Taxe foncière en hausse : les propriétaires paient la dépense

À travers la hausse de la taxe foncière, les propriétaires paient l’incapacité des dirigeants à réduire la dépense publique.

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Taxe foncière en hausse : les propriétaires paient la dépense

Publié le 19 septembre 2023
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Comme prévu, la mairie de Paris annonce une augmentation de la taxe sur les propriétaires.

Selon la loi, la taxe foncière grimpe de 7 % partout en France. Certaines localités, dont la ville de Paris, optent pour un surcroît de taxe. Dans la capitale, la taxe augmente de moitié, pour passer de 13,5 % à 20,5 %. Meudon et Grenoble pratiquent des hausses du même ordre de grandeur. Lyon, Mulhouse, ou Limoges, augmentent la taxe d’environ 17 %.

Après augmentation, la taxe foncière arrive en moyenne à 665 euros par an pour 50 m2 à Paris, rapportent les infos.

 

Conséquence de la dépense

Pour les dirigeants, comme pour les particuliers, les dépenses requièrent des revenus.

Ils ont en général recours à une combinaison de solutions : les impôts, la dette, et la création d’argent – qui provient des mesures d’assouplissement de la BCE.

Le JDD révèle la part d’augmentation de la dette, en plus des revenus de la hausse de la taxe foncière, dans le budget de la capitale :

« … la Ville qui escompte ainsi des recettes supplémentaires de 586 millions d’euros l’an prochain. Ce qui lui permettra de continuer à investir, à hauteur de 1,7 milliard d’euros en 2023, et de n’emprunter « que » 514 millions (contre 860 millions cette année). »

La maire de la ville, Anne Hidalgo, fournit un éclairage sur les besoins en financements :

  1. Maintenir la solidarité au travers des services publics du quotidien, permettant de mieux vivre à Paris
  2. Accélérer la transformation écologique pour faire face aux changements climatiques que plus personne ne peut nier aujourd’hui.

 

La mairie ajoute que sur un budget total de 10 milliards d’euros pour la ville en 2023, 1,7 milliard sont dépensés sur des investissements pour « l’accélération de la transition écologique ainsi qu’au renforcement du service public et des solidarités. »

Dans le détail, la plupart des projets semblent faire partie de la routine du fonctionnement de la ville, et des projets en cours depuis des décennies.

Ils incluent par exemple des crèches, parcs, gymnases, et pistes cyclables. La ville continue de dépenser en lien avec le contrôle des loyers, avec l’objectif de 40 % d’habitations à loyers subventionnés avant 2035.

 

Train de vie en excès par rapport aux moyens

En plus des lancements de projets et programmes, la ville supporte les coûts des services, et le paiement des fonctionnaires ou prestataires. Même sans les projets d’écologie ou de logements, elle porte le poids de milliers de salariés.

Selon l’iFRAP :

« Par rapport aux deux autres grandes villes françaises comparables, la ville de Paris présente un ratio de dépenses de personnel par habitant nettement plus élevé. En effet, au cours de la période 2015-2019, l’écart est en moyenne 13 % par rapport à Lyon et de 10 % par rapport à Marseille. »

Les chiffres de l’iFRAP montrent la hausse au fil du temps du coût des salariés de la ville : de 2,1 milliards en 2011 à 2,5 milliards en 2022.

La dépense surpasse les revenus des taxes. En conséquence, la dette grimpe sans cesse et passe de 2,480 milliards d’euros en 2010, à 7,757 milliards, fin 2022.

Elle suit la même tendance que la dette du pays. L’emballement n’a pas pris fin pour le moment.

À présent, Bercy tente de faire des économies, reporte des baisses d’impôt, et promet des taxes pour compenser les déficits. En réponse à un excès de dépense, les dirigeants tentent des mesures d’équilibrage, mais ne remettent pas en cause l’accroissement des budgets.

De même, à Paris, la hausse de la taxe foncière suit une politique d’augmentation des dépenses à l’échelle de la ville.

Les dirigeants envoient une partie de l’addition à certains contribuables, et paient le reste par la dette. Ils reportent le remboursement à l’avenir, via davantage de taxes, ou grâce aux soutiens à l’endettement de la banque centrale.

Dans les villes, tout comme au niveau du pays, les dirigeants tournent à déficit. Ils maintiennent les dépenses par une combinaison d’impôts, et d’émissions de dette.

Ils comptent à la fois sur la hausse des taxes à l’avenir, et sur les mesures d’assouplissement des banques centrales, pour rembourser les prêts. Les déficits de la ville de Paris, comme les projets de renouvelables ou de fabrication d’hydrogène, ajoutent davantage de raisons au maintien de la bulle de crédit par les banques centrales.

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Un article publié initialement le 4 septembre 2023.

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  • A noter toutefois que dans la critique de l’impôt les taxes locales devraient se situer en dernière place :
    Ce sont les seules qui correspondent (ou devraient correspondre…) à un service local identifiable, et par ailleurs les municipalités sont tenues à un équilibre budgétaire tout en étant soumises à une concurrence fiscale à l’intérieur même du pays.

    • Vous trouvez vraiment que la gabegie des dépenses (des rond-points tout les 300m par exemple) est à payer par les contribuables ?
      La seule taxe local égalitaire était la taxe d’habitation : tous les habitants paient pour les services de leur ville ; et s’ils veulent plus de services, alors la taxe augmente pour tous. Désormais, celui qui n’est pas propriétaire peut demander de multiplier les transports en commun, les crèches, l’hébergement pour les immigrés illégaux, 1 policier municipal jour et nuit devant chez lui, etc, etc et tout ça gratuitement. Après tout, c’est l’autre qui paye.
      Procédé socialiste bien connu et rodé.

      • Dans l’absolu vous avez raison, mais si vous allez jusqu’à contester la forme la plus locale de pouvoir, je ne sais pas quelle forme de démocratie est capable de vous convenir.

        •  » je ne sais pas quelle forme de démocratie est capable de vous convenir. »
          Réponse : Aucune.
          Si sur 100 personnes il y a 60 crétins, alors ce seront les crétins qui dirigeront.
          C’est ça la démocratie.
          La démocratie, c’est ce qui a permis à Hitler d’accéder au pouvoir.

          • Effectivement, et c’est là mon point de rupture avec les thèses de H-H. Hoppe.
            Si des crétins sont dirigés par des crétins, alors tout va bien dans le meilleur des mondes.
            Et pour les 40% insatisfaits, au niveau d’une municipalité la fuite n’est pas trop difficile.

  • « Ce qui lui permettra de continuer à investir, à hauteur de 1,7 milliard d’euros en 2023 ». Je suis curieux de savoir quels sont ces « investissements ». Peut on nous fournir leur TRI, leur PER? Ou est l on loin de toutes ces considérations comptables pour l’argent extorqué des parisiens?

  • une taxe qui pèse peu mais qui a un grand avenir ,la taxe sur les inondations .en un an elle a doublé… vieux principe fiscal on commence avec peu et chaque année on monte insidieusement ..

    • Normal, puisque les nappes phréatiques sont trop basses et que les sécheresses vont se multiplier, d’après nos zozocolos.

  • Malheureusement, on a encore rien vu car il se profile déjà la réévaluation des valeurs locatives sur lesquelles s’appliquent toutes les taxes foncières. Pour tout l’immobilier ancien, la revalorisation devrait faire multiplier les taxes foncières par 2 au moins.

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