qui perdure, l’Ukraine voit l’aide internationale s’affaiblir. Cette diminution n’est pas seulement un coup dur pour Kyiv, mais un signal d’alarme pour les démocraties à travers le monde.

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May 29, 2022, Kharkiv, Kharkiv Region, Ukraine: Ukrainian President Volodymyr Zelenskyy, tours the destruction to residential buildings on the frontlines of the war with Russia, May 29, 2022 in Kharkiv Region, Ukraine. (Credit Image: © Ukraine Presidency/Ukrainian Pre/Planet Pix via ZUMA Press Wire)

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Le déclin de l’aide à l’Ukraine est un danger pour les démocraties

Publié le 14 décembre 2023
- A +
Il y a un coup de mou dans l’aide à l’Ukraine : des armes promises ne sont pas livrées. La France fait un jeu comptable pour surévaluer artificiellement l’aide apportée. Le Comité olympique accepte que les athlètes russes participent aux jeux. L’élan citoyen, si fort dans nos démocraties occidentales au printemps 2022, semble retombé. Et si les Ukrainiens ont réussi à reprendre une partie des terres volées par les armées de Vladimir Poutine, la contre-offensive patine désormais, faute d’obtenir toutes les armes promises. L’Ukraine est loin d’avoir reçu le million d’obus promis par les Européens. Et la Russie est en mode économie de guerre. Le président ukrainien met en garde : tout retard dans l’aide militaire à Kyiv est un rêve devenu réalité pour Poutine. Et pendant ce temps, les diplomates de Moscou espèrent une victoire de Donald Trump aux USA, qui pourrait mettre un coup d’arrêt au financement de la résistance ukrainienne…
En Afrique, les régimes pro-russes pullulent au Mali comme en Centrafrique. Et plus discrètement au Cameroun, où le président Paul Biya, traditionnel allié de la France, a incité son équipe nationale à affronter la Russie en match amical à Moscou (dans des conditions de voyage rocambolesques). Ou plus significativement en Afrique du Sud, où le gouvernement a autorisé des manœuvres conjointes des soldats russes et de son armée nationale.Et cela n’est rien comparé à l’accueil spectaculairement amical sur la péninsule arabique qui a été réservé à la visite de Vladimir Poutine. Et partout en Europe pointent des forces soutenant par le Kremlin, soutenues par le Kremlin. Parfois repoussées comme Éric Zemmour ou Marine Le Pen en France, elles sont parfois victorieuses comme le SMER en Slovaquie. Paradoxe, nombre de ces forces s’opposent à l’immigration, alors que Moscou est souvent soupçonné d’utiliser les migrations comme une arme contre l’Europe afin, c’est sa vision, de faire monter le mécontentement.Dans le monde, du Nicaragua au Niger, des putschistes, nombre de régimes non démocratiques, sous le couvert certes louable au départ de ne pas être victimes d’ingérences (on sait à quel point Ortega fut attaqué par les réseaux de Reagan), portent aujourd’hui atteinte aux droits humains avec la protection politique, économique et militaire de la Russie. Au nom de l’anti-occidentalisme.Un comble quand on sait les liens de la Russie avec des partis se réclamant de la défense de l’Occident avec Zemmour et Le Pen, ou en Allemagne avec l’AfD.
Si l’Ukraine tombe, les armes que nous avons fournies iront à une puissance, la Russie, qui fait tout pour affaiblir l’Europe. Si l’Ukraine tombe, l’influence du modèle démocratique dans le monde sera mise à mal. Taïwan sera plus que jamais sous la menace de Pékin. Et de plus en plus de dictateurs pourront continuer ou commencer leur œuvre en se sachant impunis.Au-delà de l’aide morale à une démocratie agressée par un voisin plus puissant, des enfants enlevés, des femmes violées, des villes ravagées, aider l’Ukraine n’est pas seulement un acte altruiste. C’est une nécessité pour qu’un ordre mondial plus injuste, plus violent ne surgisse pas des cendres martyrisées de Kyiv…
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  • L’objectif de la Russie n’est pas du tout d’envahir l’Ukraine dans son entièreté, mais de récupérer les quatre ou cinq régions pro-russes qui bordent la mer d’Azov et la Mer Noire. Après le retour des russes dans quatre de ces régions, des référendums ont été organisés et les population de ces régions ont plébiscité ce retour. Référendums « truqués », comme ceux qui sont organisés en UE quand ils y sont organisés. Les instances de l’UE n’interrogent même pas les peuples des pays composant l’UE sur les pouvoirs que l’UE s’approprie de plus en plus, et c’est cette « démocratie » là qu’elle défend pour s’opposer à l’objectif poursuivi par la Russie ? Ecoeurant !

    11
    • Je propose qu’on aille récupérer la Belgique le Luxembourg à coup de canon. Que l’Allemagne récupère l’Alsace pareillement. Que la Hongrie récupère la Transylvanie. Etc…

      -9
      • Je propose que la France commence par se récupérer elle-même avant d’aller essayer de récupérer quoi que ce soit. Partout où elle avait « un bout de France », cela est terminé. Au rythme où cela va sous la houlette ou les fourches caudines de l’UE, dans pas bien longtemps l’on ne parlera même plus d’elle : rayée de la carte en tant que France. Alors, aller sauver l’Ukraine ce devrait n’être que le fœtus de ses soucis. Et de mon porte-monnaie, bien évidemment !

        • Vous justifiez sans vergogne les violentes agressions russes…… vraiment écœurant de mauvaise foi !!!!

          -7
          • Je n’en ai rien à cirer de la survie d’un gouvernement qui loin de chez moi, interdit à ses ressortissants de parler leur langue maternelle (même quand il les mobilise de force à des âges canoniques), à ses éditeurs de publier les livres des auteurs russes, ou tend la main pour flatter les donateurs dont les dons serviront à conserver un rang au delà de la 100e place dans le classement de la corruption.
            En France, les Ukrainiens ne paient pas leurs billets de train. Pourquoi ?

      • Sauf que la Russie est souveraine et n’est pas trainée comme un chien en laisse par son maitre américain !
        Un peu d’orgueil que diable.

  • Article d’une indigence, d’une bêtise et d’un aveuglement rarement vu sur Contrepoint. J’en ai remarqué un ou deux de même acabit ces derniers mois sur contrepoint et cela m’a je dois le dire un peu étonné, mais celui-ci mérite de loin la médaille d’or.

  • Et Zelensky ne l’avait pas vu venir? C’était pourtant une évidence. Il n’y a pas d’usine de production d’obus en Ukraine? Cela fait plus d’un an que le front n’a presque pas bougé, et que l’on est en mode guerre de position. Ou guerre d’usure. Il faut pour cela produire sans cesse des armes, des munitions.
    L’Ukraine doit les produire sur son territoire. Les vies des soldats doivent être économisées. Pas de contre offensive, devenir de moins en moins dépendant de l’aide extérieure pour l’armement. Au minimum être suffisant pour les munitions (le matériel c’est plus difficile c’est sûr).
    Zelensky pensait épater l’UE en récupérant des territoires. Non seulement cela n’a pas marché, mais même si cela avait été, je doute que l’on aurait augmenté l’aide à l’Ukraine pour cela. Probablement baissé même…

    • Il semble admis, même par les Occidentaux, que Zelensky pensait perdre la guerre en 10 jours et vivre ensuite en martyr aux crochets de l’UE. Mais il s’est fait doubler par l’OTAN qui a cru pouvoir en profiter pour restaurer son rôle, tester ses armes, écraser la Russie, saigner économiquement l’UE en lui remontant le prix de l’énergie, vendre le gaz de schiste américain, rappeler au monde que les USA étaient le seul gendarme du monde admissible, etc. Boris Johnson a donc été mandaté pour faire capoter l’armistice, on a fait sauter Nordstream, l’UE a été entraînée dans des sanctions qui lui coûtent très cher et consolident l’économie russe, et Macron envoie quelques milliards que nous n’avons pas à chaque occasion, pour préfigurer les milliards d’aide à la corruption que nous lancerions dans la reconstruction.
      Un honnête homme ne peut que se tenir à l’écart de ça.

      • Quelle magnifique rodomontade empreinte de propagande russe
        Wladimir ne fait pas mieux ……

        -3
        • @Doda
          C’est quoi vos arguments ? Ici, c’est la seule chose qui nous intéresse. « Injures », amalgames et attaques personnelles sont les arguments de ceux qui n’en ont pas.

          • Vous n admettez pas d être contredit…..étonnant pour un soit-disant libéral…….
            Respectez les autres si vous voulez être respecté

            • @Doda
              Curieuse façon de retourner les choses…
              Si je n’admettais pas d’être contredit, je n’écrirai pas de commentaires sur Contrepoints, vous non plus d’ailleurs.

  • Démocratie ? Quelle démocratie ? Nous ne sommes déjà plus en démocratie ! Tout au plus en ploutocratie…
    Et ce n’est pas la Russie qui « veut détruire l’Europe », ce sont les USA. Faire main basse sur les richesses du sous-sol russe est vital pour eux. Et ça c’est impossible face à l’eurorussie économique qui se préparait.

    • Le complotisme des populistes atteint des sommets de niaiseries……

      -6
      • @Doda
        Pourriez-vous nous donner la définition de ces 2 termes complotiste et populiste ?
        Après on pourra regarder qui en fait partie et qui n’en fait pas.

        • Vous pouvez les trouver très facilement…..

          • @Doda
            Puisque vous semblez incapable de donner une définition (pourtant selon vous très facile à trouver) des termes que vous employez, voici la mienne : complotiste et populiste : adjectifs à connotation intentionnellementpéjorative permettant à ceux qui sont au pouvoir et à ceux qui les soutiennent de catégoriser tous ceux qui ne sont pas d’accord avec eux.

  • Très étonnant sur Contrepoint ce déchaînement de commentaires hostiles à l’Ukraine. Sauf erreur il y a un agresseur de surcroit convaincu de crime de guerre. Qui sommes nous pour fermer les yeux ?

    -5
  • Comment ? Qu’ouïs-je ?
    Les américains laissent tomber un petit pays ami à qui ils ont promis un soutiens indéfectible dans leur guerre contre une grande puissance qu’ils enserreraient de leurs bases depuis 20 ans ?
    Les américains ?

    • La propagande russe est relayée sans vergogne par de nombreux populistes français

      -3
      • Vos affirmations péremptoires répétées sont plutôt amusantes.
        Cela montre surtout que vous n’avez pas d’arguments devant une accumulation de faits qui n’ont rien à voir avec les discours ou affirmations russes mais qui viennent de l’occident lui-même:
        – 2014 coup d’Etat de Maidan (à l’instigation des USA comme l’a démontrée l’enregistrement d’une conversation de Nuland elle-même) renversant un gouvernement démocratiquement élu.
        – suivi de la mise en place de lois entrainant une discrimination vis-à-vis des ukrainiens russophones devenant des citoyens de 2è zone
        – suppression de l’interdiction de la vente de terres agricoles aux étrangers et début de la vente à la découpe des terres aux firmes étrangères.
        – demande d’autonomie des territoires ukrainiens de l’Est (Lougansk et Donetsk) et début de la répression
        – accord de Minsk devant régler le problème de l’Est ukrainien mais dont les « garants », càd l’Allemagne et la France, ont ensuite avoué (par la voix de Merkel et Hollande) qu’ils n’avaient jamais eu l’intention d’en faire appliquer les clauses mais qu’ils cherchaient à gagner du temps pour permettre à l’Ukraine de s’armer
        – guerre civile dans l’est ukrainien faisant entre 13000 et 15000 morts selon les sources.
        – la demande d’autonomie de l’Est ukrainien se transforme logiquement en demande sécessionniste.
        – envoi d’instructeurs militaires russes et de matériel russe aux forces sécessionnistes mais jamais de troupes russes régulières (les américains n’ont jamais pu le démontrer malgré tout leurs moyens d’observation). Pratique courante des USA dans de nombreuses parties du monde…
        – Demande régulière de l’application des accords de Minsk de la part de la Russie mais jamais réalisée.
        – accumulation d’une force militaire ukrainienne de 200000 à 250000 dans l’est devant les territoires sécessionnistes fin 2021 et début 2022 avec l’objectif de mater définitivement la rébellion (presse occidentale et ukrainienne)
        – augmentation majeure des bombardements ukrainiens sur l’Est en février 2022.
        – reconnaissance de Donetzk et Lougansk comme Etats indépendants par la Russie selon le même mécanisme qui a fait que certains Etats occidentaux ont reconnu le Kosovo indépendant leur permettant ensuite de bombarder la Serbie…
        – intervention russe pour aider Donetzk et Lougansk
        Peut-être allez-vous nous dire que ces faits n’ont pas de valeurs car « pro-russes » également?

      • Que les Américains fassent des guerres par procuration pour laisser tomber leurs « alliés » une fois leur propre objectif atteint n’est pas de la « propagande russe », mais un fait historique bien connu qui date d’avant la guerre en Ukraine. Henry Kissinger l’ancien secrétaire d’état disait « être l’ennemi des États-Unis peut être dangereux, mais être leur ami est mortel ».
        .
        Les américains ont atomisé toute possibilité de marché eurasiatique, ramené l’UE à l’état de vassal, ils n’ont pas réussi à affaiblir la Russie, mais comme ça sent le roussi, ils se tirent, c’est « business as usual ».
        .
        Je pose ça ici pour la postérité, parce que je pense que votre encéphalogramme est totalement plat.

        • Votre anti americanisme primaire se porte à merveille
          C est oublié que les victoires de 14 18 et 39 45 sont le fruit des puissantes interventions militaires de nos amis a la bannière étoilée

          • @Doda
            Ouf, enfin un semblant d’argumentation.
            Dénoncer l’État US et sa politique étrangère ne fait de personne un « anti américain » car il y a de nombreux « américains » qui font la même chose. Après, étrange « victoire » que le massacre en pure perte (sauf pour les dirigeants) de 1,5 millions d’hommes pour la plupart, la condamnation à l’infirmité de 3,5 millions d’autres et l’obligation sous peine de mort de vivre dans un enfer pendant 4 ans pour les 8 millions de mobilisés (sur une propulation totale de 40 millions). Et tout ça pour quel bénéfice pour le peuple français ? Aucun. Autant en 1917 qu’en 1941, la majorité du peuple « américain » était opposée à la guerre et les dirigeants l’y ont menée contre son gré. La majorité avait raison. Le résultat de l’intervention US en 1917 fut la défaite totale de l’armée allemande, la soumission du peuple allemand, pas plus responsable du massacre que les peuples brittaniques, français et autres, au paiement de « réparations » impayables qui a contribué à l’émergence du nazisme et à la 2e guerre mondiale 20 ans plus tard. Le pretexte immediat au déclenchement de la 2e guerre mondiale fut l’engagement des Etats alliés à défendre « la Pologne ». Le résultat fut un asservissement du peuple polonais pendant 50 ans. Pour le peuple américain, la « victoire » provoqua le renforcement et l’extension du communisme à toute l’Europe de l’Est, suivie par une quarantaine d’années de guerre plus ou moins froide qu’on l’a sommé de payer, à la fois par son travail mais aussi par la perte progressive mais certaine d’une partie de ses libertés. Se mêler des affaires des autres n’est jamais une bonne idée… pour les peuples.

  • J’ai tjrs été étonné de la facilité avec laquelle certains étaient près à utiliser sans vergogne l’argent et de sang des autres (ou de leurs enfants) pour appuyer leurs opinions.
    J’aurais eu un grand respect pour l’auteur s’il avait pu nous démonter qu’il avait donné lui-même de son argent ou que lui-même ou ses enfants étaient partis se battre pour l’Urkraine…

    • Nos amis américains et canadiens ont versé leur sang pour libérer les alliés européens
      C est un peu facile de se cacher derrière son petit doigt

  • La démocratie, pouvoir du peuple pour le peuple, n’existe pas plus en France qu’alleurs (donc,bien entendu en Russie, en Ukraine, aux US, en Chine…). En effet, tout peule étant composé d’individus, « le peuple » ne peut avoir le pouvoir que si, au minimum, chacun à le pouvoir sur ce qui le concerne directement. On en est loin ! Partout, l’individu est soumis aux caprices des politiciens et des administrations qui l’obligent à faire ce que bon leur semble, y compris avec ce qui lui appartient (son corps, le fruit de son travail et ce qu’il a acquis sans le voler à d’autres). Dans le cas qui nous intéresse, le gouvernement ukrainien n’est pas plus légitime que le gouvernement russe pour imposer à son peuple une guerre qui est la sienne et vice versa, pas plus que le gouvernement français, allemand ou US. En démocratie, chaque Ukrainien aurait pu décider de participer à la guerre ou pas, de négocier avec le gouvernement russe et vice versa. On en est loin. En fait, la guerre entre Etats n’est jamais de l’intérêt des peuples concernés, sauf si l’un des deux Etats est beaucoup plus répressif que l’autre, ce qui est toujours difficile à démontrer. Et même dans ce cas, quel que soit le niveau de repressivite de chaque Etat belligérant, le remède s’avère pire que le mal puisque chaque gouvernement va envoyer des gens de force à la mort, niant d’entrée de jeu leurs droit fondamental à choisir ce qu’ils font de leurs vies. Or la défense de ce droit est la seule justification morale à la vi.ol.enc.e. C’est pourquoi, dans le monde tel qu’il est, les libéraux ne peuvent être que non-interventionnistes.

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Nicolas Tenzer est enseignant à Sciences Po Paris, non resident senior fellow au Center for European Policy Analysis (CEPA) et blogueur de politique internationale sur Tenzer Strategics. Son dernier livre Notre guerre. Le crime et l’oubli : pour une pensée stratégique, vient de sortir aux Éditions de l’Observatoire. Ce grand entretien a été publié pour la première fois dans nos colonnes le 29 janvier dernier. Nous le republions pour donner une lumière nouvelles aux déclarations du président Macron, lequel n’a « pas exclu » l’envoi de troupes ... Poursuivre la lecture

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